Kousséri
Kousséri | ||||
Pont de N'Gueli marquant la frontière entre le Cameroun et le Tchad, sur le Logone. | ||||
Administration | ||||
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Pays | Cameroun | |||
Région | Extrême-Nord | |||
Département | Logone-et-Chari | |||
Démographie | ||||
Population | 205 246 hab. (2019[1]) | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 12° 04′ nord, 15° 02′ est | |||
Altitude | 283 m |
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Localisation | ||||
Géolocalisation sur la carte : Cameroun
Géolocalisation sur la carte : Cameroun
Géolocalisation sur la carte : région de l'Extrême-Nord
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Kousséri est une commune du Cameroun située dans la région de l'Extrême-Nord et le département du Logone-et-Chari, dont elle est le chef-lieu.
À l'époque coloniale, elle se nommait Kusseri au sein du protectorat allemand du Kamerun, puis Fort-Foureau au sein du territoire sous mandat du Cameroun français.
C'est un important marché, notamment pour les échanges avec le Tchad voisin.
Histoire
[modifier | modifier le code]Origines
[modifier | modifier le code]Kousséri est une cité très ancienne, remontant au moins à la civilisation Sao (XIe - XVIe siècles)[2].Ville kotoko, l'une de cinq principautés kotoko. Son nom d'origine est M'sr. Un peu plus tard appelé (Qussur : les châteaux) en arabe. Au XVIe siècle, elle était la capitale d'un royaume de M'sr en langue kotoko dont les élites au moins étaient islamisées, et mentionnée sous la forme italienne Uncusciuri par Giovanni Lorenzo d'Anania (en). Ce royaume était vassal du royaume du Kanem-Bornou.
Prise par l'armée de Rabah Fadlallah (ou Rabih Zubaïr) à la fin du XIXe siècle, « elle fut le théâtre de la bataille de Kousséri (), où les troupes françaises du commandant Lamy, alliées aux Baguirmiens, battirent Rabah. Les deux chefs trouvèrent la mort au cours du combat. »[2]. La bataille de Kousséri favorisa la conquête du Tchad.
Époque coloniale
[modifier | modifier le code]Dans le partage colonial qui suivit, la cité de Kousséri fut attribuée à l'Allemagne au sein de la colonie allemande du Kamerun. « Kusseri » est entre de 1903 et 1913 le siège de la Résidence du « Deutsche Tschadseeländer » en français : « pays du lac Tchad allemand ». La main-d’œuvre locale était placée sous l'autorité du résident allemand.
Au déclenchement de la Première Guerre mondiale, Kousséri est fortifiée. Néanmoins, cet avant-poste paraît peu tenable, juste en face de Fort-Lamy, en Afrique-Équatoriale française. La trentaine de soldats des Schutztruppe faisait face à plus de 200 soldats des troupes coloniales françaises. Le poste repousse toutes les attaques françaises jusqu'à fin , jusqu'à ce que les défenseurs ne se replient sur Mora[3].
Kousséri passe sous le contrôle des Français après la Première Guerre mondiale, à la suite de la défaite allemande. Elle est renommée Fort-Foureau, du nom de l'explorateur français Fernand Foureau qui se rendit en 1900 à la confluence du fleuve Chari et de son affluent le Logone, en compagnie du commandant François-Joseph-Amédée Lamy.
Époque du Cameroun indépendant
[modifier | modifier le code]Après l'indépendance du Cameroun en 1960, elle retrouva son nom historique de Kousséri. Originellement ville des Kotokos et ville cosmopolite aujourd'hui, elle accueille de nombreuses ethnies : Arabes Choa (celle-ci constitue l'ethnie majoritaire dans la ville, à cause des conflits tchadiens qui ont poussé les arabes à peupler cette ville Kotoko), Bornouans, et même des ressortissants du Tchad voisin, attirés par cette vicinalité tranquille qui leur offre l'occasion de faire des affaires et, pour ceux qui en ont suffisamment les moyens, de construire ou d'acheter des résidences secondaires.
Située sur la frontière avec le Tchad dont elle est séparée par le Logone, elle accueillit, pendant la guerre Tchad-Libye, des milliers de réfugiés tchadiens qui fuyaient N'Djaména.
Géographie
[modifier | modifier le code]Kousséri se trouve sur la rive gauche de la rivière Logone, près de sa confluence avec le Chari, les deux cours d'eau marquant la frontière avec le Tchad. Kousséri est situé dans une region proch du Lac Tchad. La ville est située à 10 km à l'ouest de la capitale tchadienne, N'Djaména, laquelle est reliée à Kousséri par un double système de ponts : le pont de N'Gueli sur le Logone où se situent les postes frontières, le pont de Chagoua et le pont de Taiwan sur le fleuve Chari permettant l'accès à la capitale tchadienne.
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Fleuve Chari, vu de Kousseri, qui se jette au Lac Tchad.
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Le fleuve Chari, en Afrique centrale, sépare N'Djamena, au Tchad, de Kousseri au Cameroun
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Moto transportant des marchandises sur la rive du fleuve Logone
Climat
[modifier | modifier le code]Kousseri est soumis à un climat de type sahélien. Il y règne une chaleur caniculaire une grande partie de l'année. La saison de pluie dure seulement trois à cinq mois. Kousseri est caractérisé par l'irrégularité et le faible volume de précipitations et un déficit pluviométrique. La moyenne annuelle des précipitations est de 585 mm. En contraste, la forte concentration des pluies au cours de mois de juillet et d'août (entre 63% et 75 % du volume annuel ) entrainent des inondations[4].
Des grandes étendues d'eau stagnent tous les ans en saison pluvieuse. Deux inondations fortes ont ébranlé la ville, celle de 1961 et de 1986. Une digue a été construite après l'inondation de 1961. Cependant elle s'était totalement dégradée au fil des années. L'inondation de 1986 a été la plus désastreuse avait noyé entièrement la ville. Le chef de l'Etat s'était rendu personnellement sur les lieux pour réconforter les victimes[4].
Des inondations importantes ont été observées également en 2020[5]et 2022[6].
Population
[modifier | modifier le code]Lors du recensement de 2005, la commune comptait 101 246 habitants[1], dont 89 123 pour Kousséri-Ville.
Structure administrative de la commune
[modifier | modifier le code]Outre Kousséri proprement dit, la commune comprend notamment les localités suivantes[1] :
- Abouzréga
- Adjaïné I
- Adjaïné II
- Amchédiré
- Ardébé-Ngabdjam
- Arkiss
- Bagui
- Djoumbalbou
- Fachar
- Guebala
- Hérazaya
- Ibou
- Kamboula
- Kawadji I
- Kawadji II
- Lacta I
- Lacta II
- Lacta III
- Malak
- Massaki I
- Massaki II
- Massaki III
- Massil Al Kanam
- Naga
- Ndjagaré
- Ndouh
- Ngamadja
- Nigué
- Rigguil Kotoko
- Rigguil Mousgoum
- Séhéba
- Tamraya
- Wadang
- Wadjétouma
Transport
[modifier | modifier le code]La route Transafricaine 3 Tripoli (Libye)-Le Cap (Afrique du Sud) passe par Kousséri.
Urbanisme et services publics
[modifier | modifier le code]La localité dispose d'une centrale électrique isolée exploitée par Enéo, d'une capacité de 4400 kW construite en 1976[7].
Personnalités liées à Kousséri
[modifier | modifier le code]- Hamad Kalkaba Malboum (1950), dirigeant sportif, né à Kawadji
- Adoum Gargoum (1954-2021), homme politique, ministre délégué auprès du ministre des relations extérieures chargé des relations avec le monde islamique (1997-2021).
- Mahamat Abdoulkarim (1949- ), homme politique, sénateur et ancien maire de Kousseri
- Alamine Ousmane Mey (1966), homme politique
- Mahamat Paba Salé (1950- ), géographe, ministre délégué auprès du ministre des relations extérieures chargé des relations avec le monde islamique (1984-1988), ambassadeur du Cameroun auprès du royaume du Maroc (1988-2008) puis de la fédération de Russie (2008- ).
- Colonel Dinar (1987-2020), comédien et humoriste tchadien, assassiné à Kousséri
- Bladi Abba (1958-), sénateur, sous-préfet de Kousseri de 1982 à 1985.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Kousséri » (voir la liste des auteurs).
- Bureau central des recensements et des études de population, Répertoire actualisé des villages du Cameroun : Troisième recensement général de la population et de l'habitat du Cameroun, vol. 4, t. 7, , 435 p. (lire en ligne [PDF]), p. 168
- Eméran Atangana Eteme, Atlas des villes et villages du Cameroun, 2010, p.248.
- Surén 1934, p. 122.
- Michel Simeu Kamdem, « Une ville sahélienne sous la menace des inondations : Kousseri », Revue de la géographie du Cameroun, , p. 194-197
- « Inondations à Kousseri: Les Sapeurs Pompiers viennent en aide à 10 000 personnes », sur Villes et Communes, (consulté le )
- Joel Maman, « Inondations à Kousseri : le recensement des sinistrés en cours », sur www.cameroon-tribune.cm, (consulté le )
- Enéo Cameroon, Activités de production, consulté en 2023
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- H. Elingui, P. Tjeega, Dictionnaire des villages du Logone et Chari, Centre géographique national, ONAREST, 1978, 127 p.
- Fernand Isseri, Dictionnaire des villages du Logone et Chari : région de l'Extrême Nord, Institut national de cartographie, Yaoundé, 2014, 403 p.
- Anne Lebel (et Emmanuelle Pontié), « Kousséri », in Le Cameroun aujourd'hui, Éditions du Jaguar, Paris, 2011, p. 155-156 (ISBN 978-2-86950-464-6)
- Jean-Paul Lebeuf et Maxime Rodinson, « Généalogies royales des villes Kotoko (Goulfeil, Kousseri, Makari) », in Études camerounaises, t. I, septembre-, p. 31-46
- Plan communal de développement de Kousséri, , 173 p. (lire en ligne)
- Christian Seignobos et Olivier Iyébi-Mandjek, Atlas de la province Extrême-Nord Cameroun, Paris, IRD Éditions, , 171 p. (ISBN 9782709922920, lire en ligne).
- Antoine Socpa, Démocratisation et autochtonie au Cameroun: trajectoires régionales différentes, LIT Verlag Münster, 2003, 334 p. (ISBN 9783825869977)
- (de) Hans Surén, Kampf um Kamerun, Berlin, Scherl, .
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Mser (langue)
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Kousséri, sur le site Communes et villes unies du Cameroun (CVUC)