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Europudding

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Le terme d'Europudding, parfois orthographié Euro-pudding, mot-valise formé de l'apocope euro et pudding, désigne de manière péjorative une coproduction qui satisfait tous les pays producteurs sans cohérence artistique.

Introduction

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Le premier usage du terme est assez contemporain car il remonterait aux années 1980, dans une critique du Guardian[1].

Pour certains, cela démarra avec l'initiative culturelle Télévision sans frontières (TSF), en 1989, qui prône la libre circulation des programmes télévisés mais avec un quota européen, ce qui oblige à la création d'europudding pour faire jouer la concurrence[2],[3],[4],[5].

En France, l'une de ses premières utilisations remonterait à Serge Toubiana aux Cahiers du Cinéma en 1992[6].

Utilisation

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L'europudding désigne un film ou une série télévisée, produit et interprété par des personnes venant de différents pays européens, et qui manque de cohérence, nationalité et d'authenticité[1]. Une grille de définition rassemble les principales caractéristiques récurrentes, mais pas systématiques : coproduction avec les institutions de l'Union européenne (Eurimages), présence de stars internationales prestigieuses de différents pays, même chose pour l'équipe technique, ainsi que l'usage de la langue anglaise qui assure un maximum d'universalité, et qui limite les frais de doublage. Le sujet est aussi défini dans cette logique, avec une forte résonance historique ou sociale et une péripétie internationale[7],[8]. Ainis, Le Monde définit l'europudding comme « des coproductions qui faisaient parler l'italien à Burt Lancaster et l'anglais à Alain Delon »[9].

Cela fait référence au pudding, le plat qui rassemble différents ingrédients, dont certains sont très peu en adéquation, ce qui le rend parfois indigeste.

Le terme est péjoratif, ainsi il n'est employé que par les détracteurs du film ou de la série en question. Certains films sont bien accueillis et ne sont pas traités d'europudding, même s'ils en ont les caractéristiques, tels Melancholia de Lars von Trier ou Le Pianiste de Roman Polanski : des films anglophones, coproduits par plusieurs pays européens et disposant d'un casting international. Et pour les films non-anglophones, il existe aussi L'Auberge espagnole de Cédric Klapisch, Joyeux Noël de Christian Carion et De l'autre côté de Fatih Akin[7].

D'ailleurs, les créateurs de séries télévisées européennes, dans de nombreuses interviews, s'accordent sur la nécessité de la coproduction mais tout en évitant un effet europudding, synonyme d'échec artistique[10],[11],[12].

Liste de films et de séries qualifiés d'europudding

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Cette liste indique les films et les feuilletons télévisés ayant été qualifiés d'europudding par au moins un de leurs détracteurs. Les pays impliqués dans la coproduction sont indiqués. Cela n'est pas exhaustif dans le sens où certains films ayant les caractéristiques des europuddings n'en sont pas qualifiés malgré un accueil critique cinglant. Parmi la liste des films cités, seuls La Pianiste et The Lobster eurent une bonne réception critique générale. Et seuls La Pianiste, Napoléon et Résurrection sont non-anglophones.

Bibliographie

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  • (en) Jan Wieten, Graham Murdock et Peter Dahlgren, Television Across Europe: A Comparative Introduction, Sage Publications, (présentation en ligne)

Références

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  1. a et b « Definition of Europudding in English », sur Oxford Dictionnary
  2. « Activités de radiodiffusion télévisuelle : directive « Télévision sans Frontières » (TSF) », sur EUR-Lex,
  3. « Directive européenne Télévision sans frontières » [PDF], sur CSA,
  4. Gérard de Sélys, Alinea 3 : l'Europe telle qu'elle, EPO, (présentation en ligne), chap. 7 (« L'europudding culturel »)
  5. Lévy, Marie-Françoise, et Marie-Noële Sicard, Les lucarnes de l’Europe : Télévisions, cultures, identités, 1945-2005, Paris, Éditions de la Sorbonne, (lire en ligne), « Vinuela, Ana. “La politique audiovisuelle de l’Union européenne : La difficile harmonisation de la diversité” », p. 205-216
  6. « L'"Euro-pudding" à la sauce polonaise », sur Paris Berlin Web,
  7. a et b (en) Mary Harrod, Mariana Liz et Alissa Timoshkina, The Europeanness of European Cinema: Identity, Meaning, Globalisation, I.B. Tauris, (présentation en ligne), chap. 4 (« From European Co-productions to Europudding »)
  8. « L'europudding ne fait pas recette », sur Courrier International,
  9. a et b « Intruders : l'europudding de la terreur », sur Le Monde,
  10. « A Londres, les séries télé frenchy tentent l'export », sur Libération,
  11. « Cannes : la promenade de l'anglais », sur Libération,
  12. « Séries sans frontières », sur Slate,
  13. « Fleischer et Soderbergh, du cinéma américain d'hier et d'aujourd'hui », C'est Bertrand Tavernier lui-même qui attribue ce statut au film dans les commentaires. Il avait d'ailleurs déjà décrié le film dans 50 ans de cinéma américain, sur DVDBlog de Bertrand Tavernier / SACD,
  14. « Le Bonhomme de neige : europudding glacé », sur Le Monde,
  15. (en) Barbara Selznick, Global Television: Co-Producing Culture, Temple University Press, (présentation en ligne)
  16. « The Cut : Le génocide arménien desservi », sur La Libre,
  17. « La Dernière légion », sur Chronicart,
  18. « Les quotas télé européens ne sont plus une fiction », sur Libération,
  19. (en) « Grace of Monaco slammed at Cannes Film Festival », sur BBC News,
  20. « Le Festival de télévision de Monaco s'ouvre aux indépendants », sur Libération,
  21. « Cannes 2015: The Lobster by Yorgos Lanthimos », sur FilmInlandEmpire,
  22. « Ludivine Sagnier », sur Technikart,
  23. Hervé Dumont, Napoléon, l'épopée en 1000 films : Cinéma et Télévision de 1897 à 2015, chap. I (« Les films généraux de sa vie »), p. 30-33
  24. « Cannes 2001 : La Pianiste de Michael Haneke », sur Les Inrocks,
  25. « Sur le trottoir de l'Europe La Putain du roi d'Axel Corti se perd dans les méandres de la superproduction historique », sur Le Monde,
  26. « La félicité de La San Felice », sur Libération,
  27. « The Search », sur Film de Culte
  28. « « Transatlantique », ou l’indigeste résurrection de l’europudding sur Netflix », sur L'Obs,
  29. Jean-Michel Frodon, « A mi-parcours, le creux de la vague festivalière », sur Le Monde,
  30. « Critique Zero Theorem », sur Télérama