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Edmond Caillard

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Edmond Caillard ( - ) est un médecin et résistant néo-calédonien né et mort à Nouméa.

Une famille de notables coloniaux

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Edmond Caillard est issu d'une famille de notable de la colonie de Nouvelle-Calédonie. Il est ainsi le fils aîné d'Edmond-Auguste Caillard (1885-1969), un colon planteur d'origine normande installé en Nouvelle-Calédonie avec sa mère et son frère en 1902 puis installé à Aoré sur Espiritu Santo dans le condominium des Nouvelles-Hébrides, où il a contribué au développement de la colonisation agricole au début du XXe siècle dans les îles de Santo et Mallicolo. Edmond-Auguste Caillard fut par ailleurs élu au conseil général de la colonie de Nouvelle-Calédonie et Dépendances de 1922 à 1928[1],[2]. Par sa mère, Clotilde Marillier (1883-1939), Edmond Caillard est de plus le petit-fils du commerçant, mineur et homme politique de la colonie Jean-Baptiste Marillier (1848-1916), d'origine bourguignonne, arrivé dans le cadre de son service militaire à Nouméa en 1872 où il a ensuite fondé un magasin de nouveautés et d'alimentations tout en se lançant également dans le rachat et l'exploitation de mines de chrome et de cobalt puis en devenant maire de la petite capitale coloniale de 1895 à 1896. Toujours du côté maternel, Edmond Caillard est également le neveu du géomètre Jean-Baptiste Marillier fils (né 1890) qui fut le chef du Service topographique du Territoire jusqu'à sa retraite en 1953[3].

Études et Résistance en Métropole

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Il termine ses études secondaires au collège Lapérouse de Nouméa puis part faire ses études de médecine en France métropolitaine, sortant diplômé de médecine coloniale en . Toujours en Métropole au moment de la mobilisation de 1939, il a été mobilisé au 24e régiment d'infanterie coloniale, se bat sur la Somme en mai-, est fait prisonnier par les Allemands, avant d'être démobilisé en 1941. Il s'est alors installé à Saint-Just-en-Chaussée, dans l'Oise et en Zone occupée. Il a contribué jusqu'en 1944 à l'évacuation de 87 parachutistes alliés[4]. En 1944, il a pu relever et transmettre au commandement allié les positions des divisions allemandes de la Somme, et est quelques mois remobilisé à la Libération. Il a été décoré pour ses actes de bravoure de la Medal of Freedom (États-Unis), de la King's Medal for Courage in the Cause of Freedom (Royaume-Uni), de la Croix de la Résistance et de la Croix de guerre. Il a été nommé chevalier de la Légion d'honneur[1].

Carrière politique

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Il a été adjoint au maire de Saint-Just-en-Chaussée de 1944 à 1946, puis est retourné en Nouvelle-Calédonie en . Il participe à la création en 1947 de la Polyclinique de l'Anse Vata à l'emplacement d'un ancien hôpital militaire américain. Il poursuit également dans son territoire d'origine une carrière politique, étant élu[5] gaulliste[6] à l'Assemblée territoriale de Nouvelle-Calédonie de 1957 à 1962. Il est, durant les années 1950 et 1960, l'un des principaux chefs de la fédération néo-calédonienne de l'Union pour la nouvelle république (UNR), aux côtés de l'avocat Georges Chatenay. Il rompt avec celui-ci à l'approche des élections législatives de 1967, tous deux se présentant contre le député sortant Rock Pidjot, de l'Union calédonienne (UC, parti à l'époque centriste, autonomiste et prônant la construction d'une société pluriethnique équilibrée entre Européens et Mélanésiens). Chatenay garde le contrôle de l'UNR, tandis qu'Edmond Caillard entraîne avec lui une part importante des gaullistes locaux tout en refusant le soutien des Mélanésiens anti-UC de l'Association des indigènes calédoniens et loyaltiens français (AICLF), proches de certaines missions protestantes, avec lesquels il fonde son propre parti, l'Action calédonienne (AC). Edmond Caillard arrive dernier de cette triangulaire avec 2 320 voix et 9,11 % des suffrages exprimés, arrivant loin derrière les 57,27 % de Rock Pidjot et les 33,61 % de Georges Chatenay[7].

Après cet échec, Edmond Caillard se met en retrait de la vie politique, soutenant toutefois la création en 1968 de l'Union démocratique (UD) par la fusion de l'ensemble des forces de l'opposition de droite à l'UC, puis celle en 1972 de l'Entente démocratique et sociale (EDS) du sénateur Henri Lafleur, de son fils Jacques Lafleur et du maire de Nouméa Roger Laroque et enfin celle en 1977 du Rassemblement pour la Calédonie (RPC), grand parti d'opposition à l'indépendance formé autour de Jacques Lafleur et qui devient l'année suivante le Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR).

Le frère d'Edmond Caillard, André (homme d'affaires, 1923-1996), va lui succéder en politique, en contribuant directement à la fondation de l'EDS puis du RPC et finalement du RPCR. André Caillard est, sous les couleurs de ce dernier parti, vice-président (et donc le chef politique effectif) du conseil de gouvernement (l'exécutif du Territoire) en 1978, élu à l'Assemblée territoriale de 1972 à 1977 et en 1979 puis conseiller économique et social de 1979 à 1985.

Mariage et descendance

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De son union en avec Suzanne Mangeol, native des Vosges, sont nés quatre enfants, dont les trois premiers en France métropolitaine :

Postérité et hommages

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Le nom d'Edmond Caillard a été attribué à une rue et à un rond-point dans la commune du Mont-Dore où il résidait, ainsi qu'à une rue à Saint-Just-en-Chaussée en 2015[14]. Un timbre et une enveloppe premier jour à son nom ont également été édités en 2002[15].

Sources bibliographiques

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  • Publications de la Société des océanistes, n° 3, p. 42, éd. Société des océanistes, 1953.
  • Bulletin scientifique de la Société d'études historiques, n° 94 à 97, p. 97, éd. Société d'études historiques de la Nouvelle-Calédonie, 1993.

Notes et références

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  1. a et b P. O'REILLY, Calédoniens : Répertoire bio-bibliographique de la Nouvelle-Calédonie, Paris : Publications de la Société des Océanistes, n°3, Musée de l'Homme, 1953, p. 41-42.
  2. M.-Ch. LAROCHE, « Notices nécrologiques : Edmond Caillard (1885-1969) », Journal de la Société des océanistes, 25 (1969), p. 361-362
  3. P. O'REILLY, op. cit., p. 41-42 ; 171-172.
  4. « Edmond CAILLARD », sur asaapicardie3945.fr (consulté le ).
  5. Bernard Brou, Trente ans d'histoire politique et sociale de la Nouvelle-Calédonie: de 1945 a 1977, vol. 31, P. 100-102, éd. Société d'études historiques de la Nouvelle-Calédonie, 1982
  6. Jean Le Borgne, Nouvelle-Calédonie: 1945-1968 - La confiance trahie, p. 66, éd. L'Harmattan, 2005, (ISBN 2296401570)
  7. J. LE BORGNE, Nouvelle-Calédonie, 1945-1968: la confiance trahie, 2005, p. 535 ; Cahiers du communisme, Vol. 44, 1968, p. 302
  8. « Julien Dillenseger-Rodin : rond dans la forme, carré dans la pensée », Les Nouvelles calédoniennes, 27/06/2006
  9. Y. MAINGUET, « Le pionnier du drapeau commun », Les Nouvelles calédoniennes, 13/04/2011
  10. Ph. Fr., « Un comité de soutien à Ségolène Royal », Les Nouvelles calédoniennes, 19/01/2007
  11. X. HEYRAUD, « La laïcité pour vivre avec l’autre », Les Nouvelles calédoniennes, 12/06/2007
  12. M. PIGNOT, « La religion comme pilier », Les Nouvelles calédoniennes, 13/08/2013
  13. Fr. DE JODE, « Françoise Caillard, la militante », Les Nouvelles calédoniennes, 22/11/2012
  14. « Le docteur Edmond Caillard honoré », sur Le Courrier picard, (consulté le )
  15. Artistes graveurs et dessinateurs de timbres