Elie Cyper
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Elie Cyper |
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Denise Ebstein |
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Elie Cyper (Cyperucha)[1],[2], né le à Emeltchino, en Ukraine et mort le à Kovno, est un rabbin et résistant français, déporté et tué par les nazis.
Biographie
[modifier | modifier le code]Enfance et formation
[modifier | modifier le code]Elie Cyper naît le à Emeltchino, en Ukraine, près de Kiev, il immigre en France, le , après la mort de ses parents tués, dans un pogrom. Il finit ses études secondaires à l'École Maïmonide à Paris et obtient son baccalauréat en philosophie en . De 1927 à 1932, il entame une licence en Lettres et en Histoire-Géographie à la Sorbonne, suivant parallèlement les cours du Séminaire Israélite de France de Paris. Il fait partie du mouvement sioniste religieux Mizrahi.
Naturalisé français en 1932, il effectue son service militaire à Strasbourg dans les Chasseurs, puis dans les services géographiques de l'armée.
Nomination rabbin
[modifier | modifier le code]En 1935, Elie Cyper est nommé rabbin de la Communauté de Versailles[3]. Il enseigne en outre l'histoire juive et l'hébreu à l'École Orientale de jeunes filles de l'Alliance Israélite Universelle.
Le , il épouse Denise Ebstein, originaire d'Alsace. En , naissent leurs jumelles, Arlette et Claudine.
Il est nommé en rabbin de la Communauté de Dijon[4],[5].
Selon Julie Phillipe (2007)[6], Elie Cyper est averti par le chanoine Kir[7], alors conseiller municipal de Dijon du projet des allemands de détruire la synagogue : Dans ses mémoires, le chanoine Kir déclare qu'il a sauvé la synagogue [de Dijon] de la destruction. Les Allemands voulant détruire la synagogue, celui-ci, membre du conseil municipal, la transforme en entrepôt de vêtements pour les soldats rapatriés. Voyant qu'elle pouvait servir, les Allemands renoncent à leurs projets de destruction. Auparavant il avait pris soin de prévenir le Rabbin Élie Cyper afin qu'il sauve les objets de culte avant l'arrivée des Allemands.
Seconde guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Elie Cyper est mobilisé en comme capitaine-aumônier de la VIIIe Région, particulièrement dans la région de Bitche, et du secteur de la Sarre.
Fait prisonnier en à Saint-Florentin dans l'Yonne, il s'évade, et devient aumônier de la VIIe Région à Bourg (Ain) jusqu'à fin , date de sa démobilisation.
En , il devient le « rabbin des réfugiés » à Dole, dans le Jura, et est adjoint en décembre de la même année au rabbin de Périgueux, Victor Marx, débordé par l'afflux de 12 000 réfugiés repliés en Dordogne[8],[9]. il succède au rabbin Victor Marx, à la mort de ce dernier, en .
Résistance et déportation
[modifier | modifier le code]Actif dans le groupe Combat de la Résistance à partir de , Elie Cyper parvient à mettre sa famille à l'abri, plaçant, en , ses filles dans une institution tenue par des religieuses catholiques, et trouvant un refuge pour sa femme à la campagne.
Nommé Capitaine des FFI le , il est arrêté par la Gestapo, le lendemain, le , le premier jour de la fête de Pessah. Son épouse et ses filles échappent à la déportation.
Le rabbin Cyper est interné durant un mois à Périgueux, puis transféré à Limoges, et ensuite à Drancy. Il n'y reste que cinq jours, avant d'être déporté depuis la gare de Bobigny, le par le convoi 73[10],[11],[12],[13],[14]. Il est tué par les Nazis à Kovno, Lituanie-Estonie, à l'âge de 35 ans[15].
Distinctions
[modifier | modifier le code]Elie Cyper est décoré de la croix de guerre 1939-1945 et reçoit la médaille de la Résistance française ainsi que celle de l'Ordre de la Libération[16].
Hommage
[modifier | modifier le code]Le , le passage piétonnier reliant la rue de la Synagogue à la place Wilson à Dijon devient la Rue du Rabbin Elie Cyper avec l'inscription : Mort en déportation. Médaille de la Résistance et croix de guerre. 1908-1944. Ses deux filles, Arlette Cyper-Treister et Claudine Cyper-Fontanini, sont présentes, ainsi que deux petites filles[17],[18],[19].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Roger Berg. Histoire du rabbinat français (XVIe-XXe Siècle). Cerf: Paris, 1992. (ISBN 2-204-04252-8 et 9782204042529)
- Serge Klarsfeld. Le Mémorial de la déportation des Juifs de France. Beate et Serge Klarsfeld: Paris, 1978. Nouvelle édition, mise à jour, avec une liste alphabétique des noms.FFDJF (Fils et Filles des Déportés Juifs de France), 2012.
- Paul Lévy. Hommes de Dieu dans la tourmente. L'histoire des rabbins déportés. Safed publications: Saint-Mandé (Val-de-Marne), 2006. (ISBN 2-914585-49-7)
- Renée Poznanski. Être juif en France pendant la Seconde Guerre Mondiale. Hachette, Paris, 1994. (ISBN 2-01-013109-6)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Voir Henri Soïl. Elie Cyperucha dit Cyper
- Voir, Cyper, Elie, rabbin 31/2 Biographie dans Archives Juives. Revue d'histoire des Juifs de France.
- Voir, René Gribe. Mémoire d'un versaillais. 2 juin 2014. hakesher.wordpress.com.
- Voir, Lucien Mestman. Comment, pourquoi une Synagogue des Juifs à Dijon?
- Voir, Histoire des Juifs Bourguignons
- Aide et sauvetage de la population juive dans les départements de la Nièvre et la Côte d'Or, p. 111. tiré du site Yad Vashem.
- Voir également Lucien Mestman.
- Voir, Elie Cyper: inauguration du passage à Dijon portant le nom du Résistant. mémoiresvives.dijon. Vendredi 29 février 2008.
- Voir, Jean Daltroff. La Communauté israélite de Strasbourg repliée à Périgueux à partir de la correspondance privée de son président Léon Levy
- Voir, Le Convoi 73
- Voir Béatrice et Patrick Reynier. L'absence pour mémoire. Film documentaire sur le convoi 73. Mars 2007
- Voir Association des Familles et Amis des Déportés du Convoi 73. Site Officiel.
- Voir, La stèle des Déportés du Convoi 73 au Père-Lachaise
- Voir, Laurent Greilsamer. Drancy, 15 mai 1944 : la mémoire sauvée du convoi numéro 73. Le Monde, 11 novembre 1999
- Voir Journal Officiel De La République Française, 24 septembre 1998. page 14579.
- Site Mémoire des Hommes
- Voir Rabbin Elie Cyper: Une rue pour mémoire.
- Voir Carte. Rue du Rabbin Elie Cyper
- INAUGURATION A DIJON DE LA RUE DU RABBIN ELIE CYPER. aci-dijon.org.
- Étudiant du Séminaire israélite de France
- Rabbin français
- Rabbin orthodoxe
- Personnalité du judaïsme orthodoxe
- Rabbin du XXe siècle
- Rabbin de Versailles
- Rabbin de Dijon
- Personnalité française de la Seconde Guerre mondiale
- Résistant français
- Titulaire de la croix de guerre 1939-1945
- Titulaire de la médaille de la Résistance française
- Naissance en septembre 1908
- Décès en juillet 1944
- Naissance dans le gouvernement de Kiev
- Camp de Drancy
- Victime de la Shoah en France
- Décès à 35 ans
- Rabbin français victime du nazisme