Château de Montmusard
Type | |
---|---|
Architecte | |
Construction |
1764-1769 |
Propriétaire |
personne privée |
Patrimonialité |
Inscrit MH () |
Département | |
---|---|
Commune |
Coordonnées |
---|
Le château de Montmusard, chef-d'œuvre du style à la grecque en France et en partie détruit, se situe à Dijon en Côte-d'Or.
Histoire
[modifier | modifier le code]Edme Verniquet (1727-1804) effectua en 1748 un relevé d'arpentage du domaine et fit des travaux d'aménagement des jardins avant 1757, des charmilles et bosquets suivant une ordonnance très architecturale[1] En juillet 1765, l'architecte Charles De Wailly, alors peu connu, reçut la commande d'une maison de plaisance aux environs de Dijon, au lieu-dit Montmusard (ou Montmuzard), au milieu d'un vaste domaine de 72 hectares, pour un parlementaire bourguignon, Claude-Philibert Fyot de la Marche.
Lorsque celui-ci mourut en 1768, il avait dû s'endetter lourdement pour la construction de son château. Son fils, Jean-Philippe, Premier président du Parlement de Bourgogne, termina le château en 1769[2], s'y installa et y donna des fêtes magnifiques mais, en butte à de sérieuses difficultés financières, il ne put entretenir l'édifice. Sans doute malade, il démissionna de ses fonctions en avril 1772 et mourut le .
Le domaine passa à sa sœur, Marie-Madeleine, qui le vendit à un riche négociant d'Arc-lès-Gray, Jacques Demay. Sa fille en hérita en 1779 et le transmit en 1784 à son fils aîné, Claude-Hubert Antony. Celui-ci mura une partie des ouvertures et vendit la coupole en plomb en 1793, puis fit abattre les deux tiers de l'édifice vers 1795. Un nouveau corps de logis fut édifié entre les deux ailes, donnant au château une forme de T.
En 1867, le domaine fut morcelé. Le passage du chemin de fer et la construction de la gare Porte-Neuve amputèrent le parc de sa partie sud. Le reste fut loti et donna naissance à un nouveau quartier de Dijon. Ce qui subsiste du château, au milieu d'un parc boisé de 3 hectares, est aujourd'hui une propriété privée.
Architecture
[modifier | modifier le code]De Wailly proposa, en accord avec le toponyme (Montmusard, c'est-à-dire le mont des Muses), un édifice en forme de temple dédié à Apollon et aux neuf Muses, dans lequel il put traduire sa passion pour la figure géométrique parfaite, le cercle. Il s'inspira aussi des thermes romains : il convient de rappeler que, durant son séjour à Rome, De Wailly avait participé aux fouilles des thermes de Dioclétien.
Le bâtiment comprenait deux ailes parallélépipédiques de plan carré abritant les appartements, reliées par une composition vigoureuse et extrêmement originale qui associait au levant un péristyle ouvert de forme circulaire ou temple d'Apollon, supporté par un élégant ordre dorique, et au couchant, vers les remparts de Dijon, une rotonde abritant, au premier étage, un salon des Muses circulaire, sommé d'une coupole hémisphérique et orné d'une colonnade intérieure répondant au péristyle extérieur. Le jeu du plein et du vide, du cercle ouvert et du cercle fermé, était à la fois d'une élégance remarquable et d'une grande originalité.
À l'extérieur, les murs, ornés d'un sobre bossage en table, étaient animés par le renfoncement des fenêtres sommées d'oculi aveugles. Le péristyle était surmonté de six statues représentant les quatre saisons ainsi que Melpomène et Thalie, exécutées par le sculpteur François Attiret. Celui-ci réalisa également douze bas-reliefs sur des dessins de François Devosge. Ce dernier peignit sur la coupole du salon circulaire Apollon entouré des Muses sur le sommet de l'Hélicon.
La construction tirait habilement parti de la déclivité du terrain, avec une pièce d'eau au premier plan et la vue de la ville de Dijon dans le lointain.
-
Esquisse de plan du rez-de-chaussée et élévation du château
-
Esquisse de plan du premier étage et coupe du château
-
Le château en coupe et vu du dessus
Iconographie
[modifier | modifier le code]Au Salon de 1769, Charles De Wailly exposa sous le no 154 Le modèle d'un Escalier qui doit être exécuté à Mont-Musard et sous le no 155, Vue de Mont-Musard du côté de la ville.
Le peintre Jean-Baptiste Lallemand a représenté plusieurs fois ce château. En peinture : une Vue du côté du parterre est conservée au Musée des beaux-arts de Dijon[1] ; une Vue du côté de la ville est conservée en collection particulière. Ces deux tableaux sont reproduits dans l'article d'Yves Beauvalot cité en référence. En dessin, un Château de Montmusard est conservé au Musée des beaux-arts de Dijon, il est reproduit, figure no 1, dans une publication de Claude-Gérard Marcus sur Lallemand. La gravure de Duparc reproduite dans cet article est probablement l'œuvre de Marie-Alexandre Duparc.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressource relative à l'architecture :
- Notice sur le château de Montmusard
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- D. Rabreau et M. Mosser, Charles De Wailly (1730-1798), peintre-architecte dans l'Europe des Lumières, Paris, Caisse nationale des monuments historiques et des sites, 1979, p. 46.
- Yves Beauvalot, « À propos de documents inédits, la construction du château de Montmusard à Dijon », Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art français, 1985.
- Janine Barbier, Les architectes européens à Rome. 1740-1765. La naissance du goût à la grecque, Paris, Monum' Éditions du Patrimoine, 2005, p. 148–150 et 163 – (ISBN 2-85822-838-8)
- Eugène Fyot, Montmusard, 1927.
Notes
[modifier | modifier le code]- Michel Fleury, Jeanne Pronteau, « L'œuvre architecturale d'Edme Verniquet (1ere partie) », in École pratique des hautes études, 4e section, Sciences historiques et philologiques. Annuaire 1975-1976, 1976, p. 629-669.
- On signale des embellissements réalisés par l'architecte Samson-Nicolas Lenoir soit pour Claude-Philibert Fyot de la Marche soit, plus probablement, pour son fils.