Contrôleur du VIH
Les « contrôleurs du VIH » (HIC, en anglais « HIV controllers ») sont des patients séropositifs infectés par le VIH, mais qui ne développent pas le sida et dont l'organisme parvient spontanément et durablement à contrôler la réplication virale, maintenant le virus indétectable ou presque dans le plasma (jusqu’à moins de 50 copies d’ARN viral par mL)[1],[2].
Cette notion, fondée sur un critère virologique, est apparue en 2004[1] afin de désigner des patients particulièrement résistants à l'infection par le VIH que les notions d'« asymptomatiques à long terme » (ALT) ou « non progresseurs à long terme » (NPLT), fondées sur un critère immunologique, ne parvenaient pas à caractériser. Les « contrôleurs du VIH » sont moins nombreux que ces derniers dont on peut dire qu'ils forment un sous-groupe[1],[2].
Définition des contrôleurs du VIH
[modifier | modifier le code]Parmi les patients asymptomatiques à long terme, il a été observé que certains maintenaient durablement le développement du virus à des niveaux particulièrement faibles[1].
Les « contrôleurs du VIH », ou « contrôleurs du sida », ont alors été définis, en 2004, selon un critère virologique[3] :
- séropositivité pour le VIH connue depuis plus de dix ans,
- jamais de traitement anti-rétroviral (à l’exception d’un éventuel traitement transitoire pour éviter une transmission de la mère à l’enfant),
- quantité d'ARN viral circulante inférieure à 400 copies/mL (c'est-à-dire une charge virale indétectable avec les tests commerciaux utilisés dans les années 1995) dans plus de 90 % des tests de charge virale plasmatique effectués.
Ils représentent moins d'1 % des séropositifs[4]. En France, en 2008, une centaine de contrôleurs du VIH étaient connus[5],[6].
Ils font l'objet de recherches qui pourraient conduire à des médicaments ou à un vaccin contre le VIH[7].
Autres terminologies et définitions
[modifier | modifier le code]Les contrôleurs du VIH sont parfois aussi appelés « elite controllers »[8] c'est-à-dire « contrôleurs d'élite », ou encore « aviremic controllers ».
La définition des « elite controllers » est cependant différente de celle des contrôleurs du VIH utilisée par l'Observatoire national des « HIV Controllers ». Elle est la suivante [9]:
- pas de traitement rétroviral pendant au moins un an,
- quantité d'ARN viral circulante inférieure à 50 copies/ml (c'est-à-dire une charge virale indétectable avec les tests ultrasensibles actuels[Quand ?]) avec acceptation de tests à virémie supérieure à condition qu'ils soient non consécutifs.
On estime que 1 personne sur 300 infectées par le VIH fait partie de ce groupe[8].
Les chercheurs qui utilisent la notion de elite controller distinguent aussi celle des viremic controller, en la définissant par le maintien d'une charge virale comprise entre 50 et 2 000 copies d'ARN viral/ml[9] sans traitement rétroviral pendant au moins un an, avec acceptation de tests à virémie supérieure à condition qu'ils soient minoritaires.
Mécanismes de contrôle
[modifier | modifier le code]Les recherches ont montré que les contrôleurs du VIH présentent un phénotype de lymphocytes T8 unique, qui confère à ces derniers la capacité de tuer les lymphocytes T4 infectés[10],[11].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Observatoire national des « HIV Controllers », La Gazette N°1
- Valérie Martinez, Les HIV controllers : une nouvelle entité évolutive de l’infection par le VIH ?, Médecine Sciences, janvier 2008.
- HIV Controllers: A Homogeneous Group of HIV-1–Infected Patients with Spontaneous Control of Viral Replication (2005) et Les « HIV controllers » : un groupe homogène de patients infectés par le VIH avec un contrôle spontané de la réplication virale (2006)
- Sur la piste des contrôleurs du VIH, mai 2007, Sciences et Avenir.
- Journal de France 2, 20 h, 1er décembre 2008.
- L'Observatoire, Observatoire national des « HIV Controllers »
- Site de l'Observatoire national des « HIV Controllers »
- Walker BD. Elite control of HIV Infection: implications for vaccines and treatment. Top HIV Med. 2007 Aug-Sep;15(4):134-6.
- Bruce D. Walker, Elite Control of HIV Infection: Implications for Vaccines and Treatments, International AIDS Society–USA, août 2007.
- Le rempart CD8+ des contrôleurs du VIH, Biofutur n°278, 2007
- Observatoire national des « HIV Controllers », La Gazette N°2
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Site de l'Observatoire national des « HIV Controllers »
- Elite controllers : The International HIV Controllers Study
- Sur la piste des contrôleurs du VIH, Sciences et Avenir, .
- Valérie Martinez, Les HIV controllers : une nouvelle entité évolutive de l’infection par le VIH ?, Médecine Sciences, .
- Des séropositifs qui ne tombent jamais malades, Sciences et Avenir.com, 10/04/07.