Claude Arnault
Claude Arnault (1923-1986) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret qui travailla dans le sud-ouest de la France pour un réseau Buckmaster[2]: le réseau Hilaire-WHEELWRIGHT de George Starr, de janvier 1944 à la Libération.
Identités
[modifier | modifier le code]- État civil : Claude Georges Arnault.
- Comme agent du SOE, section F :
- Nom de guerre (field name) : « Néron ».
- Nom de code opérationnel : Hairdresser (en français Coiffeur)
- Récit : dans son livre de mémoires Moondrop to Gascony, Anne-Marie Walters change quelques noms et notamment appelle Claude Arnault : Jean-Claude.
Biographie
[modifier | modifier le code]Claude Arnault naît à Haiphong, au Viêt Nam en 1923, où travaille son père dans le service colonial français.
Au début de l'année 1943, alors qu'il est étudiant à l'Académie navale française à Paris et constatant l'occupation totale de la France par les Allemands depuis , il décide de quitter le pays et de se rendre en Algérie. Avec un ami étudiant, il se rend en train à Dax où il connaît des gens. Ils poursuivent à bicyclette jusqu'à Saint-Jean-Pied-de-Port où un passeur accepte de les amener au village frontière d'Arnéguy. De là, ils passent en Espagne et atteignent Valcarlos. Ayant reçu le conseil de se rendre aux autorités espagnoles, ils sont emprisonnés à Pampelune. Deux semaines plus tard, ils sont libérés. Arnault attend alors pendant deux mois à l'hôtel un convoi pour le Portugal puis il trouve un bateau pour l'emmener au Maroc où il arrive en juin. Là, il rencontre le colonel Vanderstricht, un Américain, à qui il explique son désir de retourner pour combattre en France. Après trois mois d'entraînement au Maroc, on l'envoie en Angleterre comme candidat possible pour devenir agent du SOE. Il passe son Student Assessment Board début septembre.
Dans la nuit du 3 au , il est parachuté à Créon-d'Armagnac (Landes), avec Anne-Marie Walters « Colette », pour devenir instructeur-saboteur dans le réseau Hilaire-WHEELWRIGHT de George Starr, en remplacement de Charles Duchalard « Denis » qui n'a pas donné satisfaction. Jusqu'en mai, il est basé au sud de la zone de WHEELWRIGHT, hébergé chez Roland Mazencal (« Roger », Castex), à Mazères-sur-Salat (Haute-Garonne). Il est ensuite envoyé en Dordogne pour vérifier si des hommes qui viennent d'arriver et réclament de voir George Starr sont bien les agents qu'ils prétendent et pas des provocateurs de la Gestapo. Bien qu'en règle générale George Starr interdise aux différents groupes d'effectuer des sabotages avant le jour J, il confie à Arnault deux missions importantes : faire arrêter la production d'une usine de poudre à Toulouse (réussite partielle le ) et saboter l'usine Lorraine-Dietrich à Bagnères-de-Bigorre qui fabrique des équipements de chars et d'avions (succès complet le ). Après le débarquement, Arnault effectue diverses opérations de sabotage de routes et de voies ferrées en Dordogne, de dépôts de pétrole et d'un train blindé. Il assure la réception de l'équipe Jedburgh AMMONIA dans la région de Sainte-Nathalène, près de Sarlat le .
En décembre, il se marie à Ghislaine Jeannier puis se rend aux États-Unis où il devient directeur d'une école de langue Berlitz, à Boston. Il se remarie deux fois.
Il meurt le à son domicile au Chesnay.
Reconnaissance
[modifier | modifier le code]Distinctions
[modifier | modifier le code]- France : Croix de guerre 1939-1945 ; Médaille de la Résistance Française.
Monument
[modifier | modifier le code]À Losse (quartier de Lapeyrade) (Landes), une stèle rend hommage à Claude Arnault parmi sept agents amenés en France lors de cinq parachutages réalisés entre et sur les terrains d'alentour :
- pour le réseau STATIONER : Maurice Southgate « Hector », chef du réseau, largué le à Lubbon (Landes) ;
- quatre agents pour le réseau Hilaire-WHEELWRIGHT de George Starr « Hilaire » :
- Yvonne Cormeau « Annette », opérateur radio, parachutée le en Gironde, qui servit dans le Gers ;
- Anne-Marie Walters « Colette », courrier, parachutée le à Créon-d'Armagnac ;
- Claude Arnault, instructeur-saboteur, parachuté en même temps qu'Anne-Marie Walters ;
- Denis Parsons « Pierrot », opérateur radio, parachuté le à Ayzieu, ayant agi dans le Gers ;
- deux agents pour le réseau SCHOLAR, parachutés le à Herré (Landes) :
- Gonzague de Saint-Geniès « Lucien », chef de réseau ;
- Yvonne Baseden « Odette », opérateur radio.
La stèle, érigée à l'initiative de l’amicale du réseau Hilaire-Buckmaster (c'est-à-dire du réseau Hilaire-WHEELWRIGHT), a été inaugurée le [3].
Annexes
[modifier | modifier le code]Sources et liens externes
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- Fiche Jean-Claude Arnault sur le site Special Forces Roll of Honour.
- Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8) / (EAN 9782847343298). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.Ce livre présente la version « officielle » britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence essentielle sur le sujet du SOE en France.
- Lt. Col. E.G. Boxshall, Chronology of SOE operations with the resistance in France during world war II, 1960, document dactylographié (exemplaire en provenance de la bibliothèque de Pearl Witherington-Cornioley, consultable à la bibliothèque de Valençay). Voir sheet 42, Réseau Hilaire-WHEELWRIGHT.
- (en) Anne-Marie Walters, Moondrop to Gascony. Ce livre a obtenu le prix John Llewellyn Rhys en 1947. Dans ce livre, Claude Arnault est appelé « Jean-Claude ».
- édition originale : Macmillan & Co Ltd, 1946 ;
- réédition : Moho Books, 2009 ; avec une préface du professeur Michael Foot et une abondante documentation rédigée par David Hewson[4], (ISBN 978-0-9557208-1-9).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Mémoire des hommes
- Les réseaux Buckmaster désignent familièrement les réseaux action britanniques formés en France par le Special Operations Executive, section F. Le nom Buckmaster vient de celui du chef de la section F, Maurice Buckmaster.
- Source : Libre Résistance, no 7, p. 5.
- Voir notamment la biographie de Claude Arnault p. 20-22.