Les zones franches en sursis

Les zones franches en sursis

économie De nombreux acteurs de l'économie étaient mobilisés dans le cadre d'un forum national
90 entreprises se sont installées dans la zone franche de la station Alexandre dans le quartier du Canet (14e).
90 entreprises se sont installées dans la zone franche de la station Alexandre dans le quartier du Canet (14e). -  P.mgnien / 20 minutes
Maïram Guissé

Maïram Guissé

Le dispositif des zones franches urbaines (ZFU) pourrait disparaître au 31 décembre. Mais les acteurs économiques ne comptent pas laisser faire le gouvernement. Hier, dans le cadre du forum national des ZFU, entrepreneurs et élus de plus de quarante villes se sont réunis à la station Alexandre (14e). Situé entre les cités de Maison Blanche et de la Marine Bleue, ce vaste bâtiment de 10 000 m², encore flambant neuf, pourrait être le symbole des retombées économiques et sociales des ZFU.

Un lieu de vie
A l'origine de ce lieu : Sylvie Caulet, directrice et propriétaire de cette station. En 2003, alors qu'elle est à la recherche d'un lieu situé en zone franche pour y installer les bureaux de sa société spécialisée en expertise comptable, Sylvie Caulet tombe par hasard sur une ancienne huilerie. C'est le coup de cœur. Elle rachète le bâtiment pour le sauver et le restaurer. La station Alexandre sort de terre en 2006. Aujourd'hui, pas moins de 90 entreprises y sont recensées.
Les zones franches présentent effectivement de nombreux avantages. Ce sont des territoires délimités par la loi, qui permettent aux entreprises de bénéficier d'avantages fiscaux. Objectif : favoriser l'emploi dans les quartiers cumulant les plus forts taux de chômage. Un tiers des embauches doit en effet concerner les résidents en zones urbaines sensibles de l'agglomération. Un côté social qui plaît aux entreprises. « Au-delà des aspects économiques, c'est un dispositif qui correspond parfaitement à mon éthique », insiste Sylvie Caulet. Dans sa société, sur les 25 salariés, une quinzaine sont issus des quartiers dits difficiles. « La station Alexandre est un véritable lieu de vie où existe une réelle mixité sociale », insiste Sylvie Caulet. Sans le dispositif des ZFU, ce lieu, devenu un poumon économique de la ville, n'aurait sans doute jamais vu le jour.

Les abus

Les zones franches urbaines créées en 1996 sous l'impulsion du sénateur maire Jean-Claude Gaudin, ministre de l'Aménagement du Territoire de la Ville et de l'Intégration à l'époque, ont connu quelques abus. Des entrepreneurs ont profité des avantages fiscaux sans favoriser l'emploi.