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Fomalhaut

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Alpha Piscis Austrini • Alpha du Poisson austral

Fomalhaut
α Piscis Austrini
Description de l'image Fomalhaut with Disk Ring and extrasolar planet b.jpg.
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 22h 57m 39,05s
Déclinaison −29° 37′ 20″
Constellation Poisson austral
Magnitude apparente +1,17

Localisation dans la constellation : Poisson austral

(Voir situation dans la constellation : Poisson austral)
Caractéristiques
Type spectral A3V
Indice U-B 0,08
Indice B-V 0,09
Astrométrie
Vitesse radiale +6,5 km/s
Mouvement propre μα = 329,22 mas/a
μδ = −164,22 mas/a
Parallaxe 129,81 ± 0,47[1] mas
Distance 7,704 ± 0,028 pc (∼25,1 al)[1]
Magnitude absolue 1,722 ± 0,009[1]
Caractéristiques physiques
Masse 1,92 ± 0,02[1] M
Rayon 1,842 ± 0,019[1] R
Luminosité 16,63 ± 0,48[1] L
Température 8 760 ± 100 K
Âge 2 à 3×108 a

Désignations

α Piscis Austrini, 24 PsA, GJ 881, HR 8728, CD-30 19370, CPD-30 6685, HD 216956, LTT 9292, SAO 191524, FK5 867, HIP 113368, WDS J22577 -2937A[2]

Fomalhaut (α Piscis Austrini dans la désignation de Bayer) est l'étoile la plus brillante de la constellation du Poisson austral, et la 17e étoile la plus brillante du ciel nocturne.

α Piscis Austrini (Fomalhaut, Fomalhaut A)

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Image de Fomalhaut, champ de 2.7×2.9 degrés.
Digitized Sky Survey 2 (ESA/Hubble).

Il s'agit d'une étoile blanche de la séquence principale de type spectral A3V. Elle est située à une distance d'environ 25 années-lumière du Soleil.

Avec une magnitude apparente (MV) de 1.17, elle est visible à l'œil nu depuis la Terre, dans la constellation du Poisson austral dont elle est l'étoile la plus brillante.

Elle est près de 2 fois plus grande, 2 fois plus massive et 17 fois plus lumineuse que le Soleil.

Il semble que Fomalhaut soit une étoile relativement jeune : son âge est estimé entre 100 et 300 millions d’années seulement. Sa durée de vie ne devrait pas dépasser le milliard d'années. Sa composition chimique est identique à celle du Soleil.

Désignations

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Fomalhaut est aussi connue sous la désignation de Flamsteed 24 Piscis Austrini (en abrégé 24 PsA[2]). Il est remarquable que John Flamsteed assignait à l'étoile la désignation alternative 79 Aquarii (en abrégé 79 Aqr) qui n'est plus usitée[3].

Son nom provient de l'arabe فم الحوت fum al-ħūt, ce qui signifie « la bouche de la baleine » (souvent traduit également la « la bouche du poisson » car « al-ħūt » peut signifier baleine en arabe standard et poisson en arabe dialectal). La traduction latine conservera l'étymologie poisson[réf. nécessaire]. En astronomie arabe, elle est aussi connue comme الضفدع الأول (aḍ-ḍifdiˤ al-'awwal), latinisé en Rana Prima[4], littéralement « la Première Grenouille », la « Seconde Grenouille » étant l'étoile Beta Ceti[4].

Le système planétaire de Fomalhaut A

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Disque de poussières autour de Fomalhaut A, et situation de la planète Fomalhaut b - Image du coronographe de l'Hubble Space Telescope.

Fomalhaut b

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Fomalhaut b, formellement Fomalhaut Ab, est une planète confirmée[5],[6] en orbite autour de l'étoile Fomalhaut A. Elle est la première exoplanète à avoir été détectée au moyen d'une photographie optique. La photographie, prise par le télescope spatial Hubble est publiée le .

Son existence avait été prédite, dès 2006, par Alice C. Quillen[7]. Elle a été contestée, en avril 2012, à la suite d'une observation réalisée grâce à l'interféromètre ALMA : seules des planètes bien plus petites seraient présentes autour de l'étoile[8]. Elle a été confirmée, d'abord par Thaine Curie et al. en 2012[9], puis par Raphaël Galicher et al. en 2013[10]. Son orbite a été caractérisée par Paul Kalas et al.[11]. Sa nature reste néanmoins discutée. En effet, d'après Ralph Neuhaeuser et al., il pourrait s'agir d'une étoile à neutrons située en arrière-plan[12].

S'il s'agit bien d'une planète, Fomalhaut b aurait une vraie masse de 2,6 ± 0,9 masses joviennes[5] pour un rayon d'environ 1,2 rayon jovien[5], ce qui indiquerait qu'ils s'agit probablement d'une géante gazeuse. Planète ou nuage de gaz et poussières lié à l'étoile, sa distance à l'étoile serait d'environ dix fois la distance séparant Saturne du Soleil[13],[14].

Les disques et ceintures de débris

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Fomalhaut est entourée d'un disque de poussières en forme de tore dont le bord intérieur se trouve à environ 133 ua de l'étoile, soit plus de trois fois la distance du Soleil à Pluton. Ce disque a une largeur d'environ 25 ua, un diamètre de 20 milliards de kilomètres et son centre géométrique se trouve décalé de près de 15 ua de Fomalhaut ; il est parfois appelé la ceinture de Kuiper de Fomalhaut.

Le 23 avril 2012, un groupe de chercheurs publie sur arxiv les résultats d'observation de Herschel tendant à montrer que ce disque serait alimenté par de nombreuses collisions de comètes (2 à 2000 par jour)[15].

Fomalhaut A serait entourée de plusieurs ceintures de débris :

Le système Fomalhaut

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Fomalhaut A forme, avec deux autres étoiles, un système ternaire d'étoiles liées gravitationnellement entre elles, dont Fomalhaut A est la composante principale. Ses deux autres composantes sont TW Piscis Austrini (Fomalhaut B) et LP 876-10 (Fomalhaut C). Fomalhaut B et C sont très distantes du système de Fomalhaut A (respectivement 1 et 3 années-lumière), et orbitent très lentement par rapport à elle : elles ont donc des vitesses spatiale très proches. L'orbite des trois étoiles est mal connue[16].

Le barycentre (centre de masse du système) est situé à une distance d'environ 7,67 pc (∼25 al) du Soleil[17], à 344,179° d'ascension droite[17] et −29° 47′ 31,2″ (−29,792°[17]) de déclinaison.

Willem J. Luyten est le premier à avoir considéré, dès 1938, TW Piscis Austrini (HR 8721) comme un compagnon de Fomalhaut, formant avec celle-ci une étoile binaire[18].

TW Piscis Austrini (Fomalhaut B)

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L'étoile TW Piscis Austrini (en abrégé TW PsA[19]) est la deuxième composante du système stellaire Fomalhaut et reçoit en conséquence la désignation alternative Fomalhaut B[19].

Il s'agit d'une naine (classe de luminosité V) orange (type spectral K4) et d'une étoile variable de type BY Draconis (par rotation), située à une distance de 7,61 ± 0,04 pc (∼24,8 al) du Soleil et située à environ 0,28 pc (∼0,913 al) de l'étoile principale. Avec une magnitude apparente (MV) de plus de 7 (7,081 ± 0,016), elle n'est pas visible à l'œil nu depuis la Terre.

Sa vitesse spatiale concorde avec celle de Fomalhaut à 0,1 ± 0,5 km/s près, cohérent avec le fait que ce soit un compagnon lié. Une estimation récente de l'âge de TW PsA donne une valeur de (400 ± 70) millions d'années, ce qui est en très bon accord avec l'âge isochrone de Fomalhaut de (450 ± 40) millions d'années, ce qui renforce les arguments en faveur du caractère de binaire physique du couple[20].

Sa masse est d'environ 0,73 +0,02
-0,01
masse solaire pour un rayon de 0,688 ± 0,034 rayon solaire.

LP 876-10 (Fomalhaut C)

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LP 876-10[21], aussi nommée Fomalhaut C[21], est la troisième composante du système stellaire. Il s'agit d'une étoile naine (classe de luminosité V[17]) rouge (type spectral M4[17]) située à une distance de 7,56 ± 0,07 pc (∼24,7 al)[17]. Elle orbite a 0,77 ± 0,01 pc (∼2,51 al) de Fomalhaut A et à 0,987 ± 0,006 pc (∼3,22 al) de Fomalhaut B[22].

Disque de débris

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LP 876-10 est entourée d'un disque de débris. Détecté grâce au télescope spatial Herschel, sa découverte a été annoncée le [23]. Il s'agit d'un disque froid (24 K) et relativement brillant.

Autres composantes ?

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En 1898, l'astronome américain T. J. J. See a rapporté avoir observé, une seule fois, à l'époque 1896.706, une étoile de 14e magnitude, désignée λ1 478 et qui serait un compagnon de Fomalhaut[24]. D'après Eric E. Mamajek et al.[17], l'objet n'a pas été repris dans la littérature, à de rares exceptions près parmi lesquelles le catalogue d'étoiles doubles de Sherburne W. Burnhau de 1906 (entré 12 071 : See 478)[25].

Notes et références

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  1. a b c d e et f (en) Eric E. Mamajek, « On the age and binarity of Fomalhaut » [« De l'âge et de la binarité de Fomalhaut »], The Astrophysical Journal Letters, vol. 754, no 2,‎ , id. L20, 5 p.  (DOI 10.1088/2041-8205/754/2/L20, Bibcode 2012ApJ...754L..20M, arXiv 1206.6353, lire en ligne, consulté le )
  2. a et b (en) alf PsA sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  3. (en) Morton Wagman, « Flamsteed's missing stars », Journal for the History of Astronomy, vol. 18, no 3,‎ , p. 209-223 (Bibcode 1987JHA....18..209W, lire en ligne [[GIF]], consulté le ), p. 112
  4. a et b (en) E. B. Knobel, « On a catalogue of stars in the Calendarium of Al Achsasi Al Mouakket », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 55,‎ , p. 429-438 (Bibcode 1895MNRAS..55..429K, lire en ligne [[GIF]], consulté le ), no 27, p. 431 (lire en ligne [GIF]) et no 35, p. 432 lire en ligne [GIF])
  5. a b et c (en) Fomalhaut b sur la base de données NASA Exoplanet Archive
  6. (en) alf PsA b sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  7. (en) Alice C. Quillen, « Predictions for a planet just inside Fomalhaut's eccentric ring », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 372, no 1,‎ , id. L14, p. L14-L18 (DOI 10.1111/j.1745-3933.2006.00216.x, Bibcode 2006MNRAS.372L..14Q, arXiv astro-ph/0605372, lire en ligne [html], consulté le )
  8. (fr) « ALMA dévoile le fonctionnement d'un système planétaire proche », ESO, (consulté le )
  9. (en) Thaine Curie et al., « Direct imaging confirmation and characterization of a dust-enshrouded candidate exoplanet orbiting Fomalhaut », The Astrophysical Journal, vol. 760, no 2,‎ , id. L32, 6 p.  (DOI 10.1088/2041-8205/760/2/L32, Bibcode 2012ApJ...760L..32C, arXiv 1210.6620, lire en ligne [html], consulté le )
  10. Raphaël Galicher et al., « Fomalhaut b : Independent analysis of the Hubble space telescope public archive data », The Astrophysical Journal, vol. 769, no 1,‎ , id. 42, 12 p.  (DOI 10.1088/0004-637X/769/1/42, Bibcode 2013ApJ...769...42G, arXiv 1210.6745, lire en ligne [html], consulté le )
  11. (en) Paul Kalas et al., « STIS Coronagraphic imaging of Fomalhaut : Main belt structure and the orbit of Fomalhaut b », The Astrophysical Journal, vol. 775, no 1,‎ , id. 56, 31 p.  (DOI 10.1088/0004-637X/775/1/56, Bibcode 2013ApJ...775...56K, arXiv 1305.2222, lire en ligne [html], consulté le )
  12. (en) Ralph Neuhaeuser et al., « The companion candidate near Fomalhaut : a background neutron star? », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society,‎ à paraître (Bibcode 2015arXiv150107083N, arXiv 1501.07083, lire en ligne [PDF], consulté le )
  13. (fr) « Hubble capture pour la première fois l'image d'une exoplanète », Flashespace.com, (consulté le )
  14. (en) « Hubble Directly Observes Planet Orbiting Fomalhaut », sur HubbleSite, (consulté le )
  15. (en) Swinyard, B. M. et al., « Herschel images of Fomalhaut. An extrasolar Kuiper Belt at the height of its dynamical activity », Astronomy & Astrophysics, vol. 540,‎ , article no A125 (DOI 10.1051/0004-6361/201118581, Bibcode 2012A&A...540A.125A, lire en ligne, consulté le ).
  16. Herschel découvre que Fomalhaut C, elle aussi, est entourée d'un disque de débris !
  17. a b c d e f et g (en) Eric E. Mamajek et al., « The solar neighborhood : XXX. – Fomalhaut C », The Astronomical Journal, vol. 146, no 6,‎ , id. 154, 10 p.  (DOI 10.1088/0004-6256/146/6/154, Bibcode 2013AJ....146..154M, arXiv 1310.0764, lire en ligne [html], consulté le )
  18. (en) Willem J. Luyten, « Note on a possible companion to Fomalhaut and some other pairs of stars », The Astronomical Journal, vol. 47, no 1090,‎ , p. 115-116 (DOI 10.1086/105490, Bibcode 1938AJ.....47..115L, lire en ligne [[GIF]], consulté le )
  19. a et b (en) TW PsA sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  20. E.E. Mamajek, « On the Age and Binarity of Fomalhaut », Astrophysical Journal Letters, vol. 754, no 2,‎ , p. L20 (DOI 10.1088/2041-8205/754/2/L20, Bibcode 2012ApJL..754...20M, arXiv 1206.6353)
  21. a et b (en) LP 876-10 sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  22. https://arxiv.org/pdf/1310.0764v1.pdf
  23. (en) G. M. Kennedy et al., « Discovery of the Fomalhaut C debris disc », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 448, no 1,‎ , L96-L100 (DOI 10.1093/mnrasl/slt168, lire en ligne, consulté le )
  24. (en) « Discoveries and measures of double and multiple stars in the southern hemisphere », The Astronomical Journal, vol. 18, nos 431-432,‎ , p. 181-187 (DOI 10.1086/102881, Bibcode 1898AJ.....18..181S, lire en ligne [[GIF]], consulté le )
  25. (en) Sherburne W. Burnhau, A general catalogue of double stars within 121 of the North pole, Washington et Chicago, Carnegie Institution of Washington et University of Chicago Press, (Bibcode 1906gcds.book.....B)

Dans la fiction

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Articles connexes

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Liens externes

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