Léthargie
La léthargie désigne un état biologique ainsi qu'une variable mathématique de physique nucléaire.
L'état de léthargie est une forme de vie où les fonctions vitales sont fortement ralenties. Chez les animaux, il apparaît généralement de façon périodique afin de surmonter des conditions de température hivernales (hibernation) ou estivales (estivation).
En neutronique, la léthargie est une variable correspondant au logarithme du rapport entre l'énergie d'un neutron et une énergie de référence choisie.
Biologie
[modifier | modifier le code]La léthargie est une forme de vie ralentie (hibernation, estivation) qui permet à certains animaux (invertébrés et vertébrés) de surmonter des conditions ambiantes défavorables.
Fonctions vitales
[modifier | modifier le code]Les animaux en léthargie ont des fonctions vitales extrêmement réduites (la température du corps baisse, les battements cardiaques et les mouvements respiratoires deviennent moins fréquents). Toutefois, une certaine quantité d'énergie est nécessaire à l'animal pour accomplir ses fonctions vitales, même si elles sont réduites au minimum. Pour cela, avant de tomber en léthargie, il accumule des réserves de graisses et de sucres destinées à être métabolisées au cours de cette période.
Périodes
[modifier | modifier le code]La léthargie, généralement périodique, correspond aux températures estivales maximales (estivation), ou aux températures hivernales minimales (hibernation). Il y a aussi des cas de léthargie non périodique, qui se produisent occasionnellement pour surmonter des difficultés ambiantes particulières (torpeur).
Médecine
[modifier | modifier le code]Luke Demaitre avance dans son texte Medieval Medicine. The Art of Healing, from Head to Toe que la léthargie était reconnue au Moyen Âge comme pouvant être provoquée par une complexion excessivement froide au cerveau. La congélation du corps, et donc le ralentissement des vapeurs dans la tête, favoriserait l’amnésie ou la léthargie de l’individu[1].
Au XIXe siècle, Émile Littré définit la léthargie comme « un sommeil profond et continuel, dans lequel le malade parle quand on le réveille, mais ne sait ce qu'il dit, oublie ce qu'il a dit et retombe promptement dans son premier état »[2].
La léthargie peut se rencontrer dans des atteintes cérébrales infectieuses (encéphalite) ou tumorales (tumeurs de l'hypophyse)[3].
Au XXe siècle, le terme léthargie peut s'appliquer aux états de mort apparente sans arrêt des fonctions vitales, et au sommeil provoqué par suggestion hypnotique (sommeil hystérique ou coma hystérique)[2],[3] .
Physique nucléaire
[modifier | modifier le code]En physique nucléaire, et plus particulièrement en neutronique, la léthargie est une variable correspondant à un rapport d'énergies, entre l'énergie d'un neutron et une énergie de référence arbitraire.
Cette variable est utilisée pour des raisons à la fois pratiques et théoriques (la loi du choc élastique mettant en jeu des rapports d'énergie). Elle permet notamment de faciliter la compréhension de phénomènes comme la modération de neutrons, via le gain de léthargie (équivalent à une perte d'énergie)[4].
La léthargie est définie comme suit :
avec u la léthargie (sans unité)
Er l'énergie de référence (arbitraire, souvent prise à 10 MeV)
E l'énergie du neutron considérée.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Luke Demaitre, Medieval Medicine. The Art of Healing, from Head to Toe, Santa Barbara, Praeger, , p. 130
- Garnier et Delamare, Dictionnaire illustré des termes de médecine, Paris, Maloine, , 1094 p. (ISBN 978-2-224-03434-4), p. 545
- A. Manuila, Dictionnaire français de médecine et de biologie, t. II, Masson, , p. 601.
- Reuss, Paul, 1940-, Précis de neutronique, EDP Science, (ISBN 978-2-7598-0162-6 et 2-7598-0162-4, OCLC 173240735, lire en ligne)