Hauteur nominale
En musique, une hauteur nominale est une hauteur définie par son nom, indépendamment de l'octave dans laquelle elle se situe – la hauteur la, par exemple, qui peut représenter n'importe quel la, par opposition avec la3, qui est celui qui définit le diapason. L'expression « hauteur nominale » est la traduction de l'anglais pitch class[1]. La hauteur nominale est parfois appelée aussi le « caractère » de la hauteur[2], sa qualité, sa couleur ou son chroma[3].
La hauteur nominale est importante parce que la perception des hauteurs est périodique : les notes de même hauteur nominale sont perçues comme ayant la même qualité ou la même couleur, une propriété appelée identité des octaves. Dans le système musical à douze sons dans l'octave, des nombres ordinaux peuvent représenter les hauteurs nominales.
Les hauteurs nominales sont utilisées notamment pour nommer les modes : mode de do, de ré, de mi, etc.; ces notes correspondent alors à la finale.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- N. Meeùs, « Tonalité immanente, tonalité manifestée Quelques réflexions à propos de Tonal Pitch Space de Fred Lerdahl », Musicae scientiae VII/1 (2003), note 9: « J’utilise l’expression « hauteur nominale » pour désigner ce que les Américains appellent pitch class. L’expression « classe de hauteur » (ou son équivalent américain) me paraît inappropriée parce qu’il ne s’agit pas, dans la plupart des cas, de « classes » au sens propre. La hauteur nominale do, par exemple, n’est pas l’ensemble de quelque neuf ou dix do que compte le continuum audible, mais bien un do abstrait, considéré indépendant de son registre de hauteur – c’est une hauteur envisagée seulement du point de vue du nom qu’on lui donne, une hauteur nominale. » Voir aussi M.-A. Roberge, Guide des difficultés de rédaction en musique, Université Laval, Vocabulaire de la théorie des ensembles (set theory).
- J. Handschin, Der Toncharakter. Eine Einführung in die Tonpsychologie, Zürich, Atlantis Vlg, 1948, p. 5-9 et passim.
- D. Tymoczko, A Geometry of Music, New York, Oxford University Press, 2011, p. 30 : « Les êtres humains entendent les hauteurs distantes d'une ou plusieurs octaves comme ayant la même qualité, la même couleur ou – comme les psychologues l'appellent – le même chroma. [...] Les théoriciens de la musique expriment ceci en disant que deux hauteurs distantes d'une octave appartiennent à la même classe de hauteur ».