Église Saint-Alcmond de Derby
L'église Saint-Alcmond (anglais : Saint Alkmund's Church), est une église victorienne de Derby aujourd'hui détruite. Dédiée à saint Alcmond, elle se trouvait entre Bridgegate et Queen Street, sur une place qui était la seule d'époque georgienne de la ville.
Histoire
[modifier | modifier le code]L'église a été construite en 1846, par l'architecte Henry Isaac Stevens[1], pour un coût de 7 700 livres sterling, sur un site où depuis le IXe siècle s'étaient déjà succédé plusieurs sanctuaires[2] pareillement dédiés à saint Alcmond.
Elle fut bâtie en pierre de taille, dans un style gothique. L'architecture intérieure, faite de hauts piliers et de voûtes de pierre, était triomphale. Les nefs centrale et latérale étaient amples et l'église possédait un chœur. Son clocher était soutenu par des arcs-boutants. L'achèvement de la construction, dans l'année 1846, fut marqué par le ré-enterrement du peintre Joseph Wright of Derby dans le cimetière de St-Alkmund.
Néanmoins cette construction souleva une controverse parmi les citoyens de Derby. Comme sa flèche dressait ses 66 mètres droit dans la ligne de mire de St Mary's Church, l'église des catholiques de la ville, ceux-ci affublèrent pendant de longues années le nouvel édifice anglican du surnom peu flatteur de The Church of the Holy Spite, « l'église du Saint-Dépit ».
L'église était environnée de nombreuses townhouses, « maisons de ville » à deux ou trois niveaux qui bordaient la place et le cimetière. Parmi les autres bâtiments notables se trouvaient The Lamb Inn, auberge ouverte en 1835 qui possédait sa propre brasserie, une confiserie datant du XVIIe siècle, située à l'angle de la place et de Bridgegate, et plusieurs boutiques qui remontaient au Moyen Âge, à l'entrée de Queen Street. Le secteur a été décrit par Nikolaus Pevsner comme « une reviviscence du XVIIIe siècle incomparable, une oasis de tranquillité[3]. »
Au milieu des années 1950, on découvrit que le bois de la charpente porteuse du clocher était en train de se gauchir et de pourrir. Cela conduisit à « étêter » le clocher et les 6 mètres supérieurs furent enlevés à des fins de restauration. Les causes en tenaient aux faiblesses structurelles découvertes dans l'appareil de pierre et de bois du clocher lui-même. Des programmes de remplacement de la partie supérieure furent établis, sans être jamais réalisés. En même temps que la pointe de la flèche, on enleva plusieurs des éléments de style gothique de la toiture, sans qu'aucune raison ait jamais été donnée pour ce faire.
En 1963, le conseil municipal de Derby annonça un plan d'amélioration de la circulation dans la commune. Un élément en était la construction d'une nouvelle route qui serait creusée à travers le site de l'église et du cimetière, ce qui suscita les vives critiques de nombreux habitants[2]. Néanmoins le secteur fit l'objet d'une expropriation et la démolition commença en 1968. Pendant les travaux, le site de l'église d'origine fut mis au jour, de même qu'une tombe supposée être celle de saint Alcmond et plusieurs autres éléments[2] qui sont aujourd'hui exposés au musée de Derby.
Les lieux sont maintenant recouverts par le boulevard circulaire intérieur de Derby et ne présentent plus guère de traces de l'église. Toutefois, une plaque a été érigée en mémoire de l'édifice. En remplacement, une église moderne de même nom a été construite sur Kedleston Road, au début des années 1970.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Famous Derbyshire people, consulté le 27 novembre 2008.
- Sarah Allard et Nicola Rippon, Goodey's Derby (Paintings and Drawing in the Collection of Derby Museum & Art Gallery), Breedon Books Publishing, , 130 p. (ISBN 978-1-85983-379-7, lire en ligne).
- Nikolaus Pevsner, The Buildings of England.
- Le texte de présentation du musée précise : « Partie d'une croix de pierre anglo-saxonne du IXe siècle qui se trouvait à l'église St-Alkmund de Derby. Cette pierre a été découverte lors de la reconstruction de l'église St-Alkmund en 1844. La croix avait à l'origine 4 mètres de hauteur. Les quatre faces sont gravées d'oiseaux et de bêtes sauvages. »