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Carlos Andrés Pérez

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Carlos Andrés Pérez
Illustration.
Le président vénézuélien Carlos Andrés Pérez durant une visite à Washington, au cours de son deuxième mandat présidentiel.
Fonctions
Président de la république du Venezuela

(4 ans, 3 mois et 19 jours)
Réélection
Prédécesseur Jaime Lusinchi
Successeur Octavio Lepage Barreto (intérim)
Ramón José Velásquez

(5 ans)
Élection
Prédécesseur Rafael Caldera
Successeur Luis Herrera Campins
Biographie
Nom de naissance Carlos Andrés Pérez Rodríguez
Date de naissance
Lieu de naissance Rubio (Venezuela)
Date de décès (à 88 ans)
Lieu de décès Miami (États-Unis)
Nationalité vénézuélien
Parti politique Action démocratique
Conjoint Blanca Rodríguez (divorcés)
Cecilia Matos
Résidence Miami, États-Unis

Carlos Andrés Pérez
Présidents de la république du Venezuela

Carlos Andrés Pérez Rodríguez (né le à Rubio, Venezuela - mort le à Miami, États-Unis[1],[2]), surnommé CAP, est un homme d'État vénézuélien, président de la République pour deux mandats, de 1974 à 1979, et de 1989 à 1993.

Il est célèbre pour avoir été le premier chef d'État à être condamné par la Cour suprême de justice pour le délit de malversation de fonds publics. Durant son dernier mandat présidentiel, se produisirent une série d'événements (, et ) qui mirent en évidence la « chute » d'un modèle politique dont il était lui-même un des principaux représentants.

Formation et vie familiale

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Il naquit à Vega de la Pipa, dans la juridiction de la ville de Rubio (Táchira), le , au sein d'une famille de paysans producteurs de café ; ses parents, de nationalité colombienne sont Antonio Pérez et Julia Rodríguez. Ils eurent ensemble 12 enfants parmi lesquels Carlos Andrés fut l'avant-dernier. Ses frères et sœurs sont : Nicolasa, Ana Julia, Antonio, German I, Angela, German II, Jorge, Luis, Francisco, Miguel Angel et Armando.

Il est allé à l'école primaire à Rubio au « Colegio María Inmaculada », jusqu'en 1935, sixième année et première année du secondaire. Il acheva sa scolarité du secondaire au « liceo Andrés Bello » de Caracas, devenant bachelier en philosophie. Dès cette époque, il montra son penchant pour la politique, en remplissant la fonction de président du Centre des Étudiants de cet établissement. Il se maria en 1948 avec sa cousine Blanca Rodríguez avec qui il eut 6 enfants : Sonia, Thaís, Martha, Carlos Manuel, María de Los Angeles et Carolina. À la fin des années 90 il divorça d'avec Blanca Rodríguez et se maria avec Cecilia Matos, avec qui il entretenait une relation amoureuse depuis plus de 20 ans et eut deux autres filles.

Débuts en politique

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En 1938, il rejoignit les rangs du Parti démocratique national, qui plus tard donna naissance au parti Action démocratique en 1941. Connu en général par ses initiales, CAP, Pérez, membre du parti Action démocratique, fut président de la République à deux reprises.

Il commença des études de droit à l'Université Centrale du Venezuela, mais les interrompit en raison des changements politiques qui se produisirent dans le pays, conséquences des événements du 18 octobre 1945, qui l'amenèrent à occuper d'importants postes politiques : secrétaire privé de Rómulo Betancourt, président de la junte militaire formant le gouvernement, et secrétaire du Conseil des Ministres.

En 1946, il fut élu député à l'Assemblée législative de l'État de Táchira et en 1947, député au Congrès national pour la même entité fédérale. En 1948, au cours du renversement de Rómulo Gallegos, il fut arrêté car il participait aux efforts pour installer à Maracay un gouvernement d'urgence qui remplacerait, selon la Constitution, le président déposé par le coup d'État du 24 novembre.

Il resta prisonnier pendant un an à Caracas (1949), puis fut expulsé du pays. Il revint clandestinement au Venezuela pour s'engager dans la résistance que développait le parti Action démocratique contre la dictature de Marcos Pérez Jiménez, et fut arrêté et enfermé à Puerto Ayacucho. À la suite d'une deuxième expulsion, il se réunit à La Havane avec Rómulo Betancourt.

À la suite des événements du , il retourna au Venezuela, se consacrant immédiatement à consolider le système démocratique naissant et à réorganiser Action Démocratique dans l'État de Táchira. En décembre 1958, il est élu député du Táchira pour le quinquennat 1959-1964. Appelé par le président Betancourt, il exerce la fonction de premier directeur général du ministère des Relations intérieures (1960) et est ensuite désigné comme titulaire de ce même poste ; il lui revint d'affronter énergiquement les soulèvements guérilleros encouragés par la gauche avec le soutien du gouvernement cubain. Le 18 février 1963, il se charge provisoirement de la présidence, en suppléant Betancourt, en voyage à l'étranger.

Ses actions au cours de cette période, en particulier lorsqu'il vainc, par des méthodes illégales, les soulèvements militaires et les guérillas de gauche que Betancourt avait isolés politiquement au début des années 1960, lui valurent une réputation d'homme fort et incorruptible.

Durant les 5 ans du gouvernement du président Raúl Leoni (1964-1969) il revint au Congrès national en tant que chef de la fraction parlementaire du parti Action démocratique. En 1968 il figure dans cette organisation comme secrétaire national et membre du Comité exécutif national, poste qu'il conserva durant le quinquennat de la présidence de Rafael Caldera (1969-1974).

En 1966, alors qu'il dirige la commission de politique intérieure du Congrès, il défend une réforme de la loi de télécommunications de 1940, adoptée avant même l’arrivée de la télévision au Venezuela. Le texte est aussitôt qualifié de « loi bâillon » par les médias, et est rejeté[3].

Campagne électorale

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Carlos Andrés Pérez fut nommé candidat du parti Action démocratique avec le soutien de son fondateur Rómulo Betancourt. Dans le but de récupérer le pouvoir aux élections du 9 décembre 1973, il lança la consigne « Démocratie avec énergie ». Il développa une campagne électorale polémique, utilisant pour la première fois dans l'histoire du Venezuela les plus grands talents du marketing et de la publicité de l'époque (Renny Ottolina, Grupo Gallup et Chelique Sarabia entre autres) pour vendre le message politique.

Cette campagne était centrée sur le pétrole qui avait fait du Venezuela, grâce au choc pétrolier provoqué par l'OPEP, le pays avec le plus haut revenu par habitant d'Amérique du Sud. Toutefois, le Venezuela était également affecté par une forte récession due à l'inflation associée à la récession qui frappait les États-Unis à la suite de ce même choc pétrolier.

L'idée de Pérez était d'utiliser le pétrole comme moyen de pression politique et économique du Tiers monde pour obtenir un ordre plus juste dans les relations internationales, et de mettre en place une politique étendue de dépenses publiques en particulier dans les domaines de l'éducation et du social. Il publie ainsi une lettre ouverte au président Gerald Ford dans le New York Times, selon laquelle :

« La création de l'OPEP a été la conséquence directe de l'attitude des pays développés, qui ont usé d'une politique des prix des matières premières outrageusement bas comme une arme de répression économique[4]. »

La campagne convainquit et fut un succès, lui donnant la victoire avec 2 142 427 voix, soit 48,7 % des votes, tandis que le candidat Lorenzo Fernández obtint 36,7 % des suffrages. Il entre en fonction le .

Premier mandat présidentiel, 1974-1979

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En 1975 il nationalisa l'industrie du fer et d'aluminium et l'année suivante, l'industrie du pétrole[4]. Il assoit ainsi le développement du pays sur les pétrodollars, mettant en place un programme de grands travaux[4].

À la fin de son mandat il put parler de la normalité absolue maintenue par le pouvoir militaire durant l'ensemble son quinquennat.

Il développa dès 1974 deux initiatives en relation avec le domaine culturel : la bibliothèque Ayacucho (considérée comme une collection des chefs-d'œuvre des lettres latino-américaines) et le programme de Bourses "Gran Mariscal" d’Ayacucho, pour la formation de milliers d'étudiants vénézuéliens dans les centres universitaires les plus prestigieux du monde.

En raison de son effort constant pour la protection de la nature et en faveur du recyclage, il reçut en 1975 la reconnaissance mondiale du prix Earth Care octroyé pour la première fois à un chef d’État d'Amérique latine. En 1976 il devient vice-président de l'Internationale Socialiste.

Politique extérieure

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En politique extérieure, Pérez, comme le fit son prédécesseur Rafael Caldera, rompt partiellement avec la « doctrine Betancourt » et rétablit les relations avec Cuba. En décembre 1974, il s'oppose à la dictature de Somoza au Nicaragua, et soutient l’« homme fort » du Panama, Omar Torrijos, dans ses négociations avec les États-Unis pour la remise du canal de Panama[4]. Il maintint de bonnes relations avec le reste des gouvernements de l'Amérique latine, d'Europe, ainsi que du Proche-Orient, de la Chine et de l'Union soviétique. Ceci ne troubla pas les bonnes relations qu'avait traditionnellement le Venezuela avec les États-Unis, en tant que principal fournisseur de pétrole.

Contacté par le chef de la DINA chilienne, Manuel Contreras, Pérez, malgré son anti-communisme, opposa son veto à l'intégration de la DISIP à l'opération Condor de répression illégale des opposants.

Politique économique

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Pérez entreprit une politique économique interventionniste. Durant les deux premières années de son gouvernement il tenta d'appliquer une politique de plein emploi qui au moyen de la « loi contre les licenciements injustifiés » de 1974, donnait davantage de pouvoir aux syndicats et travailleurs indépendants. Ceci eut pour conséquence une grande augmentation de liquidité circulante et augmenta la consommation jusqu'en 1977, ce qui se refléta dans la croissance du PIB en trois ans la plus importante de l'histoire du Venezuela.

Cependant cette croissance se vit freinée par la bureaucratie et la corruption, associées à une politique de gaspillage des revenus obtenus grâce au pétrole, ainsi que l'usage d'un endettement extérieur très fort, de l'ordre des 30 milliards de dollars (en 1978), qui détruisit le pouvoir d'achat de la monnaie vénézuélienne, le bolívar, semant en une génération, pour la première fois, des doutes sur les capacités de l'économie vénézuélienne de pouvoir payer ses engagements.

Fin de son premier mandat et parcours vers une nouvelle présidence

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À la fin de son mandat Pérez, fut accusé de corruption dans l'affaire « Sierra Nevada », mais à une voix près, il gagna un vote au congrès le laissant à l'abri légalement. Ceci n'entama que peu sa popularité, mais en tout état de cause, la Constitution lui interdisait de briguer un second mandat consécutif.

Lors de la campagne électorale, l'accident d'avion suspect au cours duquel le candidat de l'opposition Renny Ottolina trouva la mort accentua la faiblesse du candidat officiel Luis Piñerúa Ordaz. De plus, une stagnation de l'économie à partir de 1977 n'arrangea pas ses affaires, provoquant la défaite de l'Action démocratique aux élections de décembre 1978. Luis Herrera Campins, du Parti démocrate chrétien COPEI, lui succéda alors en tant que chef d'État.

L'Action Démocratique récupéra le pouvoir à la faveur des élections de décembre 1983, hissant Jaime Lusinchi à la présidence de la République. En 1988, contre l'avis de Lusinchi et à la suite d'élections primaires, le Pérez fut choisi de nouveau par l'AD comme candidat présidentiel. Il bénéficiait notamment de son prestige, étant alors vice-président de l'Internationale socialiste et président de l'Association latino-américaine des droits de l'homme [4].

Deuxième mandat présidentiel, 1989-1994

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Le Président aux côtés d'Helmut Haussmann, Raymond Barre et Michel Camdessus au Forum économique mondial de Davos en 1989.

Il se retrouva élu aux élections du 4 décembre 1988 avec 3 879 024 votes , 52,91 % des votants.

L'image de Pérez comme le président du miracle économique, qui s'était créée parmi les électeurs, contribua à lui attribuer de nouveau la présidence. Cependant, la situation économique était allée en empirant progressivement à mesure que les prix du pétrole baissaient. La monnaie s'était fortement dévaluée, l'inflation était très haute et la dette extérieure était une lourde charge pour la république.

Sur le plan extérieur, pendant sa deuxième période au pouvoir, Pérez maintint une relation intense avec d'autres chefs d'État ou de gouvernement sociaux-démocrates, comme le président du Gouvernement Felipe González (Espagne) ou au contraire une relation de distance, comme avec le chancelier Helmut Kohl (Allemagne).

Mesures économiques

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Cette situation n'apporta pas à Pérez une marge de manœuvre trop importante, et il s'entoura d’économistes forés aux Etats-Unis, les Iesa Boys (Iesa : Institut d'études supérieures en administration). Alors qu'il avait fustigé le « consensus de Washington » lors de la campagne électorale, le FMI et la Banque mondiale[4], il annonce peu après son élection un plan d'austérité de ton néolibéral inspiré de ce même « consensus de Washington »[4]: hausses généralisées de prix, libéralisation et privatisation de l'économie, gel des salaires et réduction des dépenses publiques. Les points qui ressortent le plus de son programme furent :

  • Demander un financement du Fonds monétaire international (FMI), en recourant à un programme d'ajustements ;
  • Privatiser des entreprises publiques, dont celle du téléphone CANTV ;
  • Libéraliser les taux d'intérêt actifs et passifs ;
  • Unifier le taux de change en éliminant la taxe préférentielle et par conséquent le critiqué Bureau de régime des changements différentiels (RECADI) ;
  • Libéraliser les prix de tous les produits exceptés ceux du « panier de base » ;
  • Augmenter les prix des services publics ;
  • Augmenter le prix de l'essence et autres dérivés du pétrole sur le marché national, pendant 3 ans, avec une première augmentation de 100 % sur le prix de l'essence et 30 % sur celui du transport ;
  • Augmenter les traitements de l'administration publique de 5 à 30 %, le salaire minimum à 4 000 Bs en ville et 2 500 Bs à la campagne ;
  • Geler les charges de l'administration publique ;
  • Rationaliser et éliminer les droits de douane à l'importation ;
  • Réduire le déficit fiscal à moins de 4 %.

Le virage néolibéral impulsé par Pérez provoque une série de protestations populaires, notamment par ceux qui, vivant dans les cités-dortoir de Caracas, devaient se déplacer quotidiennement pour travailler dans la capitale. Surtout, le taux de pauvreté a bondi en peu de temps, passant de 43,9 % à 66,5 %. En outre, le décalage entre les annonces de rigueurs budgétaires et les fastueuses fêtes organisées par le président pour célébrer sa prise de fonctions contribuèrent à accentuer le mécontentement[5].

En peu de temps, le mouvement qui commença à Guarenas s'étendit rapidement à Caracas et d'autres villes (La Guaira, Valencia, Barquisimeto, Mérida, Guayana et les Vallées du Tuy), se transformant en mouvement d'émeutes général. L'armée réprime dans le sang le Caracazo, faisant des centaines de morts[4]. Le président Pérez refuse pourtant d'assumer toute responsabilité dans cette répression[4].

Le Caracazo renforça la chute de popularité de Pérez, suscitant dans les jours suivants plusieurs manifestations de protestation. Manifestement, les mesures destinées à compenser l'impact du programme d'ajustements macroéconomiques de Pérez (augmentation des salaires, programmes de bourses pour l'alimentation, politique de subventions directes sur les éléments du panier de la ménagère)[réf. nécessaire] se révélaient insuffisantes pour répondre à la crise sociale.

Au cours de la crise économique produite par la première guerre du Golfe, le Venezuela augmenta sa production de brut ce qui représenta un soulagement momentané pour la situation économique même si cela ne diminua pas la contestation sociale. Ainsi, au cours de l’année 1991, les grèves et les manifestations se sont succédé, souvent réprimées avec violence. Le journal El Diario de Caracas a dénombré cette année-là quelque huit cents manifestations ayant fait plusieurs dizaines de morts[5].

Tentatives de coups d'État

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Le matin du , le Venezuela entier fut secoué par une tentative de coup d'État commandée par le lieutenant colonel Hugo Chávez qui la justifiait par la détérioration de la situation sociale et l'augmentation de la corruption dans l'administration. Après quelques heures d'incertitude, Pérez récupéra le contrôle, rétablissant l'ordre constitutionnel. Cependant, la tentative n'améliora pas son image publique, tandis que les putschistes étaient bien accueillis par une partie de la population. Une fois la révolte battue par les forces loyales au président et ses meneurs mis en prison, Carlos Andrés Pérez s'engagea, devant l'opinion publique, à corriger certains aspects de ses mesures ; mais la dynamique engagée ne pouvait être l'objet de retours en arrière immédiats, car le processus de détérioration ne s'arrêterait pas.

Pérez eut à affronter un second coup d'État le 27 novembre la même année, au cours duquel les putschistes réussirent à bombarder certains des édifices publics. La tentative échoua de nouveau mais une fois de plus elle ne contribua pas à améliorer l'image déjà discréditée du président.

Un sondage de novembre 1992 indique que 81 % des Vénézuéliens n’ont aucune confiance en Carlos Andrés Pérez et seulement 6 % soutiennent son action[5].

Aux élections municipales et régionales du 6 décembre de cette année, son parti Action démocratique subit un dur revers au profit des partis politiques COPEI, le Mouvement pour le socialisme (MAS) et la Cause radicale.

Destitution

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En mars 1993, le procureur et inspecteur général des Comptes de la République, Ramón Escobar Salom, porta contre lui des accusations de malversations de 250 millions de bolivars (17 millions de dollars) qui auraient dû arriver dans un fonds secret au ministère de l’Intérieur, en passant par le secrétariat de la présidence.

Le 20 mai suivant, la Cour suprême de justice jugea qu'il y avait matière à procès. Le , le Sénat l'a suspendu de ses fonctions de président après le début des procédures pour malversations et appropriation illégale dans le but de financer des campagnes politiques dans des pays latino-américains voisins, et notamment de Violeta Chamorro, élue présidente du Nicaragua en 1990 à la tête de l'UNO opposée aux sandinistes [4].

C’est pourquoi le Congrès national a résolu de le destituer pour que se poursuive ledit processus, ce qui fut effectif le 31 août de cette même année. Ne pouvant pas terminer son second mandat constitutionnel, qui devait prendre fin en février 1994, le président du Congrès, Octavio Lepage Barreto, lui succéda par intérim durant deux semaines, puis le parlementaire Ramón José Velásquez, de son propre parti, fut élu par le Congrès lui-même président afin de terminer son mandat.

Parcours ultérieur

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Une fois retiré de la présidence de la République, Pérez fut enfermé dans la prison El Junquito[6] puis, en application des précautions légales relatives aux limites d'âge pour l'emprisonnement, il fut transféré de cet endroit à sa maison où il fut enfermé dans l'attente de la sentence.

Le , la Cour suprême de Justice le condamna pour malversation aggravée à 2 ans et 4 mois d'arrestation à domicile.

En 1999, Pérez, une fois en liberté, créa un nouveau parti : "Mouvement d'ouverture et participation nationale", formé d'indépendant et de dissidents d’Action démocratique, probablement dans le but d'obtenir un siège de sénateur et d'être protégé par l'immunité parlementaire des nouvelles accusations de corruption qui étaient apparues (existence de comptes secrets aux États-Unis). Bien qu'il obtînt le siège en question, la mise à pied des chambres législatives due au processus constituant mis en marche par le nouveau président Chávez l'obligea à se présenter de nouveau aux élections à l'Assemblée nationale constituante, mais cette fois il n'obtint pas de siège.

Le 20 décembre 2001, un tribunal de première instance de Caracas ordonna que Pérez, alors en République dominicaine, soit retenu à son domicile de façon préventive, en relation avec les fonds publics détournés vers les comptes secrets.

Le 3 avril, le Venezuela demanda à la République dominicaine l'extradition de l'ex-président et la Chancellerie du Gouvernement présenta la demande officielle à la République dominicaine. Cependant, cette extradition n'a pas été menée à bien. Pendant ce temps, il vit exilé dans la ville de Miami (États-Unis) d'où il continue, en dépit de ses limitations physiques, à offrir un appui aux groupes opposés au président Hugo Chávez.

Carlos Andrés Pérez meurt le dans un hôpital de Miami, aux États-Unis, à l'âge de 88 ans. Sa famille annonce qu'il sera enterré aux États-Unis et non au Venezuela, « tant que le régime politique n'aura pas changé ». Son corps est cependant rapatrié au Venezuela en octobre 2011 et inhumé dans le cimetière de l'Est, à El Hatillo.

L'image qu'a l'opinion publique de Carlos Andrés Pérez semble être assez contradictoire : d'une part il est l'un des leaders politiques les plus charismatiques de la fin du XXe siècle, et d'autre part il est considéré comme l'une des personnalités publiques les plus corrompues du Venezuela.

Pour beaucoup, la popularité de Pérez pendant son premier mandat est due en partie à la prospérité économique résultant des prix élevés du pétrole. Son deuxième mandat au pouvoir fut plus compliqué et moins populaire, car la situation économique du pays était complètement différente (prix bas du pétrole et grave crise économique du pays) et, de l'opinion de certains critiques, Pérez prit des mesures impopulaires de façon trop précipitée.

Notes et références

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  1. (en) Daniel Wallis, « Former Venezuela leader Perez dies at 88 - report », sur uk.reuters.com, Reuters, (consulté le ).
  2. (es) « [Murió] Carlos Andrés Pérez », sur talcualdigital.com, Editorial La Mosca Analfabeta, (consulté le ).
  3. Renaud Lambert, « En Amérique latine, des gouvernements affrontent les patrons de presse », sur Le Monde diplomatique,
  4. a b c d e f g h i et j Ancien président du Venezuela, Carlos Andres Perez, nécrologie du Monde (éd. papier) datée du samedi 1er au lundi .
  5. a b et c Ignacio Ramonet, « Derniers carnavals », sur Le Monde diplomatique, .
  6. (es) Ludmila Vinogradoff, « Carlos Andres Pérez, encarcelado por corrupción », sur El Pais, (consulté le ).

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