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« Andreï Makine » : différence entre les versions

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'''Andreï Makine''' (en {{lang-ru|Андрей Ярославович Макин}}, ''Andreï Yaroslavovitch Makine''), né le {{date de naissance|10 septembre 1957|en littérature}} à [[Krasnoïarsk]], est un [[écrivain]] [[Russie|russe]] naturalisé [[France|français]]. Il est membre depuis 2016 de l'[[Académie française]], dont il fut le benjamin jusqu'à l'élection de François Sureau (né 9 jours après lui).
'''Andreï Makine''' (en {{lang-ru|Андрей Ярославович Макин}}, ''Andreï Yaroslavovitch Makine''), né le {{date de naissance|10 septembre 1957|en littérature}} à [[Divnogorsk]], est un [[écrivain]] [[Russie|russe]] naturalisé [[France|français]]. Il est membre depuis 2016 de l'[[Académie française]], dont il fut le benjamin jusqu'à l'élection de [[François Sureau]] (né 9 jours après lui).


== Biographie ==
== Biographie ==
=== Jeunesse en Union soviétique ===
=== Jeunesse en Union soviétique ===
Andreï Makine est né à [[Krasnoïarsk]] en Sibérie le {{date-|10 septembre 1957}}<ref>Catherine Argand, « Andreï Makine », ''Lire'', {{n°|292}}, février 2001, {{p.|23-27}}.</ref>. Dès l’âge de quatre ans, il devient bilingue grâce à une vieille dame française qui s'occupe de lui ; elle est nommée Charlotte Lemonnier et présentée comme la grand-mère du narrateur dans le roman autofictif ''[[Le Testament français]]''<ref>{{harvsp|Laurent|2006|page=16}}.</ref>. La famille s'installe à [[Penza]], puis à [[Novgorod]]<ref name="Nazarova2005p13">Nina Nazarova, ''Andreï Makine, deux facettes de son œuvre'', L'Harmattan, 2005, {{p.|13}}.</ref>.
Andreï Makine est né à [[Divnogorsk]]<ref>JORF n° 0057 du 7 mars 1996</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Andreï MAKINE {{!}} Académie française |url=https://www.academie-francaise.fr/les-immortels/andrei-makine |site=www.academie-francaise.fr |consulté le=2024-06-08}}</ref> en [[Sibérie]] le {{date-|10 septembre 1957}}<ref>Catherine Argand, « Andreï Makine », ''Lire'', {{n°|292}}, février 2001, {{p.|23-27}}.</ref>. Dès l’âge de quatre ans, il devient bilingue grâce à une vieille dame française qui s'occupe de lui ; elle est nommée Charlotte Lemonnier et présentée comme la grand-mère du narrateur dans le roman autofictif ''[[Le Testament français]]''<ref>{{harvsp|Laurent|2006|page=16}}.</ref>. La famille s'installe à [[Penza]], puis à [[Novgorod]]<ref name="Nazarova2005p13">Nina Nazarova, ''Andreï Makine, deux facettes de son œuvre'', L'Harmattan, 2005, {{p.|13}}.</ref>.


Durant une scolarité erratique, et notamment à partir de l’école primaire, il étudie le [[français]].
Durant une scolarité erratique, et notamment à partir de l’école primaire, il étudie le [[français]].


Il étudie à l'université de [[Tver|Kalinine]], rédige une thèse de doctorat<ref>Andreï Makine, Roman o detstve v sovremennoi literature Francii (70-80 gody), Thèse
Il étudie à l'université de [[Tver|Kalinine]], rédige une thèse de doctorat<ref>Andreï Makine, Roman o detstve v sovremennoi literature Francii (70-80 gody), Thèse
de doctorat d’État (non publiée), Université d’État Lomonossov de Moscou, 1985.</ref> sur la littérature française contemporaine intitulée « Roman sur l'enfance dans la littérature française contemporaine (des années 70-80) » à l’[[université d'État de Moscou|université de Moscou]], et enseigne la [[philologie]] à l'Institut pédagogique de Novgorod<ref name="Nazarova2005p13"/>, où il collabore à la revue ''Littérature moderne à l'étranger''.
de doctorat d’État (non publiée), Université d’État Lomonossov de Moscou, 1985.</ref> sur la [[littérature française]] contemporaine intitulée « Roman sur l'enfance dans la littérature française contemporaine (des années 70-80) » à l’[[université d'État de Moscou|université de Moscou]], et enseigne la [[philologie]] à l'Institut pédagogique de Novgorod<ref name="Nazarova2005p13"/>, où il collabore à la revue ''Littérature moderne à l'étranger''.


=== Vie en France ===
=== Vie en France ===
En 1987, à trente ans, il s'installe clandestinement à [[Paris]]<ref name="LLMCHN">{{harvsp|Laurent|2006|page=18}}.</ref> puis demande l’[[Droit d'asile|asile politique]], qu'il obtient. Il mène d'abord une vie précaire, qu'il décrit comme un {{citation|désespoir permanent}}<ref name="LLMCHN" />. Il est d'abord assistant de russe au [[Collège-lycée Jacques-Decour|lycée Jacques-Decour]], puis dépose une thèse de doctorat sur [[Ivan Bounine]] {{incise|intitulée ''La Prose de I.A. Bounine : la poétique de la nostalgie''<ref>[http://www.sudoc.abes.fr/DB=2.1//SRCH?IKT=12&TRM=01213595X&COOKIE=U10178,Klecteurweb,D2.1,Eb07aeaf0-32,I250,B341720009+,SY,A%5C9008+1,,J,H2-26,,29,,34,,39,,44,,49-50,,53-78,,80-87,NLECTEUR+PSI,R81.251.153.206,FN La Prose de I.A. Bounine], ''sudoc.abes.fr''</ref>}} à la [[Sorbonne]]. Il enseigne à l'[[Institut d'études politiques de Paris]]<ref name="LLMCHN" /> et envisage une carrière universitaire en littérature slave<ref>[https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000547642&fastPos=1&fastReqId=803807519&categorieLien=id&oldAction=rechTexte Listes de qualification aux fonctions de maître de conférences arrêtées en 1994 par les sections du Conseil national des universités, pour la période 1994-1998, en section 13]</ref>.
En 1987, à trente ans, il s'installe clandestinement à [[Paris]]<ref name="LLMCHN">{{harvsp|Laurent|2006|page=18}}.</ref> puis demande l’[[Droit d'asile|asile politique]], qu'il obtient. Il mène d'abord une vie précaire, qu'il décrit comme un {{citation|désespoir permanent}}<ref name="LLMCHN" />. Il est d'abord assistant de russe au [[Collège-lycée Jacques-Decour|lycée Jacques-Decour]], puis dépose une thèse de doctorat sur [[Ivan Bounine]] {{incise|intitulée ''La Prose de I.A. Bounine : la poétique de la nostalgie''<ref>[http://www.sudoc.abes.fr/DB=2.1//SRCH?IKT=12&TRM=01213595X&COOKIE=U10178,Klecteurweb,D2.1,Eb07aeaf0-32,I250,B341720009+,SY,A%5C9008+1,,J,H2-26,,29,,34,,39,,44,,49-50,,53-78,,80-87,NLECTEUR+PSI,R81.251.153.206,FN La Prose de I.A. Bounine], ''sudoc.abes.fr''</ref>}} à la [[Sorbonne]]. Il enseigne à l'[[Institut d'études politiques de Paris]]<ref name="LLMCHN" /> et envisage une carrière universitaire en littérature slave<ref>[https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000547642&fastPos=1&fastReqId=803807519&categorieLien=id&oldAction=rechTexte Listes de qualification aux fonctions de maître de conférences arrêtées en 1994 par les sections du Conseil national des universités, pour la période 1994-1998, en section 13]</ref>.


Son premier roman, ''La Fille d’un héros de l’Union soviétique'', paru en 1990, est le point de départ d'une carrière littéraire avec le français comme langue d'écriture. En 1992, il fait paraître les ''Confession d'un porte-drapeau déchu''. Il ne peut faire paraître ces deux romans qu'en les présentant comme traduits du [[russe]], respectivement par « Françoise Bour » et « Albert Lemonnier » (en fait deux [[hétéronyme]]s de l'auteur)<ref>{{Chapitre|auteur=Murielle Lucie Clément|titre chapitre=Poétique du multilinguisme chez Andreï Makine|auteur ouvrage=Axel Gasquet et Modesta Suárez (dir.)|titre ouvrage=Écrivains multilingues et écritures métisses : l'hospitalité des langues|lieu=Clermont-Ferrand|éditeur=Presses universitaires Blaise-Pascal|collection=Littératures|année=2007|isbn=978-2-84516-338-6|passage=178}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur=Isabelle Collombat|titre=Pseudo-traduction : la mise en scène de l'altérité|périodique=[[Le Langage et l'Homme]]|date=juin 2003|volume=38|numéro=1|pages=146|lire en ligne=https://www.lli.ulaval.ca/fileadmin/llt/fichiers/departement/personnel/professeurs/isabelleCollombat/langageHomme.pdf}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur=Katrien Lievois|titre=Suppositions de traducteurs : les pseudo-traductions d'Andreï Makine|périodique=[[Traduction, Terminologie, Rédaction|Traduction, terminologie, rédaction]]|date=2014|numéro=2|volume=27|pages=149–170|doi=10.7202/1037749ar}}.</ref>.
Son premier roman, ''La Fille d’un héros de l’Union soviétique'', paru en 1990, est le point de départ d'une carrière littéraire avec le français comme langue d'écriture. En 1992, il fait paraître les ''Confessions d'un porte-drapeau déchu''. Il ne peut faire paraître ces deux romans qu'en les présentant comme traduits du [[russe]], respectivement par « Françoise Bour » et « Albert Lemonnier » (en fait deux [[hétéronyme]]s de l'auteur)<ref>{{Chapitre|auteur=Murielle Lucie Clément|titre chapitre=Poétique du multilinguisme chez Andreï Makine|auteur ouvrage=Axel Gasquet et Modesta Suárez (dir.)|titre ouvrage=Écrivains multilingues et écritures métisses : l'hospitalité des langues|lieu=Clermont-Ferrand|éditeur=Presses universitaires Blaise-Pascal|collection=Littératures|année=2007|isbn=978-2-84516-338-6|passage=178}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur=Isabelle Collombat|titre=Pseudo-traduction : la mise en scène de l'altérité|périodique=[[Le Langage et l'Homme]]|date=juin 2003|volume=38|numéro=1|pages=146|lire en ligne=https://www.lli.ulaval.ca/fileadmin/llt/fichiers/departement/personnel/professeurs/isabelleCollombat/langageHomme.pdf}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur=Katrien Lievois|titre=Suppositions de traducteurs : les pseudo-traductions d'Andreï Makine|périodique=[[Traduction, Terminologie, Rédaction|Traduction, terminologie, rédaction]]|date=2014|numéro=2|volume=27|pages=149–170|doi=10.7202/1037749ar}}.</ref>.


Il obtient en 1995 les prix [[prix Goncourt|Goncourt]], [[prix Goncourt des lycéens|Goncourt des lycéens]] et [[prix Médicis|Médicis]] pour son roman ''[[Le Testament français]]''.
Il obtient en 1995 les prix [[prix Goncourt|Goncourt]], [[prix Goncourt des lycéens|Goncourt des lycéens]] et [[prix Médicis|Médicis]] pour son roman ''[[Le Testament français]]''.
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En 2019, il utilise ce pseudonyme pour l'un de ses personnages dans son ouvrage ''[[Au-delà des frontières]]''.
En 2019, il utilise ce pseudonyme pour l'un de ses personnages dans son ouvrage ''[[Au-delà des frontières]]''.


Le {{date-|3 mars 2016}}, il est élu membre de l'[[Académie française]] au premier tour, au fauteuil occupé précédemment par l'écrivaine franco-algérienne [[Assia Djebar]]. Il obtient 15 voix sur 26 votants, devant [[Arnaud-Aaron Upinsky]] avec 2 voix et six autres candidats qui ne reçoivent aucun suffrage, cependant que l'on compte 6 bulletins nuls et 3 blancs<ref>[http://www.academie-francaise.fr/actualites/election-de-m-andrei-makine-f5 Résultats de l'élection sur le site de l'Académie française]</ref>. ll prononce son discours de réception le {{nobr|15 décembre}} 2016 devant l'assemblée de l'Académie<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Andreï Makine: «Eh bien, quittons cet Olympe de poètes et descendons sur terre…»|périodique=Magazine Littéraire|date=15 décembre 2016|issn=|lire en ligne=http://www.magazine-litteraire.com/actualit%C3%A9/andre%C3%AF-makine-%C2%ABeh-bien-quittons-cet-olympe-de-po%C3%A8tes-et-descendons-sur-terre%E2%80%A6%C2%BB|pages=}}</ref> dans lequel il retrace les liens historiques, et littéraires de « l'entente franco-russe » et plaide pour une Russie forte. Il reçoit son épée ornée d’argent, d’émeraudes, de diamants et de saphirs conçue par l'entreprise suisse [[Chopard]] de la main de l’écrivain [[Danièle Sallenave]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=Chopard conçoit l’épée du nouvel académicien Andreï Makine|périodique=Journal du Luxe.fr Actualité du luxe|date=2016-12-11|lire en ligne=https://journalduluxe.fr/chopard-epee-andrei-makine/|consulté le=2017-09-13}}</ref>. [[Dominique Fernandez]] retrace sa carrière<ref>{{Lien web|titre=Le romancier d'origine russe Andreï Makine reçu sous la Coupole le 15 décembre|url=http://www.lexpress.fr/actualites/1/culture/le-romancier-d-origine-russe-andrei-makine-recu-sous-la-coupole-le-15-decembre_1824442.html|site=lexpress.fr|date=25 août 2016}}</ref>.
Le {{date-|3 mars 2016}}, il est élu membre de l'[[Académie française]] au premier tour, au fauteuil occupé précédemment par l'écrivaine franco-algérienne [[Assia Djebar]]. Il obtient 15 voix sur 26 votants, devant [[Arnaud-Aaron Upinsky]] avec 2 voix et six autres candidats qui ne reçoivent aucun suffrage, cependant que l'on compte 6 bulletins nuls et 3 blancs<ref>[http://www.academie-francaise.fr/actualites/election-de-m-andrei-makine-f5 Résultats de l'élection sur le site de l'Académie française]</ref>. ll prononce son discours de réception le {{nobr|15 décembre}} 2016 devant l'assemblée de l'Académie<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Andreï Makine: «Eh bien, quittons cet Olympe de poètes et descendons sur terre…»|périodique=Magazine Littéraire|date=15 décembre 2016|lire en ligne=http://www.magazine-litteraire.com/actualit%C3%A9/andre%C3%AF-makine-%C2%ABeh-bien-quittons-cet-olympe-de-po%C3%A8tes-et-descendons-sur-terre%E2%80%A6%C2%BB|pages=}}</ref> dans lequel il retrace les liens historiques, et littéraires de « l'entente franco-russe » et plaide pour une Russie forte. Il reçoit son épée ornée d’argent, d’émeraudes, de diamants et de saphirs conçue par l'entreprise suisse [[Chopard]] de la main de l’écrivain [[Danièle Sallenave]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=Chopard conçoit l’épée du nouvel académicien Andreï Makine|périodique=Journal du Luxe.fr Actualité du luxe|date=2016-12-11|lire en ligne=https://journalduluxe.fr/chopard-epee-andrei-makine/|consulté le=2017-09-13}}</ref>. [[Dominique Fernandez]] retrace sa carrière<ref>{{Lien web|titre=Le romancier d'origine russe Andreï Makine reçu sous la Coupole le 15 décembre|url=http://www.lexpress.fr/actualites/1/culture/le-romancier-d-origine-russe-andrei-makine-recu-sous-la-coupole-le-15-decembre_1824442.html|site=lexpress.fr|date=25 août 2016}}</ref>. En juin 2024, d'après les notices biographiques des membres de l'Académie, publiées sur son site, Andreï Makine est, paradoxalement puisqu'il n'est pas né Français, le seul académicien titulaire d'un diplôme en rapport avec la linguistique (en philologie romano-germanique)<ref>{{Lien web |titre=Andreï MAKINE {{!}} Académie française |url=https://www.academie-francaise.fr/les-immortels/andrei-makine?fauteuil=5&election=03-03-2016 |site=www.academie-francaise.fr |consulté le=2024-06-03}}</ref>.


== Œuvres ==
== Œuvres ==
* [[1990 en littérature|1990]] : ''La Fille d'un héros de l'Union soviétique''
* [[1990 en littérature|1990]] : ''La Fille d'un héros de l'Union soviétique'', Robert Laffont
* [[1992 en littérature|1992]] : ''Confession d'un porte-drapeau déchu''
* [[1992 en littérature|1992]] : ''Confession d'un porte-drapeau déchu'', Belfond
* [[1994 en littérature|1994]] : ''[[Au temps du fleuve Amour]]''
* [[1994 en littérature|1994]] : ''[[Au temps du fleuve Amour]]'', Félin
* [[1995 en littérature|1995]] : ''[[Le Testament français]]''
* [[1995 en littérature|1995]] : ''[[Le Testament français]]'', Mercure de France
* [[1998 en littérature|1998]] : ''Le Crime d'Olga Arbélina''
* [[1998 en littérature|1998]] : ''Le Crime d'Olga Arbélina'', Mercure de France
* [[2000 en littérature|2000]] : ''Requiem pour l'Est''
* [[2000 en littérature|2000]] : ''Requiem pour l'Est'', Mercure de France
* [[2001 en littérature|2001]] : ''[[La Musique d'une vie]]''
* [[2001 en littérature|2001]] : ''[[La Musique d'une vie]]'', Seuil
* [[2003 en littérature|2003]] : ''La Terre et le Ciel de Jacques Dorme''
* [[2003 en littérature|2003]] : ''La Terre et le Ciel de Jacques Dorme'', Mercure de France
* [[2004 en littérature|2004]] : ''La Femme qui attendait''
* [[2004 en littérature|2004]] : ''La Femme qui attendait'', Seuil
* [[2006 en littérature|2006]] : ''Cette France qu'on oublie d'aimer''
* [[2006 en littérature|2006]] : ''Cette France qu'on oublie d'aimer'', Flammarion
* 2006 : ''L'Amour humain''
* 2006 : ''L'Amour humain'', Seuil
* [[2007 en littérature|2007]] : ''Le Monde selon Gabriel''
* [[2007 en littérature|2007]] : ''Le Monde selon Gabriel'', Rocher
* [[2009 en littérature|2009]] : ''La Vie d'un homme inconnu''
* [[2009 en littérature|2009]] : ''La Vie d'un homme inconnu'', Seuil
* [[2011 en littérature|2011]] : ''Le Livre des brèves amours éternelles''
* [[2011 en littérature|2011]] : ''Le Livre des brèves amours éternelles'', Seuil
* [[2013 en littérature|2013]] : ''Une femme aimée''
* [[2013 en littérature|2013]] : ''Une femme aimée'', Seuil
* [[2014 en littérature|2014]] : ''Le Pays du lieutenant Schreiber''
* [[2014 en littérature|2014]] : ''Le Pays du lieutenant Schreiber'', Grasset
* [[2016 en littérature|2016]] : ''[[L'Archipel d'une autre vie]]''
* [[2016 en littérature|2016]] : ''[[L'Archipel d'une autre vie]]'', Seuil
* [[2019 en littérature|2019]] : ''[[Au-delà des frontières]]''<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=|titre=Andreï Makine, les identitaires et la décadence de l'Occident|url=https://www.causeur.fr/andrei-makine-frontieres-immigration-163998|site=Causeur|date=2019-08-02|consulté le=2019-09-15}}</ref>
* [[2019 en littérature|2019]] : ''[[Au-delà des frontières]]'', Grasset<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Andreï Makine, les identitaires et la décadence de l'Occident|url=https://www.causeur.fr/andrei-makine-frontieres-immigration-163998|site=Causeur|date=2019-08-02|consulté le=2019-09-15}}</ref>
* [[2021 en littérature|2021]] : ''L'Ami arménien'', Grasset{{ISBN|978-2-2468-2657-6}}
* [[2021 en littérature|2021]] : ''L'Ami arménien'', Grasset
* 2023 : ''L'Ancien calendrier d'un amour'', Grasset
* [[2023 en littérature|2023]] : ''L'Ancien calendrier d'un amour'', Grasset
; Sous le nom de Gabriel Osmonde
; Sous le nom de Gabriel Osmonde
* [[2001 en littérature|2001]] : ''Le Voyage d'une femme qui n'avait plus peur de vieillir'', Albin Michel
* [[2001 en littérature|2001]] : ''Le Voyage d'une femme qui n'avait plus peur de vieillir'', Albin Michel
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=== Liens externes ===
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* {{Autorité}}
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Dernière version du 27 septembre 2024 à 06:53

Andreï Makine
Andreï Makine en 2013.
Fonction
Fauteuil 5 de l'Académie française
depuis le
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Андрей Ярославович МакинVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Gabriel Osmonde, Albert Lemonnier, Françoise BourVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
française (depuis le )
russeVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Université d'État de Moscou (candidat ès philologie (en)) (jusqu'en )
Institut pédagogique d'État de Novgorod (en) (master of science)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Parentèle
Robert Peacock (d) (arrière-grand-père)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Directeur de thèse
Michel Aucouturier (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Œuvres principales

Andreï Makine (en russe : Андрей Ярославович Макин, Andreï Yaroslavovitch Makine), né le à Divnogorsk, est un écrivain russe naturalisé français. Il est membre depuis 2016 de l'Académie française, dont il fut le benjamin jusqu'à l'élection de François Sureau (né 9 jours après lui).

Jeunesse en Union soviétique

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Andreï Makine est né à Divnogorsk[1],[2] en Sibérie le [3]. Dès l’âge de quatre ans, il devient bilingue grâce à une vieille dame française qui s'occupe de lui ; elle est nommée Charlotte Lemonnier et présentée comme la grand-mère du narrateur dans le roman autofictif Le Testament français[4]. La famille s'installe à Penza, puis à Novgorod[5].

Durant une scolarité erratique, et notamment à partir de l’école primaire, il étudie le français.

Il étudie à l'université de Kalinine, rédige une thèse de doctorat[6] sur la littérature française contemporaine intitulée « Roman sur l'enfance dans la littérature française contemporaine (des années 70-80) » à l’université de Moscou, et enseigne la philologie à l'Institut pédagogique de Novgorod[5], où il collabore à la revue Littérature moderne à l'étranger.

Vie en France

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En 1987, à trente ans, il s'installe clandestinement à Paris[7] puis demande l’asile politique, qu'il obtient. Il mène d'abord une vie précaire, qu'il décrit comme un « désespoir permanent »[7]. Il est d'abord assistant de russe au lycée Jacques-Decour, puis dépose une thèse de doctorat sur Ivan Bounine — intitulée La Prose de I.A. Bounine : la poétique de la nostalgie[8] — à la Sorbonne. Il enseigne à l'Institut d'études politiques de Paris[7] et envisage une carrière universitaire en littérature slave[9].

Son premier roman, La Fille d’un héros de l’Union soviétique, paru en 1990, est le point de départ d'une carrière littéraire avec le français comme langue d'écriture. En 1992, il fait paraître les Confessions d'un porte-drapeau déchu. Il ne peut faire paraître ces deux romans qu'en les présentant comme traduits du russe, respectivement par « Françoise Bour » et « Albert Lemonnier » (en fait deux hétéronymes de l'auteur)[10],[11],[12].

Il obtient en 1995 les prix Goncourt, Goncourt des lycéens et Médicis pour son roman Le Testament français.

L'obtention du Goncourt lui vaut, entre autres, d'obtenir la nationalité française en 1996, ce qui lui avait été précédemment refusé à plusieurs reprises à partir de 1991 malgré le soutien de personnalités politiques comme Roselyne Bachelot. A ce sujet, il déclare « C'était humiliant pour moi, qui suis imprégné de culture française. Mais je ne veux pas me plaindre. Je n'avais pas de domicile ni de travail fixes. Ils avaient sans doute raison »[13].

En 2011, il révèle qu'il a publié des romans sous le pseudonyme de Gabriel Osmonde[14]. Il justifie l'usage du pseudonyme en déclarant « Rester dans la posture d'un nanti de la littérature ne m'intéressait pas. J'ai voulu créer quelqu'un qui vive à l'écart du brouhaha du monde. Osmonde m'a permis d'aller plus loin, d'élargir le champ des questions, jusqu'à l'ineffable »[13].

En 2019, il utilise ce pseudonyme pour l'un de ses personnages dans son ouvrage Au-delà des frontières.

Le , il est élu membre de l'Académie française au premier tour, au fauteuil occupé précédemment par l'écrivaine franco-algérienne Assia Djebar. Il obtient 15 voix sur 26 votants, devant Arnaud-Aaron Upinsky avec 2 voix et six autres candidats qui ne reçoivent aucun suffrage, cependant que l'on compte 6 bulletins nuls et 3 blancs[15]. ll prononce son discours de réception le 15 décembre 2016 devant l'assemblée de l'Académie[16] dans lequel il retrace les liens historiques, et littéraires de « l'entente franco-russe » et plaide pour une Russie forte. Il reçoit son épée ornée d’argent, d’émeraudes, de diamants et de saphirs conçue par l'entreprise suisse Chopard de la main de l’écrivain Danièle Sallenave[17]. Dominique Fernandez retrace sa carrière[18]. En juin 2024, d'après les notices biographiques des membres de l'Académie, publiées sur son site, Andreï Makine est, paradoxalement puisqu'il n'est pas né Français, le seul académicien titulaire d'un diplôme en rapport avec la linguistique (en philologie romano-germanique)[19].

Sous le nom de Gabriel Osmonde
  • 2001 : Le Voyage d'une femme qui n'avait plus peur de vieillir, Albin Michel
  • 2004 : Les 20 000 Femmes de la vie d'un homme, Albin Michel
  • 2006 : L'Œuvre de l'amour, Pygmalion
  • 2011 : Alternaissance, Pygmalion

Notes et références

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  1. JORF n° 0057 du 7 mars 1996
  2. « Andreï MAKINE | Académie française », sur www.academie-francaise.fr (consulté le )
  3. Catherine Argand, « Andreï Makine », Lire, no 292, février 2001, p. 23-27.
  4. Laurent 2006, p. 16.
  5. a et b Nina Nazarova, Andreï Makine, deux facettes de son œuvre, L'Harmattan, 2005, p. 13.
  6. Andreï Makine, Roman o detstve v sovremennoi literature Francii (70-80 gody), Thèse de doctorat d’État (non publiée), Université d’État Lomonossov de Moscou, 1985.
  7. a b et c Laurent 2006, p. 18.
  8. La Prose de I.A. Bounine, sudoc.abes.fr
  9. Listes de qualification aux fonctions de maître de conférences arrêtées en 1994 par les sections du Conseil national des universités, pour la période 1994-1998, en section 13
  10. Murielle Lucie Clément, « Poétique du multilinguisme chez Andreï Makine », dans Axel Gasquet et Modesta Suárez (dir.), Écrivains multilingues et écritures métisses : l'hospitalité des langues, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, coll. « Littératures », (ISBN 978-2-84516-338-6), p. 178.
  11. Isabelle Collombat, « Pseudo-traduction : la mise en scène de l'altérité », Le Langage et l'Homme, vol. 38, no 1,‎ , p. 146 (lire en ligne).
  12. Katrien Lievois, « Suppositions de traducteurs : les pseudo-traductions d'Andreï Makine », Traduction, terminologie, rédaction, vol. 27, no 2,‎ , p. 149–170 (DOI 10.7202/1037749ar).
  13. a et b « Trois choses à savoir sur Andreï Makine, nouvel Immortel », sur LExpress.fr, (consulté le )
  14. D'après lefigaro.fr du 30 mars 2011.
  15. Résultats de l'élection sur le site de l'Académie française
  16. « Andreï Makine: «Eh bien, quittons cet Olympe de poètes et descendons sur terre…» », Magazine Littéraire,‎ (lire en ligne)
  17. « Chopard conçoit l’épée du nouvel académicien Andreï Makine », Journal du Luxe.fr Actualité du luxe,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. « Le romancier d'origine russe Andreï Makine reçu sous la Coupole le 15 décembre », sur lexpress.fr,
  19. « Andreï MAKINE | Académie française », sur www.academie-francaise.fr (consulté le )
  20. « Andreï Makine, les identitaires et la décadence de l'Occident », sur Causeur, (consulté le )
  21. « grands-prix-2014.institut-de-f… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).

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Bibliographie

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  • Nina Nazarova, Andreï Makine, deux facettes de son œuvre, Paris-Budapest-Turin, Éditions L'Harmattan, coll. « Critiques littéraires », , 176 p. (ISBN 2-7475-8269-8, BNF 39965294)
  • Rabâa Ben Achour-Abdelkéfi, Appropriation culturelle et création littéraire dans le Voyage en Orient de Gérard de Nerval et Le testament français d’Andreï Makine, Paris, Maisonneuve et Larose, , 339 p.
  • Thierry Laurent, Andreï Makine, Russe en exil, Paris, Connaissances et savoirs, , 74 p. (ISBN 2-7539-0096-5, BNF 40207022)
  • Murielle Lucie Clément et Ieme van der Poel (dir.), Andreï Makine : présence de l'absence : une poétique de l'art (photographie, cinéma, musique) (thèse de doctorat en lettres), Amsterdam, université d'Amsterdam, , 414 p. (ISBN 978-90-436-0027-9, présentation en ligne, lire en ligne)
  • Murielle Lucie Clément, Andreï Makine, Amsterdam, Rodopi, coll. « CRIN » (no 53), , 187 p. (ISBN 978-90-420-2668-1, BNF 42199659, lire en ligne)
  • Agata Sylwestrzak-Wszelaki, Andreï Makine, l'identité problématique, Paris, Éditions L'Harmattan, coll. « Critiques littéraires », , 255 p. (ISBN 978-2-296-11103-5, BNF 42142915)
  • Murielle Lucie Clément, Andreï Makine : le multilinguisme, la photographie, le cinéma et la musique dans son œuvre, Paris, Éditions L'Harmattan, coll. « Approches littéraires », , 383 p. (ISBN 978-2-296-13358-7, BNF 42375805, lire en ligne)
  • Murielle Lucie Clément, Andreï Makine : l'ekphrasis dans son œuvre, Amsterdam-New York, Rotopi, coll. « Collection monographique Rodopi en littérature française contemporaine », , 158 p. (ISBN 978-90-420-3403-7, BNF 4272775)

Liens externes

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