Galet de Terpon
Le galet de Terpon, également connu sous le nom de « galet d'Antibes », est un vestige archéologique retrouvé à Antibes, en France, en 1866. Il s'agit de l'une des plus anciennes inscriptions grecques de Gaule connues. L'objet est affecté à la collection du département des Antiquités grecques étrusques et romaines du musée du Louvre, et en dépôt au musée d'archéologie à Antibes[1].
Découverte
[modifier | modifier le code]Le galet a été trouvé par le docteur Mougins de Roquefort sous le crépi du pied-droit de la porte d'entrée d'une « bastide », dans le quartier de Peyregoüe, à l'ouest d'Antibes. La maison ayant été construite par un marin, certains se sont demandé si le galet était local, ou s'il avait été ramené à l'occasion d'un voyage. Mais les résultats de tests pétrographiques ont permis d'établir qu'il s'agit d'une pierre locale, ainsi que l'inscription[2].
Description
[modifier | modifier le code]L'objet est un galet long de 65 cm en serpentine, de couleur vert très foncé. Il a une forme ovoïde.
L'objet porte une inscription grecque versifiée, un hexamètre dactylique en ionien archaïque, faisant de ce galet une offrande. Deux théories s'affrontent : la première veut que le galet représente le Plaisir, Terpon étant alors un surnom local de la divinité du plaisir, Éros ; la seconde repose sur la forme allongée du galet, qui représenterait un phallus, Terpon étant alors un satyre en érection[3].
Inscription
[modifier | modifier le code]L’inscription, gravée en ionien, est datée de 450/425 av. J.-C. et dit :
- ΤΕΡΠΩΝ ΕΙΜΙ ΘΕΑΣ ΘΕΡΑΠΩΝ
ΣΕΜΝΗΣ ΑΦΡΟΔΙΤΗΣ
ΤΟΙΣ ΔΕ ΚΑΤΑΣΤΗΣΑΣΙ ΚΥΠΡΙΣ
ΧΑΡΙΝ ΑΝΤΑΠΟΔΟΙΗ
Ce qui se traduit en grec ancien attique :
- Τέρπων εἰμὶ θεάς θεράπων σεμνῆς Ἀφροδίτης
Τοῖς δὲ καταστήσασι Κύπρις χάριν ἀνταποδοίη.
Et, en français :
« Je suis Terpon, serviteur de l'auguste Aphrodite,
que Cypris accorde sa faveur à ceux qui m'ont confié cette charge ».
ou :
« Je suis Terpon, au service de la vénérable déesse Aphrodite.
Puisse Cypris donner en retour du plaisir à ceux qui m'ont placé ici »[3].
Une copie se trouve au Musée Champollion à Figeac[1].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « moulage ; inscription ; », sur Musée du Louvre (consulté le )
- Le galet de Terpon sur le blog Archeologix.
- La fiche du galet de Terpon dans la base Joconde.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Léon Heuzey, « La pierre sacrée d'Antipolis », Comptes rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 18, 1874, p. 61-66 (en ligne).
- Théodore Reinach, « Le silène Terpon », Revue archéologique, 3e série, t. 34, janvier-juin 1899, p. 335-337 (en ligne).
- Allocution d'Alfred Jourdan, président de l'Académie des sciences, agriculture, arts et belles-lettres d'Aix-en-Provence, lors de la séance publique du 13 juin 1929, p. 11-19 (en ligne).
- L.H. Jeffery, Local Scripts of Archaic Greece (LSAG), no 288.03
- H. Roehl, Inscriptiones Graecae antiquissimae (IGA), no 551
- H. Roehl, Imagines Inscriptionum Graecarum antiquissimarum, édition 3 p. 31 no 52
- Carmina Epigraphica Graeca, no 400.
- Jean-Claude Decourt, Inscriptions grecques de la France (« Travaux de la Maison de l'Orient et de la Méditerranée »), Lyon, Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, 2004, p. 104-108, no 84 et fig. 90.
- Eric Delaval, Robert Thernot. Objets d'Antipolis, de la fouille au musée, Mémoires Millénaires Éditions, 2011.
Article connexe
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :