Ce jour où un commando des services secrets israéliens a attaqué le port de La Seyne

La bande dessinée "Mission Osirak", dont le tome II va bientôt sortir, revient sur un fait historique oublié: le 6 avril 1979, les services secrets israéliens s’attaquaient aux Chantiers! Flash-back.

Publié le 06/04/2016 à 00:00, mis à jour le 06/04/2016 à 11:20
C'est sur le port de Brégaillon qu'a eu lieu l'attaque des espions israéliens. Crédit Photo Dominique Leriche

Le 6 avril 1979, deux cœurs en acier de réacteurs nucléaires commandés par l’Irak à la France viennent d’être achevés sur le site des Constructions industrielles de la Méditerranée (Cnim), à Brégaillon à La Seyne.

Leur transport au Proche-Orient est prévu quatre jours plus tard.

Ils n’atteindront pourtant jamais leur destination.

À 3h du matin, un commando pénètre dans le grand hangar du port de commerce. «Ils ont mis la bonne clé dans la bonne serrure», explique André (nom d'emprunt), un témoin de l’époque pour qui «des complicités ont été nécessaires» au sabotage qui va suivre.

p>Cinq hommes ressortiront ainsi quelques minutes plus tard alors qu’une gigantesque explosion secoue la zone.

Les pièces en acier des réacteurs viennent d’être plastiquées.

Une opération «professionnelle», poursuit André. «Les dégâts étaient très ciblés et il n’y a eu aucune victime».

Menaces et espionnage

Trente-sept ans après, l’affaire reste cependant très sensible.

Si les “ex” des Cnim et de son département nucléaire n’ont rien oublié de cette fameuse nuit, ils sont aujourd’hui encore peu enclins à s’étendre sur cet incroyable épisode.

La bande dessinée «Mission Osirak», dont le tome II est annoncé pour mai, le fait pour eux.

Très documenté, l’ouvrage revient ainsi sur cet événement méconnu de la vie seynoise. Et un contexte géopolitique mondial qui a conduit les services secrets israéliens - le fameux Mossad - à mener une opération clandestine dans la rade… qui ne s’est pas limitée au seul 6 avril.

Pendant la phase de conception du réacteur, ces agents étrangers avaient déjà cherché à rentrer en contact avec le personnel local, d’après Antoine, retraité des Cnim. «C’était des invitations discrètes à boire un verre… Ils voulaient savoir qui participait au travail sur les cœurs».

Et de poursuivre: «Plus tard, ils ont aussi tenté d’intimider les familles des ingénieurs partis en Irak par des lettres anonymes. Le genre de pression psychologique dégueulasse qu’on ne voit qu’au ciné» ou en bande dessinée. 


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Savoir +

Mission Osirak #1, La bombe de Saddam Ramon Rosanas., Jean-Claude Bartoll - Editions Dargaud - 13,99€.