Aller au contenu

Culture thaïlandaise

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Danse traditionnelle (Province d'Uttaradit, 2008).

La culture de la Thailande, pays de l'Asie du Sud-Est, ou culture thaïlandaise, désigne d'abord les pratiques culturelles observables de ses habitants (69 000 000, estimation 2018), toutes ethnies confondues. Les diasporas thais (en) (1 100 000[1]) y concourent partiellement.

La culture thaïlandaise, influencée par le bouddhisme et l'hindouisme, est très ancienne. Elle partage de nombreux points communs avec celle des pays voisins (Laos, Cambodge et Birmanie). L’afflux répété des immigrants chinois a également eu une grande influence.

Langues, peuples, cultures

[modifier | modifier le code]

94,6 % des Thaïlandais sont bouddhistes, 4,6 % sont musulmans, 0,7 % sont chrétiens et le reste de diverses religions[2]. Le lieu de pèlerinage brahmaniste joue un rôle important dans la religion traditionnelle thaïe, influencé par l'Inde.

Loy Krathong à Nan, novembre 2007

Les fêtes les plus importantes sont célébrées au Nouvel an Thaï ou Songkran, du 13 au . C’est le commencement de l’été en Thaïlande. Un rituel important de la célébration est le fait de jeter de l’eau. L’eau qu’on jette contient de l’eau ayant servi au nettoyage des bouddhas ; on asperge également de l’eau parfumée sur les mains des plus âgés. Une petite quantité de poudre parfumée à base de talc est utilisée pour la fête. Aujourd’hui, la fête de l’eau a intensifié l’utilisation des tuyaux, des tonneaux, des pistolets à eau pour les enfants et aussi des quantités de poudre.

Une autre fête est Loy Krathong, qui a lieu au 12e jour du calendrier lunaire thaï, souvent en novembre. Loy signifie flotter, Krathong est un petit radeau traditionnel qui est fait d’un morceau de bananier décoré de feuilles de bananier, de fleurs, de bougies, d'encens etc.[3] On lance un petit radeau pour se débarrasser de ses mélancolies, de ses malheurs, de ses soucis, avant de commencer une nouvelle vie.

Comportement social

[modifier | modifier le code]

Le mariage thaï est une cérémonie religieuse. Les couples demandent la bénédiction des moines au temple local avant de se marier. Généralement, ils demandent aux moines leur horoscope et le jour propice au mariage.

Le mariage traditionnel thaï débute par la révérence du couple devant une image de Bouddha. Ils récitent en même temps les chants de la prière bouddhiste, avant d'allumer de l’encens et des bougies devant l'image. Les parents des futurs mariés les unissent alors en plaçant sur la tête de chacun d’eux un cordon en forme de couronne reliée entre elles, pour symboliser le lien qui les unit. Le couple va ensuite offrir de la nourriture, des fleurs et des médicaments aux moines. De l'argent peut aussi être offert au temple.

Les moines commencent la prière en Pâli, avec l’intention de transmettre les aumônes et la bénédiction au couple en utilisant le cordon. Plus tard, le moine dirigeant va connecter celui-ci au récipient d’eau pour le sanctifier. Cette manière de transmettre l’aumône via le cordon jusqu’à l’eau sanctifiée, est également utilisé pour le transmettre aux morts.

Le principe de la dot thaïe est connu sous le nom de Sin Sodt : Traditionnellement, l’homme paye une certaine somme à la famille de son épouse afin de compenser son départ du cercle familial. De cette manière, il lui prouve aussi qu'il est capable d’entretenir financièrement leur fille.

Aujourd’hui, il existe aussi le mariage moderne, influencé par la culture occidentale. Il est accompagné d’une fête dans un hôtel, à la maison ou ailleurs. La nuit, après la fête, le couple est envoyé par ses parents, ses amis et ses proches dans une chambre d’hôtel ou dans sa nouvelle maison : il y trouve un lit décoré avec des pétales des roses et de petites choses romantiques pour sa nuit de noces.

Funérailles

[modifier | modifier le code]

Une des coutumes thaïes est le Waï, geste de salutation très semblable au Namaste des Indiens. Utilisé pour le bonjour, l’adieu, il apparait sous différents styles qui ont tous la même signification : normalement un thaï fait une « révérence » avec les mains comme geste de prière.

Les démonstrations d’affection en public sont courantes entre amis mais très peu entre homme et femme. Par conséquent, il est très rare de voir des couples s’embrassant ou se tenant la main.

Toucher la tête de quelqu’un ou placer le pied au niveau de la tête de quelqu’un est considéré comme impoli. En effet, les thaïlandais considèrent que le pied est une partie sale et grossière du corps, alors que la tête est une partie noble et élevée. Cela a influencé la manière de s’asseoir des thaïs ; les pieds sont disposés sur le côté du corps, un peu cachés, en évitant de les montrer aux autres. Montrer ou toucher les choses avec le pied est considéré comme une action vulgaire.

Il est ainsi considéré comme extrêmement impoli de poser le pied sur les monnaies thaïes, parce qu’on y voit l’image de la tête du roi. Semblablement, au temple, il faut éviter de montrer le pied devant le Bouddha.

Offrande à un novice

L'usage veut aussi que les thaïlandais ôtent leurs chaussures avant d’entrer dans une maison et franchissent le seuil sans y poser le pied.

De nombreuses coutumes thaïes sont liées à la position des moines dans la société. Ceux-ci ne doivent pas entrer en contact physique avec une femme. Pour leur faire des offrandes, celles-ci placent leurs dons directement dans leur bol, à leurs pieds ou sur un tissu placé sur une table ou par terre. Dans les temples, les moines vont s’asseoir sur la plate-forme la plus élevée.

Arts de la table

[modifier | modifier le code]
Curry rouge thaï

La cuisine Thaïlandaise mélange de nombreuses saveurs :

  • sucré : du sucre, des fruits, des poivrons
  • épicé : des piments
  • aigre : du vinaigre, des citrons, des tamarins
  • salé : de la sauce de soja, de la sauce de poisson

Activités physiques

[modifier | modifier le code]
  • Kratai kha deow (lapin-sur-une-patte)
  • Khee ma khan kluay (chevauchée-à-banane)
  • Loy Kratong, petits radeaux flottants (feuille de banane, avec chandelle, encens, fleurs, offrandes)

Arts martiaux

[modifier | modifier le code]

La censure des médias est omniprésente en Thaïlande[4],[5].

Télévision

[modifier | modifier le code]

Internet (.th)

[modifier | modifier le code]

Littérature

[modifier | modifier le code]

La littérature thaïlandaise[6], influencée par la culture indienne, ne présente aucun texte antérieur au XVIIIe siècle, en raison de la fragilité des supports. La littérature religieuse y a une grande place, avec notamment le Traiphum (description des trois mondes) du roi Lü Thaï (XIVe siècle), ou les Cinquante Jataka apocryphes (récits des vies antérieures du Bouddha, distincts des 547 jataka reconnus en Inde). Il existe une version nationale du Ramayana de l’Inde, le Ramakien, écrite au tournant du XIXe siècle par les rois Rama Ier et Rama II. La poésie est très importante, avec des romans en vers et des genres variés, dont le Nirat, poésie de la séparation où s'est illustré le grand poète Sunthorn Phu.

Les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel relèvent (pour partie) du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. On parle désormais de trésor humain vivant. Mais une grande partie des techniques artisanales ont régressé, ou disparu, dès le début de la colonisation, et plus encore avec la globalisation, sans qu'elles aient été suffisamment recensées et documentées.

Textiles, cuir, papier

[modifier | modifier le code]

Bois, métaux

[modifier | modifier le code]

Poterie, céramique, faïence

[modifier | modifier le code]

Verrerie d'art

[modifier | modifier le code]

Joaillerie, bijouterie, orfèvrerie

[modifier | modifier le code]

Arts visuels

[modifier | modifier le code]

L’art visuel thaï a été influencé par le bouddhisme. L’art contemporain combine toujours à la fois des éléments traditionnels et des techniques modernes.

Architecture

[modifier | modifier le code]

Photographie

[modifier | modifier le code]

Arts du spectacle

[modifier | modifier le code]

Le théâtre traditionnel thaïlandais, très influencé par celui des Môns et des Khmers, est également d'origine indienne. Le rôle de la danse y est primordial. Il est divisé en trois types : Khon, Lakhon et Likay, ce dernier étant la forme la plus populaire.

Autres : marionnettes, mime, pantomime, prestidigitation

[modifier | modifier le code]
Ruines du Wat Chedi Chet Taeo à Sukhothaï

Musées et institutions culturelles

[modifier | modifier le code]

Liste du Patrimoine mondial

[modifier | modifier le code]

Le programme Patrimoine mondial (UNESCO, 1971) a inscrit dans sa liste du Patrimoine mondial (au 12/01/2016) : Liste du patrimoine mondial en Thaïlande.

Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité

[modifier | modifier le code]

Le programme Patrimoine culturel immatériel (UNESCO, 2003) a inscrit dans sa liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

  • 2018 : Le khon, théâtre masqué et dansé en Thaïlande[7]
  • 2019 : Le massage thaï
  • 2031 : Le nora, drame dansé dans le sud de la Thaïlande

Registre international Mémoire du monde

[modifier | modifier le code]

Le programme Mémoire du monde (UNESCO, 1992) a inscrit dans son registre international Mémoire du monde (au 15/01/2016) :

  • 2003 : L’inscription du roi Ram Khamhaeng[8]
  • 2009 : Documents d'Archives du Roi Chulalongkorn et de la transformation du Siam (1868-1910)[9]
  • 2010 : Archives épigraphique de Wat Pho[10]
  • 2013 : Les registres du Conseil de la Siam Society, 100 années d'enregistrements sur la coopération internationale et la diffusion du savoir dans les arts et les sciences[11].

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Arnaud Dubus, Thaïlande : Histoire, Société, Culture, La Découverte, Paris, 2011, 224 p. (ISBN 978-2-7071-5866-6)
  • Pornpimol Senawong, Les liens qui unissent les Thaïs : coutumes et culture, GOPE, Scientrier, 2011, 188p. (ISBN 978-2-9535538-1-9)
  • Jean Baffie et Thanida Boonwanno, Dictionnaire insolite de la Thaïlande, Cosmopole, Paris, 2012, 159 p. (ISBN 978-2-84630-084-1)
  • (en) Arne Kislenko, Culture and Customs of Thailand, Greenwood, 2004, 224 p. (ISBN 978-0313321283)

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) Pratch Rujivanaram, « Thais working abroad prone to exploitation », sur nationthailand.com, The Nation (Thailand),
  2. (en) https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/thailand
  3. « Terres d'hiver guide : Fêtes siamoises », sur lemonde.fr, Le Monde,
  4. dm456, « Thaïlande : une terre promise à la censure », sur blogs.mediapart.fr,
  5. Yamine Boudemagh, « La grande muraille de Thaïlande » (texte et vidéo d'un entretien avec Arnaud Dubus (17 minutes 53 secondes) par Français du Monde), sur blogs.mediapart.fr,
  6. Michel Jacq-Hergoualch, Le Siam, Guide Belles Lettres des Civilisations, Les Belles Lettres 2004, (ISBN 2-251-41023-6), chapitre VIII, La Littérature, p. 141 sq.
  7. « UNESCO - Le khon, théâtre masqué et dansé en Thaïlande », sur unesco.org (consulté le ).
  8. http://www.unesco.org/new/fr/communication-and-information/flagship-project-activities/memory-of-the-world/register/full-list-of-registered-heritage/registered-heritage-page-8/the-king-ram-khamhaeng-inscription/
  9. « Documents d'Archives du Roi Chulalongkorn et de la transformation du Siam… », sur unesco.org via Wikiwix (consulté le ).
  10. « Archives épigraphiques de Wat Pho », sur unesco.org via Wikiwix (consulté le ).
  11. « Les registres du Conseil de la Siam Society, 100 années d'enregistrements sur… », sur unesco.org via Internet Archive (consulté le ).