Langues en Mauritanie
Langues en Mauritanie | |||||||||
Langues officielles | Arabe (de jure)[1] | ||||||||
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Langues principales | Langues maternelles (%, 2013)[2] : |
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Langues nationales | Arabe, Poular, Soninké, Wolof[1] | ||||||||
Principales langues étrangères | |||||||||
Principales langues des sites en .mr[4] | |||||||||
Principales langues de consultation de Wikipédia[5] |
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Principales langues des posts sur Facebook[6],[a] | |||||||||
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Les langues en Mauritanie comprennent la langue officielle, l'arabe, trois langues nationales, le poular, le soninké et le wolof, et le français ancienne langue officielle et encore langue d'enseignement et de l'administration[7].
Avec les autres langues, 9 langues locales parlées co-existent en Mauritanie[8] : l'hassanya, l'imraguen, le koyra chiini, le peul, le soninké, le wolof et le zenaga ; auxquelles s'ajoutent l'arabe littéral pour l'écrit.
Constitution
[modifier | modifier le code]Selon la constitution du [b] : « Les langues nationales sont l'arabe, le pular, le soninké et le wolof ; la langue officielle est l'arabe. ».
La révision du permet d’aborder cette question de manière plus directe, à travers l’insertion d’un alinéa 4 nouveau au préambule, ainsi rédigé : « Uni à travers l’histoire, par des valeurs morales et spirituelles partagées et aspirant à un avenir commun, le peuple mauritanien reconnait et proclame sa diversité culturelle, socle de l’unité nationale et de la cohésion sociale, et son corollaire, le droit à la différence des cultures nationales. La langue arabe, langue officielle du pays et les autres langues nationales, le pulaar, le soninké et le wolof, constituent, chacune en elle-même, un patrimoine national commun à tous les mauritaniens que l’État se doit, au nom de tous, de préserver et promouvoir. ».
Langues afro-asiatiques (anciennement nommées chamito-sémitiques)
[modifier | modifier le code]Arabe :
- Arabe littéral est la langue officielle.
- Hassaniyya forme locale et orale de l'arabe. Proche des parlers bédouins. C'est la langue majoritaire au sein de la population mauritanienne. C'est aussi la langue des Imraguens qui y ajoutent des éléments Soninké
Berbère :
- Zénaga: Encore vivant dans le sud du pays, près du fleuve Sénégal, le dernier vestige de l'identité berbère en Mauritanie. On les nomme Zénagas comme la langue qu'ils parlent. Autrefois l'ensemble de la population maure parlait des langues berbères. L'islamisation et l'arabisation de cette population a quasiment fait perdre tout lien avec cet univers. En 1978, le terme même d'arabo-berbère pour désigner les maures a été remplacé par arabe.
- Tamasheq: Le Tamasheq (langue des Touaregs est présente dans l'extrême sud-est du pays contre la frontière malienne).
- Azer (langue issus du Soninké et le Berbère)
Fruit du colonialisme, les langues européennes sont toujours présentes sur le continent africain. La Mauritanie n'échappe pas à la règle.
Le français a été la langue co-officielle de la Mauritanie aux côtés de l'arabe jusqu'en 1991[9].
La Mauritanie était observatrice de l'Assemblée parlementaire de la francophonie depuis 1975 puis elle est maintenant membre depuis 1995[10] ; elle est également membre de l'Organisation internationale de la francophonie depuis 1980[11].
Les régions mauritaniennes de Dakhlet Nouadhibou, Gorgol et de l'Inchiri sont membres de l'Association internationale des régions francophones[12].
La Mauritanie est un membre de la Francophonie. Le rapport historique privilégié avec la France est toujours au goût du jour, même si la Mauritanie a fait le choix de l'arabisation et a institué l'arabe comme seule langue officielle dans sa Constitution de 1991[1].
D'après des chiffres fournis par le gouvernement mauritanien à l'OIF, il y avait en 2003, et sur 3,1 millions d'habitants, 167 399 (5,4 % de la population totale) francophones et 155 000 francophones partiels (5 %).
De plus, d'après le dernier rapport de l'OIF sur la francophonie, on observe une très forte croissance du nombre d'apprenants du français en Mauritanie, suivant en cela une tendance générale du Maghreb. Actuellement, 300 000 élèves sont scolarisés dans une école bilingue (dont l'une des langues est le français) du primaire et 16 111 dans le secondaire, sans compter les élèves apprenant le français dans le cadre d'une scolarité normale[13].
Les chiffres de 2010 montrent une nette augmentation puisque le nombre d'élèves scolarisés dans une école bilingue se porte à 434 181 dans le primaire, 519 824 dans le secondaire et 16 000 à l'université. Ces progrès sont dus à la plus grande généralisation de la scolarisation bilingue français-arabe. Quant aux personnes considérées comme francophones selon le dernier rapport de l'OIF (personnes sachant lire et écrire le français), on compte 429 000 personnes soit 13 % de la population totale ou 18 % de la population âgée de 10 ans et plus. D'après ce rapport, la Mauritanie est l'un des pays où les progrès du français sont les plus sensibles[14].
À Nouakchott, la capitale, 50,7 % des habitants savent lire et écrire le français et 49,4 % savent le parler et le comprendre[15].
Au , l'encyclopédie Wikipédia en langue française est l'édition linguistique la plus consultée en Mauritanie avec 43 % des pages vues, devant celles en langue arabe (37 %) et en langue anglaise (15 %) (les autres langues réunissant seulement 5 %)[16].
En , la langue française est la plus utilisée dans les posts sur Facebook avec 59 %, devant la langue arabe (48 %) et la langue anglaise (11 %)[17].
À noter que les billets de banque sont écrits en arabe sur une face et en français sur l'autre[18].
Recensement de 2013
[modifier | modifier le code]Lors du quatrième recensement général de la population et de l’habitat de la Mauritanie effectué en 2013, les trois questions suivantes portant sur les langues ont été posées[19] :
- "Langue maternelle : Quelle est la langue maternelle de (nom) ?" (les résultats à cette question n'ont pas été divulgués afin d'éviter des tensions communautaires)
- "Langue comprise : Outre la langue maternelle, lesquelles parmi ces langues (nom) peut comprendre ?"
- "Langues lues et écrites : Quelles sont les langues que (nom) peut lire et écrire, y compris les langues nationales ?"
Langues maternelles
[modifier | modifier le code]Lors du quatrième recensement général de la population et de l'habitat de la Mauritanie effectué en 2013, la question suivante portant sur les langues a été posée (le questionnaire est disponible en français et en arabe[19]) : "Langue maternelle : Quelle est la langue maternelle de (nom) ?". Les résultats à cette question n'ont pas été divulgués afin d'éviter des tensions communautaires[20].
Rang | Langue | Pourcentage | |
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1 | Hassanya | ||
2 | Peul | ||
3 | Soninké |
Le taux d'alphabétisme en langues maternelles des personnes âgées de 10 ans et plus est de 61 % chez les hommes et de 39 % chez les femmes, soit 563 012 personnes qui savent lire et écrire dans leur langue maternelle[21].
Alphabétisation
[modifier | modifier le code]Lors du quatrième recensement général de la population et de l'habitat de la Mauritanie effectué en 2013, la question suivante portant sur les langues a été posée (le questionnaire est disponible en français et en arabe[19]) : "Langues lues et écrites : Quelles sont les langues que (nom) peut lire et écrire, y compris les langues nationales ?"[22], dont voici ci-dessous les résultats :
Rang | Langue | Pourcentage | |
---|---|---|---|
1 | Arabe | ||
2 | Français | ||
Autres langues | |||
Aucune |
Quatre personnes sur dix (39,8 %) parlent, lisent et écrivent l’Arabe (39,9 % de femmes et 39,7 % d’hommes). L’Arabe constitue ainsi la première langue parlée, lue et écrite. Cette langue est suivie du Français et de l’Arabe avec 11 % de la population dont 13,7 % d’hommes et 8,5 % de femmes. Le français seul est faiblement parlé et écrit à hauteur de 3,5 % dont 2,8 % pour les femmes et 4,2 % pour les hommes. Une proportion de 9,4 % de la population parle d’autres langues, dont 7,8 % pour les femmes et 11,2 % pour les hommes.
À noter que ces chiffres ne mentionnent pas les langues nigéro-congolaises qui sont aussi lues et écrites par une partie de la population et qui n'ont pas été recensées.
Langues comprises par les immigrants internationaux
[modifier | modifier le code]Par rapport aux langues comprises par les 704 334 immigrants internationaux que compte le pays et qui représentent 20 % de la population totale du pays (les pays de provenance des immigrants internationaux restent dominés globalement par le Mali (55 %) et le Sénégal (24 %)), le français se place en tête (près de 14 %) puis l’arabe (près de 3 %) en seconde position. S’agissant des langues nationales, le wolof reste dominant (environ 2 %). Il est suivi respectivement par le Poular (1,56 %) et le Soninké (0,39 %)[23].
Langue | Pourcentage | |
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Français | ||
Arabe | ||
Wolof | ||
Poular | ||
Soninké | ||
Anglais | ||
Espagnol | ||
Autres langues | ||
Aucune [c] |
Estimation 2014
[modifier | modifier le code]Le site canadien de l'université de Laval[24] donne l'estimation suivante (Projet Josué) pour l'année 2014 en locuteurs : 3 374 700 hassanya, 253 000 poular, 207 000 soninké, 111 000 tamasheq, 20 000 bambara, 18 300 wolof, 5 900 français, 4 000 sérère, 3 500 diola, 800 imeraguen, 200 zénage, 20 000 autres.
Les Imraguens sont une population ancienne de la Mauritanie métissée de Berbères, et qui ont conservé une partie de leur culture.
Influences socio-linguistiques
[modifier | modifier le code]La complexité socio-linguistique de la Mauritanie à la fin du XIXe siècle est marquée par la diversité ethnique et linguistique. À cette époque, les Maures prédominent et parlent majoritairement l'arabe, bien que quelques Berbères soient encore présents, surtout dans l'ouest du Trarza. L’arabisation des Berbères, accélérée par la conquête militaire des Maquil-Hassane, se fait en parallèle avec leur islamisation par les Almoravides[25].
Bien que majoritairement arabe, le ḥassaniyya conserve des éléments berbères, surtout dans le lexique et la toponymie. Des traces de berbérisme se retrouvent dans des mots spécifiques, la phonologie et la grammaire du dialecte. Par exemple, certains mots berbères empruntés conservent des caractéristiques phonétiques uniques, et la grammaire du ḥassaniyya présente des particularités par rapport à l’arabe littéraire, telles que la réduction du système vocalique et des variations dans la morphologie verbale.
Dans la société traditionnelle maure, l'arabe littéraire et les dialectes occupaient des rôles distincts : l'arabe littéraire était réservé à la religion et aux sciences, tandis que les dialectes étaient parlés par la population générale. L’arabe littéraire, utilisé principalement dans les zaouya (écoles religieuses), était préservé et restait la langue écrite. En revanche, les autres populations, notamment les Négro-Africains, n'étaient pas arabisées et leur maîtrise de l'arabe littéraire était limitée[25].
Les langues négro-africaines en Mauritanie, telles que le pulaar, le soninké et le wolof, présentent des différences importantes entre elles. Le pulaar est largement dispersé en Afrique de l'Ouest et se caractérise par une complexité phonologique et morphologique. Le soninké, parlé par une communauté plus restreinte, partage des traits phonologiques avec le pulaar mais diffère grammaticalement. Le wolof, moins répandu en Mauritanie, est plus dynamique au Sénégal.
Les langues négro-africaines ont une tradition orale riche, bien que l'écriture dans ces langues soit limitée et souvent transcrite en caractères arabes. La colonisation française a entraîné une suppression des langues locales et de l'arabe littéraire, favorisant le français. Après l'indépendance, la politique linguistique a cherché à promouvoir l’arabe littéraire tout en mettant en place des réformes pour les langues locales, entraînant des tensions ethniques et des débats sur la transcription des langues négro-africaines[25].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- (en) « La Mohammed Bin Rashid School of Government estime qu'en 2017 le taux de pénétration de Facebook en Mauritanie est de 10,6 %. », p. 6.
- Titre premier (« Dispositions générales et principes fondamentaux »), article 6.
- ?! : "comprises" = d'alphabétisation ?
Références
[modifier | modifier le code]- (en) « Constitution de la Mauritanie de 1991 (rév. 2012) », sur le site ConstituteProject.Org (2013).
- (en) « Langues en Mauritanie », sur le site Ethnologue, Languages of the World, 18e édition (2015).
- (en) « Champagne-ardenne-export.com », sur champagne-ardenne-export.com (consulté le ).
- « Distribution of content languages among websites that use .mr. ».
- « Wikimedia Traffic Analysis Report - Wikipedia Page Views Per Country - Breakdown. ».
- « Arab Social Media Report. », p. 41.
- Alassane Yero Ba et Abdoul Echraf Ouedraogo, Portrait des dynamiques linguistiques et de l'alphabétisation en Mauritanie, Une analyse à partir des données du recensement de 2013
- (en) « Languages », sur glottolog.org (consulté le ).
- « L'aménagement linguistique dans le monde : Situation linguistique en Mauritanie », sur le site de l'Université Laval de la ville de Québec (2015).
- « apf.francophonie.org/Mauritani… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- « Statut et date d’adhésion des États et gouvernements », sur francophonie.org via Wikiwix (consulté le ).
- « Accueil - », sur francophones.com (consulté le ).
- La Francophonie dans le Monde 2006-2007, Nathan, Paris 2007, p. 16, 30 et 41, disponible sur : http://www.francophonie.org/Rapport-du-Secretaire-general-de.html
- La langue française dans le monde 2010, Nathan, Paris 2010, p. 11 et 108
- « La langue française dans le monde, Édition 2014. », p. 30.
- https://stats.wikimedia.org/wikimedia/squids/SquidReportPageViewsPerCountryBreakdown.htm#Mauritania
- http://www.arabsocialmediareport.com/UserManagement/PDF/ASMR6_En_Final.pdf#page=31, page 31.
- « Mauritanie, Billet de banque de collection, Ouguiya », sur monnaiesdumonde.net (consulté le ).
- http://www.ons.mr/images/rgph2012/questionnaire.pdf
- « http://www.ons.mr/images/rgph2013/Chapitres_RGPH_Fr/Chapitre01_R%C3%A9partition_spatiale_fr.pdf »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), page 2 VI.8 : Répartition de la population selon la langue maternelle parlée.
- http://www.ons.mr/images/rgph2013/Chapitres_RGPH_Fr/Chapitre08_Education_fr.pdf, page 20.
- http://www.ons.mr/images/rgph2013/Chapitres_RGPH_Fr/Chapitre13_Femmes_fr.pdf, page 28.
- http://www.ons.mr/images/rgph2013/Chapitres_RGPH_Fr/Chapitre06_Migrations_fr.pdf, page 72.
- « Mauritanie », sur ulaval.ca (consulté le ).
- C. Cheikh, Aperçus sur la situation socio-linguistique en Mauritanie,
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Mohamed Vall Ould Cheikh, Le français en Mauritanie : bilan et perspectives, Presses universitaires du Septentrion, Villeneuve d'Ascq, 1996, 309 p. (ISBN 2284003559) (thèse)
- Bah Ould Zein et Ambroise Queffélec, Le français en Mauritanie, Edicef/Aupelf, 1999, 189 p.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- « Situation linguistique en Mauritanie », sur le site de l'Université Laval de la ville de Québec (2015).
- (en) « Langues en Mauritanie », sur le site Ethnologue, Languages of the World, 18e édition (2015).
- (en) « Langues en Mauritanie », sur le site Joshua Project (2015).
- Histoire des langues en Mauritanie et situation actuelle
- Carte linguistique de la Mauritanie sur Muturzikin.com
- Mauritanie : la langue arabe, révélatrice de tensions
- Mohamed Ould Cheikh, La didactique des langues et le bilinguisme : l'exemple du système éducatif mauritanien, Université Jean Moulin (Lyon), 2007, 2 vol., 467 p. (thèse de Lettres)