Beta Ursae Majoris
Mérak
Ascension droite | 11h 01m 50,477s[1] |
---|---|
Déclinaison | +56° 22′ 56,73″[1] |
Constellation | Grande Ourse |
Magnitude apparente | +2,37[2] |
Localisation dans la constellation : Grande Ourse | |
Type spectral | A1 IVps (Sr II)[3] |
---|---|
Indice U-B | +0,01[2] |
Indice B-V | −0,02[2] |
Indice R-I | −0,04[2] |
Variabilité | suspectée[4] |
Vitesse radiale | −13,1 ± 0,1 km/s[5] |
---|---|
Mouvement propre |
μα = +81,43 mas/a[1] μδ = +33,49 mas/a[1] |
Parallaxe | 40,90 ± 0,16 mas[1] |
Distance |
79,7 ± 0,3 al (24,45 ± 0,10 pc) |
Magnitude absolue | +0,40[6] |
Masse | 2,64 ± 0,01 M☉[7] |
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Rayon | 3,021 ± 0,038 R☉[8] |
Gravité de surface (log g) | 3,70[3] |
Luminosité | 63,015 ± 1,307 L☉[8] |
Température | 9 342 K[3] |
Métallicité | [M/H] = 0,06[3] |
Rotation | 46 ± 3 km/s[9] |
Désignations
Beta Ursae Majoris (β UMa / β Ursae Majoris, Bêta de la Grande Ourse), également nommée Mérak, est une étoile dans la constellation de la Grande Ourse. Sa magnitude apparente est de 2,37[2]. D'après la mesure de sa parallaxe annuelle par le satellite Hipparcos, l'étoile est située à ∼ 79,7 a.l. (∼ 24,4 pc) de la Terre[1]. Elle se rapproche du Système solaire à une vitesse radiale de −13,1 km/s[5].
Elle est plus familière aux observateurs de l'hémisphère nord comme étant une des « étoiles de pointage » du Chariot : prolonger une ligne imaginaire entre Mérak et l'étoile voisine Dubhé permet en effet de retrouver la position de l'étoile polaire (α Ursae Minoris). C'est également une des cinq étoiles de l'astérisme du Chariot qui constitue une partie d'un amas lâche appelé le courant d'étoiles de la Grande Ourse, partageant la même zone de l'espace et non seulement la même zone du ciel observé.
Nomenclature et histoire
[modifier | modifier le code]Merak (Mérak en français) est le nom de l'étoile à présent approuvé par l’Union astronomique internationale (UAI)[11]. Il vient de l’arabe مراقّ الدبّ الأكبر Marāqq al-Dubb al-Akbar, « le Bas-ventre du Grand Ours », qui s’inscrit tardivement dans le cadre de la représentation grecque reprise par astronomes arabes au IXe siècle[12]. Dans sa traduction du زيجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437), Thomas Hyde (1665) donne la transcription ‘Merâk AlDub AlAcber’[13]. En passant par l’intermédiaire du philologue Friedrich Wilhelm Lach (1796), qui donne ‘meràk el-dub el achbar’[14], Johann Elert Bode donne une première fois sous la forme simplifiée Merak[15]. Immédiatement après lui, Giuseppe Piazzi (1814) retourne directement à Thomas Hyde pour donner également Merak[16]. C’est grâce à ces deux auteurs que la forme Merak entre dans les catalogues[17].
Description
[modifier | modifier le code]Mérak est classée comme une étoile sous-géante blanche de type spectral A1 IVps (Sr II)[3], avec le suffixe « p (Sr II) » qui indique que son spectre présente des particularités, dont une surabondance marquée en strontium ionisé deux fois. Elle apparaît être en effet une étoile Am légère, qui présente des surabondances inhabituelles de certains métaux dans son spectre[18]. Par ailleurs, elle tourne relativement lentement sur elle-même, ce qui est typique des étoiles Am, avec une vitesse de rotation projetée de 46 km/s[9]. Dans son spectre cela se traduit par la présente des raies plus fines que la normale d'où la lettre « s » (sharp) du type spectral.
Étant une étoile de type A, Mérak est légèrement plus chaude, plus grande et beaucoup plus brillante que le Soleil. L'étoile est entourée par un disque de poussière similaires à ceux découverts autour de Fomalhaut ou de Véga.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy & Astrophysics, vol. 474, no 2, , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
- (en) D. Hoffleit et W. H. Warren, « Bright Star Catalogue, 5e éd. », Catalogue de données en ligne VizieR : V/50. Publié à l'origine dans : 1964BS....C......0H, vol. 5050, (Bibcode 1995yCat.5050....0H)
- (en) R. O. Gray et al., « Contributions to the Nearby Stars (NStars) Project: Spectroscopy of Stars Earlier than M0 within 40 Parsecs: The Northern Sample. I. », The Astronomical Journal, vol. 126, no 4, , p. 2048-2059 (DOI 10.1086/378365, Bibcode 2003AJ....126.2048G, arXiv astro-ph/0308182)
- (en) N. N . Samus', E. V. Kazarovets et al., « General Catalogue of Variable Stars: NSV and supplement », Astronomy Reports, vol. 61, no 1, , p. 80 (DOI 10.1134/S1063772917010085, Bibcode 2017ARep...61...80S)
- (en) G. A. Gontcharov, « Pulkovo Compilation of Radial Velocities for 35 495 Hipparcos stars in a common system », Astronomy Letters, vol. 32, no 11, , p. 759 (DOI 10.1134/S1063773706110065, Bibcode 2006AstL...32..759G, arXiv 1606.08053)
- (en) E. Anderson et Ch. Francis, « XHIP: An extended Hipparcos compilation », Astronomy Letters, vol. 38, no 5, , p. 331 (DOI 10.1134/S1063773712050015, Bibcode 2012AstL...38..331A, arXiv 1108.4971)
- (en) J. Zorec et F. Royer, « Rotational velocities of A-type stars. IV. Evolution of rotational velocities », Astronomy & Astrophysics, vol. 537, , article no A120 (DOI 10.1051/0004-6361/201117691, Bibcode 2012A&A...537A.120Z, arXiv 1201.2052)
- (en) Tabetha S Boyajian et al., « Stellar Diameters and Temperatures. I. Main-sequence A, F, and G Stars », The Astrophysical Journal, vol. 746, no 1, , p. 101 (DOI 10.1088/0004-637X/746/1/101, Bibcode 2012ApJ...746..101B, arXiv 1112.3316). Voir Tableau 10.
- (en) F. Royer et al., « Rotational velocities of A-type stars in the northern hemisphere. II. Measurement of v sin i », Astronomy & Astrophysics, vol. 393, , p. 897-911 (DOI 10.1051/0004-6361:20020943, Bibcode 2002A&A...393..897R, arXiv astro-ph/0205255)
- (en) * bet UMa -- High proper-motion Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
- (en) IAU, « Star Names », 2021. »
- Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 171 & 180.
- (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, Commentarii, p. 11. »
- (de) Friedrich Wilhelm Lach, « « Beitrag zur orientalischen Sternkunde », in Algemeine Bibliotek der biblischen Litteratur, Bd. VII, Stück 4, 577-651, Leipzig : Weidmann, 1796, p. 399. »
- (la) Johann Elert Bode, Uranographia, sive astrorum descriptio viginti tabulis aeneis incisa ex recentissimis et absolutissimis astronomorum observationibus, Berlin : apud autorem, 1801, pl. VI.
- (la) Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 72.
- Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 142.
- (en) P. Renson et J. Manfroid, « Catalogue of Ap, HgMn and Am stars », Astronomy & Astrophysics, vol. 498, no 3, , p. 961 (DOI 10.1051/0004-6361/200810788 , Bibcode 2009A&A...498..961R)
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Article connexe
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Beta Ursae Majoris sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
- (en) James B. Kaler, « Merak », sur Stars