Claude Cheysson
Claude Cheysson né le à Paris et mort le dans la même ville[2],[3], est un haut fonctionnaire et personnalité politique français.
Claude Cheysson | |
Claude Cheysson en 1980. | |
Fonctions | |
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Député européen | |
– (4 ans, 11 mois et 23 jours) |
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Élection | 18 juin 1989 |
Législature | 3e |
Groupe politique | PSE |
Commissaire européen chargé de la Politique méditerranéenne et des Relations Nord-Sud | |
– (3 ans, 11 mois et 30 jours) |
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Président | Jacques Delors |
Commission | Delors I |
Prédécesseur | Lorenzo Natali |
Successeur | Abel Matutes |
Ministre des Relations extérieures | |
– (3 ans, 6 mois et 15 jours) |
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Président | François Mitterrand |
Premier ministre | Pierre Mauroy Laurent Fabius |
Gouvernement | Mauroy I, II et III Fabius I |
Prédécesseur | Jean François-Poncet |
Successeur | Roland Dumas |
Commissaire européen chargé du Développement | |
– (4 ans, 4 mois et 16 jours) |
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Président | Roy Jenkins Gaston Thorn |
Commission | Jenkins Thorn |
Prédécesseur | Jean-François Deniau |
Successeur | Edgard Pisani |
Commissaire européen chargé de la Politique de développement et de coopération, des Budgets et du Contrôle financier | |
– (3 ans, 8 mois et 17 jours) |
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Président | François-Xavier Ortoli |
Commission | Ortoli |
Prédécesseur | Jean-François Deniau (Développement), Albert Coppé (Budgets et Contrôle financier) |
Successeur | Christopher Tugendhat (Budget et Contrôle financier) |
Biographie | |
Nom de naissance | Claude Léon Philippe Paul Marie Cheysson[1] |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Paris 16e (France) |
Date de décès | (à 92 ans) |
Lieu de décès | Paris 6e (France) |
Nationalité | Française |
Parti politique | Parti socialiste |
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Il a notamment été ministre des Relations extérieures de François Mitterrand et commissaire européen.
Jeunesse et formation
modifierClaude Cheysson est le petit-fils d'Émile Cheysson[4] et, par sa mère, Sophie Funck-Brentano, celui de Frantz Funck-Brentano[5]. Après des études au collège Stanislas de Paris, il entre à l'École polytechnique[6],[1] en 1940 et en sort en 1942. Après la guerre, il intègre la promotion spéciale Croix de Lorraine à l'École nationale d'administration, de à [7],[8].
Seconde Guerre mondiale
modifierAprès sa sortie de l'École polytechnique, il est engagé volontaire le pour une durée de 5 ans au sein de l'Armée d'armistice, dans l’arme « cavalerie »[6]. Démobilisé en même temps que l'armée en , il s'évade de la France occupée, franchissant la frontière franco-espagnole le . Après une courte période de captivité en Espagne, il atteint Casablanca le et, le , rejoint le 12e régiment de chasseurs d'Afrique au sein de la 2e division blindée des Forces françaises libres. Il y sert comme officier de char[7],[9],[10].
Il embarque avec son régiment pour l'Angleterre en et débarque en France en . Il participe successivement à la fin de la campagne de Normandie, à la libération de Paris, aux combats des Vosges et à la campagne d'Alsace[11],[12].
Durant cette période, il est distingué par deux citations au corps d'armée et une citation à l'armée lui donnant ensuite droit au port de la croix de guerre 1939-1945.
Carrière
modifier- au : envoyé en mission en Palestine en qualité d'observateur[11].
- à : chef du service de liaison auprès des autorités fédérales allemandes à Bonn (RFA)[13].
- à : conseiller à la présidence du gouvernement du Viêt Nam, en poste à Saïgon :
- il est volontaire pour une période d'un mois auprès de l'armée française et participe aux opérations offensives au Nord Viêt Nam entre le et le , distingué par une citation à l'ordre de la division[11].
- Mars à : membre de la conférence de Genève sur l'Indochine.
- à : chef adjoint puis chef de cabinet de Pierre Mendès France, président du Conseil et ministre des Affaires étrangères.
- Février à : conseiller technique au cabinet d'Alain Savary, secrétaire d'État chargé des Affaires marocaines et tunisiennes. Il démissionne en même temps que le secrétaire d'État à la suite de l'arrestation de Ben Bella.
- à : secrétaire général de la commission de coopération technique en Afrique, Lagos, Nairobi.
- à : directeur général de l'Organisme saharien, devenu l'Organisme de coopération industrielle en 1966, en poste à Alger.
- à : ambassadeur plénipotentiaire en Indonésie[14].
- à : président du directoire de l'Entreprise minière et chimique[15] et président-directeur général de la Compagnie des potasses du Congo.
- au : commissaire européen chargé des relations avec les pays en voie de développement.
- 1981 à 1984 : ministre français des Relations extérieures dans 4 gouvernements successifs :
- au : gouvernement Pierre Mauroy (1) ;
- au : gouvernement Pierre Mauroy (2) ; son chef du cabinet est Rémy Pautrat, futur directeur de la DST. Lorsque la Pologne communiste du général Jaruzelski proclame l'état d'urgence, visant à réprimer Solidarność, il fit une déclaration restée célèbre : « Bien entendu, nous ne ferons rien », ce qui fut vu comme un signe de passivité quand la France s'est engagée à soutenir le syndicat[16],[17],[18] ;
- au : gouvernement Pierre Mauroy (3) ;
- au : gouvernement Laurent Fabius.
- au : commissaire européen chargé de la politique méditerranéenne et des relations Nord-Sud.
- au : député européen (liste Majorité de progrès pour l'Europe)[19].
- 1987 à 1991 : président de l'institut Pierre-Mendès-France ;
- 1989 à 1993 : président de la fondation Arche de la fraternité (Fondation internationale des droits de l'Homme).
Il meurt le à l'âge de 92 ans[20].
Bibliographie
modifier- Claude Cheysson a collaboré au livre Irak, la faute, d'Alain Michel et Fabien Voyer, Éditions du Cerf, 1999. Ce livre dénonce l'embargo contre l'Irak.
Distinctions
modifier- Docteur honoris causa de l'université catholique de Louvain
- Prix Joseph Bech en 1978[7]
- Prix Luderitz en 1983[7]
Décorations
modifier- Commandeur de la Légion d'honneur[21]
- Croix de guerre –
- Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs[11]
- Ordre de Saint-Michel et Saint-Georges Chevalier Grand-croix (GCMC) en 1984[7]
- Grand-croix du Mérite de l'ordre souverain de Malte
Divers
modifierIl fait renommer le « ministère des Affaires étrangères » en « ministère des Relations extérieures », déclarant : « Il n'y a pas d'affaires étrangères, la politique extérieure fait intégralement partie de la politique nationale »[22]. Ce changement terminologique sera supprimé après son départ du ministère.
Selon Annie Laurent et Antoine Basbous, il donne ordre à l'ambassadeur Francis Gutmann d'informer les milices chiites d'Amal que leur caserne allait être bombardée par l'armée française en représailles contre l'attentat du Drakkar (1983), faisant en sorte qu'aucun milicien islamiste ne soit tué[23].
Contrairement à ses prédécesseurs et successeurs, Claude Cheysson était très libre dans ses propos, ce qui provoquait des polémiques ; ainsi, alors qu'un communiqué du Quai d'Orsay avait « provoqué une polémique » selon la presse, François Mitterrand, président de la République répondit au journaliste qui l'interviewait : « vous voulez dire que le ministre a fait une déclaration... », signifiant par là que les gaffes du ministre ne l'impressionnaient plus.
Notes et références
modifier- Fiche matricule à l'École polytechnique [lire en ligne]
- « Claude Cheysson : « Un diplomate hors norme » », Le Nouvel Observateur, .
- Insee, « Extrait de l'acte de décès de Claude Léon Philippe Paul Marie Cheysson-Aigre », sur MatchID
- (en) « Claude Cheysson », The Telegraph, (lire en ligne)
- Marie-Odile Mergnac (dir.), Histoire familiale des hommes politiques français, Paris, Archives et Culture,
- De la promotion X1940, cf. « Fiche de Claude Cheysson », sur le site de l’association des anciens élèves et diplômés de l'École polytechnique (l’AX), Paris (consulté le ).
- Notice du Who's Who in France, 43e édition, 2012
- Comité d'histoire de l'ENA, Cahiers pour une histoire de l'ENA : Croix de Lorraine - Février 1947 - Décembre 1948, vol. 3, La Documentation française,
- « Les évadés de France », sur Des Polytechniciens dans la Résistance (consulté le ).
- Alain Eymard, Album mémorial 2e DB, Heimdal, .
- États des services de Claude Cheysson, transmis et certifié exact par le Centre des archives du personnel militaire le .
- « Historique du 12e régiment de chasseurs d'Afrique », sur 12 RCA Historique (consulté le ).
- « Transcription d'un entretien avec Claude Cheysson », sur Archives de l'European University Institute (consulté le ).
- Décret du portant nomination d'un ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République française en Indonésie, publié dans le Journal officiel de la République française 17 juin 1966, page 4869.
- Décret du portant nomination du président et d'un membre du directoire de l'Entreprise minière et chimique, publié dans le Journal officiel de la République française 3 février 1970, page 1319.
- « Décès de Claude Cheysson, ancien ministre de Mitterrand », sur Les Echos,
- « " BIEN ENTENDU, NOUS N'ALLONS RIEN FAIRE " », sur Le Monde,
- « Alep : "Bien entendu, nous ne ferons rien" », sur France Inter,
- « Claude Cheysson », sur Archives du Parlement européen (consulté le ).
- L'ancien ministre socialiste, Claude Cheysson, est décédé, Le Figaro, 16 octobre 2012.
- Décret du 31 décembre 1984, publié dans le Journal officiel de la République française , page 11.
- « Changement d'homme, de nom et de principes », L'Unité, no 425, (lire en ligne)
- Annie Laurent et Antoine Basbous, Guerres secrètes au Liban, Gallimard, p. 298 à 301.
Voir aussi
modifierLiens externes
modifier- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressources relatives à la vie publique :
- Ressource relative à la recherche :