Éric Gandon
Genre | Conseils en alimentation et en hygiène de vie |
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Nationalité | Français |
Nombre d'abonnés | 72 000 (septembre 2023) |
Autres activités | Vente au détail |
Site internet | www.jeunerpoursasante.fr |
Chaîne | https://www.youtube.com/@EricGandon |
Éric Gandon est un naturopathe français.
Exerçant depuis les années 2010, il se présente comme un spécialiste des thérapies alternatives, notamment du jeûne, pour guérir des maladies telles que le cancer. Il propose des conférences, des stages et des vidéos sur le sujet.
Le , il est mis en examen pour homicide involontaire après la mort de l'une des participante d'un stage de jeûne qu'il avait organisé.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse et formation
[modifier | modifier le code]Éric Gandon a étudié dans le Maine-et-Loire et l’Île-de-France[1].
Il commence sa vie professionnelle en tant que commercial dans le marketing. Il dirige à ce moment plusieurs chaînes de magasins en France, en Belgique et au Royaume-Uni[1].
Activité de naturopathe
[modifier | modifier le code]Éric Gandon aurait découvert les thérapies alternatives au contact d’une autre naturopathe, alors qu’il souffrait « d’allergies, de migraines, de mycoses au pied, de mauvaise haleine permanente et de problèmes de sommeil »[1],[2].
En 2010, il quitte ses fonctions de directeur général chez EuroFlorist pour créer sa propre société de naturopathie, Eric Gandon SARL. Il s’entoure de « co-animateurs ponctuels » se revendiquant art-thérapeutes ou médiums, et commence à animer de nombreux stages fondés sur la pratique du jeûne[1].
En 2011, il décide de devenir lui-même naturopathe et suit une formation en ce sens. ll n'existe pas de diplôme national de naturopathie, rappelle le ministère de la Santé sur son site, puisque les "médecines douces", dont elle fait partie, « n'ont pas fait l’objet d’études scientifiques ou cliniques montrant leurs modalités d’action, leurs effets, leur efficacité, ainsi que leur non dangerosité »[2].
Il crée en une deuxième société, ERIC GANDON NATUROPATHE[3]. Elle propose des cures de jeûne pouvant durer jusqu'à 42 jours. En parallèle du jeûne, des ateliers et des activités douces sont proposés, comme le yoga, la méditation, ou la relaxation[4].
Éric Gandon assure que le jeûne est une méthode efficace pour soigner de nombreuses maladies : allergies, insomnies, mais aussi hypertension, polyarthrite et cancers[5].
Activité de vidéaste
[modifier | modifier le code]Parallèlement à ces activités de naturopathe, il réalise des vidéos sur la naturopathie qu'il met en ligne, ainsi que des formations à distance[6].
Sa chaîne YouTube créée en 2010[5], compte 70 000 abonnés en [7].
Polémiques
[modifier | modifier le code]Manque d'encadrement
[modifier | modifier le code]Éric Gandon n'a aucun diplôme médical, ni de formation reconnue[8].
Prix des cures
[modifier | modifier le code]Selon le procureur de la République de Tours — Grégoire Dulin —, « Ces stages facturés plusieurs centaines, voire milliers d'euros, sans prise en charge des frais d'hébergement, mettaient en présence constante une vingtaine de participants, sur des durées de 1 à 6 semaines »[9].
Selon un participant d'un stage : « Je ne voulais faire que deux semaines, mais il a insisté pour que j’en prenne trois. ». Un autre déclare avoir été incité à rallonger son jeûne, « et à payer plus cher. ». Lorsqu'un participant ne termine pas sa cure, il n’est pas remboursé[10].
Sur son site internet, Éric Gandon propose des stages entre 500 et 1 100 €[11]. Le prix peut monter jusqu'à 2 800 €, les frais d’hébergement n'étant pas pris en compte[6]. Les groupes varient de 15 à 20 personnes[4].
Il facture aussi des formations à distance : 140 euros pour une consultation vidéo, et 250 euros par semaine pour un suivi à distance[1].
Ventes de produits de santé
[modifier | modifier le code]Sur son site, Éric Gandon vend aussi des protections anti-ondes (jusqu’à 100 euros), des livres, des poches de lavement ou des « cartes du bonheur »[1].
Manque de prise en charge des participants
[modifier | modifier le code]Les participants des stages doivent se débrouiller tout seuls. Un participant a déclaré « On se pèse, on prend nous-même notre tension, notre rythme cardiaque, on le note sur notre feuille et on doit le dire au point jeûne quotidien »[12].
Plusieurs participants expliquent s’être sentis vulnérables « psychiquement et physiquement ». Selon eux, « le jeûne est allé trop loin, nous nous sommes mis en danger ». Certains expliquent ne pas être partis rapidement parce que « Quand on est en train de jeûner, on est dans un état second, à cause de la fatigue. On est donc facilement manipulable. »[10]. La plupart des participants décrivent avoir été dans un état d'affaiblissement très important, les obligeant à rester alités. « J’ai perdu 10 kg, mes muscles en ont pris un coup. Je suis revenu plus déglingué qu’avant », constate un jeûneur. Ils dénoncent tous un manque de suivi de la part de l’équipe encadrante. « À aucun moment, elle ne va venir vérifier si nous allons bien, même après deux ou trois jours d’absence. »[10]
Affaires judiciaires
[modifier | modifier le code]Mort de participants d'un stage de jeûne
[modifier | modifier le code]En [13], un homme d'une soixantaine d'années, atteint d'un cancer en phase terminale est retrouvé mort en Vendée, lors d'un stage de jeûne organisé par Éric Gandon[14].
Miviludes
[modifier | modifier le code]Dans son rapport d'activité 2021, la Miviludes indique qu'« Éric Gandon […] assure que c’est le vaccin anti-Covid qu’aurait reçu la jeune femme qui est à l’origine de son décès. »[6],[15].
Arrêtés préfectoraux
[modifier | modifier le code]Les préfectures d’Indre-et-Loire et de Vendée ont pris le et des arrêtés visant à interdire son activité[16].
Homicide involontaire
[modifier | modifier le code]Le , une femme de 44 ans décède au château de Brou à Noyant-de-Touraine alors qu'elle suit l’un des stages de jeûne hydrique proposés par Éric Gandon : les participants consomment exclusivement de l’eau pendant plusieurs jours[4],[17],[18]. Elle participait à une cure de jeûne, entamée le 16 juillet avec une vingtaine d’autres participants[10]. Son corps a été découvert dans sa chambre, deux jours après sa mort. Selon des participants au stage, cela faisait plusieurs fois qu'elle ne s'était pas présentée au point du matin avec l'équipe encadrante[12]. Le parquet de Tours décide d'ouvrir une enquête, et confie les investigations à la brigade de gendarmerie de Loches[4]. La préfecture d’Indre-et-Loire prend un arrêté préfectoral le même jour pour interdire le jeûne hydrique.
Le , une information judiciaire est ouverte pour homicide involontaire, afin de déterminer les causes et les circonstances exactes du décès[4]. Un deuxième arrêté est pris le même jour pour interdire le jeûne sous toutes ses formes et obliger les participants à se réalimenter[6],[10],[14]. En effet, malgré la mort de la femme, Éric Gandon avait décidé de poursuivre son stage[19],[20]. Les propriétaires du château de Brou, hébergeurs du stage, ont indiqué avoir accueilli ces cures de jeûnes pour la première fois cette année[17].
Grégoire Dulin indique le qu’Éric Gandon est mis en examen des chefs d’homicide involontaire, abus de faiblesse, mise en danger de la vie d’autrui et exercice illégal des professions de médecin et pharmacien pour des faits survenus entre et , avant d’être placé en détention provisoire[6],[14],[16],[21],[22],[23]. Le procureur précise qu'aucun suivi médical n'était assuré ou prévu[24].
Grégoire Dulin précise également le même jour que l'enquête mise en place par l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) a permis d’identifier « quatre autres victimes, dont deux décédées depuis et de recueillir des dépôts de plainte ». Les deux personnes décédées sont :
- un sexagénaire décédé le qui avait participé à un stage en en Vendée alors qu’il présentait un cancer en phase terminale ;
- une jeune femme, décédée le , « ayant suivi les formations et le stage organisé par Éric Gandon entre mai et septembre 2021 alors qu’elle souffrait d’un cancer du foie et était en rupture de traitement »[6],[9],[19].
Les deux autres plaintes émanent de deux autres participantes du stage de l’été 2021, une femme de 39 ans et une quinquagénaire présentant une maladie de la thyroïde[6].
Éric Gandon et son fils sont arrêtés par les enquêteurs de l’OCRVP, le en Île-de-France et en Vendée. Une somme de 32 000 € a été saisie au domicile du naturopathe[6]. Il est incarcéré depuis le 12 janvier[7],[14].
Il encourt une peine de 3 ans d'emprisonnement et 375 000 € d'amende[6].
Son fils de 25 ans, qui participait notamment à l'organisation des stages, est également mis en examen pour exercice illégal des professions de médecin et pharmacien[9]. Le jeune homme a été placé sous contrôle judiciaire avec l'interdiction d'exercer toute activité en lien avec le jeûne et la naturopathie[14].
Les deux hommes, qui n'ont pas d'antécédents judiciaires, contestent l'intégralité des faits qui leur sont reprochés[9],[19].
Le , Éric Gandon est écroué[25].
En , La police lance sur les réseaux sociaux un appel à témoins pour identifier des victimes du naturopathe[26]. Un deuxième appel à témoin est lancé en [27].
En , il sort de prison[28]. Il réalise en une vidéo dans laquelle il accuse le vaccin contre le Covid d'être responsable de la mort des participants[29].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Ex-commercial devenu gourou des « cures de jeûne » : qui est Eric Gandon, mis en examen pour homicide ? », sur L'Obs, (consulté le )
- « Qui est Éric Gandon, le naturopathe mis en examen pour homicide involontaire? », sur BFMTV (consulté le )
- « ERIC GANDON NATUROPATHE (SAINT-JULIEN-DES-LANDES) Chiffre d'affaires, résultat, bilans sur SOCIETE.COM - 790735971 », sur www.societe.com (consulté le )
- « Indre-et-Loire : une femme de 44 ans décède durant une cure de jeûne à Noyant-de-Touraine », la Nouvelle République, (lire en ligne )
- Aurore Gayte, « Le youtubeur naturopathe Éric Gandon, spécialisé dans le jeûne, est incarcéré après 3 décès », sur Numerama, (consulté le )
- « Jeûne hydrique en Indre-et-Loire : le naturopathe Éric Gandon mis en examen pour homicide involontaire », la Nouvelle République, (lire en ligne )
- Le Parisien, « Dérives de naturopathes : pourquoi le gourou du jeûne Eric Gandon est en prison », sur Le Parisien (consulté le )
- « Justice : Éric Gandon, un gourou du jeûne, mis en examen pour homicide involontaire », sur Franceinfo, (consulté le )
- « Indre-et-Loire: un naturopathe mis en examen pour homicide involontaire », sur BFMTV (consulté le )
- « " Le jeûne est allé trop loin, nous nous sommes mis en danger" », la Nouvelle République, (lire en ligne )
- « Jeûner pour sa santé | Accompagnement au cure de jeûne et naturopathie », sur web.archive.org, (consulté le )
- Delphine Evenou, « Femme retrouvée morte lors d'un stage de jeûne : des participants racontent "l'hécatombe" pendant la cure », sur France Inter, (consulté le )
- Un article de Ouest-France parle lui du 18 juillet 2020.
- « Noyant-de-Touraine : le naturopathe vendéen Eric Gandon mis en examen et incarcéré pour homicide involontaire », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le )
- Christian Gravel, Rapport d'activité 2021, Paris, Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, , 220 p. (lire en ligne), p. 181
- « Décès lors de stages de jeûne : "cures hydriques", rupture de traitement... le naturopathe Éric Gandon mis en examen », sur midilibre.fr (consulté le )
- Par Le Parisien avec AFP Le 19 août 2021 à 16h48, « Indre-et-Loire : enquête ouverte après le décès d’une femme lors d’un stage de naturopathie », sur leparisien.fr, (consulté le )
- Alexis D Silva, « « Même marcher était compliqué » : derrière le jeûne, des gourous incompétents et dangereux », Charlie Hebdo, (lire en ligne )
- « Indre-et-Loire : un gourou du jeûne et des "cures hydriques" mis en examen après un décès pendant un stage », sur Franceinfo, (consulté le )
- (en) Anonym, « Death during fasting courses: naturopath Éric Gandon and his son indicted », sur newsrnd.com (consulté le )
- « Jeûne mortel en Indre-et-Loire : ce que l’on sait du rapport d’autopsie et des auditions », la Nouvelle République, (lire en ligne )
- Thibaut Schepman, « Raphaëlle Bacqué, le jeûne et le « je » »
- « Jeûne, yoga... Pourquoi le secteur du bien-être peut être une porte d'entrée vers les dérives sectaires », sur BFMTV (consulté le )
- « « Ils se sont nourris de lumière » : un naturopathe incarcéré après des décès suite à des jeûnes qu’il organisait », sur SudOuest.fr, (consulté le )
- Stéphanie Hancq, « Décès d’une femme lors d’un stage de jeûne : le Vendéen Eric Gandon mis en examen », Ouest-France, (lire en ligne )
- « La police lance un appel à témoins sur l'affaire du "naturopathe" Eric Gandon », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le )
- Stéphanie HANCQ, « Où en est l’enquête contre le naturopathe Éric Gandon, mis en examen pour homicide involontaire ? », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
- « Jeûne hydrique en Indre-et-Loire : sorti de prison, le naturopathe Éric Gandon s’exprime dans une vidéo », La Nouvelle République, (lire en ligne )
- « Décès lors d’un jeûne en Indre-et-Loire : le naturopathe Éric Gandon blâme le vaccin contre le Covid », La Nouvelle République, (lire en ligne )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- « Jeûner pour guérir du cancer? Aucune preuve d'efficacité et des risques "énormes" », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne , consulté le )