Accueil / Art préhistorique / Les vénus préhistoriques
Les vénus préhistoriques
Sculptées dans l’ivoire de mammouth ou de l’os, gravées dans la roche ou modelées, les représentations féminines au Paléolithique sont à la fois rares dans l’art préhistorique mais beaucoup plus fréquentes que les représentations masculines !
Ces statuettes ou gravures sont connues du public sous le nom génériques de Vénus. Leurs formes et leurs aspects très différents montrent toutefois que ce terme de « vénus préhistoriques » ne s’applique pas à toutes de la même façon. Au moment de leur découverte, les premières d’entre elles ont été datées de l’Aurignacien par l’abbé Breuil. Depuis cette époque, la chronologie s’est affinée, et surtout de nouvelles pièces ont été découvertes dans des gisements bénéficiant de méthodes de fouilles bien plus techniques et précises. Certaines vénus sont désormais affectées au Gravettien, voire au début du Magdalénien. La datation de bon nombre d’entre elles reste cependant imprécise ou impossible, certaines ayant été découvertes avant les fouilles modernes, d’autres résultant de trouvailles de surface.
Les Vénus : où, combien et pourquoi ?
L’aire de répartition est extrêmement vaste, bien plus que celle de l’art paléolithique. Elle comprend : la France (Pyrénées et Dordogne), l’Angleterre (un seul exemplaire actuellement égaré), l’Italie, l’Allemagne, plusieurs ex pays de l’Est, et la Russie (y compris la Sibérie). Une exclusion importante est à noter : l’Espagne, qui jusqu’à présent, malgré des fouilles nombreuses, n’a donné qu’une ou deux statuettes, douteuses de surcroît.
Le nombre de Vénus paléolithiques connu dans le monde est relativement faible : 250.
Des règles dans ces représentations féminines ?
André Leroi-Gourhan a décrit une organisation schématique (voir ci dessous ) : inscription de l’ensemble dans un losange à grand axe vertical et des seins, un l’abdomen et des fesses hypertrophiées dans un cercle.
Cette formule, si elle s’applique effectivement à nombre de statuettes, ne peut pas être généralisée. Un certain nombre de caractères généraux peut cependant être dégagé :
· la partie centrale du corps : seins, ventre, fesses, cuisses et sexe est toujours exagérée.
· les mains, les pieds, les membres supérieurs et, à un moindre degré, les jambes, sont négligés.
· les traits du visage ne sont pas représentés, sauf deux exceptions : la Dame de Brassempouy et la tête de Dolni Vestonice.
A part dans l’art préhistorique il faut noter que les statuettes féminines ne sont quasiment jamais associées à de l’art pariétal : si la grotte est ornée il n’y a pas de statuette, et si l’on trouve une statuette, les parois sont nues…
Vénus, un terme inapproprié ?
« Le terme de « Vénus », attribué par Joseph Szombathy à la statuette de Willendorf exhumée en 1903, a depuis été repris pour toutes les statuettes féminines, ce qui est malencontreux, bien qu’admis, car source de confusion, en supposant un sens que l’auteur de l’œuvre ne lui a pas forcément donné. » Jean-Pierre Duhard – Intimité de la femme au Paléolithique.
La vénus Hottentote présentait des ressemblances physiques avec certaines vénus préhistoriques. Saartjie Baartman, femme Khoisan du Cap, ancienne esclave a été exhibée à Londres et à Paris en raison de ses particularités physiques : hypertrophie de fesses, des hanches et des parties génitales). Son nom de scène, Venus Hottentote, témoigne de la dérision et des railleries dont elle a été l’objet, exhibée presque nue, telle une bête curieuse.
Pour Alain Testard, les vénus ne sont pas réalistes, les traits sexuels sont accentués. Elles sont souvent inexpressives, sans mouvement, d’une symétrie presque parfaite.
Ces « formules », si elles s’appliquent effectivement à un grand nombre de statuettes, ne peuvent pas être généralisées.
Certaines vénus sont plus longilignes (Laugerie-Basse ou Nebra par exemple), d’autres ne sont connues que par leur tête (Brassempouy, Dolni Vestonice), certaines sont dans une position comme « agenouillées » (Tursac, Sireuil), déhanchée (Montagne Galgenberg), doublée tête bèche (Lespugue), capuchonnée (mas d’Azil)…
La majorité des vénus n’a pas de tête, soit elle a été cassée, soit un anneau la remplace, soit elle semble ne pas avoir été prévue dès l’origine.
Ci-dessus – Venus des Milandes – Gravettien – Castelnaud-la-Chapelle, Dordogne, Musée national de la Préhistoire, Les Eyzies
Photo Kroko pour Hominides.com
Les fonctions ou utilisations de ces statuettes ne sont pas connues
La présence de trou ou d’encoche de suspension (au niveau de l’extrémité des membres inférieurs, de la tête ou du cou) démontre que quelques-unes pouvaient être utilisées comme élément de parure ou de statut (du moins pour les statuettes).
Plusieurs théories se sont affrontées au fils du temps pour tenter d’expliquer le rôle et la fonction des vénus. La première hypothèse présente les vénus comme un objet de culte associé à une « Déesse mère ». Pour d’autres, elles représentent une amulette de fertilité ou de fécondité (expliquant quelques ventres rebondis). Pour certains encore, c’est une icône de la société matriarcale des temps paléolithiques… Aucune de ces hypothèses ne fait l’unanimité chez les chercheurs et il est également probable (à la vue de la variabilité des vénus) que la signification soit différente suivant les régions et les époques.
La datation des vénus
Pour évaluer la période à laquelle une vénus a été réalisée il existe plusieurs méthodes en fonction des conditions de la découverte. Si la vénus a été fabriquée dans une matière qui peut être datée directement, la technique est fiable mais intrusive : ivoire, os… Si la venus a été extraite d’une couche stratigraphique répertoriée, cela permet de la replacer dans son époque assez facilement. Une autre méthode consiste à comparer le « style artistique» de la figurine avec d’autres statuettes bien identifiées. Cette méthode est très controversée car les styles ne sont pas du tout marqués, comme on pourrait le croire.
Si la grande majorité des vénus sont gravettiennes, les plus récentes découvertes sont plutôt aurignaciennes…
Les vénus remarquables
Aurignacien
Vénus de Hohle Fels
La plus ancienne statuette exhumée à ce jour est la « Vénus de Hohle Fels ». Elle a été trouvée en 2008, à 20 mètres de l’entrée de la grotte de Hohle Fels (Allemagne). Avec des formes généreuses et accentuées, la statuette présente une poitrine et des fesses surdimensionnées par rapport aux bras et aux jambes. La figurine, réalisée dans de l’ivoire de mammouth, a été datée entre 31 000 et 40 000 ans, d’après la couche stratigraphique dont elle a été extraite. Avec le petit anneau à la place de la tête il semble que cette petite statuette a servi de pendentif.
Vénus de Galgenberg
La vénus de Galgenberg ou « Fanny », a été exhumée en 1988 à Strautzing, près de Krems, dans la vallée du Danube, en Autriche. Atypique, cette statuette en serpentine verte, mince et asymétrique, ne mesure que 7,5 cm de hauteur. Elle ne ressemble pas du tout aux autres vénus à la poitrine et aux fesses généralement bien rebondies. Elle est assez massive et anguleuse, ses jambes sont séparées l’une de l’autre et elle pourrait même être confondue avec une représentation masculine.
Elle a été datée de plus de 34 000 ans BP (Aurignacien) en utilisant une méthode de datation directe radiocarbone.
Gravettien
Dolni Vestonice
Une vénus un peu à part du simple fait qu’elle a été réalisée en argile, puis cuite à basse température… C’est l’une des toutes premières céramiques du Paléolithique. La statuette a été mise au jour en 1925, à Dolni Vestonice, près de la ville de Mikilov, en République Tchèque. Elle mesure 111 millimètres de hauteur, mais les pieds, manquant, semblent avoir été cassés. L’expression du visage n’est soulignée que par deux traits obliques qui suggèrent les yeux ou les sourcils.
Une ligne en dessous du nombril paraît représenter une sorte de vêtement.
La Dame de Brassempouy
Ce minuscule fragment d’ivoire sculpté (36,5 mm) a acquis, grâce à la photographie, un statut d’œuvre d’art majeur. Il représente, dans un style réaliste, en contraste total avec la Vénus de Lespugue, une tête de jeune femme, soigneusement coiffée, presque un portrait si la bouche n’avait pas été omise. Et cette omission, compte tenu de la virtuosité du sculpteur, n’est pas un oubli. Il donne à cette œuvre un caractère troublant, énigmatique ou mystérieux qui n’est pas étranger à l’attrait qu’elle exerce. Voir le Musée de la Dame de Brassempouy. (Grotte du Pape – 21 000 ans avant J.-C.)
En savoir plus sur la Dame de Brassempouy.
La vénus de Renancourt
Découverte en juillet 2019 dans le quartier Renancourt, à Amiens, cette vénus de 4 cm de haut est stéatopyge : le volume du fessier, des cuisses et des seins est hypertrophié. Les bras sont juste esquissés, le visage représenté sans traits. Elle porte également une sorte de coiffe formée d’un quadrillage de traits fins (semblable à celle de la vénus de Willendorf) Sculptée dans la craie c’est exceptionnel qu’elle nous soit parvenue en un seul morceau ! Elle a été retrouvée à 4 mètre de profondeur sous le sol actuel. De par la datation Carbone 14 de cette couche dont elle a été extraite les chercheurs déterminent un âge de – 23 000 ans BP.
en savoir plus sur la vénus de Renancourt.
La vénus de Laussel
Contrairement aux autres Vénus, la Femme à la corne n’est pas une petite statuette mais une gravure en bas-relief sur un bloc de calcaire. Elle a été découverte en 1911 sur le gisement de Laussel. Elle mesure 42 cm de hauteur mais ses proportions et ses formes évoquent sans ambiguïté d’autres vénus préhistoriques : hanches larges, seins lourds, ventre adipeux, pieds inexistants…
Elle s’éloigne en revanche des autres vénus par des éléments originaux : une asymétrie de la partie haute du corps et une tête tournée, une main gauche qui tient un objet, une main droite détaillée. La datation a été évaluée par sa position dans la stratigraphie : la fourchette est large entre – 22 et – 27 000 ans.
En savoir plus sur la vénus de Laussel .
La vénus de Willendorf
Cette statuette, haute de 110 mm en calcaire oolithique, a été exhumée en 1908 sur les berges du fleuve éponyme. Elle fait partie des vénus préhistoriques les plus connues. Sa tête est comme recouverte d’une coiffe tressée. Son corps, tout en rondeur, présente une forte obésité. Son fessier présente une stéatopygie, ses seins lourds tombent sur son ventre rebondi. Ses avant-bras son comme posés sur sa poitrine. Datée de – 25 000 ans BP l’originale est conservée en Autriche, au Musée d’Histoire Naturelle de la Ville de Vienne. En 2017, cette statuette a connu une renaissance et a défrayé les réseaux sociaux. Facebook avait censuré une image de la Vénus de Willendorf au motif que c’était une image de femme nue !
La vénus de Monpazier
La statuette a été découverte en 1970 dans un champs fraîchement labouré. Elle a été sculptée dans un mélange naturel de limonite, de quartz et d’argile. De petite taille, elle ne mesure que 55 mm de hauteur sur 14 mm de large. Cette vénus présente une poitrine lourde, un fessier hypertrophié, un ventre proéminent et une vulve disproportionnée par rapport au reste du corps. Le visage laisse apparaître deux trous qui forment les yeux sommaires de la statuette.
L’état de grossesse très avancé n’est pas discutable, la taille extravagante de la vulve serait une allusion à un accouchement proche.
La vénus de Sireuil
La petite statuette a été retrouvée en 1900 hors contexte archéologique dans un chemin au lieu-dit Goulet-de-Gazelle, sur la commune de Sireuil (regroupée depuis avec les Eyzies-de-Tayac). Façonnée dans de la calcite ambrée, cette statuette de 91 mm présente un corps sans tête et sans pieds. Le reste du corps est relativement bien conservé, avec une poitrine marquée, des fesses proéminentes, et un ventre rebondi (indiquant peut-être une grossesse). La position des cuisses et des genoux suggère que la femme est agenouillée. Le style de la statuette laisse penser qu’elle est gravettienne. Elle est exposée au Musée d’Archéologie nationale de St Germain-en-Laye.
La vénus de Tursac
La statuette a été retrouvée pendant les fouilles de l’abri du facteur, à Tursac, en 1959. D’une forme très schématique, tout en rondeur, elle provient d’un galet de calcite ambrée qui a probablement été façonné pour en accentuer les formes féminines. La tête n’est pas dégagée du reste du corps, et peu d’éléments corporels apparaissent, à l’exception des jambes repliées, d’un ventre proéminent et d’un fessier presque pointu. De par la couche stratigraphique dont elle a été extraite, elle appartient probablement au Gravettien : on l’estime à – 25 000 ans. Elle est exposée au Musée d’Archéologie nationale de St Germain-en-Laye. Elle mesure 81 mm de hauteur sur 39 mm de largeur.
La vénus de Lespugue
L’une des plus belles et des plus célèbres vénus préhistorique est celle de Lespugue. Elle est remarquable à plus d’un titre. Cette statuette haute de 147 mm, taillée en ronde-bosse dans une pièce d’ivoire de mammouth, est conservée au Musée de l’Homme de Paris. Elle s’inscrit bien dans le schéma proposé par Leroi-Gourhan et présente toutes les particularités propres aux vénus paléolithiques. Cette pièce est également remarquable par sa stylisation extrême qui lui donne un saisissant accent de modernité.
Depuis sa découverte, la vénus de Lespugue a inspiré plusieurs générations de chercheurs.
Pour Georges-Henri Luquet ainsi que Yves Coppens (1989), vue de dos, la Vénus de Lespugue montre une sorte de pagne, et surtout, à la base du sillon inter-fessier, une protubérance triangulaire assez incongrue. Il suffit de retourner la pièce et le pagne devient une chevelure, la protubérance devient le sacrum. La Vénus serait ainsi une sorte de carte à jouer en relief présentant la même image féminine de face et de dos après retournement.
Dans un ouvrage de 2018, la préhistorienne Nathalie Rouquerol présente une nouvelle approche de la Vénus de Lespugue qui serait une vision de la femme selon des cycles de vie : naissance, adolescence, maturité, maternité, accouchement…
La Vénus de Lespugue été découverte en 1922 à l’extrémité d’un niveau gravettien de la grotte des Rideaux, en Haute-Garonne et datée de – 23 000 ans. Mais la présence d’artéfacts aurignaciens autour de la statuette pourrait repousser les premières datations. Pour Nathalie Rouquerol, on peut positionner la Vénus de Lespugue dans un laps de temps entre – 35 000 et – 20 000 ans.
La vénus de Kotilienko
La statuette de 50 mm de hauteur seulement a été sculptée dans de l’ivoire d’une défense de mammouth laineux. Une forte poitrine, un ventre prononcé, un derrière proéminent mais des jambes relativement fines et détachées distinguent cette nouvelle statuette des vénus préhistoriques découvertes précédemment. Même si une partie de l’ivoire a disparu, les proportions de la vénus montrent que le « modèle » était assez gras.
Aucune trace de ce qui aurait pu être un anneau ou un orifice pour suspendre la statuette.
Le site de Khotylyovo-2, où la statuette a été mise au jour, a été occupé entre – 21 000 et – 24 000 ans.
La vénus de Kostienki
En calcaire, portant des traces de coloration rouge, elle mesure 10,2 centimètres de hauteur. Elle a été retrouvée, brisée, en 1983, sur un site gravettien russe. Elle est actuellement exposée au Musée d’Ermitage de Saint-Pétersbourg. La tête est légèrement penchée vers l’avant, les mains sont positionnées sur le ventre rebondi, alors que les bras semblent passer derrière l’opulente poitrine. Des bracelets semblent tenir au niveau des coudes.
La tête sans visage de forme arrondie est entièrement recouverte d’incisions qui font penser à une coiffure tressée ou un bonnet. Fait étonnant et rare, le buste de la vénus de Kostienki semble orné de lanières sur le devant et le dos. La datation est estimée entre – 23 000 et – 21 000 ans. Le site de Kostienki a permis d’exhumer plus de 150 statuettes.
Venus de Grimaldi
(de gauche à droite : la vénus de Menton (47 mm), le losange (63 mm), la vénus abrachiale (67mm…). Ce sont 15 statuettes féminines qui ont été découvertes dans les grottes des Balzi Rossi, à Grimaldi, en Ligurie (Italie), près de la frontière franco-italienne entre 1883 et 1895, par Louis Alexandre Jullien.
C’est une découverte exceptionnelle de plusieurs vénus préhistoriques dans un même gisement. Chaque vénus a été réalisée dans une matière et selon une forme spécifique. La vénus de Menton est en stéatite jaune, le losange en stéatite verte, l’abrachiale en ivoire brun… On peux également citer les vénus dites Polichinelle (en stéatite
verte), Janus (en chlorite noire), la Dame ocrée (en défense de mammouth), le Doublet (en serpentine jaune), l’innominée (en hématite), le masque (en chlorite jaune)…
La Vénus de Savignano
Découverte en 1925, hors contexte, à une profondeur de près d’un mètre dans des sédiments alluviaux, la Vénus de Savignano est d’une taille supérieure à ses consœurs : elle mesure 22 cm de hauteur. Sa morphologie la place parmi les éénus opulentes : seins, ventre et fesses proéminents. en revanche, si sa « tête » en pointe conique la rapproche un peu de la Vénus dite Polichinelle (Balzi Rossi), elle s’en distingue par une absence totale de cou. Ses jambes, esquissées, se terminent en pointe également. Les traces sur cette partie basse indiquent que la Vénus a dû être fichée dans le sol à plusieurs reprises.
Découverte en dehors d’une stratigraphie, on lui accorde généralement un âge compris entre -20 000 et – 18000 ans. A noter que certains chercheurs l’attribuent à une période néolithique plus récente.
La vénus de Moravany nad Váhom
Le contexte de la découverte de cette statuette n’est pas connu : on suppose qu’elle a été retrouvée en 1938 dans un champs près du village de nad Váhom, en Slovaquie. Un doute subsisitait sur son authenticité mais grace à une étude de l’ivoire qui la compose, il a pu être prouvé qu’elle avait été taillée avant que l’ivoire ne se fossilise… Elle est estimée entre -23 000 et -20 000 ans.
Les hanches sont larges, les seins lourds retombant sur le ventre proéminent. Le sexe est nettement souligné. La tête n’a pas été retrouvée mais tout indique qu’elle existait.
La vénus de l’abri Pataud
La figure gravée sur un bloc de calcaire aurait pu ne jamais être identifié. En effet, ce gros caillou servait de poids pour maintenir les bâches lors des fouilles de l’abri Pataud. C’est en 1958, durant les fouilles estivales, que ce bloc a été retourné et que la gravure est apparu. Elle mesure 60 mm de long sur 11 cm de large.
Forte poitrine tombante, hanches larges, ventre arrondi laissant penser à une maternité… Cette minuscule vénus a tous les attributs d’une grande !
Les vénus de Avdeevo
Cette statuette (figurine 2) fait partie d’un lot de 10 vénus de morphologies proches, découvertes à Avdeevo, en Russie.
Elle n’a pas de visage sur sa tête ronde, sa poitrine est à peine soulignée. En revanche, ses bras sont marqués et semblent soutenir son bas ventre comme si elle était enceinte. Elle mesure 12,5 cm de hauteur. Elle est datée de 21 000 ans.
Les vénus de Zaraisk
Découvertes en 2005 par Hizri Amirkhanov et Sergey Lev sur le site de Zaraisk, à 150 km de Moscou, ces vénus ont été mises au jour avec d’autres artéfacts en ivoire de mammouth.
La première vénus, relativement bien conservée, (voir photo) mesure 166 mm de hauteur sur 55 mm de large. La seconde, plus petite et ovaloïde (74 mm de hauteur), semble incomplète.
Les statuettes étaient déposées dans de petites fosses, sur un lit de sable et d’ocre. Le tout était recouvert d’une omoplate de mammouth.
Vénus de Malta
C’est une véritable collection de 30 figurines féminines qui a été retrouvée à Malta, en Russie. Elle sont toutes réalisées en ivoire ou en bois de renne. Elles sont morphologiquement assez éloignées des autres vénus européennes : moins obèses, avec des organes génitaux et des seins moins marqués…
Magdalénien
La vénus de Bedeilhac
La figurine à la capuche a été extraite en 1930 par Mr Mandement qui travaillait alors pour le comte Bégouën, dans la grotte de Bedeilhac, en Ariège.
Sculptée dans une canine de cheval, cette statuette représente un être humain dont la tête semble être recouverte d’une capuche rectangulaire.
Le visage est grossier mais on distingue des yeux, un nez imposant, et une bouche… ce qui est particulièrement rare dans l’art préhistorique. Son originalité tient également de son corps longiligne, sans gravure… La vénus pourrait aussi être un homme, ce qui serait encore plus exceptionnel car les statuettes masculines sont inexistantes.
La vénus impudique
Première statuette anthropomorphe de 80 mm de hauteur, découverte en France par le marquis Paul de Vibraye, en 1864.
Les formes de la Vénus impudique (en ivoire de mammouth) sont très différentes de la majorité des Vénus du Paléolithique : ses hanches sont à peine marquées, la poitrine très peu développée, les cuisses filiformes… Il est très probable que la statuette devait avoir une tête, il semble en revanche qu’elle n’ait jamais eu de bras ! Pour les chercheurs, son physique atypique fait penser à une adolescente ou une jeune fille. C’est la netteté de son sexe (fente vulvaire exagérément mise en avant et sans réalité anatomique) qui lui a donné son nom de Vénus « impudique ». Retrouvée sur le site de Laugerie-Basse, cette vénus est attribuée au Magdalénien et son âge estimé à -16 000 ans.
Tableau récapitulatif des caractéristiques des vénus
Generated by wpDataTables