Françoise Sainte-Croix Lacroix
Nom de naissance | Marie Françoise Bénédicte Lacroix |
---|---|
Alias |
Sœur Françoise de l'Œuvre de la croix |
Naissance |
Toulouse |
Décès |
Marsac |
Autres activités |
janséniste de l’Œuvre de la croix au XIXe siècle |
Conjoint |
Victor de Reversat |
Marie Françoise Bénédicte Lacroix dite Sainte-Croix Lacroix, née en 1807 à Toulouse[1] et morte le 22 février 1863 à Marsac (Tarn-et-Garonne), fut d’abord membre d'un groupe janséniste convulsionnaire à Toulouse sous le nom de « sœur Françoise », puis après son mariage en 1835 avec Victor de Reversat, elle prit la direction spirituelle d’une petite communauté janséniste établie au château de Marsac (Tarn-et-Garonne).
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines
[modifier | modifier le code]Les origines de Marie Françoise Bénédicte Lacroix ne sont pas clairement établies.
Dans un acte de notoriété établi pour son mariage et enregistré à Toulouse le sept août 1835 pour suppléer à son acte de naissance qu'elle déclare n'avoir pu découvrir malgré ses recherches, Marie Françoise Bénédicte Lacroix, déclare qu'elle est née en 1807 à Toulouse et indique qu'elle ne peut préciser l'époque du mariage légitime de ses parents M. Noël Lacroix propre et delle Bonne Dallet. Ses déclarations sont confirmées par les témoins[n 1]. Dans son acte de décès en 1863 il est mentionné qu'elle est née probablement en 1807 à Lyon[2]. Elle se déclarera sous le nom d'emprunt Sainte-Croix Lacroix qui restera son nom officiel jusqu'à sa mort[3].
La vicomtesse de Malartic écrit que sa tante Félicité de Vignes de Puylaroque qui résidait au château de Marsac lui raconta en 1870 une histoire selon laquelle la duchesse d'Angoulême désirait marier Françoise Lacroix à un gentilhomme de province pour l’éloigner de la cour où « sa naissance, trop illustre, peut-être », devait rester inconnue « si princesse il y avait »[4]. Véronique Alemany écrit que selon « une rumeur qui circule depuis le siècle dernier dans la famille Marsac », Françoise Lacroix « serait une fille naturelle de Charles X et aurait été amenée à Toulouse par la duchesse d’Angoulême chargée de trouver un mari à la jeune fille de naissance illustre »[5]. Aucune source ne confirme cette origine donnée par une rumeur familiale.
Sur l'origine de Françoise Lacroix, Véronique Alemany dans La dernière Solitaire de Port-Royal écrit qu'elle naquit à Lyon en 1807 ou 1806 dans une famille janséniste et que son père, issu « d’une très bonne et riche famille, exerçait les fonctions de juge à Lyon ». Elle indique que Françoise éprouvait de l’aversion pour la religion, elle avait un fort mauvais esprit et attachait beaucoup d’importance à ses « ajustements ». Malicieuse et menteuse, orgueilleuse et rebelle, elle rendit la vie difficile à ses parents, comme à ses frères et sœurs. Mourant, son père se vit refuser les sacrements, ce qui laisse supposer qu’il aurait appartenu à la Petite Église anticoncordataire. Il fallut l’intervention du maire de Lyon et celle du chanoine de la métropole pour qu’on lui donne les sacrements. Orpheline de son père, Françoise Lacroix fut enlevée à sa mère et mise au couvent puis elle suivit ses frères à Saint-Étienne dans un pensionnat appelé « Maison des Jansénistes ». L’âge approchant où Françoise devait devenir instrument de l’œuvre, elle se révolta. Mais malgré ses résistances elle ne put échapper à ce qu’elle ressentait comme sa vocation : être l’instrument de l’œuvre de Dieu[6].
La communauté janséniste
[modifier | modifier le code]« Les enfants de l’Œuvre de la Croix et de Sinaï »
[modifier | modifier le code]Au début du XIXe, une communauté janséniste « les enfants de l’Œuvre de la Croix et de Sinaï » s’était constituée autour de Madame de Marsac, née de Vignes de Puylaroque[n 2] à Toulouse, dans son hôtel particulier 42 rue Pharaon et au château de Marsac[7]. Le noyau de ce cercle se compose de ses deux fils « Victor[n 3] et Eugène[n 4] très liés avec Armand de Voisins-Lavernière[n 5] formant un trio soudé par une "franchise fraternelle"» auquel s'ajoute dès 1805 Louis de Lingua de Saint-Blanquat[n 6], mari de leur sœur Alexandrine[n 7], et par la suite deux de leurs fils : Eugène[n 8] et Melchior[n 9], particulièrement zélés, même s'ils résident au château de Lacaze à Capens[8]. Ce cercle familial est complété de « relations amicales », de « personnes dévouées au service de la famille » et de sympathisants religieux ou non[9]. La « riche bibliothèque » constituée à Marsac permet de découvrir un regroupement janséniste peu connu[n 10],[10],[n 11].
Les débuts de « sœur Françoise » à Toulouse
[modifier | modifier le code]Au printemps 1829, Françoise Lacroix devient « sœur Françoise » sous la direction de l’abbé Arnaud[n 12] au sein d’une « petite société »[n 13] attachée à l’Œuvre de la Croix dans un hôtel particulier situé 8 rue des Renforts à Toulouse. À la tête de ce groupe se trouve Victor de Marsac, assisté d'un ami proche et d'un ministre, l'abbé Arnaud, imbu de son pouvoir absolu de coercition sur Françoise Lacroix, sœur convulsionnaire à leur merci[11]. En , Louis de Saint Blanquat voit « une bénédiction nouvelle et une grâce infiniment précieuse »[12] dans l’accueil de « cette jeune innocente, dévouée à la vérité, présentée dès son enfance […] comme la Vérité incarnée » devant « fortifier cette communauté catholique dissidente et conforter son ministre interdit »[13]. Des rapports adressés à Victor de Marsac indiquent que dès septembre 1829 elle est soumise de jour comme de nuit à des séances éprouvantes qui influent sur sa santé physique et mentale[14].
Scission dans la communauté
[modifier | modifier le code]En 1829, Françoise Lacroix vient, contre son gré, de Saint-Étienne à Toulouse pour devenir la dame de compagnie de Madame de Marsac[15].
Louis de Saint-Blanquat, beau-fils de Madame de Marsac, exprime rapidement sa réticence vis-à-vis de Françoise Lacroix et lui attribue la responsabilité d’évènements malencontreux arrivés chez les Marsac. Absent de Toulouse entre juin et octobre 1829, quand il revoit sa belle-mère, il est frappé du changement survenu sur son visage : « elle était pâle et défaite et tout annonçait qu’elle avait souffert d’une manière très forte » ; elle lui raconte des « faits précis » qui s’étaient déroulés[16].». Madame de Marsac meurt quelques mois plus tard le [17]. Selon Louis de Saint-Blanquat Madame de Marsac et son fils Victor auraient été abusés, le vrai responsable de cette supercherie étant l’abbé Arnaud qui dirige Françoise Lacroix. Sa méfiance repose sur les comportements caractériels de Françoise Lacroix et sur les instructions de l’abbé Arnaud qui sait séduire des esprits en quête de sensationnel. Sans doute a-t-il des raisons valables pour déceler chez cet ecclésiastique interdit un homme de préjugés, d'erreurs et de passions et d'en faire part à son beau-frère dans une lettre du [18]. Il met en garde ses proches contre une éventuelle supercherie et leur conseille de ne pas se laisser aveugler et de faire la différence entre le surnaturel et le mensonger[19]. Rien n'y fait, fin , à la mort de sa mère, Victor de Marsac prend la tête de la communauté des « inconditionnels de l'authenticité de la vocation divine de Françoise »[20],[21].
Sœur Françoise convulsionnaire au sein du clan de Marsac
[modifier | modifier le code]De 1830 à 1831, Françoise Lacroix continue d'être (de son plein gré ou contre son gré) « le centre attractif » de cette « petite société » « adepte de sensations fortes » qui se réunit dans l’immeuble de la rue des Renforts et qui veut « s’inscrire dans la lignée du courant spirituel de Port-Royal et des comportements jansénistes convulsionnaires de la fin du XVIIIe dont elle illustre les avatars »[23]. Elle sera contrainte à participer chaque jour à des séances éprouvantes de spiritisme faites de visions, d’écriture automatique, d’attitude de pénitence, de soumission et à subir des sévices corporels au cours de ces séances particulières[30]. Sur ces séances pendant trois années, Véronique Alemany écrit : « Comment une jeune femme d’une vingtaine d’années a-t-elle pu supporter autant d’épreuves qui s’apparentent, physiquement et spirituellement à un chemin de croix ? Quoi qu’il en soit la jeune femme fit preuve sur ces deux plans, physique et psychique, d’une assez bonne santé. Malgré le manque de sommeil, une nourriture succincte, les coups violents régulièrement reçus et les convulsions qui secouaient son corps, elle survécut à ces excès subis pendant trois ans et ne mourut que trente ans après. »[31].
Mariage et fin de vie
[modifier | modifier le code]Après la première publication des bans de mariage le 9 août 1835 et la dispense de la seconde publication le 11 août 1835 par le tribunal civil de Toulouse et un contrat de mariage établi le même jour devant notaire, Marie Françoise Bénédicte Lacroix (sous le nom Sainte-Croix Lacroix)[n 15] et Victor de Reversat de Marsac se marient civilement le 12 août 1835 à la mairie de Toulouse à une heure du matin[32]« pour préserver son caractère secret »[33] écrit Véronique Alemany qui souligne le « détail significatif sur la position de renégat à laquelle ils [les Marsac en tant que jansénistes] étaient contraints » : la non mention dans les registres paroissiaux toulousains du mariage à l’église de Victor de Marsac et Françoise Lacroix en 1835 ; il aurait donc été célébré clandestinement. À cette époque les Marsac recevaient en cachette l’abbé Arnaud « prêtre interdit [qui] exerce [chez eux] sa prétendue mission »[34].
Le couple s'installe au château de Marsac où Madame de Marsac prend alors en main la gestion matérielle du château et la direction spirituelle de la communauté établie dans ce "repaire du Jansénisme"[35],[36]. « Épouse autoritaire et chef impérieux de la communauté qui l’avait accueillie », elle « régnait, dans un "nid d'aigle" sur des hommes soumis ». Un courrier « révèle que Mme de Marsac fit souvent pleurer son mari, qu’elle le rendit inquiet de la soumission à laquelle elle le réduisait au point de le blesser dans son amour-propre, même si son épouse était supposée avoir une mission divine »[37]. Intelligente et autoritaire, par une administration rigoureuse des propriétés et sans apporter de luxe au château, elle triple une fortune en assez piètre état. Sa réputation de femme supérieure se propage et les paysans, s’ils ont un procès, viennent la consulter[38].
La vie de la famille de Marsac est perturbée par la personnalité complexe de Françoise Lacroix : ancienne visionnaire hantée par des idées millénaristes, au passé habité de scènes extravagantes et de rêves étranges, et maîtresse de maison au caractère tranché respectée pour sa supposée ascendance royale[5],[n 16]. Au noyau familial se greffe l’épouse du frère aîné de Victor de Marsac, son frère cadet et l'ami intime de ceux-ci, Armand de Voisins ; un couple ami, les Laffont, rejoint par leur nièce orpheline. Trois femmes et un couple sont attachés à leur service. »[39].
L’autorité de Mme de Marsac et ses fortes convictions jansénistes lui font affronter l'évêque de Toulouse et les autorités ecclésiastiques refusent alors de l'entendre en confession. Selon Véronique Alemany, on peut supposer que ce refus est à l'origine de sa soumission peu de temps avant sa mort[40].
Françoise Lacroix meurt le 22 février 1863 au château de Marsac[2]. De son mariage avec Victor de Reversat naitront quatre enfants :
- Louis, né le [41]
- Marie, née le [42]
- Emmanuel, né [43]
- Perpétue, née le [44], mariée le avec Louis Adolphe vicomte d'Aurelle de Paladines[45]. Veuve à 26 ans, fidèle au Jansénisme, elle s'installe en 1895 à Port-Royal des Champs où elle finira sa vie comme dernière Solitaire de Port-Royal. Elle meurt le à l'hospice de Chevreuse.
Personnalité
[modifier | modifier le code]À propos de Françoise Lacroix, Véronique Alemany parle d'une personnalité psychopathologique dont les troubles du comportement semblent caractéristiques d’une fragilité nerveuse et d’un déséquilibre psychique. Dans un contexte historique particulier, cette personnalité illustra un nouvel épisode du jansénisme convulsionnaire excentrique[46],[n 17].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- La future décline ainsi son identité : « La Delle Marie Françoise Bénédicte Ste Croix Lacroix majeure propre habte de Toulouse, qui nous a dit, qu'elle est née dans la ville de Toulouse vers le commencement de l'année mil huit cent sept, sans pouvoir bien préciser l'époque du légitime mariage de M. Noël Lacroix propre et de delle Bonne Dallet, que n'ayant pu découvrir son acte de naissance, malgré toutes les recherches qu'elle a fait faire [...][nous] demande [...] un acte de notoriété pour suppléer à son acte de naissance et pour servir à son mariage seulement [...]» « … [Les témoins] ont unanimement déclaré et attesté parfaitement connaître la dite demoiselle Ste Croix Lacroix, et qu'il est de notoriété publique, que la dite demoiselle Ste Croix Lacroix est âgée d’environ vingt-huit ans et fille de M. Noël Lacroix et de dame Bonne Dallet. » Ils confirment en tous points les dires de l'intéressée. (AD 31 - Acte de notoriété no 187, cote 2720W40, page 1 et page 2)
- Marie Françoise de Vignes de Puylaroque (1750-1830), veuve de Pierre-Marie Emmanuel de Reversat de Célès de Marsac (1743-1794), conseiller au Parlement de Toulouse, magistrat, seigneur de Marsac, guillotiné.
- Marie Victor Firmin de Reversat Marsac (1784-1870) comte de Marsac après le décès de sa mère en 1830, lui succède à la tête de la communauté.
- Louis Eugène de Reversat Marsac (1785-1865).
- Marie Jean Pierre Armand de Voisins-Lavernière (1788-1878), lieutenant de cavalerie, chevalier de la Légion d'honneur, blessé à la bataille de Wagram, décédé au château de Marsac.
- Louis Jacques Antoine Marie Magdeleine de Lingua de Saint-Blanquat (1773-1854) demeurant au château de Lacaze à Capens à partir de 1811.
- Paule Antoinette Alexandrine de Reversat de Célès de Marsac (1783-1837).
- Eugène Marie Gilles de Lingua de Saint-Blanquat (1810-1883).
- Melchior Pierre Michel de Lingua de Saint-Blanquat (1818-1883).
- Au château de Marsac, comme le signale Philippe Sellier dans sa préface, s’était constituée une riche bibliothèque [de] 1375 livres, 975 papiers volants et 138 documents iconographiques […] d’origine essentiellement provinciale : une mine pour découvrir un jansénisme peu connu, celui de la “petite Église” de Toulouse.
- La vicomtesse d'Aurelle de Paladines en se retirant à Port-Royal des Champs, y fit venir cette riche bibliothèque et ses papiers volants, déposés actuellement aux Archives du musée national de Port-Royal des Champs. Alemany 2013, p. 349, § 4 ; Alemany 2017, p. 233, § 4 et ss.
- L'abbé Arnaud (1762-1848), que les Marsac approuvaient depuis 1815, a été définitivement interdit le 1er mai 1821 par l'archevêque de Toulouse. Alemany 2013, p. 106, § 2, l. 13-15 ; Alemany 2017, p. 73, § 3, l. 13-15.
- aux activités secrètes étant donné que l'abbé Arnaud qui y exerce est un prêtre interdit.
- Ce dernier en rendit compte quotidiennement entre le 10 octobre et le 31 décembre 1830, et ponctuellement de janvier à avril 1831 car les « évènements l’ont empêché d’écrire ». Les témoignages du second rapporteur couvrent les derniers jours du mois d’octobre 1830, du 26 au 31 ; la transcription est régulière entre le 1er novembre et le 30 décembre de la même année, tandis que du 1er au 10 avril 1831, « il y a beaucoup de lacunes », comme il est indiqué sur le bandeau qui maintient les feuillets. […]. Alemany 2013, p. 134, note 2 ; Alemany 2017, p. 449, note 314 de la page 91.
- nom qu'elle porte ensuite dans tous les actes rédigés après son acte de notoriété jusqu'à sa mort.
- Véronique Alemany ajoute en note : « Son père déclaré à l’état civil ne serait peut-être qu’un père adoptif : selon une rumeur qui circule depuis le siècle dernier dans la famille Marsac et chez des descendants de personnes qui connurent la Paladines, la mère de celle-ci serait une fille naturelle de Charles X et aurait été amenée à Toulouse par la duchesse d’Angoulême chargée de trouver un mari à la jeune fille de « naissance illustre » ». Alemany 2013, p. 302, note 3 ; Alemany 2017, p. 471, note 676 de la page 204.
- Le diagnostic d'un cas de névrose hystérique semble le plus proche du cas de Marie-Françoise, avec à la fois ses traductions corporelles (crises convulsives) et surtout ses manifestations pathologiques. Ce diagnostic trouve ici un fondement : les troubles de l'affect dus aux figures d'identification parentale conflictuelles, qui entraînèrent chez la mère de la Paladines une difficulté à se constituer une personnalité et à mettre un terme à la période critique œdipienne. Il est à noter la grande différence d'âge avec son mari. Alemany 2013, p. 302, note 5 ; Alemany 2017, p. 471, note 678 de la page 204.
Références
[modifier | modifier le code]- Acte de mariage (avec année et lieu de naissance) à Toulouse le 12 avril 1835, vue 135/210.
- « Acte de décès de Françoise Sainte-Croix Lacroix. », sur AD 82, Marsac, D 1863-1870, vue 1/53.
- Alemany 2013, p. 117, l. 6-8 ; Alemany 2017, p. 202, l. 1-4.
- de Malartic 1987, Vie au château et visite royale, § 5, p. 7.
- Alemany 2013, p. 302, § 2, l. 1-12 ; Alemany 2017, p. 204, § 2, l. 1-10
- Alemany 2013, p. 130-131 ; Alemany 2017, p. 88, § 4 et p. 89.
- Alemany 2013, p. 109, § 2 ; Alemany 2017, p. 76, § 2.
- Alemany 2013, p. 110 à 111, § 1 ; Alemany 2017, p. 76, § 2 à p.77, § 2.
- Alemany 2013, p. 111, § 2 ; Alemany 2017, p. 77, § 2.
- Alemany 2013, p. 10 ; Alemany 2017, p. 14, § 1.
- Alemany 2013, p. 134, § 2, l. 2-8 ; Alemany 2017, p. 91, l. 1-7.
- Alemany 2013, p. 112, § 2, l. 6-13 ; Alemany 2017, p. 77, § 3, l. 4-12.
- Alemany 2013, p. 132, § 2, l. 7-14 ; Alemany 2017, p. 90, § 2, l. 6-12.
- Alemany 2013, p. 132, § 2, l. 18-28 ; Alemany 2017, p. 90, § 2, l. 17-25.
- Alemany 2013, p. 130, l. 1-4 ; Alemany 2017, p. 88, § 4, l. 1-3.
- Alemany 2013, p. 113, l. 5-9 ; Alemany 2017, p. 78, l. 23-26.
- Archives de Toulouse, Décès 1830, vue 29 (acte n° 223).
- Alemany 2013, p. 113, note 1 ; Alemany 2017, p. 446, note 269.
- Alemany 2013, p. 113, l. 15-33 ; Alemany 2017, p. 78, l. 32-51.
- Alemany 2013, p. 112, § 2, l. 22-26 ; Alemany 2017, p. 78, l. 9-12.
- Alemany 2013, p. 113, l. 29-36 ; Alemany 2017, p. 78, l. 32-51.
- Archives du musée national de Port-Royal des champs
- Alemany 2013, p. 114, § 1 ; Alemany 2017, p. 79, § 1.
- Alemany 2013, p. 132, § 3, l. 1-6 ; Alemany 2017, p. 90, § 3, l. 1-5.
- Alemany 2013, p. 133, § 2, l. 1-5 ; Alemany 2017, p. 91, § 2, l. 1-5.
- Alemany 2013, p. 134, § 2, l. 1-8 ; Alemany 2017, p. 91, § 3, l. 1-7.
- Alemany 2013, p. 134, § 3 à p. 135, § 2 ; Alemany 2017, p. 91, § 4 à p. 92, § 2.
- Alemany 2013, p. 135, § 3 à p. 136, § 1 ; Alemany 2017, p. 92, § 3 à p. 93, § 1.
- Alemany 2013, p. 137, § 2, l. 1-11 ; Alemany 2017, p. 93, § 3 à p. 94, l.3.
- Véronique Alemany dans son ouvrage La dernière Solitaire de Port-Royal rapporte le déroulement de ces séances : « Françoise a de nombreuses « visites » nocturnes dont elle se fait le rapporteur. Les scènes qu’elle raconte sont de trois types : décrites par des médiateurs extra-terrestres lors de séances qui peuvent faire penser à des séances de spiritisme ; vues par elle, soit comme simple spectatrice, soit, mais plus rarement, comme actrice[24]. « Il s’agit bien de visions, c’est-à-dire à la fois de perceptions d’une réalité surnaturelle, de représentations de l’avenir, de révélations irrationnelles où se rejoignent le connu et l’inconnu, le conscient et l’inconscient, le vécu et le désiré, l’affectif et le raisonné »[25]. « Le jour, Françoise participe à des réunions d’un genre particulier. Leur déroulement et leur contenu sont rapportés par écrit par deux témoins visuels : Victor de Marsac et son ami[n 14]. Appelés « frères », ils sont les acolytes de celui qui est nommé « ministre » ou « ministre de l’Œuvre », titre donné depuis la fin du XVIIIe siècle au prêtre qui dirigeait les cérémonies[26]. ». « La cérémonie se répète deux fois par jour : dans la matinée, elle débute à partir de dix ou onze heures ; en fin d’après-midi, entre cinq heures et demie et six heures et demie. La durée de chaque séance est d’au moins une heure et demie[...]. Chaque séance se déroule selon un rite précis. Accompagnée par les deux “frères” qui secondent le chef de cérémonie, la sœur pénètre dans le cabinet des séances où celui-ci se trouve. Elle lui remet le papier sur lequel elle a transcrit ce que Dieu lui a dicté pendant la nuit. Le texte est rédigé avec un effort d’application certain, à l’encre noire. Les caractères sont plus ou moins gros suivant les jours, et la signature, de taille plus importante, est chaque fois bien lisible. C’est que la sœur obéit aux consignes de celui qui lui dicte le papier : “signe toi en grosses lettres, laisse voir ton nom à ces insensés qui se bouchent les yeux pour ne rien voir”, ou “signe-toi en bien grosses lettres afin que les aveugles le voient” ou “te connaissent”. Françoise ignore le contenu des feuillets car il lui est interdit de les lire et lorsqu’elle écrit automatiquement, se trouvant dans un état second, elle n’est pas maîtresse de sa propre pensée et de sa propre expression. Elle n’est qu’un instrument d’écriture puisque Dieu “conduit sa plume machinalement” »[27]. « Le ministre se tourne vers ses deux acolytes prosternés la bouche dans la poussière, attitude d'humilité (…). Le ministre les bénit en lisant le texte dicté la veille à la sœur. Celle-ci est à genoux, à côté de lui. Les frères s'approchent de la jeune femme : ils lui enfilent une robe par la tête, appelée « robe de pénitence » ou « robe d’ignominie », décorée d’une croix rouge (...). À partir de février 1831, Françoise porte un cilice sous sa robe (...). Puis elle s'allonge sur le carreau, face contre la poussière et les bras en croix, position aggravant les blessures occasionnées par le cilice. C'est dans cette douloureuse position de crucifiée qu'elle subit des secours, sous forme de coups de verge lorsqu'elle est prise de tremblements violents (...). Quand les secours ont cessé, les deux témoins se couchent à côté d'elle, chacun posant sa tête, sur l'un de ses bras, le visage dans la poussière. Quand prend fin la première partie de la séance (...) les frères se lèvent, et assis à une petite table, prennent la plume pour retranscrire les propos de la sœur. (...) Françoise a été relevée par le ministre, il s'assied, la maintient à genoux, pose ses mains sur la tête de la sœur en signe de bénédiction (...). Il l'exhorte à dire tout ce qu'elle a vu et entendu, lui pose des questions, conçues par lui-même ou proposées par un membre actif de l'assistance ou inspirées de Dieu[28]. « Certains jours, Françoise est triste, parfois soucieuse : "on avait de la peine à lui arracher quelques paroles." Fatiguée de très peu dormir la nuit, obligée de se maintenir éveillée pour écouter les voix qui lui parlent et transcrire leur propos, ou dormant d'un sommeil perturbé par des visions, la jeune femme est souvent épuisée. C'est rarement de son plein gré qu'elle participe à ces séances. Souvent elle doit être entraînée de force dans le cabinet où elles se déroulent, après avoir menacé de se jeter par la fenêtre, s'être cachée dans un placard ; il lui arrive même de s'enfuir de sa chambre : on la rattrape après une course dans la maison ou jusque dans la rue »[29].
- Alemany 2013, p. 304, l. 5-13 ; Alemany 2017, p. 205, l. 12-19.
- « Archives Municipales de Toulouse, mariages 1835, acte n° 397, vue 135/210 » fin l. 1.
- Alemany 2013, p. 116, § 3, l. 5-6 et sa note 2 ; Alemany 2017, p. 80, § 3, l. 4-5 et sa note 277, p. 446.
- Alemany 2013, p. 265, § 2, l. 8-14 et sa note 2 ; Alemany 2017, p. 180, l. 1-5 et sa note 593, p. 466.
- Alemany 2013, p. 117, fin § 1 ; Alemany 2017, p. 81, fin § 1
- Alemany 2013, p. 305, 19-21 ; Alemany 2017, p. 205, dernière l. à p. 206, l. 1-3
- Alemany 2013, p. 304, § 2 à p. 305, l. 19 ; Alemany 2017, p. 205, § 2 à p. 206, l. 2
- de Malartic 1987, Madame de Marsac, § 1 et 2 , p. 8
- Alemany 2013, p. 298, § 3 ; Alemany 2017, p. 201, § 3 à p. 202, § 1.
- Alemany 2013, p. 305, § 2 à p. 306, l. 16 ; Alemany 2017, p. 206, § 2, l. 1-14
- Archives départementales de Tarn-et-Garonne, état-civil en ligne : Marsac, N 1837-1843, vue 7/50.
- Archives départementales de Tarn-et-Garonne, état-civil en ligne : Marsac, N 1837-1843, vue 18/50.
- Archives départementales de Tarn-et-Garonne, état-civil en ligne : Marsac, N 1837-1843, vues 36&37/50.
- Archives départementales de Tarn-et-Garonne, état-civil en ligne : Marsac, N 1844-1849, vue 12/47.
- Vicomte de Lescure, Armorial du Gévaudan, 1929, page 717.
- Alemany 2013, p. 302, fin § 2 ; Alemany 2017, p. 204, fin § 2.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Véronique Alemany, La dernière Solitaire de Port-Royal : survivances jansénistes jusqu'au XXe siècle, Paris, Éditions du Cerf, coll. « Cerf histoire », , 683 p. (ISBN 978-2-204-09951-6).
- Véronique Alemany, La dernière Solitaire de Port-Royal : survivances jansénistes jusqu'au XXe siècle, Paris, Éditions du Cerf, coll. « Cerf histoire », , 709 p., livre numérique (ISBN 978-2-204-09951-6).
- Marie-Thérèse de Malartic, Les Carnets de la vicomtesse de Malartic : En route pour Marsac (transcription annotée d'un manuscrit de 1870), transcription Yvan Reverdy ; annotations "P.G.", .
- Jean-Pierre Chantin, Les Amis de l'Œuvre de la Vérité : Jansénisme, miracles et fin du monde au XIXe, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, , 190 p. (ISBN 978-2-7297-0598-5, lire en ligne)
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- André Vièles, « Le voyage en Tarn-et-Garonne de la duchesse de Berry (1828) », Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, vol. 46, no 181, , p. 37-54 (DOI https://doi.org/10.3406/anami.1934.5211, lire en ligne)