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Immigration familiale en France

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la notion d'immigration familiale concerne l'ensemble des mouvements migratoires familiaux d'étrangers, aussi bien vers une famille étrangère que vers une famille de Français, contrairement à la notion de regroupement familial qui concerne la migration d'étrangers (enfants, conjoint et (ou) ascendant) venus rejoindre une famille étrangère en France.

Historique de l'immigration en France

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Source : [1]

Année Population
totale (en milliers)
Nés en France (en milliers) Nés à l'étranger (en milliers) Total
Français (en milliers)
Total
immigrés
(1) + (2) (en milliers)
Total
étrangers (en milliers)
Français de
naissance
Français par
acquisition
Étrangers Français de
naissance
Français par
acquisition (1)
Étrangers
(2)
1911 39 192 37 652 85 218 127 168 942 1 110 1 160
1921 38 798 36 847 80 277 164 174 1 255 1 429 1 532
1926 40 228 37 384 45 325 187 204 2 084 2 288 2 409
1931 41 228 37 937 55 291 216 306 2 423 2 729 2 714
1936 41 183 38 220 100 288 248 416 1 910 2 326 2 198
1946 39 848 36 908 301 310 343 552 1 434 38 104 1 986 1 744
1954 42 781 39 571 295 245 377 773 1 520 2 293 1 765
1962 46 456 42 133 336 220 905 931 1 931 2 861 2 151
1968 49 756 44 009 297 402 1 766 1 019 2 262 3 281 2 664
1975 52 599 45 907 280 667 1 858 1 112 2 775 49 157 3 887 3 442
1982 54 296 47 169 254 845 1 991 1 167 2 870 4 037 3 715
1990 56 652 49 556 472 739 1 719 1 308 2 858 53 055 4 166 3 597
1999 58 520 51 340 800 510 1 560 1 560 2 750 55 260 4 310 3 260

Note :
Ces statistiques sont à étudier dans le contexte historique : la population des anciennes colonies françaises avant les indépendances n'était considérée ni comme étrangère, ni comme française.

Nuptialité et mariages mixtes

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Chaque année, environ 270 000 mariages sont célébrés en France, dont 8 000 mariages entre étrangers et plus ou moins 45 000 mariages mixtes[2]. De plus, 45 000 mariages sont célébrés à l'étranger, pour la quasi-totalité entre un ressortissant français et un ressortissant étranger, et transcrits sur les registres de l'état civil français. De ce fait, près de 90 000 mariages sur 315 000 (soit plus d'un mariage sur quatre - du moins pour ceux qui sont enregistrés en France) sont des mariages mixtes, et près de 100 000 (soit 30 %) concernent les étrangers.

La moitié des titres de séjour est délivrée à des ressortissants étrangers de conjoints français (surtout l'autorisation dite Vie privée et familiale). 36 000 acquisitions de la nationalité française ont été prononcées au titre du mariage en 2005, 95 % des demandes étant couronnées de succès. Entre 1999 et 2004, la progression de leur nombre a été de 34 %[3].

Natalité de la population étrangère

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Année Population
étrangère
Naissances[4] Taux de
natalité en ‰
1946 1 744 000 27 552 15,80
1954 1 765 000 20 490 11,61
1962 2 151 000 35 260 16,39
1968 2 664 000 58 236 21,86
1975 3 442 000 72 007 20,92
1982 3 715 000 86 563 23,30
1990 3 597 000 81 364 22,62
1999 3 260 000 75 108 23,04
2004 3 510 000 92 082 26,23
2005 94 310
2006 98 748
2007 98 791
2008 3 714 505 101 520 27,33
2013 114 692

Source : Insee. Champ : France métropolitaine[5]

Entre 1946 et 1960, le taux de natalité de la population étrangère est inférieur à celui des Français, parfois largement (comme en 1954). À cette époque, l'immigration féminine est faible et la population étrangère est en grande partie composée de travailleurs masculins isolés. Les choses changent progressivement dans les années 1960 et surtout 1970. Dès 1971, on comptabilise 71 000 naissances de mère étrangère pour moins de 3,2 millions d'étrangers. À partir de 1974, année marquant la fin officielle de l'immigration de travailleurs, ce sont surtout des femmes (et des enfants) qui immigrent au titre du regroupement familial. Ce phénomène entraîne un rythme soutenu de naissances au sein des diverses composantes de l'immigration et ce, malgré la stagnation - et parfois le recul - du nombre des étrangers (1990-1999), surtout due aux naturalisations. On remarque une forte progression des naissances après 1998-1999, liée à une immigration assez soutenue durant cette période. Celle-ci concerne avant tout celle de conjoints étrangers (immigration familiale).

Les données de l'état-civil font état, pour la France métropolitaine[5] :

  • d'une légère baisse du nombre de naissances de mère étrangère de 1946 (27 552, soit 3,3 % du nombre total de naissances) à 1955 (19 215 naissances, 2,4 % du total),
  • suivie d'une assez forte hausse jusqu'en 1982 (86 563 naissances, 10,9 % du total)
  • puis d'une baisse irrégulière jusqu'en 1997 (69 134, 9,5 %)
  • et, enfin, d'une nouvelle hausse forte et régulière : (69 134 naissances, 14,7 % du total en 2013.

Pour la France entière[5], les données étaient 72 346 naissances de mère étrangère, soit 9,6 % du total en 1997 et 118 948 naissances, soit 14,7 % du total en 2013[4].

Jusqu'au milieu des années 1970, plus de 90 % des enfants de mère étrangère étaient également de père étranger. Depuis, ce pourcentage a fortement baissé jusqu'à 50,1 % en 2010 et 53,1 % en 2013 : en 2013, 63 125 naissances étaient de père et mère tous deux étrangers, soit 7,8 % du total[4].

Natalité de la population immigrée

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Une personne immigrée peut avoir ou non la nationalité française d'où un taux de natalité différent de celui de la population étrangère. Selon l'Insee, 27,3 % des nouveau-nés en métropole en 2010 ont au moins un parent né à l'étranger, dont 23,9 % un parent né hors de l'Union européenne. Environ 11 % des nouveau-nés ont au moins un parent originaire du Maghreb et 6 % au moins un parent originaire d'Afrique subsaharienne. Les parents nés en France comprennent les parents nés dans les collectivités d'outre-mer (COM)[6].

Si l'on remonte jusqu'aux grands-parents, 40 % des nouveau-nés entre 2006 et 2008 ont au moins un grand-parent né étranger à l’étranger (11 % au moins un grand-parent né dans l'Union Européenne, 16 % au moins un grand-parent né au Maghreb et 13 % au moins un grand-parent né dans une autre région du monde). Parmi eux, 15 % ont quatre grands-parents nés étrangers à l’étranger, 3 % en ont trois, 14 % en ont deux et 8 % ont un seul grand-parent né étranger à l’étranger. Une part importante de ces naissances est donc issue d'unions mixtes. Si l’immigration est de l’Union européenne, pour 75 % des naissances d’un parent immigré ou descendant d’immigré, l’autre parent n’est ni immigré, ni descendant d’immigré ; cette part est de 45 % si elle est d’un pays hors Union européenne[7].

Lieu de naissance des parents 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 % 2010
Les deux parents nés en France 566 447 576 537 601 268 595 286 580 999 575 985 574 687 575 659 590 163 579 515 585 427 578 052 583 600 72,7 %
Un parent né en France, un parent né à l'étranger 101 511 98 687 101 498 102 013 103 930 106 677 110 258 114 090 119 159 119 587 121 845 125 058 129 025 16,1 %
Père né dans un pays de l'UE 27, mère née en France 13 194 12 858 13 060 12 447 11 732 11 442 10 811 10 667 10 455 10 188 9 975 9 526 9 549 1,2 %
Père né hors UE 27, mère née en France 44 891 43 807 45 612 46 459 47 695 49 790 52 244 54 176 56 886 56 626 57 955 60 362 62 478 7,8 %
Père né en France, mère née dans un pays de l'UE 27 13 020 12 647 12 411 11 881 11 439 11 119 10 930 10 827 10 794 10 575 10 562 10 585 10 418 1,3 %
Père né en France, mère née hors UE 27 30 406 29 375 30 415 31 226 33 064 34 326 36 273 38 420 41 024 42 198 43 353 44 585 46 580 5,8 %
Les deux parents nés à l'étranger 70 122 69 567 72 016 73 646 76 701 78 802 82 871 84 606 87 574 86 883 88 772 90 310 89 599 11,2 %
Deux parents nés dans un pays de l'UE 27 6 681 6 157 5 780 5 524 5 159 5 369 5 426 5 372 5 778 5 891 6 276 6 442 6 694 0,8 %
Deux parents nés hors UE 27 60 281 60 636 63 299 65 406 68 788 70 552 74 537 76 348 78 700 78 020 79 405 80 641 79 698 9,9 %
Père né dans un pays de l'UE 27, mère née hors UE 27 1 188 1 047 1 116 1 035 1 038 1 075 1 150 1 100 1 256 1 190 1 226 1 268 1 258 0,2 %
Père né hors UE 27, mère née dans un pays de l'UE 27 1 972 1 727 1 821 1 681 1 716 1 806 1 758 1 786 1 840 1 782 1 865 1 959 1 949 0,2 %
Ensemble des naissances 738 080 744 791 774 782 770 945 761 630 761 464 767 816 774 355 796 896 785 985 796 044 793 420 802 224 100 %

Regroupement familial et immigration familiale

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La procédure de regroupement familial recouvre différentes situations. Classiquement il s'agit de la migration de la famille restée au pays (essentiellement des femmes, accompagnées ou non d’enfants) qui rejoint un étranger venu travailler en France, souvent avant l'arrêt de l'immigration de travailleurs en 1974. Mais cette procédure recouvre aussi la venue en France de personnes qui se sont mariées avec un migrant venu lui-même en France dans l'enfance dans le cadre de cette procédure et encore de nationalité étrangère, ou même né en France de parents immigrés et resté malgré tout de nationalité étrangère (en 2004, sur 550 000 étrangers nés en France, il y avait 450 000 mineurs, ce qui implique la continuation actuellement et dans les prochaines années de ce type de migration). De ce fait, cela concerne donc aussi des hommes, venus rejoindre en France leur épouse de nationalité non-française.

L'immigration familiale vers une famille de Français concerne essentiellement des conjoints[8] (on l'appelle dès lors souvent "immigration de conjoints de Français") et résulte le plus souvent soit de mariages d’enfants d’immigrés, nés en France et devenus français, avec un étranger du pays d’origine des parents, soit des mariages d'étrangers avec des Français sans ascendance immigrée récente.

Depuis la fin des années 1990, on constate une augmentation continuelle de l'immigration familiale en France, et ceci concernant tant celle du regroupement familial que celle des conjoints de Français[9].

Évolution de l'immigration familiale

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On peut suivre l'évolution de l'immigration familiale depuis 10 ans en France et au sein des principales communautés d'immigrés grâce aux tableaux fournis par l'INED[10].

Le tableau suivant reprend les chiffres de l'immigration permanente légale (les admissions au séjour) des migrants ayant obtenu un premier titre de séjour d'une validité d'au moins un an. L'immigration clandestine n'est donc pas comptabilisée. L'année est celle de l'obtention du titre de séjour en question et nullement celle de l'arrivée réelle en France. Beaucoup d'immigrants sont arrivés lors d'une année précédente, parfois clandestinement, et se sont trouvés un certain temps en séjour irrégulier ; dans ce cas, c'est l'année de la régularisation qui compte.

Motif d'admission Années
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Total Immigration 119.564 106.180 105.986 127.432 155.879 145.120 160.428 182.694 205.708 215.397 210.075 207.561
Mineurs (1) 15.407 10.939 10.229 10.327 16.149 15.359 14.840 16.001 17.443 17.881 19.330 16.589
Famille d'étrangers (2) 12.007 9.685 9.696 10.674 12.885 16.060 17.232 18.362 22.103 25.023 26.065 26.540
Famille de Français (3) 14.024 14.485 14.138 15.314 20.128 24.582 31.018 37.467 44.645 57.686 54.791 53.697
Regr. familial (1+2) 27.414 20.624 19.925 21.001 29.034 31.419 32.072 34.363 39.546 42.904 45.395 43.129
Immigration familiale
(1+2+3)
41.438 35.109 34.063 36.315 49.162 56.001 63.090 71.830 84.191 100.590 100.186 96.826
Étudiants 29.517 27.790 28.070 28.386 32.188 36.745 44.631 50.553 55.757 52.786 43.323 40.218
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
(1) La catégorie des mineurs comprend les mineurs du regroupement familial (y compris les ressortissants de l'EEE) et les enfants de mère réfugiée.
(2) La catégorie « famille d'étranger » reprend les ascendants et (surtout) les conjoints d'étrangers venus les rejoindre en France.
(3) La catégorie « famille de Français » consiste essentiellement en étrangers rejoignant un conjoint de nationalité française résidant en France.

La catégorie des étudiants est mentionnée à titre purement informatif.

Le tableau nous montre que si, de 1994 à 2004, le volume de la migration due au regroupement familial d'étrangers progresse de 65 %, celui de l'immigration des « familles de Français » progresse de pas moins de 290 %, soit un quasi-quadruplement en dix ans. Au total, les migrations familiales, qui comptaient en 1994 pour un peu plus d'un tiers de l'immigration permanente en France, participent en 2003 et 2004 pour près de la moitié à l'immigration globale. Donc, l'immigration familiale connaît une hausse importante en valeur abolue mais aussi en poids relatif. Elle est très nettement devenue le motif d'admission principal des étrangers en France.

Immigration familiale du Maghreb et de la Turquie

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Pour approfondir la composition de cette immigration familiale, il est utile d'étudier l'évolution de la migration familiale maghrébine et turque, au sein de cet ensemble.

Immigration familiale des trois pays du Maghreb et de la Turquie

Pays Années
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Imm.
France
119.564 106.180 105.986 127.432 155.879 145.120 160.428 182.694 205.708 215.397 210.075 207.561
Maroc Mineurs 2.910 1.735 1.587 1.509 2.954 2.908 3.118 3.328 4.080 3.507 3.505 2.663
Famille d'étranger 2.504 1.597 1.623 1.349 2.742 3.705 4.204 4.382 5.350 5.333 4.998 4.758
Famille de Français 1.255 1.704 1.663 2.677 3.085 4.220 6.097 7.472 8.729 10.437 10.088 8.996
Immigration familiale 6.669 5.036 4.873 5.535 8.781 10.833 13.419 15.182 18.159 19.277 18.591 16.417
Algérie Mineurs 1.259 1.119 1.385 1.509 3.088 2.218 1.967 1.991 2.493 2.493 2.492 1.955
Famille d'étranger 1.257 1.091 1.116 1.349 1.557 1.756 1.782 2.335 3.444 4.791 5.353 5.284
Famille de Français 3.485 2.576 2.058 2.677 3.214 3.350 3.482 5.482 7.812 16.177 14.997 14.243
Immigration familiale 6.001 4.786 4.659 5.835 7.859 7.324 7.231 9.808 13.749 23.461 22.842 21.482
Tunisie Mineurs 499 344 394 398 751 822 878 964 1.246 1.625 1.622 1.228
Famille d'étranger 620 362 385 485 538 675 914 1.032 1.453 1.679 1.703 1.818
Famille de Français 607 747 761 887 1.137 1.477 2.385 3.212 3.652 4.591 3.866 3.652
Immigration familiale 1.726 1.453 1.540 1.770 2.426 2.974 4.177 5.208 6.351 7.895 7.191 6.698
Total Maghreb Imm. Totale 23.029 18.432 18.747 27.286 36.138 33.553 40.953 51.526 63.107 68.040 65.694 59.853
Mineurs 4.668 3.198 3.366 3.582 6.793 5.948 5.963 6.283 7.819 7.625 7.619 5.845
Famille d'étranger 4.381 3.050 3.124 3.918 4.837 6.136 6.900 7.749 10.247 11.803 12.054 11.861
Famille de Français 5.347 5.027 4.482 5.530 7.436 9.047 11.964 16.166 20.193 31.205 28.951 26.890
Immigration familiale 14.396 11.275 10.972 13.030 19.066 21.131 24.827 30.198 38.259 50.633 48.624 44.596
Turquie Imm. totale 4.456 3.337 3.165 4.543 5.723 5.153 5.814 6.219 7.706 7.545 7.701 8.342
Mineurs 1.359 941 662 811 1.020 892 1.071 933 1.092 1.226 1.281 1.229
Famille d'étranger 1.615 1.157 1.219 1.499 1.654 1.784 1.734 1.780 2.010 1.750 1.590 2.102
Famille de Français 258 352 382 525 1.056 1.449 1.750 2.115 2.973 2.906 2.812 2.834
Immigration familiale 3.232 2.450 2.263 2.835 3.730 4.125 4.555 4.828 6.075 5.882 5.683 6.165
Total des
4 pays
(Immigration
familiale)
17.628 13.745 13.335 15.865 22.796 25.256 29.382 35.026 44.334 56.515 54.307 50.761
Total en
France
(Immigration
familiale)
41.438 35.109 34.063 36.315 49.162 56.001 63.090 71.830 84.191 100.590 100.186 92.860
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Après avoir connu une pause vers 1995-1996, l'immigration familiale de ces quatre pays a repris de plus belle. Elle a même parfois explosé (comme la Tunisie et l'Algérie de 1997 à 2003 ou encore les "conjoints de Français" turcs et tunisiens tout au long de la période). Ces pays représentent, au cours des dernières décennies, les plus gros contributeurs de tradition musulmane à l'immigration en France. Les chiffres de 2004 et 2005 montrent cependant une légère régression par rapport à ceux de 2003.

Pour chacun de ces pays, soulignons la montée impressionnante de la catégorie « famille de Français », constituée essentiellement d'époux et épouses de citoyens et citoyennes de nationalité française.

L'immigration turque s'est montrée moins dynamique que l'immigration maghrébine, sans doute à la suite de la faiblesse des liens historiques et culturels entre les deux pays. Mais alors qu'en 1994, elle était principalement constituée de membres de familles d'étrangers (regroupement familial), en 2004 elle apparait principalement liée aux mariages entre conjoints turcs et français. La raison en est que la formation en France de la communauté turque s'est faite plus tardivement que les communautés maghrébine (années 1970). Les enfants nés en France dans les premières familles turques immigrées n'avaient pas encore atteint l'âge pour contracter mariage en 1994. Dix années plus tard, c'est chose faite dans bien des cas, et beaucoup de ces ex-jeunes turcs devenus français par acquisition se choisissent désormais un conjoint dans le pays d'origine de leurs parents. L'autre cause importante est la forte hausse de mariages entre femmes françaises et hommes turcs, mise en relief par l'important déséquilibre des sexes au niveau de la catégorie « famille de Français ». Il est à noter qu'en 2004, l'immigration familiale représentait 74 % de l'immigration turque totale, exactement le même pourcentage qu'au sein de l'immigration maghrébine.

Au total, l'immigration familiale des « quatre pays », qui comptait pour moins de 40 % de l'immigration familiale totale en France en 1996, avait quadruplé en huit ans et représentait 54 % de celle-ci en 2004.

Concernant le nombre de familles impliquées (soit reconstituées, soit nouvellement créées), on peut prendre une base minimale de 80 % d'époux(ses) dans la catégorie « famille d'étranger » (le reste étant constitué d'ascendants), et de 80 % d'époux(ses) dans celle de « famille de Français » [11]. Ce qui signifierait, pour ces « quatre pays » au moins 35 000 familles concernées en 2004, et vraisemblablement plus. Rappelons qu'en 2003, il y avait eu un total de 275 963 mariages en France (remariages inclus)[12], et 278 600 en 2004[13].

Dans son rapport annuel de 2004, la DPM souligne le fait que 8 000 actes de mariages entre Français(e) et étranger(ère)s ont été transcrits en Algérie, 8 000 au Maroc et 3 000 en Tunisie, pour l'année 2004. Concernant la Turquie, on en a compté 2 700. Pour chacun de ces quatre pays, la progression annuelle moyenne sur la période 1995-2004 dépassait 17 %, contre 2,6 % pour le reste du monde[14].

Répartition par âge et sexe

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Pays Groupes d'âges des immigrants maghrébins et turcs en 2004 Tous groupes
de 0 à 17 de 18 à 19 de 20 à 24 de 25 à 29 de 30 à 34 de 35 à 39 de 40 à 49 de 50 à 59 + de 60
Algérie 2.493 464 3.597 7.488 6.167 4.019 3.387 1.493 2.737 31.845
-- hommes 1.268 202 1.436 4.403 4.074 2.432 1.883 586 1.795 18.079
-- femmes 1.225 262 2.161 3.085 2.093 1.587 1.504 907 942 13.766
Maroc 3.505 1.940 4.852 4.609 3.459 2.174 1.712 753 1.012 24.016
-- hommes 1.907 968 2.076 2.655 2.103 1.117 668 197 560 12.251
-- femmes 1.598 972 2.776 1.954 1.356 1.057 1.044 556 452 11.765
Tunisie 1.622 462 2.016 2.539 1.436 706 595 234 227 9.837
-- hommes 872 244 1.158 1.770 1.072 460 294 57 108 6.035
-- femmes 750 218 858 769 364 246 301 177 119 3.802
Maghreb 7.620 2.866 10.465 14.636 11.062 6.899 5.694 2.480 3.976 65.698
-- hommes 4.047 1.414 4.670 8.828 7.249 4.009 2.845 840 2.463 36.365
-- femmes 3.573 1.452 5.795 5.808 3.813 2.890 2.849 1.640 1.513 29.333
Turquie 1.282 413 2.089 1.767 934 520 514 109 74 7.702
-- hommes 728 130 1.095 1.327 676 353 291 46 28 4.674
-- femmes 554 283 994 440 258 167 223 63 46 3.028

La population immigrée turque présente deux caractéristiques très nettes : d'abord, la surmasculinité importante (voir ci-après) ; ensuite, l'extrême jeunesse de la population féminine. Sur 3 028 immigrantes de l'année 2004, 2 529 avaient moins de 35 ans, soit 83,5 % d'entre elles. Les femmes de 18 à 35 ans représentaient quant à elles 65 % de l'ensemble. Ce dernier record n'est dépassé que par les femmes originaires d'Afrique subsaharienne.

Surmasculinité des immigrants tunisiens et turcs

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On constate une proportion élevée d'hommes au sein de la catégorie « famille de Français », tant au sein de l'immigration tunisienne que turque. Pour ce dernier pays, des études ont démontré qu'une grande partie des mariages entre Turcs et Françaises concernaient une femme française sans aucune ascendance liée à l'immigration[15].

Surmasculinité des « familles de Français » tunisiens et turcs :

Pays Sexe Années
2000 2001 2002 2003 2004 2005
Turquie Hommes 1.250 1.553 2.134 2.079 1.958 1.965
Femmes 501 561 839 828 854 870
Tunisie Hommes 1.889 2.575 2.951 3.682 2.850 2.636
Femmes 496 636 701 909 1.017 1.016
Algérie Hommes 1.917 3.109 4.460 9.945 8.699 8.002
Femmes 1.565 2.373 3.352 6.232 6.297 6.241
Maroc Hommes 3.489 4.417 4.941 6.015 5.401 4.679
Femmes 2.608 3.055 3.788 4.421 4.687 4.317

Alors que l'immigration de type « famille de Français » [16],[11] est assez équilibrée du point de vue des sexes au sein de l'immigration marocaine et algérienne, la forte surmasculinité parmi les migrants tunisiens et turcs est particulièrement frappante.

Immigration familiale déclarée de l'Europe hors Turquie

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Trois exemples typiques : d'une part, le Portugal et le Royaume-Uni dont l'immigration, déjà ancienne, est bien représentative de celles des anciens pays de l'Union européenne du sud et du nord (Europe dite "des 15") ; et d'autre part, l'immigration russe, fort récente et typique de celles des pays d'Europe de l'est.

Les ressortissants des pays de l'espace Schengen bénéficient de la liberté de circulation entre les États, et n'ont plus l'obligation de déclarer leurs mouvements depuis 2004 : c'est le cas du Portugal et du Royaume-Uni, mais pas de la Russie.

Immigration familiale de l'Europe hors Turquie, du Portugal, du Royaume-Uni et de la Russie

Années
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Immigration
France
119.564 106.180 105.986 127.432 155.879 145.120 160.428 182.694 205.708 215.397 210.075
Europe Imm. totale 56.760 52.343 51.047 49.689 53.599 56.042 56.098 57.791 59.274 60.252 56.890
dont Mineurs 5.138 4.008 3.657 3.282 3.635 3.533 3.580 3.802 3.900 4.128 5.370
Famille d'étranger 4.280 4.076 3.989 3.569 3.673 3.991 4.177 4.422 4.525 4.905 4.700
Famille de Français 4.167 4.238 4.196 4.184 4.309 4.558 4.920 4.995 5.182 5.358 4.597
Immigration familiale 13.585 12.322 11.842 11.035 11.517 12.082 12.677 13.219 13.607 14.391 14.667
Portugal Imm. totale 9.124 8.442 7.522 6.327 5.899 5.657 6.530 6.736 6.601 7.791 ND
dont Mineurs 1.245 1.032 843 617 540 493 571 609 619 888 ND
Famille d'étranger 1.847 1.621 1.504 1.171 977 860 950 1.011 882 1.105 ND
Famille de Français 333 343 302 306 272 257 232 202 182 182 ND
Imm. familiale 3.425 2.996 2.649 2.094 1.789 1.610 1.753 1.822 1.683 2.175 ND
Roy.Uni Imm. totale 9.267 8.077 8.021 7.500 7.712 7.437 7.850 8.335 9.444 10.834 ND
dont Mineurs 710 542 634 507 559 463 533 657 654 764 ND
Famille d'étranger 440 447 525 484 491 508 607 675 863 908 ND
Famille de Français 459 417 381 397 336 291 369 370 351 357 ND
Imm. familiale 1.609 1.406 1.540 1.388 1.386 1.262 1.509 1.702 1.868 2.029 ND
Russie Imm. totale 1.046 1.003 1.040 1.026 1.220 1.574 1.827 2.078 2.495 3.222 4.148
dont Mineurs 92 49 44 67 91 92 98 103 229 347 591
Famille d'étranger 29 27 32 36 55 84 112 116 145 166 198
Famille de Français 177 200 212 186 287 406 476 562 618 732 743
Imm. familiale 298 276 288 289 433 582 686 781 992 1.245 1.532
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Il apparait que l'immigration d'origine européenne stagne tout au long de ces dix années, et ne comporte qu'une part minimale (20 à 25 %) d'immigration de type familial. Cependant, des différences importantes s'observent au niveau des composantes occidentales et orientales de la migration. Le dynamisme de la récente immigration russe en est le témoin, celle-ci quadruplant en dix ans.

L'immigration familiale d'origine subsaharienne

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Pays Type Années
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Immigration
Afrique
Imm. totale 34.748 28.610 29.343 46.614 64.884 54.007 64.181 78.754 94.317 101.657 100.567
dont Mineurs 6.174 4.184 4.184 4.432 9.246 8.151 7.652 8.145 9.958 9.934 9.903
Famille d'étranger 5.096 3.549 3.610 4.581 6.150 8.296 9.133 10.000 13.029 15.177 15.945
Famille de Français 7.416 7.370 6.871 7.961 11.101 13.987 18.469 24.073 29.562 42.158 40.130
Immigration
familiale
18.686 15.103 14.655 16.974 26.497 30.434 35.254 42.218 52.549 67.269 65.978
dont Maghreb Imm. totale 23.029 18.432 18.747 27.286 36.138 33.553 40.953 51.526 63.107 68.040 65.694
Immigration
familiale
14.396 11.275 10.972 13.030 19.066 21.131 24.827 30.198 38.259 50.633 48.624
Afrique
subsaharienne
Imm. totale 11.719 10.178 10.596 19.328 28.746 20.454 23.228 27.228 31.210 33.617 34.873
Mineurs 1.506 986 818 850 2.453 2.203 1.689 1.862 2.139 2.309 2.284
Famille d'étranger 715 499 486 663 1.313 2.160 2.233 2.251 2.782 3.374 3.891
Famille de Français 2.069 2.343 2.389 2.431 3.665 4.940 6.505 7.907 9.369 10.953 11.179
Immigration
familiale
4.290 3.828 3.683 3.944 7.431 9.303 10.427 12.020 14.290 16.636 17.354
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Répartition par âge

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L'INED nous fournit une ventilation par pays et par groupe d'âges, mais aussi par sexe de l'immigration étrangère durant l'année 2004[17].

Pays Groupes d'âges des immigrants africains en 2004 Tous groupes
de 0 à 17 de 18 à 19 de 20 à 24 de 25 à 29 de 30 à 34 de 35 à 39 de 40 à 49 de 50 à 59 + de 60
Afrique 9.902 4.591 16.769 22.362 17.835 11.460 9.376 3.447 4.825 100.567
-- hommes 5.188 2.219 7.588 12.299 10.592 6.596 5.012 1.271 2.788 53.553
-- femmes 4.714 2.372 9.181 10.063 7.243 4.864 4.364 2.176 2.037 47.014
Maghreb 7.620 2.866 10.465 14.636 11.062 6.899 5.694 2.480 3.976 65.698
-- hommes 4.047 1.414 4.670 8.828 7.249 4.009 2.845 840 2.463 36.365
-- femmes 3.573 1.452 5.795 5.808 3.813 2.890 2.849 1.640 1.513 29.333
Afrique
subsaharienne
2.282 1.725 6.304 7.726 6.773 4.561 3.682 967 849 34.869
-- hommes 1.141 805 2.918 3.471 3.343 2.587 2.167 431 325 17.188
-- femmes 1.141 920 3.386 4.255 3.430 1.974 1.515 536 524 17.681

La population féminine immigrée d'origine subsaharienne se caractérise par son extrême jeunesse ; c'est la population immigrée la plus jeune de France. Les femmes de 18 à 34 ans constituent 67,8 % du total de l'effectif féminin, alors qu'elles ne forment « que » 57,5 % des immigrantes maghrébines.

Répartition par sexe

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On constate une proportion élevée de femmes au sein de la catégorie « famille de Français » parmi les immigrés des principaux pays d'Afrique noire de tradition non ou peu musulmane. Par contre c'est l'inverse au Mali.

Répartition par sexe des « familles de Français » de quelques pays d'Afrique noire :

Pays Sexe Années
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Cameroun Hommes 55 84 132 186 269 362 472 507 566
Femmes 172 286 415 709 958 1.147 1.344 1.514 1.676
Côte-d'Ivoire Hommes 85 147 197 269 361 474 592 612 591
Femmes 163 288 409 587 746 918 1.128 1.192 1.168
Madagascar Hommes 43 50 71 96 112 125 154 143 n c
Femmes 292 384 140 641 684 768 808 719 759
Congo Hommes 59 114 167 186 258 313 332 323 327
Femmes 89 115 183 209 294 477 522 518 609
Mali Hommes 38 56 107 157 191 283 408 457 532
Femmes 47 94 140 134 162 165 265 279 329

Un excédent de femmes apparaît nettement pour le Cameroun, la Côte-d'Ivoire et Madagascar. Il s'agit, en partie, d'une arrivée de femmes ou de filles d'hommes naturalisés parmi ces communautés étrangères qui, actuellement, font venir du pays leur femme ou une femme en vue de fonder une famille. Mais cela n'explique pas tout. En faisant le compte, il y a désormais une arrivée de femmes en surnombre : ce sont essentiellement des femmes épousant un Français sans lien récent avec l'immigration et résidant en France. Ce phénomène a été souligné notamment en Bretagne et dans les Pays de la Loire[18]. On remarque particulièrement la croissance très rapide et continue de la migration des femmes du Cameroun et de la Côte d'Ivoire. Pour le Mali, c'est plutôt d'un excédent d'hommes qu'il s'agit ces dernières années, ce en quoi le pays rejoint la moyenne des pays de tradition musulmane.

Ce nombre de femmes excédentaire se traduit par un plus grand nombre de mères de nouveau-nés que de pères de nouveau-nés. Ainsi pour l'année 2006, nous avons les chiffres de naissances suivants :

Nationalité
du parent
Nombre de
ressortissants
au 1-1-2005
Naissances en 2006
Nombre de
nouvelles mères
Nombre de
nouveaux pères
Camerounaise 34 000 2 243 1 397
Ivoirienne 38 000 2 485 1 949
Malgache * N.C. 898 456
Congolaise 42 000 4 152 3 664
Malienne 57 000 3 232 3 454
  • N.C. = non connu. Les estimations de 2005 concernant le nombre de Malgaches en France n'ont pas été publiés par l'INSEE. À titre d'information, en , on avait recensé 28 272 immigrés malgaches, dont seulement 9 871 avaient conservé leur nationalité d'origine, les autres étant devenus Français[19].

Les chiffres sont assez clairs. Pour le Cameroun et Madagascar, la migration beaucoup plus importantes de femmes que d'hommes occasionne presque deux fois plus de femmes que d'hommes parents de nouveau-nés en 2006. Pour la Côte-d'Ivoire ce sont 20 % de mères excédentaires et pour le Congo environ 12 %. Et cela implique un important pourcentage d'unions mixtes franco-africaines entre femme africaine et homme français, au moins pour les communautés camerounaise, malgache et ivoirienne. Pour le Congo, les chiffres sont moins flagrants, mais impliquent un certain nombre d'union entre Africaines et Français non liés au pays de leur compagne. Par contre pour le Mali, la situation est inverse, mais le faible écart entre pères et mères de cette nationalité ne permet de tirer aucune conclusion.

Notons enfin que sur 796.000 naissances enregistrées en 2006 en France, ce phénomène d'enfants nés d'unions mixtes franco-africaines reste encore marginal.

Naissances de mère étrangère originaire d'Afrique subsaharienne

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Les immigrés natifs d’Afrique subsaharienne étaient au nombre de 570 000 à la mi-2004 (en augmentation de 45 % par rapport à 1999) et de 582 000 au . Parmi eux, sept sur dix viennent d’un pays anciennement sous administration française[20]. Quant aux étrangers originaires de ces mêmes pays, ils étaient 276 387 au , mineurs non compris[21] (187.749 en Île-de-France[22], début 1999, mineurs inclus).

Années Naissances de mère étrangère[23]
Total France
métropolitaine
Afrique
subsaharienne
1977 75.509 3.845
1978 75.969 4.198
1979 77.625 4.795
1980 81.291 5.526
1981 84.899 6.423
1982 86.563 7.452
1983 85.236 8.928
1984 84.848 9.492
1985 82.801 10.162
1986 80.874 10.790
1987 75.805 10.915
1988 80.526 11.624
1989 79.781 12.065
1990 81.364 12.746
1991 81.078 13.282
1992 80.518 13.353
1993 78.610 13.616
1994 75.250 12.978
1995 73.575 12.804
1996 70.403 12.424
1997 69.134 12.439
1998 72.822 13.537
1999 75.108 14.861
2000 78.060 16.153
2001 81.579 17.883
2002 85.650 19.128
2003 87.675 20.013
2004 92.082 21.452
2005 94.310 22.444
2006 98.748 23.446

Le tableau ci-dessus nous montre la progression impressionnante des naissances de mères originaires de l'Afrique subsaharienne. Alors qu'en 1977, celles-ci constituaient à peine 5 % du total des naissances de mère étrangère, ce pourcentage était passé à 24 % en 2006.

Récapitulatif Afrique subsaharienne :

-- 1995 -- -- 1996 -- -- 1997 -- -- 1998 -- -- 1999 -- -- 2000 -- -- 2001 -- -- 2002 -- -- 2003 -- -- 2004 -- -- 2005[24]-
Pop. immigrée
début d'année
393.611[25] 582.000
Pop. étrangère
début d'année
283.824 421.000
Naiss. de mère
étrangère africaine
12.804 12.424 12.439 13.537 14.861 16.153 17.883 19.128 20.013 21.452 22.444
Immigration 10.178 10.596 19.328 28.746 20.454 23.228 27.228 31.210 33.617 34.873
Émigration
Naturalisations 8.932 10.155 11.773 11.487 13.926 15.995 14.270 16.834 20.285

Pour le nombre des immigrés et étrangers en 1999, sources : INED[26] et Migration Information Source[27]

Les acquisitions de nationalité

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Ces dernières années, on note une forte augmentation des acquisitions de nationalité. La DPM (Direction de la population et des migrations) souligne que de 92 000 en 1995, le nombre d’étrangers acquérant la nationalité française est passé à 150 000 en 2000, avant de redescendre à 128 000 en 2002, comme en 2001[28]. Le délai moyen d’instruction des demandes atteignait alors 16 mois. Un plan d’action portant notamment sur la simplification des procédures a été mis en œuvre en . Il a permis de réduire très fortement la masse des dossiers en attente à la sous-direction des naturalisations de la DPM et de ramener à un mois le délai d’instruction des dossiers.

Le nombre des nouveaux Français par acquisition s’est élevé à 145 000 en 2003, 168 800 en 2004 et 154 827 en 2005[29]. La baisse de 2005 est due à la chute de 37 % des acquisitions de la nationalité par mariage. Cela s'explique - tout du moins en partie - par un renforcement des délais légaux depuis 2003 (loi du ), visant à lutter contre l'acquisition frauduleuse de la nationalité par des mariages de complaisance[30],[31]. Notons qu'en 2004, la France était le premier pays d’Europe pour le nombre de naturalisations en valeur absolue. En valeur relative par contre, les trois pays en tête du classement en 2002 étaient l'Autriche (36 400 acquisitions pour 8,3 millions d'habitants), la Belgique (33 800 acquisitions pour 10,4 millions) et les Pays-Bas (45 300 acquisitions pour 16,3 millions) [32].

Depuis la fin des années 1990, les acquisitions de la nationalité française par décret représentent plus de la moitié de l’ensemble (60,2 % en 2004) et se composent essentiellement de naturalisations (dans 88,1 % des cas en 2004). Dans le même temps, les acquisitions à la suite d'un mariage ne cessent d’augmenter : 34 440 en 2004 contre 18 121 en 1995 et 26 056 en 2000. Au contraire, le nombre des déclarations anticipées de mineurs d'âge est resté stable autour de 30 000 acquisitions par an, entre 2002 et 2004.

En 2004, sur six nouveaux Français, trois étaient originaires du Maghreb, un provenait d’un autre pays africain et un autre d’Asie (de Turquie le plus souvent). Au total plus de 80 % des acquisitions concernait une personne originaire d'Afrique ou d'Asie.

Depuis 2002, les acquisitions de nationalité par des personnes originaires de l'ancienne URSS et du continent américain augmentent fortement. La DPM confirme que l’augmentation est plus mesurée pour les ressortissants de l’Union européenne et pour ceux du Sud-Est asiatique, dont les effectifs restent très en deçà de leur niveau de la fin des années 1980.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. INSEE - La population immigrée : le résultat d'une longue histoire (juin 1996) [PDF]
  2. INSEE T9 - Mariages suivant les nationalités combinées des époux [xls]
  3. La documentation française - L'immigration clandestine en France
  4. a b et c INSEE Données détaillées - Statistiques d'état civil sur les naissances en 2013, T38 : Nés vivants selon la nationalité de la mère ou T37 - Enfants nés vivants par nationalité des parents et leur situation matrimoniale[xls].
  5. a b et c Territoire au 31 décembre 2010
  6. Naissances selon le pays de naissance des parents 2010, Insee, septembre 2011
  7. Les immigrés, les descendants d'immigrés et leurs enfants, Pascale Breuil-Genier, Catherine Borrel, Bertrand Lhommeau, Insee 2011
  8. DPM (Ministère de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement Direction de la population et des migrations) - Immigration et présence étrangère en France en 2004 [PDF]
  9. INED - Évolution récente de l'immigration en France et comparaison avec le Royaume-Uni par Xavier Thierry (2004) [PDF]]
  10. INED - Tableaux annuels des admissions
  11. a et b Haut Conseil à l'Intégration - Observatoire statistique de l’immigration et de l’intégration - Rapport 2002-2003 page 29 [PDF]
  12. INSEE - La population française en 2003 [PDF]
  13. INSEE - Bilan démographique 2006
  14. Direction de la population et des migrations - Immigration et présence étrangère en France en 2004 (page 7) [PDF]
  15. INED - M. Tribalat - Une estimation des populations d’origine étrangère en France en 1999 - dans la revue Population, 59 (n°1), pages 51-82 (2004).
  16. Les statistiques officielles ne chiffrent essentiellement que sur les conjoints étrangers venant rejoindre en France un conjoint de Français, car « les enfants mineurs ne sont pas pris en compte comme entrants lors de leur arrivée, leur entrée « officielle » ne se faisant qu’à leur majorité »DPM (Ministère de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement Direction de la population et des migrations) - Immigration et présence étrangère en France en 2004 [PDF](page 4)
  17. INED - Tableau des admissions de 2000 à 2006
  18. Atlas des immigrés en Bretagne (page 15) [PDF]
  19. INED - Immigrés selon le pays de naissance en 1999 [xls]
  20. INSEE Première n° 1098 - Enquêtes annuelles du recensement 2004-2005 [PDF]
  21. Ministère de l'Intérieur - La population étrangère légale en France métropolitaine sans les mineurs (2000) [PDF]
  22. INSEE - Île-de-France à la page - quatre étrangers sur dix vivent en Île-de-France (novembre 2001) [PDF]]
  23. INSEE - T38 - Naissances par nationalité de la mère [xls]
  24. INSEE - Etrangers et immigrés par région au 01-01-2005
  25. Chiffre quelque peu sous-évalué de l'aveu de l'INSEE INSEE Première n° 1098 - Enquêtes annuelles du recensement 2004-2005 (page 2 - encadré 1) [PDF]
  26. INED - Immigrés selon le pays de naissance en 1999 [xls]
  27. Migration information source (en)
  28. INSEE - Acquisition de la nationalité française selon le mode (juin 2004)
  29. UMP Sciences Po : Etrangers en France - Les chiffres
  30. Observatoire statistique de l’immigration et de l’intégration - Rapport 2002-2003 page 45 [PDF]]
  31. Rapport de la commission d’enquête du Sénat sur l’immigration clandestine (page 29) [PDF]
  32. Migration information source (en)

Liens externes

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