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Stanisław Staszic

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Stanisław Staszic
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 70 ans)
VarsovieVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Église des Camaldules de Bielany (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Stanisław Wawrzyniec StaszicVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
polonaise
Allégeance
Domiciles
Formation
Collège des jésuites de Poznań (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Prêtre catholique de rite romain (à partir de ), linguiste, homme politique, diacre de transition, écrivain politique, éducateur, prêtre chrétien, écrivain, traducteur, poète, géologue, géographe, philosophe, education activistVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Ordre religieux
Jésuite
Membre de
Société des amis des sciences
Towarzystwo Rolnicze Hrubieszowskie (d)
General Confederation of the Kingdom of Poland (en)
Towarzystwo Naukowe Krakowskie (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
signature de Stanisław Staszic
Signature
Vue de la sépulture.

Stanisław Wawrzyniec Staszic, né le 6 novembre 1755 à Piła et mort le 20 janvier 1826 à Varsovie, est un prêtre jésuite, homme d'État, scientifique et écrivain polonais de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle, dont l'œuvre et l'action, imprégnées de l'esprit des Lumières.

Auteur de la première géologie de la Pologne et de la carte géologique de toute la République, il est considéré comme père de la géologie polonaise. Ses funérailles sont l'occasion d'une manifestation patriotique considérable et sa tombe à Bielany devient rapidement un lieu de pèlerinage pour la jeunesse polonaise.

Contexte historique

La Pologne du XVIIIe siècle - la République des Deux Nations - est une monarchie élective où le pouvoir du monarque est limité par le Parlement. Durant le règne de son dernier roi Stanislas Auguste Poniatowski (1762-1795), le pays subit trois partages (1772, 1793, 1795) et malgré la resistance polonaise, ce dernier met fin à son existence politique, son territoire étant totalement réparti entre la Russie (Vilnius, Minsk), la Prusse (Poznan, Varsovie) et l'Autriche (Cracovie, Lublin). La période 1773-1791 a cependant été marquée par une action réformatrice remarquable dans plusieurs domaines : économie, culture, instruction publique (création en 1773 de la Commission de l'éducation nationale) et politique (Constitution du 3 mai 1791).

La situation change fin 1806. La Pologne prussienne est occupée par l'armée de Napoléon qui crée le Duché de Varsovie. Après la chute de Napoléon, le congrès de Vienne établit un Royaume du Congrès, un royaume de Pologne sous tutelle russe.

Biographie

Stanisław Staszic est né à Piła en Grande-Pologne où so père Wawrzyniec Staszic est bourgmestre. Il fait sa scolarité dans le prestigieux Collegium Posnianae, tenu par les Jésuites, puis au séminaire, où il obtient son diplôme et est ordonné prêtre en 1778. Tout au long de ses études, il travaille comme précepteur. En 1779, il part poursuivre ses études à l'étranger. D'abord à l'Université de Leipzig et Göttingen, puis au Collège de France à Paris où il assiste à des cours de physique et de sciences naturelles de Louis Jean-Marie Daubenton et Mathurin Jacques Brisson et où il fait connaissance de Georges-Louis Leclerc de Buffon[1] dont il sera plus tard le traducteur en langue polonaise. Il est possible que c'est le chancelier de la Pologne Andrzej Zamoyski, rencontré par Staszic en 1772, qui lui finance ce voyage. En rentrant en Pologne en 1779, Staszic fait un détour pour voir les Alpes et les Apennins. Ce voyage éveille son intérêt pour les études géologiques et économico-sociales.

C'est à l'automne 1781 qu'il commence à travailler pour le chancelier Zamoyski en tant que précepteur de ses trois enfants et suit la famille à Bieżuń et à Varsovie, selon la saison. En 1782, Staszic obtient un doctorat de droit de l'Académie de Zamość[2] . En 1783, les Zamoyski s'établissent définitivement dans leur fief à Zamość et c'est là que s'installe Staszic en tant que gouverneur, conseiller économique et ami de la famille. Durant cette période, il enseigne la langue française à l'Académie jusqu'à sa liquidation en 1784. Il traduit des ouvrages du français en polonais et écrit des traités.

En 1787, Staszic publie Remarques sur la vie de Jan Zamoyski où sous le couvert de la biographie d'un homme du XVIe siècle, il promeut des réformes importantes du système politique polonais : abolition du servage, réduction du rôle de la noblesse, renforcement du pouvoir gouvernemental. En 1790, paraissent Avertissements à la Pologne. Bien que Staszic ne participe pas aux travaux de la Diète de Quatre ans (1788-1792), son ouvrage influence l'élaboration de la Constitution du 3 mai 1791.

En 1790, il accompagne les Zamoyski dans leur voyage en Italie. Il reste au service de la famille aussi après la fin de son contrat. En 1789, il entreprend des voyages dans les domaines polonais et continue ses observations géologiques. Il devient conseiller et gestionnaire des biens de Anna Jadwiga Sapieha. En échange, elle lui permet d'acheter un domaine à Hrubieszów où il créa plus tard la première coopérative agricole en Europe (en tant que bourgeois, Staszic n'a pas le droit de posséder des terres). Il prête aussi de l’argent pour l'expédition géologique de son mari Aleksander Sapieha dans les Balkans.

L'activité scientifique et politique (1800-1826)

Il s'implique dans les activité de la Société des Amis des sciences dès son inception en 1800. En 1804-1805, il séjourne en France pour se documenter en matière scientifique et, à son retour, il explore les monts Tatras. Bien que sceptique à l'égard de Napoléon, il donne toute son énergie pour le travail scientifique et le développement économique du pays, en tant que membre du Conseil de l'Instruction Publique et du ministère de l'Education nationale du Duché de Varsovie (1807-1815). Le 16 octobre 1808, après la mort de Jan Chrzciciel Albertrandi, il est élu à l'unanimité le deuxième président de la Société des Amis des sciences. Il occupera cette fonction jusqu'à la fin de sa vie, en fournissant les fonds nécessaires pour le développement de l'institution et la construction de son nouveau siège (Palais Staszic). En 1808, il est référendaire, en 1810 conseiller au Conseil d’État.

Après la chute de Napoléon et la transformation du Duché de Varsovie en Royaume de Pologne sous tutelle russe, il entre au nouveau gouvernement en tant que directeur du Département (plus tard Direction) de l'industrie et de l'artisanat. Il participe avec Feliks Łubieński à la création d'une Faculté de droit de Varsovie (1808), En 1824, il devient ministre d'Etat.

Stanisław Staszic contribue grandement au développement de l’éducation et de l’industrie de la Pologne. Grâce à ses fonctions, il initie de nombreuses recherches scientifiques dans l’intérêt économique du pays. Il entreprend des travaux géologiques pour examiner les ressources minières puis pour construire les mines à Dąbrowa. C'est grâce à lui que l'Académie des mines de Kielce, l'Institut agronomique de Marymont, l'Université royale de Varsovie et l'Ecole préparatoire à l'Institut polytechnique sont créés.

Il est pionnier de l'industrialisation de la Pologne. La première carte géologique de l'histoire de la Pologne est le fruit de nombreuses années de ses propres recherches sur la structure géologique. Grâce à son travail, les industries minière et métallurgique se développent. Sous son impulsion, le petit village Dąbrowa devient progressivement l'une des villes les plus industrialisées de la Haute-Silésie.

L’une des plus grandes réalisations de Staszic est la Société agricole de Hrubieszów, fondée en 1816. Après l'acquisition des domaines de Hrubieszów, il y abolit le servage, donne la terre aux paysans, le reste étant offert à la Société qui organise une coopérative d'épargne et de crédit, un hôpital, une école et accorde des bourses.

Il fonde et offre à la ville les monuments de l'astronome Mikołaj Kopernik et du prince Józef Poniatowski.

Pour ses accomplissements, Stanisław Staszic est décoré de l'ordre de Saint Stanisław en 1815 et de l'Ordre de l'Aigle Blanc en 1824

Ses funérailles en 1826 réunissent plus de 20.000 personnes.

Ses idées

Il attache une grande importance à l’éducation des jeunes dont le but doit être la prospérité de la patrie. Puisque le bonheur de la société vient de l’utilité de tous ses membres, « l’éducation elle-même, écrit-il, doit servir au citoyen, lui être utile. » Il propose d’appliquer aux écoles le principe d’association de la théorie à la pratique et met l'accent sur les sciences dures: mathématiques, physiques et chimiques. Il insiste sur la nécessité d’enlever à l’Église la tutelle de l’instruction. Son programme pour la Commission de l’éducation nationale en témoigne.

Le système politique

Sur le plan politique, il est pour un renforcement du pouvoir royal. Il s’oppose à l'élection du roi par la Diète et prône la succession héréditaire. Il revendique aussi la suppression du « liberum veto », c'est-à-dire la possibilité pour tout membre de la Diète de mettre en échec une loi. Il réclame que la Diète accueille des représentants de la bourgeoisie. Il voit aussi la nécessité de créer une armée de métier permanente. Ce programme est en partie satisfait par la Constitution de 1791.

La critique des magnats (la haute noblesse aristocratique) occupe une place à part dans ses œuvres. Il les rend responsables de la chute du pays : « Seuls les seigneurs contribuent à la perte des Polonais ». Selon Staszic ils avaient éteint le respect pour la loi et avaient contribué aux partages de la Pologne. Leur conduite était dictée, selon lui, par un égoïsme capable de les amener à la trahison[3].

La société polonaise

Stanisław Staszic se préoccupe de la condition servile de la paysannerie polonaise : il ne va pas jusqu'à demander l'affranchissement des serfs, mais propose de remplacer la corvée par un loyer et de refuser aux seigneurs le droit de chasser un serf sans décision judiciaire. Il demande aussi de supprimer les tribunaux seigneuriaux. Il exige plus de lois en faveur de la bourgeoisie, pour assurer un large développement des villes et l’industrialisation du pays.

Œuvres

Ouvrages publiés de son vivant[4]

  • Uwagi nad życiem Jana Zamoyskiego (Remarques sur la vie de Jan Zamoyski), 1787, disponible en ligne (original),
  • Przestrogi dla Polski (Avertissements à la Pologne), 1790
  • O ziemiorództwie Karpatów i innych gór i równin Polski
  • Ród Ludzki (L'espèce humaine), 1820
  • traduction en polonais de l'Iliade, 1815.

Autres

  • Dziennik podróży Ks. Stanisława Staszica 1777-1791 (Journal des voyages de l'abbé Stanislas Staszic 1777-1791), Varsovie, E. Wende, 1903
  • Dziennik podróży Stanisława Staszica 1789-1805, Cracovie, Académie polonaise, 1931
  • Autobiografia ; Testament, Piła, Musée Stanisław Staszic, 2005

Hommage

La prestigieuse École des mines et de la métallurgie de Cracovie porte son nom.

Voir aussi

Liens externes

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Notes et références

  1. « Stanisław Staszic », sur Internetowy Słownik Biograficzny - ipsb.nina.gov.pl
  2. Académie Zamoyski : située à Zamość, fondée en 1594 par le chancelier Jan Zamoyski. Cf page anglaise Zamoyski Academy
  3. Un cas particulièrement net, du vivant de Staszic, est celui des membres de la confédération de Targowica, qui, refusant la Constitution de 1791, se rebellent et font appel à l'intervention russe.
  4. Cf. page anglaise (éditions d'origine) ; catalogue SUDOC et Worldcat (éditions récentes)