Bonsaï

arbre japonais miniature

L'art du bonsaï (盆栽, bonsai?)[1] est la culture miniaturisée d'un arbre ligneux (à écorce) en pot. C'est un art majeur Japonais qui est issu d'un art botanique chinois ancien appelé penjing (qui deviendra bonkei en Japonais). Il consiste à créer des paysages miniatures en pot avec des minéraux et des végétaux.

Bonsaï d'érable palmé dans les jardins de Kew à Londres.
Pommier en floraison.

Les caractères chinois désignant l'art du bonsaï japonais se prononcent en chinois mandarin pénzāi, et désignent en chinois jeunes végétaux dans un pot/récipient.

Les mêmes caractères chinois sont prononcés bonne-saille en japonais et désignent l'art de cultiver un arbre (seul) en pot et lui donner un aspect vénérable tel qu'on pourrait le retrouver dans la nature, selon des techniques et règles développées au Japon.

L'art du penjing chinois (paysage miniature) est introduit vers l'an 700 au Japon. Cette pratique se retrouve également dans les cultures d'autres pays de cette région du monde, comme le Vietnam ou la Corée sous l'influence chinoise. Elle sera développée et codifiée par les Japonais pour devenir l'art du bonsaï tel que nous le connaissons aujourd'hui.

En bonsaï, l'arbre est miniaturisé par application de différentes techniques (taille des branches et racines, gestion des apports nutritifs…) et modelage de la forme par ligature. Le but en est une recherche esthétique d'un arbre vénérable de pleine nature mais en pot.

Terminologie et étymologie

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Le terme français est la translittération du mot japonais bonsai (盆栽?), lui-même transcription du terme chinois : 盆栽 ; pinyin : pénzāi. Ce terme signifie littéralement une « jeune plante (généralement un arbre ou un arbuste) cultivée dans un pot » (ch. & jap. : 盆 ; py : pén ; bon signifiant pot ou bassin et ch. & jap. : ; py : zāi ; sai, plante) en chinois. Le mot est prononcé [bõ̞säi] en japonais (transcription phonémique : /boɴsai/), et non [bõ̞zäi] (transcription phonémique : /boɴzai/) comme on le prononce le plus souvent en français, ce qui a donné la forme écrite bonzaï qui est une erreur phonétique, puisque la bonne prononciation en Français est "bonne-saille".

Ce terme japonais est dérivé du chinois : 盆栽 ; pinyin : pénzāi ; litt. « planter, prendre soin de plantes dans un pot »[2]), également traduit en coréen : 분재, bunjae et en vietnamien bồn tài , variation du penjing (chinois : 盆景 ; pinyin : pénjǐng ; litt. « paysage en pot »). La culture en pot de plants nanifiés apparait en effet dans la culture chinoise, puis japonaise, coréenne et vietnamienne.

Histoire

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La culture des plantes dans des pots a débuté en Égypte il y a environ quatre mille ans, essentiellement pour des raisons pratiques, d'utilité et de mobilité. Les Grecs, Babyloniens, Perses et Indiens en copièrent la technique. Les Chinois furent les premiers à cultiver des arbres dans des pots dans un but esthétique, à l'ère de la dynastie des Han ( à ). À cette époque, on ne parlait pas encore de bonsaï mais de penjing (盆景, pénjǐng) (représentation d'un paysage dans une coupe de végétaux et de minéraux). Peu après, sous la dynastie Qin (220 - 581) apparurent les 盆栽, pénzāi (jeune végétaux unique dans un récipient). Aujourd'hui, en Chine, la tradition des penjing se perpétue et est appelée en japonais bonkeï.

Pour preuve de l'existence de cet art à cette époque, en 1971, des archéologues ont découvert dans la tombe du prince Zhang Huai, décédé en 705 sous la dynastie Tang (618 à 907), une fresque peinte sur les parois de sa tombe. Elle représente deux valets portant, l'un un paysage en miniature, et l'autre un vase en forme de lotus, contenant un arbre avec des feuilles vertes et des fruits rouges.

L'art du bonsaï tel que nous le connaissons aujourd'hui en Occident a été développé et codifié Japon. Le bonsaï aurait été introduit au Japon à l'époque de Heian (794-1192)[3]. Un événement marque la fin du XIe siècle : l'entrée du bouddhisme zen au Japon. Des influences nouvelles venues de Chine apparaissent au Japon, imprégnant principalement les hautes classes de la société. Durant la période de Kamakura (1192 à 1333), les bonsaïs sont assimilés à des objets d'art. Ils symbolisent l'éternité et l'harmonie entre l'être humain et la nature[2]. Ils sont signe de grandeur pour les seigneurs de l'époque et les nobles de la cour. Objets de luxe, ils évoquent un nouvel état d'être dont le raffinement est poussé à l'extrême.

Au XIIe siècle, le zen joue un rôle important dans l'art des jardins nippons. Ce fait est confirmé par le célèbre rouleau du moine bouddhiste Honen Shonin, de la période Kamakura, et la représentation de petits arbres alignés dans des coupes. Les œuvres de ce moine retracent surtout la vie à la période Heian (794 à 1191). On peut donc en conclure que cet art apparut au Japon au plus tard en l'an 800.

Au XVIe siècle, la bourgeoisie devient abondante et la noblesse moins importante. La bourgeoisie étudie à son tour le raffinement de cet art de vivre. Les bonsaïs à cette époque sont assez grands si on en juge par les gravures et peintures les représentant. Ils pouvaient s'élever à 1,40 m. Les bonsaïs se dressaient souvent en forme de pyramide, très arqués.

Sous la dynastie Yuan, des ministres et des marchands japonais ramènent des arbres dans leur pays. Cependant cet art n'est réellement intégré à la culture japonaise que lorsqu'un fonctionnaire chinois, Chu Shun-sui, fuyant la domination mandchoue en 1644, emporte sa collection avec lui. Il initie quelques Japonais à la culture des futurs arbres en pot appelés bonsaï.

Le XVIIe siècle est l'époque des grandes créations, comme la villa impériale de Katsura (au sud-ouest de Kyoto). L'art du bonsaï (ou Pun-saï) gagne une popularité encore plus étendue durant toute l'époque d'Edo, qui se confirme au XVIIIe siècle[3]. Cependant, les principaux styles sont déjà connus des éleveurs de l'époque. Le choix des arbres se porte sur un grand nombre de conifères et d'arbrisseaux couramment utilisés par ailleurs. Les bonsaïs sont installés dans des grands vases en céramique, finement travaillés, aux couleurs vives et brillantes.

Au XIXe siècle, avec le début de l'ère Meiji, les échanges commerciaux se font plus nombreux. Ainsi, les voyageurs et les grands collectionneurs européens transportent du Japon une grande quantité de plantes et d'arbustes peu connus en Europe. La vogue de l'orientalisme fait connaître les bonsaïs en Europe. Ces arbustes souvent centenaires se transmettent en héritage comme un bien précieux et symbolisent pour les Européens le raffinement nippon. Vu la patience requise pour sa taille et son entretien, le bonsaï devient, à partir de l'ère Meiji (1868-1912), le passe-temps favori des hommes du troisième âge qui disposent de suffisamment de temps libre[3].

Pendant longtemps les bonsaïs sont réservés aux classes dominantes, féodales et religieuses, appréciant surtout les bonsaïs colorés. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas et bon nombre de Japonais s'adonnent à la culture des bonsaïs. De nos jours, les bonsaïs centenaires ne sont plus exportés et restent gardés au Japon. Ils font partie du patrimoine national, légués de père en fils. Les bonsaïs font l'objet d'un commerce très florissant au Japon. Mais aujourd'hui les Japonais ne sont plus les seuls à les cultiver.

La première exposition nationale de bonsaïs à Tokyo date de 1914. La culture des bonsaïs n'a été reconnue comme art au Japon qu'en 1934. Depuis lors, une exposition annuelle se déroule au musée d'Art de la capitale.

En Europe, les bonsaïs ont été introduits pour la première fois, lors de l’Exposition Universelle de Vienne en 1873, en Autriche.

Lors de la troisième exposition universelle de Paris, en 1878, cet art japonais connu un engouement et un développement exceptionnel.

Une exposition privée en 1909 à Londres eu également un grand succès.

La première allusion aux bonsaïs a été faite par Elie-Abel Carrière (1818-1896), rédacteur en chef de la revue horticole, après l’exposition universelle à Paris en 1878. Puis par Paul Sédille dans la Gazette des Beaux-Arts de septembre 1878.

En 1902, Albert Maumené publie le premier essai sur l'art bonsaï et ainsi rédigea le premier livre non-japonais ou chinois entièrement consacré à l’art du bonsaï et à sa culture.

En 1904, Henri Coupin le mentionne dans son ouvrage Les Plantes originales. Des documents d'archives montrent que les bonsaïs avaient alors des formes différentes des bonsaïs modernes. Leur codification actuelle date d'après la dernière guerre mondiale, et a été principalement répandue par John Naka.

En Europe, si la culture d'arbres en pot existait déjà au Moyen Âge (cf. les orangeraies), personne n'avait jamais tenté de recréer la nature à une si petite échelle. Les deux types de culture n'ont guère de rapports. Les bonsaïs ne font pas partie des arts topiaires, bien que les bonsaïs, vietnamiens principalement, guidés dans leur croissance par des fils métalliques, aient à une époque représenté des formes animalières.

Aux États-Unis, pendant et après la Seconde Guerre mondiale, des bonsaïs sont importés massivement du Japon. À partir de 1965, les bonsaïs sont importés en grande quantité en Europe par Gerritt Lodder, aux Pays-Bas, puis par P. Lesniewicz, en Allemagne. Grâce à Rémy Samson, les bonsaïs font leur apparition en France, où ils connaissent un succès marqué à partir du milieu des années 1980.

Techniques

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Le plant d'arbre (ou d'arbuste) est miniaturisé et modelé par l'être humain au moyen de différentes techniques : coupe de la cime (bourgeons apicaux), régulation des apports nutritifs (eau, dosage des engrais), coupe régulière des racines et branches.

Les feuilles (ou aiguilles des conifères) des arbres sont également nanifiées (miniaturisées) : notamment par des défoliations partielles ou complètes, le pinçage (coupe de bourgeons terminaux ou chandelles), un contrôle des conditions d'ensoleillement et une limitation des nutriments azotés.

La forme des branches est modelée typiquement par la taille (coupe régulière des bourgeons et des débuts de branche), par des techniques de ligature des branches (tuteur métallique ou ficelle) et par l'orientation du pot (favorisant la croissance dans une certaine direction). Par exemple, la croissance dans un pot très incliné donnera l'apparence naturelle d'un arbre penché (battu par le vent), une fois le pot remis à l'horizontale.

Le pied de l'arbre (nebari) est modelé par exemple par des techniques de taille des racines (ou d'incision du tronc), le déterrage des racines supérieures, le choix d'orientation (implantation) du végétal dans un nouveau pot. La racine pivot peut être coupée ou bien un caillou enterré sous le pied de l'arbre, afin de forcer la croissance des racines vers la surface.

Le bois des branches mortes, l'écorce et les cicatrices de coupe peuvent également être sculptés (voire teintés), afin d'imiter les couleurs et formes naturelles des vieux arbres (création d'un jin).

Les fleurs et les fruits de ces arbres sont de taille relativement normale. La fructification d'un bonsaï est contrôlée (coupe, tuteur, nutriments), afin de limiter l'affaiblissement de l'arbre et le risque de casse de branches, en raison de fruits trop gros et nombreux par rapport à la taille de l'arbre.

La qualité du substrat, la « terre du bonsai », permet de contrôler les apports nutritifs, les risques de maladie et la croissance racinaire. Le substrat doit faciliter le drainage de l'eau (éviter le pourrissement des racines), l'aération des racines et la rétention d'eau.

Classification

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Dimensions

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Les bonsaïs sont habituellement groupés en trois catégories, selon leur dimensions ; de nombreux noms japonais distinguent avec précision les différents paliers, mais on les classe souvent d'après « le nombre de mains » qu’il faut pour les transporter, ainsi :

Mame ou Shôhin

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Bonsaï à une main (jusqu'à 13 cm pour les Mame, et jusqu'à 21 cm pour les Shôhin), souvent très fascinant pour l’amateur ; on parle souvent de mini-bonsaï. Cette taille restreint de manière importante le nombre des variétés qui sont susceptibles d’être travaillées en mame : de trop grandes feuilles qui seraient difficilement réductibles donneraient à l’arbre une disproportion inesthétique.

La culture est plus délicate que pour un arbre plus grand : le pot à bonsaï étant de petite taille, la terre va s’assécher très rapidement et demander des soins constants, en été par exemple, où plusieurs arrosages quotidiens sont nécessaires.

Les variétés les plus répandues : Acer palmatum, Buxus, Carmona, Cotonéaster, Juniperus chinensis, Lonicera nitida, Pinus pentaphylla, Portulacaria, Serissa, Ulmus parvifolia.

Kotate-mochi ou Komono

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Bonsaï à deux mains, de 15 à 60 cm, jusqu’à 30 cm, puis Chūmono jusqu’à 60 cm, est sans doute le plus répandu parmi les amateurs ; sa taille permet de travailler sa structure et sa ramification avec beaucoup plus de finesse, et ainsi donne plus de liberté créatrice au bonsaïka (pratiquant de l'art du bonsaï). À peu près toutes les variétés conviennent à cette catégorie.

Bonsaï à quatre mains (il faut en effet deux personnes pour porter ces grands bonsaïs), de 60 cm à 1,20 m voire plus, était autrefois au Japon un signe de la prospérité du propriétaire. Il reste un bonsaï imposant et souvent vénérable par son âge.

Les bonsaïs généralement vendus par la grande distribution possèdent, du fait de leur mode de production, un défaut majeur : outre les grosses plaies souvent inaltérables, ils se ressemblent tous. Il est difficile de conférer une dimension artistique à des végétaux cultivés de manière industrielle. Il existe une classification des bonsaïs en fonction de la forme qui leur est donnée.

Bien souvent, un bonsaï fait partie de plusieurs styles distincts, il n’existe aucune règle rigide dans la création d’un bonsaï du point de vue esthétique.

La création des styles renvoie constamment aux formes des arbres dans la nature ; les professionnels conseillent d’ailleurs de ne pas s’inspirer de la forme d’autres bonsaïs, mais directement des arbres dans la nature.

Le bonsaï ne cherche pas le mimétisme avec la nature, mais l’évocation en miniature de la puissance de l’arbre : il doit posséder l'essence d’un grand arbre.

Les styles ne sont pas classés par ordre d'importance, cela étant sujet à controverse ; néanmoins, les premiers styles sont les plus courants.

Chokkan

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Cyprès chauve de style Chokkan.

Le style Chokkan possède un tronc droit formel. Très apprécié des puristes, la ligne que dessine le tronc est difficile à obtenir, et doit être conique tout en restant parfaitement droite. Il ne doit pas y avoir d’angle ni de rupture de conicité et le tronc doit se voir de loin. La base ou le nebari de l'arbre doit être le plus large possible. Les branches commencent au quart de la hauteur de l’arbre et sont réparties tout autour du tronc. La cime est bien distincte, formée d’une seule branche. La première branche, est la plus longue. La direction des branches reste relativement droite. La tête de l’arbre est légèrement penché vers l’observateur.

Pour certaines espèces, il s'agit de leur forme naturelle ; on la retrouve par exemple dans certaines forêts comme celle des Landes en France ou encore celle de la Forêt-Noire en Allemagne. Cette forme est très bien adaptée pour les conifères et plus rarement pour les feuillus.

Tachiki

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Psidium littorale var. longipes style Tachiki — BBG.

Le style Tachiki (ou Moyogi) possède un tronc droit informel. Le tronc révèle quelques courbes, il est parfois le résultat d’un Chokkan raté ; néanmoins, l’arbre peut être très esthétique.

 

Le style Shakan possède un tronc incliné comme penché par le vent ; situation observable dans les régions côtières.

 

Le style Kengai possède un tronc en cascade, qui retombe en dessous du pot. De nombreux arbres poussant à flanc de montagnes donnent l’impression de « tomber dans le vide ».

Han-Kengai

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Le style Han-Kengai possède un tronc en semi-cascade ; en général, le sommet de l’arbre le plus bas ne dépasse pas le bord du pot. On voit dans certains cas un autre sommet qui monte mais reste cependant assez bas.

 

Le style Bankan possède un tronc tortueux s’enroulant sur lui-même en torsade. C’est l’image que les gens se font des bonsaïs, en France du moins : « un arbre qui souffre », il est vrai qu’il s’inspire des arbres qui ont eu des difficultés dans leur croissance.

Bunjingi

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Le style Bunjingi se dit aussi style du lettré, du fait que ses créateurs étaient des personnages de l'aristocratie. Ce style se distingue fortement des autres. Le tronc mince reste dénudé sur une grande partie avant de montrer quelques masses de feuillages uniquement dans la partie aérienne. L’ensemble donne une impression de légèreté et une grande élégance. En France, on peut le comparer au pin sylvestre ou au pin laricio de Corse.

Hôkidachi

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Le style Hôkidachi possède une forme de balai. Le tronc droit distribue tout le feuillage à partir du même point. La hauteur de l’arbre est égale à trois fois la hauteur du tronc au maximum. Le feuillage se répand de part et d’autre dessinant un rond ou un ovale. Le Zelkova carpinifolia (ou Zelkova serrata) est l'arbre représentatif de ce style dans la nature, ainsi on le traite souvent en bonsaï, sa ramification fine met en valeur ce style en hiver.

 
Style balai ici un orme japonais.

C'est un style que l'on peut aisément associer aux arbres solitaires présents dans les prés, qui profitent de l’espace et de la lumière pour s'élargir.

Fukinagashi

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Le style Fukinagashi semble battu par le vent. À la différence du Shakan, les branches et le tronc expriment un même mouvement. C'est le seul style pour lequel on admet que les branches croisent le tronc.

C'est un style que l'on peut associer aux arbres du bord de mer ou de hautes montagnes, battus par des vents forts qui arrachent les branches et même l'écorce des zones les plus touchées.

Neagari

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Pour style le Neagari, les racines sont exposées au-dessus du niveau de terre.

Sekijojû

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Le style Sekijojû possède des racines qui enserrent la roche avant de plonger dans la terre. Cette situation est observable en milieu naturel, particulièrement en montagne où l'arbre a poussé sur une pierre et ensuite l'érosion a progressivement mis ses racines à nu.

 
Acer de style Sekijojû.

Ishitsuki

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Pour le style Ishitsuki, l'arbre (ou les arbres) est planté dans la roche ; celle-ci contenant de la terre. Ce style représente les îlots rocheux qui bordent les côtes du japon.

Sabamiki

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Sabamiki style.

Le style Sabamiki possède un tronc fendu et déchiré.

Sharimiki

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Le style Sharimiki possède un tronc écorcé à la façon des arbres soumis à des catastrophes naturelles.

Nejikan

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Le tronc du style Nejikan est partiellement tortueux, parfois enroulé sur lui-même comme le fait le grenadier dans certains cas.

Takozukuri

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Le tronc du style Takozukuri et les branches sont sinueux. Il peut s'apparenter au style dit du Burton.

Bonkei ou Saikei

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Les styles Bonkei ou Saikei sont des paysages miniatures. Le Saikei contient des plantes vivantes, contrairement au Bonkei.

Troncs multiples

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Plusieurs noms de styles sont donnés en fonction du nombre de troncs : 1 : Tankan, 2 : Sokan, 3 : Sankan, 5 : Gokan, 7 : Nanakan, 9 : Kyukan, + de 9 : Tsukami-Yose. Les spécificités sont :

  • Kabudachi : Troncs groupés sur une racine.
  • Kôrabuki : Troncs groupés sur une souche en forme de carapace de tortue.
  • Nestsunagari : Plusieurs troncs sortent d’une racine sinueuse. Les ormes créent souvent cet aspect dans la nature.
  • Ikadabuki :
 

Tronc en radeau, l’arbre, couché par terre crée de nouveaux troncs avec ses branches. Représente un arbre tombé qui repart sur ses branches pour en faire ses nouveaux troncs, situation facilement observable dans les forets de feuillus.

  • Plantations de groupes :
 

Nom donné en fonction du nombre d’arbres : 2 : Soju, 3 : Sambon Yose, 5 : Gohon Yose, 7 : Nanahon Yose, 9 : Kyuhon Yose, + de 9 : Yose-ue. C'est le style le plus difficile à réaliser car il faut créer un ensemble et non un individu.

Âge des bonsaïs

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Les bonsaïs peuvent atteindre un âge très respectable, exactement comme les arbres de pleine nature. Le plus vieux bonsaï connu serait un Pinus parviflora, datant de l'an 1500, et toujours visible au Takagi Bonsai Museum de Tokyo[réf. nécessaire].

Au fil des années, les techniques ont évolué, ce qui permet à l'amateur de changer la hauteur et la direction de la croissance de l'arbre, et dans certains cas de nanifier le feuillage de la même façon que l'arbre. Aujourd'hui, la culture des bonsaïs est un art : de la sculpture vivante. Il y a certaines formes classiques et traditionnelles que l'on peut trouver et suivre.

Commerce des bonsaïs

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Exposition de bonsaïs en Chine.

Il existe deux filières de production distinctes pour les bonsaïs :

Production de masse

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En provenance d'Asie, la production de masse alimente les supermarchés européens en petits arbres peu onéreux. Les Anglo-saxons les surnomment péjorativement Mall-Saï, c’est-à-dire bonsaïs de supermarché.

Production artisanale

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Cette production provient de quelques pépinières de luxe ou d'artisanat local, où les arbres sont nettement plus chers et beaucoup plus beaux. Les amateurs fortunés déboursent jusqu'à plusieurs dizaines de milliers d'euros pour un beau sujet.

Au Japon, les bonsaïs sont notamment produits dans l'arrondissement Ōmiya-ku à Saitama au nord du grand Tokyo, et dans le quartier Kinashi à Takamatsu[4]. Il existe quelques boutiques en France métropolitaine.

Exposition

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Chaque année a lieu à Tokyo au musée d'art métropolitain de Tokyo la Kokufū bonsai ten (国風盆栽展?), où sont exposés les plus beaux bonsaïs du monde. Lors de ce genre d'exposition, les bonsaïs sont souvent présentés, associés à un kusamono.

Dans de nombreux pays, les fédérations nationales organisent un congrès annuel où les amateurs et les professionnels peuvent venir présenter leurs œuvres.

Espèces utilisées

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Contrairement à certaines idées reçues, les bonsaïs ne sont pas obtenus à partir d'arbres spécifiques. Un bonsaï peut être créé à partir de n'importe quelle essence d'arbre ou d'arbuste ligneux. Mais certaines espèces sont plus couramment utilisées, notamment les essences d'arbres à petites feuilles à l'état naturel, qui seront donc plus simples à nanifier que les autres. Les essences les plus classiques sont les pins noirs japonais (Pinus thunbergii), les pins à cinq aiguilles (Pinus pentaphylla ou Pinus parviflora au Japon), les genévriers (Juniperus chinensis var. Sargentii), les ormes de Chine et les érables japonais.

Espèces rustiques les plus courantes

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Forêt d'érables japonais (Acer palmatum).
 
Forêt de Ginkgo biloba.
 
Bonsaï de pin blanc du Japon (Pinus parviflora).
 
Bonsaï de Pinus.

Bonsaïs d'orangerie

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Ces bonsaïs requièrent une protection hors gel en hiver.

Bonsaïs de serre chaude

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Bonsaï de Crassula ovata.
 
Bonsaï de ficus microcarpa vu depuis deux angles différents.

Ces arbres requièrent un local où la température ne descend pas en dessous de 10 °C en hiver.

Références

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  1. La forme bonzaï qui est une erreur phonétique a été introduite dans la 9e édition du Dictionnaire de l'Académie française.
  2. a et b .Mots nature, Tinka Kemptner.
  3. a b et c Le bonsaï, une passion qui gagne le monde, Nippon.com, le 21 juin 2015.
  4. Francesca Alongi, « Voyage initiatique à Kinashi, le pays des bonsaïs », Le Figaro, le 2 mars 2017.

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Wybe Kuitert, Bonsaï, Bruxelles, Jardin Botanique National de Belgique: Mousses, Bonkei, Bonsaï. Un secret séculaire du jardinier japonais, , 28-62 p. (lire en ligne)
  • Frédérique Dumas, La Taille japonaise en pratique, Le Souffle d'Or.
  • Benoît Grandjean, La connaissance du bonsaï en 3 tomes, Édisud.
  • Isabelle Santoni, Les Bonsaï, Coll. Les pratiques du jardinage, Paris, Larousse, 1990, 128 p.
  • Isabelle et Rémi Samson, Comment créer et entretenir vos bonsaï, Larousse, (ISBN 978-2-03-560428-6), 192 p.
  • Paul Lesniewicz - Bonsai d'intérieur, titre original Bonsai für die Wohnung, éditeur BCH : Bonsaï Centrum Heidelberg ; (ISBN 3-9800345-8-5)
  • Le monde des Bonsaï, grand volume de 134 reproductions photographiques en couleur, aux éditions Erscher.
  • Ulrich Dietiker, Bonsaï, arbres nains japonais, Editions Payot Lausanne, 96 p. (ISBN 978-2-601-02097-7 et 2-601-02097-0)
    Petit atlas Payot Lausanne n° 97 – 98. Dessins au trait : Ulrich Dietiker, Rédaction : Christian Bachmann, Traduit de l’allemand par Fernand Gay
  • Philippe Pelletier, « Le bonsai », dans Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre (dir.), Le magasin du monde : La mondialisation par les objets du XVIIIe siècle à nos jours, Paris, Fayard, coll. « Pluriel », , 2e éd. (1re éd. 2020), 460 p. (ISBN 9782818506882, présentation en ligne), p. 204-207.

Liens externes

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