Appellplatz
Appellplatz, parfois orthographié Appelplatz, est un terme allemand issu de la Lagersprache qui désigne la « place d'appel » dans les camps de concentration nazis. L'appel des déportés dure chaque jour pendant des heures et entraîne la mort des plus affaiblis.
L'Appellplatz est le théâtre de multiples exécutions et de nombreuses « sélections ».
Description
[modifier | modifier le code]L'Appellplatz est un vaste terrain situé au centre du camp où a lieu l'appel des déportés, deux fois par jour : le matin à 4 heures et le soir. Les détenus, alignés en rangs, sont recensés un par un et doivent observer une immobilité et un silence parfaits pendant toute la durée du processus. Le moindre manquement à cette obligation ou le moindre retard sont passibles de sanctions allant jusqu'à la peine de mort.
L'appel concerne l'ensemble des prisonniers, qui se dénombrent par milliers, et prend plusieurs heures. Chaque fois qu'une erreur est commise, l'opération recommence depuis le début. L'appel est une épreuve quotidienne, par tous les temps, et entraîne la mort par épuisement de nombreux déportés.
La finalité officielle de la procédure est le comptage des détenus afin de vérifier si certains ont pu s'évader[1] mais le but consiste à les humilier et à éliminer les plus affaiblis, qui sont alors abattus sur place[2].
L'Appellplatz est également l'endroit où se déroule la « sélection » des déportés jugés aptes à travailler pour les industriels allemands, dont IG Farben[1]. Ces « sélections » ont lieu à des intervalles irréguliers, parfois chaque jour, parfois toutes les trois ou quatre semaines. En présence des médecins du camp, les représentants des usines allemandes font défiler les prisonniers et choisissent ceux qu'ils emmèneront, entassés nus dans des camions[1].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « The Procedure for Selections in the Camp » Wollheim Memorial.
- "Glossary of Terms" Illinois Institute of Technology, Voices of the Holocaust, Galvin Library.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Tal Bruttmann (dir.), Annette Wieviorka et Laurent Joly, Qu'est-ce qu'un déporté ? Histoires et mémoires des déportations de la Seconde Guerre mondiale, Ressource Internet, Documents d'archives (OCLC 812049821)
- Tal Bruttmann, Auschwitz, Paris, La Découverte, coll. « Repères : histoire » (no 647), , 122 p. (ISBN 978-2-7071-8522-8, OCLC 902797482, BNF 44258431)
- (en) Wolfgang Sofsky (trad. William Templer), The order of terror : the concentration camp [« Die Ordnung des Terrors »], Princeton, N.J, Princeton University Press, coll. « Paperbacks », , 356 p. (ISBN 978-0-691-00685-7, OCLC 836788767)
- Wolfgang Sofsky (trad. Olivier Mannoni), L'organisation de la terreur : les camps de concentration, Paris, Calmann-Lévy, , 420 p. (ISBN 978-2-7021-2429-1, OCLC 742676256)
- Stanislav Zámečník (trad. du tchèque par Sylvie Graffard), C'était ça, Dachau : 1933-1945 [« To bylo Dachau »], Bruxelles Paris, Fondation internationale de Dachau Cherche midi, coll. « Documents : témoignage », , 462 p. (ISBN 978-2-7491-3080-4, OCLC 852235529, BNF 43606476).
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Le langage des camps de concentration sur cercleshoah.org
- Le langage des camps de concentration sur encyclopedie.bseditions.fr