France : conférence de Richard Stallman à Paris
Publié le 14 novembre 2010
Le Centre pour la recherche interdisciplinaire (CRI)[1] a invité avant-hier Richard Stallman à présenter « son » système de Copyright versus Community.
Rappel historique
Lors de l'invention de l'imprimerie par Gutenberg est apparu un système centralisé qui garantissait l'octroi de monopoles à des éditeurs sur l'exploitation des œuvres. Mais ces privilèges royaux étaient courts : les « brevets d'impression » ne duraient que de trois à dix ans, délai après lequel l'œuvre tombait dans le domaine public. Avec la révolution, l'abolition des privilèges a abouti à la création des droits d'auteur en France. À partir du XVIIIe siècle, le copyright est apparu parallèlement dans les pays du common law.
Bien que les coûts de publication soient de plus en plus faibles, on observe un allongement de la durée de protection. Ainsi, le Copyright Act de 1976 a repoussé le terme des droits d'auteurs à cinquante ans après la mort d'un auteur et à soixante-quinze ans pour les œuvres en nom collectif d'entreprise ; et le Copyright Term Extension Act a prolongé la durée des droits d'auteur de vingt ans aux États-Unis en 1998.
Situation actuelle
Le système de copyright n'est pas adapté aux réseaux décentralisés des ordinateurs connectés à l'Internet. Seul un renforcement draconien des sanctions peut le maintenir. À titre d'illustration, la « gestion des droits numériques » est désormais directement implémentée au niveau du hardware, des DVD ou du BIOS.
Richard Stallman développe une communauté copyleft, articulée autour du système d'exploitation GNU utilisé par plus d'une dizaine de millions d'ordinateurs dans le monde[3] et des œuvres libres sous licence de libre diffusion. Basée sur une économie de don, cette communauté s'appuie sur les législations du système copyright et permet aux contributeurs de se réapproprier leurs logs.
Propositions pour le futur
Selon Stallman, la justification légitime du copyright est de promouvoir des progrès bénéfiques au public en respectant les libertés essentielles des utilisateurs de l'œuvre. Aussi, les droits d'auteur ne devraient-ils pas excéder dix ans. Concernant les arts, Stallman propose que les impôts bénéficient directement aux artistes proportionnellement à la racine cubique de leur popularité au lieu de financer les éditeurs. Enfin, il préconise la mise en place d'un système permettant de faire des dons anonymes à l'artiste par la machine qui reproduit l'œuvre.
Interview
- La liberté d'exécuter le programme,[5]
- La liberté d'étudier le fonctionnement du programme,[6]
- La liberté de redistribuer des copies du programme,[7]
- La liberté d'améliorer le programme.[8]
Il est immoral d'interdire l'utilisation de ce logiciel. Notez bien que je ne suis pas contre le logiciel privé mais contre le logiciel « privateur de liberté ».
Les plaintes de la Free Software Foundation sont presque toujours corrigées sans procès, et notre but principal est la correction des mauvaises pratiques.
Notes
- ↑ Le CRI est financé par la Fondation Bettencourt Schueller
- ↑ Estimation des ordinateurs GNU/Linux par hackurx.
- ↑ ((en)) Reporting about Virginia tech en 2008.
- ↑ Description exacte et détaillée de la philosophie GNU en français
- ↑ pour tous les usages (liberté 0).
- ↑ et de l'adapter à vos besoins (liberté 1). Pour ceci, l'accès au code source est une condition requise.
- ↑ donc d'aider votre voisin, (liberté 2)
- ↑ et de publier vos améliorations, pour en faire profiter toute la communauté (liberté 3). Pour ceci, l'accès au code source est une condition requise.
Sources
- ((fr)) – cybunk, « Approches Interdisciplinaires du Web : « Copyright vs. Community » by Richard Stallman ». Université Paris-Descartes, 12 octobre 2010.
- ((en)) – Richard Stallman, « Copyright versus Community in the Age of Computer Networks ». Free Software Foundation, 12 octobre 2009.