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Version du 13 décembre 2017 à 14:34

Chapour Bakhtiar
شاپور بختیار
Illustration.
Shapour Bakhtiar en 1978.
Fonctions
Premier ministre d'Iran

(1 mois et 7 jours)
Monarque Mohammad Reza Pahlavi
Prédécesseur Gholam Reza Azhari
Successeur Mehdi Bazargan
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Kanarak (Iran)
Date de décès (à 77 ans)
Lieu de décès Suresnes (France)
Nature du décès assassinat
Nationalité Iranienne
Diplômé de Université de Paris

Chapour Bakhtiar (en persan : شاپور بختیار, aussi transcrit Shapour) est un homme politique iranien né le et mort le assassiné chez lui à Suresnes[1]. Il a été le dernier Premier ministre d'Iran sous le chah Mohammad Reza Pahlavi.

Jeunesse

Chapour Bakhtiar est né en 1914 à Kanarak[2], un village proche d'Isfahan, en Iran, fils de Mohammad Reza (Sardar-e-Fateh) et Naz-Baygom, tous deux Bakhtiaris. Le grand-père maternel de Bakhtiar, Najaf-Gholi Samsam ol-Saltaneh, avait été nommé Premier ministre deux fois, en 1912 puis en 1918. La mère de Bakhtiar meurt quand il a sept ans. Il va à l'école élémentaire à Shahr-e Kord puis au lycée, d'abord à Isfahan puis à Beyrouth (Grand Liban) où il reçoit un baccalauréat d'une école française.

Sa période en France

En 1936, il part pour la France. Il obtient un doctorat de sciences politiques de la Sorbonne en 1939 ainsi que des diplômes de droit et de philosophie. Opposé à toute forme de totalitarisme, il se porte volontaire dans les brigades internationales contre le régime de Franco en Espagne. Toujours dans la même idéologie, il rejoint l'armée française et combat l'Allemagne nationale-socialiste dans le 30e régiment d'artillerie d'Orléans durant la bataille de France. Il participe ensuite à la Résistance française.

Carrière politique en Iran

Chapour Bakhtiar retourne en Iran en 1946. En 1951, il est nommé par le ministère du Travail, d'abord en tant que directeur du département du travail de la province d'Isfahan, puis au même poste au Khuzestan, centre de l'industrie pétrolière. En 1953, Mohammad Mossadegh est brièvement au pouvoir en Iran, avant d'être déposé. Sous le mandat de Mossadegh, Bakhtiar est ministre délégué au travail. Puis le chah est remis au pouvoir par un coup d'État soutenu par les États-Unis et la Grande-Bretagne (Opération Ajax). Dans les années suivantes, Chapour Bakhtiar est emprisonné à plusieurs reprises, pour un total de 6 ans, pour son opposition au chah. Il est même devenu dirigeant du Front national, alors illégal.

À la fin de 1978, alors que le pouvoir du chah s'effondre, et parce que Bakhtiar avait été un dirigeant de la dissidence, il est choisi pour aider à la création d'un gouvernement civil à la place du gouvernement de salut public qui avait existé jusqu'alors. Il est nommé Premier ministre par le chah, faisant ainsi une concession à ses opposants, spécialement les partisans de l'ayatollah Rouhollah Khomeini. Bien que ceci ait été la cause de son renvoi du Front national, il accepte le poste car il craint une révolution dans laquelle les communistes et les mollahs prendraient le pouvoir dans le pays, ce qui pour lui est synonyme de la ruine de l'Iran. L'opposition ne souhaitant pas faire de compromis, le chah est forcé de quitter l'Iran en janvier 1979. Bakhtiar quitte clandestinement[3] l'Iran pour la France en avril de la même année à la suite de la chute de son gouvernement, le , due à la déclaration de neutralité de l'armée dans le conflit opposant ses partisans à ceux de Khomeini.

Exil français

Depuis Paris, Chapour Bakhtiar mène le Mouvement de résistance nationale de l'Iran, qui combat de manière non violente la République islamique sur son territoire. Le 18 juillet 1980, il échappe à une tentative d'assassinat à son domicile à Neuilly-sur-Seine, qui coûte la vie à une voisine et à un policier (Jean-Michel Jamme) et en blesse gravement un autre (Bernard Vigna)[4]. Anis Naccache, en particulier, est condamné à la perpétuité pour cette tentative, avant d'être libéré et expulsé en juillet 1990. Mais le , Bakhtiar est poignardé à 13 reprises puis égorgé au couteau par trois assassins en même temps que son secrétaire, Soroush Katibeh, à son domicile de Suresnes[5] qui était pourtant sous protection policière, son corps ne sera retrouvé que deux jours après les faits. Neuf hommes sont soupçonnés et jugés le 2 novembre 1994 à la Cour d'Assises de Paris : six sont jugés par contumace car en fuite, notamment l'organisateur présumé du crime, Hossein Sheikhattar, conseiller du ministre des télécommunications iranien. Un des assassins, Ali Vakili Rad (dont il n’est pas prouvé que l'identité soit réelle), arrêté en Suisse le 21 août et extradé en France, est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté incompressible de 18 ans. Pendant son procès, il admet avoir été envoyé par le gouvernement iranien pour tuer Chapour Bakhtiar[1]. Ali Vakili Rad sera libéré le 18 mai 2010 au surlendemain de la libération de la Française Clotilde Reiss retenue en Iran[6].

Chapour Bakhtiar est enterré à Paris, au cimetière du Montparnasse[7].

Notes et références

  1. a et b Alain Rodier, « Note historique n° 39 L'assasinat de Chapour Bakhtiar », sur Centre français de recherche sur le renseignement (consulté le ).
  2. « L’ombre d’un homme pourchassé par le chah et condamné par l’ayatollah », sur l'Humanité (consulté le )
  3. Chapour Bakhtiar quitte l'Iran déguisé en steward d'Air France (cf. Yvonnick Denoël, 1979. Guerres secrètes au Moyen-Orient, Nouveau Monde éditions, 2008, p.71).
  4. « Jean-Michel JAMME & Bernard VIGNA », sur Mémorial en ligne des policiers français Victimes du devoir, (consulté le ).
  5. « Chapour Bakhtiar, l'Iranien égorgé dans sa forteresse », leparisien.fr,‎ 2000-07-08cest00:00:00+02:00 (lire en ligne, consulté le )
  6. Pierre Razoux, La guerre Iran-Irak, Perrin, , p. 421
  7. (en) « Shapour Bakhtiar », sur Find a Grave, (consulté le ).

Voir aussi

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Bibliographie

  • Mémoires de Chapour Bakhtiar, Harvard University Press, 1996 (édité par Habib Ladjevardi)
  • Djahanshah Bakhtiar, Moi, Iranien, espion de la CIA et du Mossad, Éditions du Moment, 2014

Articles connexes

Liens externes