Bâtiment industriel Mozinor
Type | |
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Style | |
Construction |
1971 |
Patrimonialité |
Recensé à l'inventaire général |
Pays |
France |
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Division administrative | |
Subdivision administrative | |
Commune |
Coordonnées |
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Le bâtiment industriel Mozinor (contraction de « Montreuil Zone Industrielle Nord ») est une usine verticale conçue et réalisée au début des années 1970 par les architectes Claude Le Goas et G.-P. Bertrand[1] dans la ville de Montreuil dans le département de la Seine-Saint-Denis en région Île-de-France. Le créateur de vidéo Mozinor a repris le nom de ce bâtiment comme pseudonyme.
Historique
[modifier | modifier le code]En 1963, la ville de Montreuil avait envisagé de créer la première zone industrielle verticale d'Europe[2]. Pour cela, elle a fait appel à Claude Le Goas, qui avait déjà travaillé pour la ville pendant 30 ans. Dans son projet, il conçoit une série de locaux industriels placés les uns sur les autres et desservis par une autoroute intérieure en forme de double rampe hélicoïdale pour permettre à des camions de jusqu'à 38 tonnes d'accéder à tous les étages[2]. Cette voie constitue l'une des caractéristiques les plus marquantes du bâtiment.
La cité industrielle verticale offre également 42 000 m2 de locaux d'activités, une terrasse panoramique et un projet de restaurant d'entreprise (dit lot 38, prévu dans le plan d'origine), qui après avoir été un temps transformé en boîte de nuit, abrite aujourd'hui des ateliers d'artistes. Les 38 lots font en moyenne 6,30 mètres de hauteur sous plafond et une surface de 100 à 2 700 mètres carrés[3].
Le bâtiment actuel, construit en 1971[1], était la première phase (dite Mozinor 1) d'un projet de plus grande ampleur (sur 1 km de long), visant à réindustrialiser le plateau de Montreuil. Cependant, les phases 2 et 3 n'ont jamais vu le jour. Conçu à partir d'une ossature en béton armé classique, la revue spécialisée La Construction moderne salue en 1977 « cette impressionnante construction, dont le style s'insère harmonieusement dans l'urbanisme environnant[4] ».
Dans les années 1980 et 1990, le toit du bâtiment a été l'endroit où se sont déroulées les premières rave parties en France[5]. Dans les soirées Cosmos Fact, les danseurs venaient écouter les DJs de musique techno et house à l'intérieur du lot 38, de forme ovale, surnommé la soucoupe volante[6]. Selon Luc Bertagnol, organisateur des soirées, « À l’intérieur, une rampe montait en colimaçon le long des parois, on avait l’impression d’être dans un œuf avec des gens du sol au plafond. La capacité était d’environ 1 800 personnes, c’était impressionnant. On avait installé 20 kilos de son, des lumières indirectes qui jouaient sur de grands tissus découpés[6]. »
Après un passage à vide dans les années 2000, en 2013 l'occupation du bâtiment était presque complète, accueillant 450 travailleurs employés par une soixantaine d'entreprises[2]. Le profil de ces occupants est assez diversifié, alliant des fabricants et des concepteurs.
Sur le toit se trouve le siège de l'Écodesign Fablab (premier fablab du département, dans lequel les chutes et les déchets des autres enseignes du bâtiment sont ré-employés)[7]. Un jardin urbain suspendu de deux hectares avec des arbres a aussi été planté, cet espace ayant été prévu pour être végétalisé dès le début[8]. Depuis la destruction de l'A186[9]en vue de construire une ligne de tramway , Mozinor dispose d'une moins bonne desserte routière.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- « ensemble industriel dit Cité Mozinor », sur Base Mérimée (consulté le ).
- « Mozinor, 40 ans, et encore de l'avenir », sur Le Parisien, (consulté le ).
- « Mozinor, une cité industrielle verticale au toit végétalisé », sur parisianeast (consulté le ).
- Usines en ville, architecture et histoire des ateliers et usines de Montreuil, musée de l'Histoire vivante, Valette Editions
- Odile de Plas, « Mozinor 2012, le bon goût des raves d'antan », sur Télérama, (consulté le ).
- « Raves en France, comment tout a commencé », sur Trax Mag, (consulté le ).
- Côme Bastin, « À Montreuil, un fab lab circulaire dans une « usine verticale » », sur WeDemain, (consulté le ).
- Christophe Catsaros, « L’hôtel industriel Mozinor », sur TRACÉS, (consulté le ).
- Jean-Paul Chapon, « La banlieue laboratoire d’architecture, suite…Mozinor de Babylone », sur blog parisbanlieue, Le Monde,