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Annie Girardot

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Annie Girardot
Annie Girardot en 2005.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Girardot (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Annie Suzanne GirardotVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Formation
Activités
Période d'activité
Mère
Raymonde Girardot (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Renato Salvatori (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Autres informations
Distinctions
Œuvres principales

Annie Girardot, née le à Paris 10e où elle est morte le , est une actrice française.

Dès les années 1950, la comédienne fait partie de la Bande du Conservatoire puis elle tourne avec les plus grands noms du cinéma français ainsi qu'italien, à la fois dans des rôles dramatiques et de comédie. Elle remporte en 1977 le César de la meilleure actrice pour Docteur Françoise Gailland et, à deux reprises, le César de la meilleure actrice dans un second rôle : en 1996 pour Les Misérables et en 2002 pour La Pianiste.

Jeunesse et formation

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Annie Girardot est née à Paris dans le 10e arrondissement, d'une mère sage-femme, Raymonde Noëlle Félicie Girardot (1902-1989)[1], et de père inconnu, un homme marié issu d'une famille importante d'Alsace du nom d'Auguste Helfinger qui ne la reconnaîtra pas[2],[3],[4]. Annie Girardot n'a pas l'occasion de connaître ce dernier puisqu'il meurt en 1933[2]. Après avoir été élevée dans une famille d'accueil à Saâcy-sur-Marne, elle rejoint sa mère au château de Bénouville où cette dernière travaille[5]. Annie Girardot se destine d'abord à des études d'infirmière à Caen, pour être sage-femme comme sa mère, mais choisit de se tourner vers la comédie[6].

Élève au conservatoire de la rue Blanche dès 1949, Annie Girardot fait parallèlement des apparitions, le soir, dans des cabarets — La Rose rouge, à Montmartre, sous le pseudonyme d'Annie Girard, ou le Lapin agile — et participe à des revues comme Dugudu avec la troupe de Robert Dhéry, où elle côtoie Michel Serrault, Jean Poiret et Jacqueline Maillan.

En , elle sort du Conservatoire national supérieur d'art dramatique avec deux premiers prix[a]. Elle est engagée peu après à la Comédie-Française, grâce à Jean Cocteau qui la repère et la prend pour l'interprétation du rôle principal (aux côtés de Robert Hirsch) de sa pièce La Machine à écrire montée en 1956 au Français et diffusée pour la première fois en direct à la télévision. Cocteau dit alors d'elle « c'est le plus beau tempérament dramatique de l'après-guerre »[7] ; Girardot déclare « qu'elle est née de la main du poète »[5].

La Comédie-Française lui propose alors de devenir sociétaire, mais désirant se sentir libre de ses choix artistiques et attirée par le cinéma, Annie Girardot refuse et démissionne le [5].

Révélation

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Annie Girardot apparaît d'abord au cinéma dans des films mineurs et donne la réplique à Jean Gabin dans deux séries noires : Le rouge est mis et Maigret tend un piège. Elle reçoit le prix Suzanne-Bianchetti en 1956 pour son rôle dans L'Homme aux clés d'or au côté de Pierre Fresnay[5].

Luchino Visconti, cinéaste et metteur en scène de théâtre, fait appel à elle pour jouer, à Paris, la pièce Deux sur la balançoire avec Jean Marais. Le triomphe est absolu et les critiques sont enthousiasmés par la prestation magnifique de « la Girardot »[réf. nécessaire]. Impressionné par le talent de l'actrice, Visconti lui propose un rôle dans Rocco et ses frères, qui sort en 1960. La prestation est unanimement saluée et le film fait d'elle une star, aux côtés d'autres débutants tels qu'Alain Delon (un ami fidèle de la comédienne), Renato Salvatori ou Claudia Cardinale. Sur le tournage, Annie Girardot tombe amoureuse de son partenaire Renato Salvatori. Ils se marient deux ans plus tard et ont leur unique enfant, Giulia. C'est aussi le début de l'amitié qui l'unira à Romy Schneider (qui vient régulièrement sur le tournage rendre visite à Delon).

Dans les années 1960, Annie Girardot tourne avec des réalisateurs confirmés comme Alexandre Astruc (La Proie pour l'ombre), Roger Vadim (Le Vice et la Vertu (avec la débutante Catherine Deneuve), Gérard Oury (Le crime ne paie pas) ou encore Marcel Carné (Trois Chambres à Manhattan). C'est sur le tournage de ce dernier film qu'a débuté Robert De Niro, lequel a dit d'Annie Girardot : « Elle est la plus belle femelle mec que je connaisse[8]. » Partageant sa vie entre la France et l'Italie, Annie Girardot tourne avec de nombreux réalisateurs italiens comme Marco Ferreri, qui lui fait tenir le rôle d'une femme phénomène de foire dans Le Mari de la femme à barbe, film audacieux qui provoque un scandale lors de sa présentation au Festival de Cannes 1964. Elle tourne aussi avec Mario Monicelli (Les Camarades, en compagnie de Marcello Mastroianni), et avec les frères Taviani (Les Hors-la-loi du mariage).

En 1965, l'actrice revient au théâtre dans la pièce d'Arthur Miller Après la chute, mise en scène par Luchino Visconti, mais c'est un échec. Dans le même temps, la comédienne essuie d'autres revers tant au cinéma qu'au théâtre.

Consécration

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Alors que les producteurs se détournent d'elle, Annie Girardot envisage d'arrêter sa carrière d'actrice[9]. Claude Lelouch, qui vient d'obtenir un immense succès avec Un homme et une femme, lui propose d'incarner la femme d'Yves Montand dans Vivre pour vivre[5]. L'actrice qualifie de « renaissance » cette occasion qui lui a fait poursuivre sa carrière, symbolisée par le fait que Lelouch est allé jusqu'à lui faire passer des essais avant de l'embaucher[9]. Le film est un succès et le public découvre une nouvelle facette du talent d'Annie Girardot. Sur le tournage, Lelouch et Girardot s'éprennent l'un de l'autre. Leur relation prend fin deux ans plus tard. En 1968, Annie Girardot obtient un nouveau succès critique et public au cinéma avec la comédie Erotissimo, premier film de Gérard Pirès, aux côtés de Jean Yanne et Francis Blanche.

Annie Girardot et Renato Salvatori en 1974.

En 1969, Michel Audiard (qui a déjà écrit quelques rôles pour elle depuis la fin des années 1950) en fait la principale interprète de son film Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause !, où elle incarne une femme de ménage très bavarde (aux côtés de Bernard Blier, Mireille Darc et Sim). Audiard lui ouvre ainsi les portes de la comédie, alors qu'elle avait été souvent cantonnée aux rôles dramatiques. Par là, Girardot devient, avec Mireille Darc, l'une des rares femmes de la « bande à Audiard ».

La même année, selon Valeurs actuelles, elle est l'actrice la mieux payée du cinéma français, avec 2,5 millions de francs par film, mais derrière les acteurs Jean-Paul Belmondo (5 millions de francs), Louis de Funès (3,5 millions) et Alain Delon (3 millions)[10].

En janvier 1971, sort Mourir d'aimer, un film d'André Cayatte qui va bousculer la carrière de la comédienne. Inspiré de l'affaire Gabrielle Russier, ce film raconte une histoire d'amour entre une enseignante et l'un des élèves lycéens, sujet dérangeant qui fait l'objet d'un procès retentissant et conduit l'enseignante au suicide. Le film remporte un très grand succès avec près de six millions d'entrées en France, mais ne plaît pas à tous. Ainsi François Truffaut écrit une lettre ouverte, dénonçant la façon très démagogique, selon lui, avec laquelle André Cayatte a traité le sujet. Ce rôle reste cependant l'un des plus marquants de la comédienne et lui assure même une reconnaissance internationale. L'actrice elle-même considère que c'est à partir de ce film qu'elle a été vue comme garante de succès par les producteurs[9].

À partir de là, elle devient l'actrice française la plus populaire, alternant comédies et mélodrames, ne refusant pas, à l'occasion, d'aider de jeunes cinéastes à tourner leur premier film. Grâce à elle et à Philippe Noiret, est tournée l'une des comédies les plus insolites de l'époque, La Vieille Fille, en 1971, signée Jean-Pierre Blanc. Le spécialiste des comédies Serge Korber l'engage en 1972 pour son premier drame, Les Feux de la Chandeleur, où elle incarne la mère de deux enfants adultes (Claude Jade et Bernard Le Coq) qui tente de reconquérir son ex-mari (Jean Rochefort). En 1972, sur un nouveau scénario d'Audiard, elle règne sur un bidonville, spécialisée dans le trafic de saintes reliques, dans Elle cause plus... elle flingue.

De Vivre pour vivre en 1967 à On a volé la cuisse de Jupiter en 1980, Annie Girardot a contribué, grâce à son interprétation de « femme normale et populaire », à imposer vingt-quatre films ayant chacun récolté plus d'un million d'entrées au box-office[11]. À la fin des années 1970, elle est l'actrice la mieux payée et la star préférée des Français[12]. En 1974, elle remporte un nouveau succès au box-office dans La Gifle de Claude Pinoteau, où elle incarne l'ex-femme de Lino Ventura et la mère d'une débutante nommée Isabelle Adjani.

La même année, Annie Girardot revient au théâtre avec une pièce qui va se révéler son plus gros succès et qu'elle reprendra régulièrement jusqu'en 2004 : Madame Marguerite de Roberto Athayde, adaptée par Jean-Loup Dabadie et mise en scène par Jorge Lavelli. Seule en scène durant près de deux heures, elle incarne une maîtresse d'école qui bouscule ses élèves (le public) et les éveille à la vie qui les attend.

En 1977, elle reçoit le César de la meilleure actrice pour Docteur Françoise Gailland de Jean-Louis Bertuccelli, film dans lequel elle incarne une femme médecin luttant contre un cancer des poumons. En 1978, elle partage avec Louis de Funès l'affiche de La Zizanie de Claude Zidi. Les deux acteurs rêvaient de tourner ensemble depuis quelques années, et Louis de Funès ne tarit pas d'éloges sur sa partenaire, confiant qu'il retrouve avec elle « la même complicité et la même tendresse » qu'il avait pour Bourvil. Ce sera pourtant leur unique collaboration.

Durant les années 1970, elle forme avec Philippe Noiret, rencontré en 1961 sur le tournage du Rendez-vous, un véritable couple de cinéma. Après La Vieille Fille (1971), ils interprètent La Mandarine (1972), Tendre Poulet (1977) et On a volé la cuisse de Jupiter (1980). Ils sont également à l'affiche de Souvenirs, souvenirs (1984), mais n’ont aucune scène commune. Ils devaient se retrouver en 2001 dans Tête de nœud, de Bertrand Blier, mais finalement le film ne se fait pas. En 1979, elle est de nouveau nommée aux Césars, dans la catégorie meilleure actrice, pour La Clé sur la porte d'Yves Boisset.

Traversée du désert et retour

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Fatiguée d'endosser toujours les mêmes rôles, Annie Girardot désire faire une pause dans sa carrière cinématographique. Elle n'a tourné qu'un seul film en 1980, On a volé la cuisse de Jupiter. Elle commence par tenir une rubrique à la radio, en 1981, dans une émission de Stéphane Collaro sur Europe 1. Tous les jours, dans Paroles de femmes, elle fait le récit d'aventures quotidiennes exceptionnelles, drôles, inquiétantes ou émouvantes, réellement arrivées à des femmes.

Puis l'actrice décide de se lancer dans l'enregistrement d'un disque. C'est Bob Decout qui est chargé d'en écrire les chansons. Il devient le compagnon de l'actrice en 1981[13]. Cette relation l'entraîne vers un univers différent : la musique. Elle chante lors d'une émission de Jacques Chancel, puis monte avec Bob Decout un spectacle musical intitulé Revue et corrigée sur des musiques de Catherine Lara, avec des costumes de Jean Paul Gaultier au Casino de Paris (alors en passe d'être transformé en parking). Considérée comme bancale, la production ne trouve pas de financement et Annie Girardot doit hypothéquer son appartement du 25, place des Vosges[5]. Le spectacle s'avère un fiasco et ne reste qu'un mois à l'affiche. Elle enchaîne avec une pièce de théâtre et un film qui ne remportent pas plus de succès. Ces échecs la plongent dans un grand désarroi moral et financier, accentués par le décès de sa mère et des problèmes de drogue[14],[6].

Elle tente un retour au cinéma en 1984 dans un film policier très sombre d'Alain Bonnot, Liste noire. Le succès en est mitigé. La même année, Claude Lelouch lui propose d'incarner la femme de Jean-Louis Trintignant et la mère de Richard Anconina dans Partir, revenir. Le film est malheureusement un échec.

Annie Girardot se tourne alors davantage vers le théâtre, jouant ainsi L'Avare de Molière aux côtés de son ami Michel Serrault, Première Jeunesse avec Odette Joyeux, ou encore Le roi se meurt d'Ionesco avec Daniel Ivernel. En 1987, la télévision lui offre la vedette de la toute première série de l'été diffusée sur TF1 : Le Vent des moissons. Le succès est immense et l'année suivante, elle en tourne une autre, Orages d'été, aux côtés de Patachou. Dès lors, elle va participer à de nombreux téléfilms.

Au début des années 1990, si les propositions se font rares, elle apparaît pourtant dans Merci la vie de Bertrand Blier, et Il y a des jours et des lunes de Claude Lelouch. Elle tourne également avec Michel Legrand (Cinq jours en juin) et Gérard Mordillat (Toujours seuls), puis incarne en 1994 la mère farfelue de Catherine Jacob dans la comédie Les Braqueuses de Jean-Paul Salomé.

Annie Girardot en 1996 à la 21e cérémonie des César.

Elle obtient en 1996 le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Les Misérables de Claude Lelouch. Lors de la remise de son César à la 21e cérémonie, elle provoque l'émotion avec ces paroles : « Je ne sais pas si j’ai manqué au cinéma français, mais à moi, le cinéma français a manqué follement… éperdument… douloureusement. Et votre témoignage, votre amour me font penser que peut-être, je dis bien peut-être, je ne suis pas encore tout à fait morte[15],[16]. » L'année suivante, elle est la présidente de la 22e cérémonie. En 1998, elle tient le premier rôle dans un film canadien de Jacques Leduc intitulé L'Âge de braise.

En 2000, elle est présidente du jury au Festival du cinéma russe à Honfleur.

En 2000, le réalisateur autrichien Michael Haneke adapte un roman d'Elfriede Jelinek La Pianiste et demande à Annie Girardot d'incarner la mère castratrice d'Isabelle Huppert (qui avait déjà joué sa fille dans Docteur Françoise Gailland). La prestation de la comédienne est unanimement saluée. Le film, sélectionné au festival de Cannes en 2001, reçoit le Grand Prix du Jury, et les prix d'interprétation vont à Isabelle Huppert et Benoît Magimel, tandis qu'Annie Girardot — absente de la cérémonie cannoise de remise de prix (la production ayant refusé qu'elle y assiste), ce dont elle a grandement souffert[5] — recevra le César de la meilleure actrice dans un second rôle. Michael Haneke fait de nouveau appel à elle en 2005 pour incarner la mère de Daniel Auteuil dans Caché.

Dernières années

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Le , l'avocat chargé des affaires d'Annie Girardot, Me Emmanuel Asmar, annonce publiquement que l'actrice est atteinte de la maladie d'Alzheimer depuis une dizaine d'années (les premiers signes de la maladie étant apparus durant l'été 1997)[17]. L'information est confirmée dans l'édition du de l'hebdomadaire Paris Match, dans lequel la fille, Giulia Salvatori, et la petite-fille de l'actrice, Lola Vogel, révèlent sa maladie, afin de faire taire les rumeurs sur son alcoolisme supposé à cause de sa démarche hésitante et de ses trous de mémoire[18],[19].

Malgré cela, la comédienne continue à jouer au théâtre. De 2001 à 2003, elle reprend la pièce Madame Marguerite à la Gaîté-Montparnasse à Paris puis en tournée (en France et en Europe pour plus de 180 représentations ; les ultimes représentations étant jouées à L'Olympia), et, pour pallier les éventuels trous de mémoire, elle est équipée d'une oreillette destinée à lui souffler son texte[5]. C'est avec ce même procédé qu'elle continue à participer au tournage de plusieurs films comme Je préfère qu'on reste amis... en 2005, où elle interprète — ironie du sort — une femme atteinte de la maladie d'Alzheimer. Les rôles sont plus courts et adaptés (peu de scènes physiques), mais les réalisateurs sont conciliants. La comédienne « revit » lorsqu'elle est sur un plateau de tournage et, le temps d'une scène, la maladie s'efface. Ainsi Richard Bohringer (C'est beau une ville la nuit) et Jane Birkin (Boxes) font appel à elle pour de petits rôles.

Son dernier rôle sera celui d'une ancienne journaliste française dans une mini-série policière russe intitulée Vorotily. Depuis les années 1960, Annie Girardot est en effet une des actrices françaises les plus appréciées en Russie, et plusieurs réalisateurs russes avaient fait appel à elle, comme Sergueï Guerassimov dans Le Journaliste en 1967, ou encore Valery Akhadov, qui la fait tourner à plusieurs reprises pour la télévision russe entre 1989 et 2003.

À partir de 2008, Annie Girardot vit dans une maison médicalisée de Pantin[18]. Le , TF1 diffuse Annie Girardot : ainsi va la vie, un film documentaire de Nicolas Baulieu sur huit mois de sa vie, avec Claire Keim en voix off. On y découvre sa vision du passé et les effets de la maladie.

En 2010, dans une déclaration médiatique ayant pour cadre la journée mondiale contre la maladie d’Alzheimer[20], sa fille déclare qu'Annie Girardot ne se souvient plus d'avoir été actrice, en raison de la maladie dont elle souffre et ajoute : « Si j’ai un message à faire passer, c’est de ne plus essayer de rencontrer Annie Girardot, d’avoir une dernière photo... Si vous avez aimé maman, surtout, il faut lui foutre la paix, garder d’elle une belle image[21]. »

Mort et obsèques

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Tombe d'Annie Girardot au cimetière du Père-Lachaise (division 49).

Après avoir joué dans cent vingt-deux films, cinquante-quatre téléfilms et une quarantaine de pièces de théâtre, Annie Girardot meurt le à l'hôpital Lariboisière de Paris, à l'âge de 79 ans[21],[22].

Ses obsèques sont célébrées le en l'église Saint-Roch, la paroisse parisienne des artistes. Parmi les personnes présentes, on compte, outre sa fille Giulia, sa petite-fille Lola et son petit-fils Renato, Jean-Paul Belmondo, Catherine Samie, Line Renaud, Claude Lelouch, Jane Birkin, Jean-Pierre Marielle, Alain Delon, Mireille Darc, Agathe Natanson, Jack Lang, Frédéric Mitterrand, Gérard Darmon, Bob Decout, Jean-Paul Rouve, Daniel Duval, Bertrand Blier, Évelyne Bouix, Catherine Alric, Brigitte Fossey, Élisa Servier, Smaïn, Raphaël Mezrahi, Patrick Préjean, Bernard Menez, Danièle Évenou, Costa-Gavras, Yves Boisset, Catherine Lachens, Catherine Lara, Andréa Ferréol, Marthe Mercadier, Massimo Gargia, Laurent Malet, Dani, Marie-Laure Augry, Léo Bardon et d'autres encore. Le chanteur Hervé Vilard a fait déposer une gerbe de fleurs, de même qu'Isabelle Adjani (qu'elle dédie à sa « maman-cinéma inoubliable »)[23],[24].

De certaines de ces personnalités, son petit-fils déclare sans les nommer : « Dès qu'on a annoncé son décès, il y a eu une foule de personnes du cinéma qui sont remontées, dont on n'a jamais eu de nouvelles jusqu'à maintenant et qui, aujourd'hui, viennent témoigner alors qu'on ne les a jamais vues, parce que le cinéma français l'a oubliée. » Brigitte Bardot et le journaliste Henry-Jean Servat auront la même réaction : « Jamais on n'a célébré Annie Girardot ! […] On l'a laissée crever[25] ! »

Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise avec sa mère, au milieu de la 49e division (avenue Feuillant / chemin de la Cave) dans le 20e arrondissement de Paris.

Vie privée

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Au début de sa carrière, Annie Girardot est en couple avec le réalisateur Norbert Carbonnaux, avec lequel elle ne tourne cependant aucun film[6].

Elle est mariée à Renato Salvatori, son partenaire dans Rocco et ses frères, du jusqu'à la mort de ce dernier le [5]. Ensemble, ils ont eu une fille, Giulia, née à Rome le . Trompée[26] et victime de violences conjugales[27], elle quitte son mari, mais sans jamais divorcer[12].

En 1967, l'actrice a une liaison avec le chanteur Jacques Brel, puis entame une relation de deux ans avec le cinéaste Claude Lelouch[6]. De 1971 à 1978, elle partage la vie de l'acteur Bernard Fresson. Le comportement violent du comédien a également raison de leur relation[28].

De 1980 à 1993, elle vit avec Bob Decout, réalisateur et parolier, de quatorze ans son cadet. Dans un livre sorti en 2010, ce dernier témoigne de sa relation avec l'actrice. Qualifié de gigolo et accusé par les proches d'Annie Girardot de l'avoir ruinée, il se défend en déclarant : « Elle [Annie] n'a jamais su gérer l'argent. » Il assure aussi qu'elle a insisté pour participer à son film Adieu blaireau, le menaçant de le quitter si elle n'y figurait pas[29]. Quant aux rumeurs de consommation de drogue, il explique que leur responsabilité était commune : « Tout a commencé lors d'une soirée où tous les invités consommaient de la cocaïne ». À l'époque, le couple considérait cette drogue comme « un philtre d'amour, un plaisir lié à la sexualité ! »[13].

Filmographie

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Longs métrages

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Années 1950
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Années 1960
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Années 1970
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Années 1980
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Années 1990
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Années 2000
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Courts métrages

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Télévision

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Téléfilms

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Séries télévisées

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Documentaires-télé

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Discographie

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Sources : Travail de recherche et archives du biographe référent d'Annie Girardot : Alan O'Dinam

  • 1956 : 33 tours cartonné, format 45 tours ; Collection Phonostar no 1. Annie Girardot parle de sa vie à Paris.
  • 1965 : Le Jour de la tortue, comédie musicale avec Philippe Nicaud (33 t 13 titres. Barclay Records) & (45 t 3 titres. Barclay Records)
  • 1965 : Amore amaro + Pensavo ad un'estate, deux titres interprétés en italien par Annie Girardot (45 t 2 titres. Derby, ref 5113)
  • 1965 : Che male ce + Vai dove vuoi, deux titres interprétés en italien par Annie Girardot (45 t 2 titres. Derby, ref 5157)
  • 1967 : Des ronds dans l’eau avec Nicole Croisille sur la BO de Vivre pour vivre (45 tours EP Disc’Az) - Ce duo paraîtra sur un nombre incalculable de diques dans le monde entier.
  • 1967 : Vivre pour vivre, 33 tours canadien de 12 titres qui ne sortira en France en réédition qu'en 2001. (Des 45t. en ont été issus en France, au Canada, en Italie et en Allemagne, et le titre Vivre pour vivre a été repris dans de très nombreuses compilations au Canada et en Allemagne)
  • 1967 : Annie Girardot canta Vivere per vivere (en italien) + La chanson empoisonnée (en français) (45 t 2 titres. Derby, ref 5189)
  • 1967 : en France : Vivre pour vivre + IBM+ Dans une glace + La chanson empoisonnée (en français) (45 t 4 titres. Polydor, ref 27.337)
  • 1967 : en France : Vivre pour vivre + La chanson empoisonnée (en français) (45 t 2 titres. Polydor, ref 66.586)
  • 1967 : au Canada : Vivre pour vivre + La chanson empoisonnée (en français) (45 t 2 titres. Polydor, ref 541.501)
  • 1967 : En Allemagne : Vivre pour vivre + Dans une glace (en français) (45 t 2 titres. Polydor, ref 59.161)
  • 1967 : en France : Oui, non + Isalaide+ Mon prince + Bons baisers (en français) (45 t 4 titres. Polydor, ref 27.297)
  • 1967 : en France : Isalaide + Bons baisers (45 t 2 titres. Polydor, ref 66.544)
  • 1967 : en France : Oui, non + Mon prince (45 t 2 titres. Polydor, ref 66.547)
  • 1968 : au Canada : Ca m'empêche de dormir + Pour les enfants du Paradis (45 t 2 titres. Polydor, ref 541.512)
  • 1968 : en France : Ca m'empêche de dormir + Pour les enfants du Paradis (45 t 2 titres. Polydor, ref 66.638)
  • 1970 : Chacun son homme avec Brigitte Bardot sur la BO des Novices (45 t. Barclay Records, réédité en 45t en 2010). Egalement sorti sur de nombreuses compilations de Brigitte Bardot et des compilations de François de Roubaix.
  • 1971 : Le Temps du lumbago sur la BO de La Mandarine (33 t. RCA) (titre absent du 45 tours). Titre repris sur le CD "Bandes originales des films de Claude Bolling La mandarine / La revanche".
  • 1973 : Le Zizou de Zouzou / Ursule et Grelu avec Bernard Fresson sur la B. O. de Ursule et Grelu (45 t. single Polydor) Titre également présent sur le double 33 tours La crème de la crème - La playlist de Den (Hamburger, 2014)
  • 1979 : Absence prolongée (avec Dominique Briand) / Les Miroirs (45 t. single et maxi 45 t., Disques Carrère). 45t sorti au Canada sous différents visuels : Vinyle bleu + label vert, Vinyle noir + label vert, Vinyle rouge + label vert. Le titre est également sorti sur différentes compilations comme L'amour en chansons (1980 au Canada), The french collection, volume 4 chez Arcana.
  • 1981 : Ce que j’ai dans la tête (33 t. 10 titres CBS Disques) (avec variantes de pochette entre la France et le Canada)

Notons que des 45t. en ont été issus en France et au Canada : un 45 tours Bonhomme + J'oserais dire que j'aime t'aimer en France (avec 2 pochettes légèrement différentes) chez CBS (1981) ; un 45 tours Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux + La cassette au Canada chez VIP (1982).

  • 1982 : Revue et corrigée, comédie musicale (1 titre Silence, soupir sur 33 t. collectif Tréma-RCA), musique de Catherine Lara. Deux 45t 2 titres en ont été issus (l'un promo, l'autre commercialisé) avec les titres Pirates de la musique (Catherine Lara) et Silence, soupir (Annie Girardot).
  • 1984 : Souvenirs, Souvenirs sur la BO de Souvenirs, Souvenirs (45 t. single Philips)
  • 1984 : Partir, revenir avec Liliane Davis sur la BO de Partir, revenir (33 t. WEA). Bande originale du film sorti en 33 tours en France, Allemagne, Italie & Canada et également disponible en CD et en cassette audio en France. Titre-Girardot également sorti sur le CD Claude Lelouch, mes musiques de films (Sony, 1992)
  • 2003 : Je voudrais tant que tu sois là en duo avec Serge Lama sur son album Pluri((elles)) (CD WEA) dans différents formats (CD simple, CD simple promo, coffret 2 CD, coffret 5 CD, coffret 2 CD + 1 DVD La balade du poète).
  • 2006 : Différentes compilations de titres de Jacques Prévert sont sorties de 2006 à 2016 sous différents supports (CD simple, Double CD, CD + vidéo, 2 vinyles + 2 CD, 3 CD, CD longbox, coffret 13 CD + 3 DVD,...) avec un ou deux des 2 titres suivants dits par Annie Girardot : La lune et la nuit, Pour faire le portrait d'un oiseau.
  • 2007 : CD single, Philippe Vancles et Annie Girardot A côté de sa vie.
  • 2012 : Radioscopie : Annie Girardot (Annie interviewée par Jacques Chancel le 7-11-1968) Coffret Radioscopie, volume 2, INA.


Publications

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Distinctions

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Décoration

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Récompenses

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Nominations

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Le , est inauguré l'Espace Annie-Girardot au CLIC (Centre local d'information et de coordination) de Montreuil[34].

En 2012, l'Académie des Césars lui rend un hommage tout particulier en mettant une photographie d'Annie Girardot (issue du film Rocco et ses frères) sur l'affiche officielle et le catalogue de la trente-septième cérémonie des Césars, ainsi qu'en diffusant au cours de la cérémonie des extraits de plusieurs de ses films. La fille et la petite-fille de l'actrice étaient présentes. Quelques jours plus tard, l'Académie des Oscars fait de même dans son traditionnel in memoriam et montre une photographie d'Annie Girardot parmi les personnalités disparues de l'année.

Rose 'Annie Girardot'.

En , la Poste française émet un timbre à son effigie dans la série « Les acteurs du cinéma ».

Une rose de couleur corail est baptisée de son nom, 'Annie Girardot', en 1979.

Notes et références

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  1. Elle fait ainsi partie de la promotion comprenant notamment Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort (son partenaire lors du concours de fin d'année), Bruno Cremer, Françoise Fabian, Pierre Vernier, Philippe Noiret et Claude Rich.

Références

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  1. Jacqueline Rémy, « Annie Girardot: Portrait », sur LExpress.fr, (consulté le )
  2. a et b Agnès Grossmann, Annie Girardot, le tourbillon de la vie, edi8, (ISBN 978-2-258-08722-4, lire en ligne)
  3. Didier Péron, « Annie Girardot, on s’en souviendra », sur Libération, (consulté le ).
  4. Sélection du Reader's digest, n°683, janvier 2004, p.65, interview d'Annie Girardot par Catherine Galitzine : "Mon père s'appelait Auguste Heflinger. Il était issu d'une grande famille bourgeoise de l'Est. Il avait trois enfants."
  5. a b c d e f g h et i Annie Girardot, à cœur ouvert, documentaire de Thomas Briat, Adamis Production, France Télévision, 2016.
  6. a b c et d Henry-Jean Servat, « Splendeurs et misères de la vie de star - Annie Girardot, la femme blessée », sur parismatch.com, (consulté le ), p. 52-57.
  7. Armelle Héliot, « La belle carrière d'Annie Girardot sur les planches », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  8. Olivier Rajchman, « Annie Girardot, passionnément », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  9. a b et c [vidéo] « Gros plan sur Annie Girardot (1980) », sur YouTube, Spécial Cinéma, , Les archives de la RTS.
  10. Jean-Marc Loubier, Louis de Funès. Petites et grandes vadrouilles, Paris, Robert Laffont, , 564 p. (ISBN 2-221-11576-7), p. 476. Valeurs actuelles du .
  11. « Annie Girardot (actrice française) - Fiche Acteur », sur cbo-boxoffice.com (consulté le )
  12. a et b Caroline Douteau, Annie Girardot : une femme libre, Télé 7 jours no 2650, p. 32.
  13. a et b « Annie Girardot : son ancien compagnon dit tout sur leur vie… : drogue, argent, passion ! »
  14. « La mort « paisible » de l’actrice Annie Girardot à 79 ans », sur France Info,
  15. « Annie Girardot : le jour bouleversant de son César pour "Les Misérables" », sur RTL,
  16. « La réconciliation des anciens et des modernes », sur Les Echos,
  17. Christophe Hondelatte, « Alzheimer : la maladie cachée d’Annie Girardot », Europe 1, .
  18. a et b Irène Frain, « Annie Girardot : le jour où elle a annoncé sa maladie », Paris Match,‎ (lire en ligne)
  19. « Annie Girardot : la mémoire de ma mère », L'Express,‎ (lire en ligne)
  20. Giulia Salvatori : « Maman ne se souvient pas qu'elle a été actrice », Le Parisien, (journée mondiale contre la maladie d'Alzheimer)
  21. a et b « La comédienne Annie Girardot est décédée », Le Parisien, 28 février 2011.
  22. « L'actrice Annie Girardot est morte », Le Monde, 28 février 2011.
  23. Dernière « standing ovation » pour Annie Girardot, citation AFP 04/03/2011
  24. Le dernier adieu à Annie Girardot, citation AFP du 04/03/2011
  25. Henry-Jean Servat dans C à vous sur France 5 cité par purepeople.com.
  26. Sélection du Reader's digest, n°683, janvier 2004, p.64, interview d'Annie Girardot par Catherine Galitzine : "J'ai décidé de vivre ma vie et de le tromper, comme il me trompait."
  27. Annie Girardot, le tourbillon de la vie, documentaire de la série Un jour, un destin présenté par Laurent Delahousse et diffusé sur France 2.
  28. Agnès Grossmann, Annie Girardot, le tourbillon de la vie, Hors Collection, 2010
  29. Bob Decout, Annie, te souviens-tu, éditions Flammarion, 2010.
  30. INA
  31. « Ruth », sur kinoglaz.fr
  32. Décret du 13 juillet 1999 portant promotion et nomination
  33. Vidéo de la remise sur ina.fr
  34. « Un espace Annie Girardot pour personnes âgées à Montreuil », bagnoletenvert.com
  35. Délibération 202 de 2012

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Bibliographie

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Article connexe

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Liens externes

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