Jura : Une station de ski contrainte de fermer 30 % de son domaine skiable
Chaud devant !•Confrontée au changement climatique, la station de ski alpin de Métabief (Doubs), la plus importante du massif du Jura, a annoncé la fermeture de 30 % de son domaine skiable, soulevant de vives protestations20 Minutes avec AFP
«C’est un énorme coup dur pour les commerçants de la Piquemiette et les amoureux du ski dans le Haut Doubs », dénonce une pétition en ligne intitulée « Non à la fermeture de Piquemiette », le nom du secteur fermé, et avait recueilli vendredi plus de 3.900 signatures.
Confrontée au changement climatique, la station de ski alpin de Métabief (Doubs), la plus importante du massif du Jura, a en effet dû annoncer le 13 septembre dernier la fermeture de 30 % de son domaine skiable, soulevant de vives protestations.
Métabief, qui compte 40 km de pistes, suspend l’exploitation de cinq remontées mécaniques. Ce secteur très sportif, qui comprend trois télésièges et deux téléskis de plus de 40 ans, « ne génère que 20 % de la fréquentation globale du domaine », alors qu’il « cumule le plus de charges de fonctionnement », explique Philippe Alpy, président du Syndicat mixte du Mont d'Or (SMMO) qui gère la station.
« C’est un énorme coup dur pour les commerçants de la Piquemiette et les amoureux du ski dans le Haut Doubs », est-il encore écrit dans la pétition. « A terme, cette décision menace l’avenir touristique et les emplois de toute la station […] si Piquemiette ferme aujourd’hui, c’est Métabief qui fermera demain », selon les signataires, qui demandent aux élus « de tenir leurs promesses d’assurer la transition climatique sans brutalité ».
Une réalité économique qui s’impose
« On avait posé une méthode pour préparer nos équipes et les acteurs économiques de la station, mais ces dernières années il y a eu un phénomène d’accélération avec la guerre en Ukraine et une augmentation de plus de 400 % du volet énergie, puis un déficit de neige naturelle sur la saison 2023-2024 », explique Philippe Alpy. « La réalité économique s’est invitée plus vite qu’on pensait et on a constaté amèrement le 20 août qu’il fallait se résoudre à fermer le secteur de Piquemiette », regrette-t-il. « Si on n’avait pas pris cette décision, le Conseil départemental du Doubs - qui dût régler en deux ans quatre millions d’euros de plus que son engagement initial - ne nous suivait plus financièrement », conclut Philippe Alpy.