Germain Audebert
Germain Audebert (en latin : Germanus Audebertus) est un humaniste, magistrat et poète français né à Orléans le , et mort dans la même ville le .
Biographie
[modifier | modifier le code]Il commence à faire ses études d'humanités et de philosophie. En 1539 il se rend en Italie pour étudier le droit, et à Bologne où il est élève d'André Alciat pendant trois ans. Il visite ensuite l'Italie pour rencontrer tous les savants qui avaient de la réputation. Il en revint si content qu'il a écrit des poésies latines pour décrire les villes de Venise, Rome et Naples. Pour le remercier, le sénat de Venise lui a envoyé le collier de l'ordre des Chevaliers de Saint-Marc qui lui a été remis par l'ambassadeur de cette république. Le pape Grégoire XIII l'a créé chevalier et citoyen romain. Henri III lui a donné pour lui et sa postérité des titres de noblesse.
Germain Audebert a toujours été un élu d'Orléans. Après la création dans chaque élection par le roi d'un président et d'un lieutenant. En récompense de son talent, le roi lui a accordé les deux charges tant qu'il vivrait.
Il a été l'ami de Théodore de Bèze, de Louis Alleaume, de Scévole de Sainte-Marthe.
D'après un manuscrit de sa fille, il serait mort le vendredi [1], le site de la Bibliothèque nationale de France donne le , Pierre Bayle et Jean-Pierre Niceron donnent le d'après l'épitaphe. Son fils, Nicolas Audebert, conseiller au parlement de Bretagne, meurt cinq jours après son père[2]. Ils ont été inhumés dans le cimetière de Sainte-Croix d'Orléans. On trouvait son épitaphe sur le mur de la galerie du charnier :
- Cy gist Messire Germain Audebert, natif de cette ville d'Orléans, Price des Poètes de son temps, qui pour sa seule vertu fut annobli, lui & les siens naiz & à naître, par le très-Chrétien Roy de France & de Pologne Henri III & fait Chevalier. Et pour comble d'honneur sa Majesté lui donna deux fleurs de Lys d'Or pour mettre au chef de ses armes, pour la décoration d'icelles. Notre Saint-Père le pape Grégoire XIII & le Duc & Seigneurie de Venise le firent pareillement chevalier, & ceux-ci lui envoyèrent par leur Ambassadeur l'Orde de S. Marc jusques en France. Et nonobstant ces grands honneurs, il s'est toujours plû à exercer l'état d'Élû dans cette Élection l'espace de 50 ans, et il était amateur de sa patrie. Ce que considérant sadite Majesté, ayant créé & érigé un Président & un Lieutenant en chaque Élection de France, exempta ledit Messire Germain Audebert, & voulut qu'il présidât & precedât l'un & l'autre. Il a écrit trois livres de Venise, un de Rome, un de Naples, deux Sylves, trépassa l'an 1598. Le , âgé de 80 ans, ou environ.
Une épigramme de Théodore de Bèze, De sua in Candidam & Audebertum benevolentia dans des poèmes de sa jeunesse ont amené des opposants à Théodore de Bèze à l'accuser d'un crime à partir d'une interprétation maligne d'expressions d'amitié et de tendresse. Scévole de Sainte-Marthe a écrit son éloge.
Publications
[modifier | modifier le code]- Venetiæ, Alde Manuce, Venise, 1583.
- Roma, apud Jacobum du Puys, Paris, 1585 (lire en ligne)
- Parthenope, Jacques Du Puis, Paris, 1585.
- Germani Audeberti Aurelii Venetiae ad sereniss. ac sapientiss. venetiarum principem Nicolaum Deponte et illustriss. atq prudentiss. senatores patriciosq. venetos, apud Adum, Venise, 1583
- Germani Audeberti Aurelii, Galliarum regis, ac D. Marci Veneti equitis torquati : Venetiæ, Roma, Parthenope. Postrema editio ab auctore ante obitum recognita & emendata, apud Cl. Marnium et haeredes J. Aubrii, Hanau, 1603 (2e édition (lire en ligne)
Hommage
[modifier | modifier le code]Il existe une allée Germain Audebert à Orléans.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Orléans et ses panégyristes au XVIe siècle », p. 103.
- « Nicolas Audebert », La Croix Du Maine, Les Bibliothéques Françoises, tome 2, p. 145 (lire en ligne), édition de 1722.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Audebert (Germain), dans Pierre Bayle, Dictionnaire historique et critique, chez Reinier Leers, Amsterdam, 1702, 2e édition, tome 1, p. 410-411 (lire en ligne)
- Audebert (Germain), dans Louis Moreri, Le grand dictionnaire historique ou le ménage curieux de l'histoire sacrée et profane, chez Jean-Baptiste Coignard, Paris, 1725, tome 1, p. 830 (lire en ligne)
- « Germain Audebert », dans Jean-Pierre Niceron, Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres, chez Briasson, Paris, 1733, tome 24, p. 84-89 (lire en ligne).
- Observations sur les écrits modernes, chez Chaubert, Paris, tome 15, p. 109-115 (lire en ligne)
- G. Baguenault de Viéville, « Orléans et ses panégyristes au XVIe siècle », dans Mémoires de la Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts d'Orléans, 1857, tome 3, p. 102-103 (lire en ligne)
- Silvia d'Amico, « Alterum amant oculi, doctis placet auribus alter. Les poèmes de Germain Audebert », dans sous la direction de Jean-Eudes Girot, Le poète et son œuvre de la composition à la publication, actes du colloque de Valenciennes (20-), Librairie Droz, Genève, 2004, p. 83-120, (ISBN 978-2-600-00928-7) (lire en ligne)