Brewster Kahle
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Institut de technologie du Massachusetts Scarsdale High School (en) |
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(en) brewster.kahle.org |
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Paul Evan Peters Award (d) () Temple de la renommée d'Internet () Membre de l'Académie américaine des arts et des sciences |
Brewster Kahle est un informaticien et homme d'affaires américain né le 22 octobre 1960 à New York[1]. Diplômé du MIT en 1982, il est principalement connu pour son travail autour de la bibliothèque numérique[2] et pour être un défenseur de l'accès universel à la connaissance. Il cofonde Internet Archive en 1996 et Alexa Internet la même année, qu'il revend à Amazon en 1999[3]. En 2012, il est introduit au Temple de la renommée d'Internet[4].
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse et éducation
[modifier | modifier le code]Brewster Kahle naît à New York et grandit à Scarsdale, dans l'État de New York. Il est le fils de Margaret Mary Lurton et de Robert Vinton Kahle, un ingénieur mécanique[5]. Il débute ses études secondaires à la Scarsdale High School. Il sort diplômé du Massachusetts Institute of Technology (MIT) en 1982, avec un Bachelor of Science en informatique et en ingénierie informatique, où il est membre de la fraternité Chi Phi (en)[6]. Ses études sont orientées vers l'intelligence artificielle, qu'il étudie grâce à Marvin Minsky et Danny Hillis (en)[7].
Carrière
[modifier | modifier le code]Après avoir obtenu son diplôme, il rejoint l'équipe de Thinking Machines, où il est chef du développement du principal produit de l'entreprise, la Connection Machine (en), pendant six ans (de 1983 à 1989)[8]. C'est à cette occasion que Kahle et ses collègues développent le système WAIS, qui est le premier système de recherche et de récupération de documents sur Internet, un précurseur du World Wide Web[9]. En 1992, il cofonde WAIS Incorporated avec Bruce Gilliat (en) (vendu à AOL en 1995 pour 15 millions de dollars[10]), et Alexa Internet en 1996[11] (vendu à Amazon en 1999 pour 250 millions de dollars en actions[12],[13]). La même année, il fonde Internet Archive, dont il demeure le dirigeant[14]. En 2001, il met en place la Wayback Machine, qui permet au public d'avoir accès aux pages web archivées depuis la création de l'entreprise en 1996. Kahle souhaitait créer la Wayback Machine après avoir visité les bureaux d'AltaVista, où il a été surpris par l'immensité de la tâche en cours d'accomplissement : ranger et répertorier tout ce qui était sur le web. Il déclare à ce sujet : « Je me tenais là, regardant cette machine qui faisait la taille de cinq ou six machines à Coca-Cola, et puis j'ai eu une voix intérieure qui m'a dit "Tout est faisable" »[15].
Brewster Kahle est élu membre de l'Académie nationale d'ingénierie des États-Unis en 2010 pour avoir archivé sous toutes ses formes et rendu disponible l'information digitale. En 2012, il entre au temple de la renommée d'Internet, dans la catégorie de « connecteurs globaux »[14]. Il est également membre de l'Académie américaine des arts et des sciences, des conseils de l'Electronic Frontier Foundation, de Public Knowledge, d'European Archive (Internet Memory) et de Television Archive. Il fait également partie du conseil consultatif du National Digital Information Infrastructure and Preservation Program de la Bibliothèque du Congrès et du comité consultatif en cyberinfrastructure de la Fondation nationale pour la science. En 2010, il obtient un doctorat honorifique en informatique de la part du Simmons College (en), où il avait étudié la bibliothéconomie dans les années 1980.
En 2012, Brewster Kahle et l'ancien banquier Jordan Modell ont fondé l'Internet Archive Federal Credit Union afin d'aider les habitants de New Brunswick et de Highland Park dans le New Jersey à lutter contre la pauvreté[16]. L'organisme est dissous en 2015[17].
En 2015, au Chaos Communication Camp, il lance un appel pour « mettre quelque chose par-dessus le web pour le rendre fiable, respectueux de la vie privée, tout en restant drôle »[14].
Défense de la numérisation
[modifier | modifier le code]Brewster Kahle a largement critiqué le programme de numérisation d'ouvrages par Google, et plus spécifiquement le fait que Google ait développé une forme d'exclusivité de l'accès numérique à ces documents par rapport aux autres moteurs de recherche. Dans une conférence de 2011, Kahle décrit la fonction « snippet » de Google comme un moyen de contourner la problématique des droits d'auteur et exprime sa frustration face à l'absence d'un système plus libre de location des documents numériques. Il déclare également que la transition numérique est passée de l'échelle locale à un contrôle centralisé, d'un non-profit à un profit, d'une diversité à un ensemble homogène et d'un « gouvernement par la loi » à un « gouvernement par le contrat ». Pour lui, même les documents tombés dans le domaine public (publiés avant 1923 et non soumis à la législation sur les droits d'auteur) sont accaparés par Google grâce à des contrats, ce qui implique qu'ils nécessitent une autorisation pour être réutilisés ou copiés. Brewster Kahle estime que cette tendance est apparue pour un certain nombre de raisons : le partage de l'information est plus facile si elle est centralisée, la numérisation des livres est chère, le personnel bibliothécaire n'a pas les connaissances techniques suffisantes pour créer ce genre de service et les administrateurs ont externalisé les services d'information[18].
Il déclarait en 2009 à ce sujet :
Brewster Kahle au sujet des opérations d'archivage en 2013.
« Ce n'est pas si cher que ça. Pour le coût de la construction d'une autoroute de 60 miles, on peut avoir une bibliothèque numérique de 10 millions de livres à disposition d'une nouvelle génération qui grandit en lisant des livres sur le web. Notre boulot c'est de rendre accessible les meilleurs ouvrages de l'humanité à cette génération. Grâce à une simple recherche sur le web, un étudient qui cherche à étudier la vie de John F. Kennedy devrait pouvoir trouver des ouvrages de plusieurs bibliothèques, de plusieurs éditeurs – et ne pas être contraint à visiter une seule bibliothèque privée dont les livres sont disponibles après location, contrôlés par une entreprise qui peut décider ce qui peut être lu ou non »[19].
En juin 2018, Brewster Kahle fait partie des signataires d’une lettre ouverte destinée à l’UE portant sur l'article 13 de la nouvelle directive européenne sur le droit d'auteur, considérant que cet article pouvait causer des dommages économiques sur le marché numérique. L’article 13 prévoit que les entreprises doivent incorporer automatiquement la possibilité de rendre certaines œuvres inaccessibles, si les ayants-droit le demandent[20].
Autres avantages de la numérisation
[modifier | modifier le code]En 1997, Brewster Kahle expliquait qu'au-delà de l'intérêt des archives numériques pour les historiens, elles pouvaient également aider à résoudre plusieurs problèmes basiques d'infrastructure numérique, comme la fiabilisation des messages « erreur 404 – Document inexistant », la contextualisation de l'information pour la rendre plus compréhensible et le renfort de la navigation afin de trouver toujours plus de contenus liés. Il explique également l'importance de regrouper le maximum de métadonnées (l'information de l'information) au sein de l'archive, puisque l'on ne sait pas ce que les futurs chercheurs voudront chercher, et qu'il serait pet être plus problématique de trouver des données plutôt que de les conserver[21].
Support physique
[modifier | modifier le code]« Le savoir vit à travers une multitude de supports différents au fil du temps », déclare Kahle en 2011. « D'abord il était dans la mémoire des individus, puis dans les manuscrits, puis dans des livres imprimés, puis dans la pellicule, les CD-ROM et maintenant sur internet en format digital. Chacune de ces générations est très importante ». Il ne considère pas que la numérisation des livres les ferait disparaître, ou les rendrait obsolètes. Inspiré par la Réserve mondiale de semences du Svalbard, Brewster Kahle souhaiterait regrouper un exemplaire physique de chaque livre publié. « On ne va jamais y arriver, mais c'est notre objectif », dit-il à ce sujet. « Nous voulons voir les livres vivre pour toujours ». Mettant en avant le fait que même les livres numérisés ont une existence physique sur un disque dur quelque part, il estime que conserver des artefacts physiques de ce à quoi ressemblait l'information permet de garder une sécurité face à l'incertitude de l'avenir. Par ailleurs, Kahle prévoit également d'archiver les anciens serveurs d'Internet Archive, qui ont été remplacés en 2010. Il débute son travail d'archivage physique en achetant des conteneurs modifiés pour avoir une température constante. Chaque conteneur peut accueillir environ 40 000 ouvrages, soit autant qu'une bibliothèque moyenne. En 2011, il avait archivé environ 500 000 livres. Il estime que le hangar dans lequel ils sont stockés peut accueillir jusqu'à un million d'ouvrages, chacun identifié par un code-barres qui indique le carton, la palette et le conteneur dans lequel il se trouve[22].
Vie privée
[modifier | modifier le code]Brewster Kahle est marié à Mary Austin, avec qui il a fondé la Kahle/Austin Foundation. Elle apporte notamment un soutien à la Free Software Foundation pour son Projet GNU[23], avec un fonds d'environ 4,5 millions de dollars en 2011[24].
Distinctions et récompenses
[modifier | modifier le code]- 2004 : Paul Evan Peters Award de la part de la Coalition for Networked Information (en) (CNI)[25] ;
- 2007 : Knowledge Trust Honors Award ;
- 2008 : Robert B. Downs Intellectual Freedom Award de la part de l'université de l'Illinois[26] ;
- 2009 : « 50 Visionnaires Qui Ont Changé Votre Monde », Utne Reader (en) ;
- 2010 : Doctorat honorifique en droit de la part de l'université de l'Alberta[27] ;
- 2010 : Zoia Horn Intellectual Freedom Award[28],[29] ;
- 2012 : Peter Jackson Award de la Software and Information Industry of America[30] ;
- 2013 : LITA/Library Hi Tech Award for Outstanding Communication in Library and Information Technology[31].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Brewster Kahle » (voir la liste des auteurs).
- (en) Juggle, « Alexa Internet Profiles, Brand Logos and Top Lists – Juggle.com », sur Juggle,
- (en-US) Benny Evangelista, « Brewster Kahle's Internet Archive », sur SFGate,
- Antoine Oury, « Brewster Kahle, archiviste ultra », sur ActuaLitté.com, (consulté le )
- (en-US) John Schwartz, « New Economy; A library of Web pages that warms the cockles of the wired heart and beats the Library of Congress for sheer volume » , sur The New York Times,
- (en-US) « Paid Notice: Deaths Kahle, Robert Vinton » , sur The New York Times,
- (en-US) Jack Tai, « Does Fraternity Membership Lead to College and Career Success | How to Learn », (consulté le )
- (en-US) Brewster Kahle, « About | Brewster Kahle's Blog »,
- « After 25 years, Brewster Kahle and the Internet Archive are still working to democratize knowledge », sur Nieman Lab (consulté le )
- « Brewster Kahle and Tony Marx: The Internet Archive at 25 », sur The New York Public Library (consulté le )
- (en) Adam Engst, « AOL Buys Everyone », sur TidBITS, (consulté le )
- (en-US) Carolyn Kellogg, « Archiving every book ever published », sur Los Angeles Times, (consulté le )
- (en) « Agreement and Plan of Merger - Amazon.com Inc. and Alexa Internet », sur FindLaw
- (en) Quentin Hardy, « The Big Deal: Brewster Kahle », sur Forbes (consulté le )
- Jérôme Hourdeaux, « Brewster Kahle veut numériser le « meilleur de l'humanité » », sur Médiapart,
- (en-US) Judy Tong, « Rersponsible Party -- Brewster Kahle; A Library Of the Web, On the Web » , sur The New York Times,
- « Newest Credit Union Backed by Internet Pioneer | Credit Union Times », sur web.archive.org, (consulté le )
- « Death of a Credit Union: Internet Archive FCU Voluntarily Liquidates | Credit Union Times », sur web.archive.org, (consulté le )
- (en) Brewster Kahle, « Brewster Kahle's Michigan Talk »,
- (en-US) Ryan Singel, « Stop the Google Library, Net's Librarian Says », Wired, (ISSN 1059-1028, lire en ligne, consulté le )
- « La directive sur le copyright de l'UE critiquée par des pionniers d'internet », sur datanews.be, (consulté le )
- « Brewster Kahle: Archiving the Internet », sur web.archive.org, (consulté le )
- (en-GB) « Internet Archive founder turns to new information storage device – the book », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
- (en) GNO Operating System, « Thank GNUs, 2011 »
- « Kahleaustin Foundation | Foundation Directory | Candid », sur fconline.foundationcenter.org (consulté le )
- « Paul Evan Peters 2004 Award Winner | EDUCAUSE », sur web.archive.org, (consulté le )
- « 2008 Downs Intellectual Freedom Award Given to Brewster Kahle and the Internet Archive | www.lis.illinois.edu », sur web.archive.org, (consulté le )
- « Current Honorary Degree Recipients - Senate - University of Alberta », sur web.archive.org, (consulté le )
- « California Library Association: Zoia Horn Intellectual Freedom Award », sur web.archive.org, (consulté le )
- (en-US) Jeff Kaplan, « Brewster Kahle receives the Zoia Horn Intellectual Freedom Award | Internet Archive Blogs », (consulté le )
- (en) E&P Staff, « AWARDS », sur Editor and Publisher, (consulté le )
- « Brewster Kahle to be Honored with 2013 LITA/Library Hi Tech Award | News and Press Center », sur web.archive.org, (consulté le )