Ludovic Arrachart
Ludovic Marie René Arrachart, né le à Besançon (Doubs) et mort le à Maisons (Eure-et-Loir)[1], était un officier et aviateur français.
Ludovic Arrachart | ||
Ludovic Arrachart, à droite, en 1930. | ||
Naissance | Besançon (Doubs) |
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Décès | (à 35 ans) Maisons (Eure-et-Loir) |
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Origine | France | |
Arme | Aéronautique militaire | |
Grade | capitaine | |
Années de service | 1914 – 1933 | |
Commandement | Escadre d'Alexandrette (Syrie, 1919-1922) | |
Conflits | Première Guerre mondiale | |
Distinctions | Records du monde de distance en aviation | |
Hommages | Monument commémoratif | |
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Biographie
modifierLudovic Arrachart est le fils de Eugène Gustave Paul Arrachart, chef d'escadron au 5e Régiment d'artillerie de Besançon, né le à Toulouse (Haute-Garonne), et de Maria Louise Bouzon, originaire de Plainoiseau (Jura)[2],[3].
Carrière militaire
modifierÀ l'âge de 17 ans, il s'engage à la déclaration de guerre en octobre 1914 au 35e régiment d'infanterie de Belfort. Il prend part aux combats de 1915 et 1916, année où il est blessé à Verdun. Il détient alors le grade de sergent. Après sa guérison, il suit une formation pour devenir officier à Saint-Cyr et en sort aspirant en janvier 1917. Passé au grade de sous-lieutenant, il retourne au front, et est blessé une seconde fois dans les combats de la Meuse. Il est alors déclaré inapte au service dans l'infanterie et obtient sa mutation dans l'aviation au , d'abord au poste d'observateur où il effectue de nombreuses missions de réglage des tirs de l'artillerie. Il devient pilote en 1918. Il sert durant vingt mois au Levant. Avec le grade de lieutenant, il commande l'escadre d'Alexandrette, en Syrie, de 1919 à 1922, puis il est affecté au 11e Corps à Nantes, et ensuite à la Commissions des essais pratiques (1923-1925).
Carrière civile
modifierIl se signale dès 1924 par des records et des raids qui font de lui l'un des pionniers de l'aviation intercontinentale[4].
- Le , il remporte la coupe Michelin avec un Breguet 19 équipé d'un moteur Renault de 480 chevaux, en réalisant le parcours de 2 835 kilomètres en 19 heures, 22 minutes et 26 secondes[5].
- En 1925, il effectue, avec le capitaine Henri Lemaître, un raid Paris – Dakar (Sénégal) - Tombouctou et retour, soit 90 heures de vol. Puis en , sur un Breguet 19 à moteur Renault de 450 ch, les deux pilotes battent le record du monde de distance en ligne droite sans escale, d'Étampes à Villa Cisneros (Sahara occidental), soit 3 166 kilomètres. Le lendemain, ils se posent à Dakar, ayant effectué 4 800 kilomètres en deux étapes.
- Du 10 août 1925 au 12 août 1925, Ludovic Arrachart accompagné de l'ingénieur chez Lorraine-Dietrich, Henri Carol, effectue un tour d'Europe avec un Potez 25 GR à moteur Lorraine-Dietrich de 450 CV, couvrant un trajet de 7 420 kilomètres[6].
- Les 26 et , avec son frère Paul, à bord d'un biplan biplace Potez 28 équipé d'un moteur Renault de 500 chevaux, il bat le record international de distance de vol en ligne droite sans ravitaillement entre Le Bourget et Bassorah (Irak), soit 4 305 km en 26 heures et 25 minutes[7],[8],[9].
- En novembre-décembre 1931, il réalise un voyage aérien reliant la France à Madagascar[10].
Il devient directeur du département moteurs d'aviation chez Renault.
Décès
modifierLudovic Arrachart décède brusquement à l'âge de 36 ans après s'être écrasé entre Étampes et Chartres à la sortie du village de Maisons (Eure-et-Loir) alors qu'il effectuait des essais sur son avion Caudron C.362 pour participer à la coupe Deutsch de la Meurthe. Les causes de l'accident sont connues (panne de carburateur) mais controversées. Il existe une suspicion de sabotage de l'appareil, mais elle ne fut jamais prouvée.
Il est inhumé au cimetière du Montparnasse à Paris (9e division). En 1945, dans le même caveau sera inhumé un autre aviateur célèbre, le général de corps aérien Jean Rignot[11],[12].
Distinctions
modifier- Officier de la Légion d'honneur (1926)[13]
- Croix de guerre 1914-1918 avec étoiles et palmes
- Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs avec palme
- Croix du combattant
- Médaille des blessés
- Médaille commémorative de la guerre 1914-1918 agrafe « engagé volontaire »
- Médaille interalliée 1914-1918
- Médaille du Levant
- Chevalier de l'Ordre de l'Aigle blanc de Serbie
- Médaille de la bravoure aérienne de Roumanie,
- Officier de l'ordre de l'Étoile du Roi Salomon d'Éthiopie,
- Médaille de l'académie militaire de Chine
- Cité à l'ordre de la Nation.
Hommages
modifierUne rue de Besançon, de Blois, de Plainoiseau et du 8e arrondissement de Lyon[3], ainsi que l'aérodrome d'Arrachart à Diego-Suarez (Madagascar), portent son nom.
Notes et références
modifier- Plaque commémorative de Ludovic Arrachart à Étampes (consulté le 15 février 2010)
- Archives municipales de Besançon, 1E 862, no 695 - http://memoirevive.besancon.fr/ark:/48565/a0112904179370zptnI/1/239
- La rue Ludovic Arrachart à Lyon (consulté le 15 février 2010)
- Ludovic Arrachart sur le site Internet de Larousse (consulté le 15 février 2010)
- Le 30 juin 1924 dans le ciel : L’aviateur Arrachart est déclaré vainqueur de la Coupe Michelin
- Le 12 août 1925 dans le ciel : Arrachart et Carol arrivent au Bourget après leur raid européen
- La chronologie de l'aviation et de l'Espace « Copie archivée » (version du sur Internet Archive) (consulté le 15 février 2010)
- Courrier postal d'Étampes à Dakar, le 3 février 1925 (consulté le 15 février 2010)
- Le 27 juin 1926 dans le ciel : Ludovic et Paul Arrachart, nouveaux détenteurs du record international de distance de vol, en ligne droite, sans ravitaillement
- Capitaine Ludovic Arrachart, Rapport sur un voyage aérien à Madagascar
- Stéphanie Meyniel, « Carte postale sur l’Aviation – Dieudonné Coste et Jean Rignot », sur Cartes Postales Anciennes, (consulté le ).
- François Ribailly, « Ludovic Arrachart et général Rignot », sur Aérostèles, lieux de mémoire aéronautique, (consulté le ).
- « Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
Bibliographie
modifier- « Nécrologie », L'avion. Organe mensuel de l'Union des pilotes civils de France, no 81, , p. 26 (lire en ligne).
- Bernard Marck, Dictionnaire universel de l'aviation, Paris, Tallandier, , 1129 p. (ISBN 2-84734-060-2), p. 43-44.