Aller au contenu

Les Carabiniers

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Les Carabiniers

Réalisation Jean-Luc Godard
Scénario Jean-Luc Godard
Jean Gruault
Roberto Rossellini
Acteurs principaux
Sociétés de production Cocinor
Les Films Marceau
Rome Paris Films
Laetitia Film
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de l'Italie Italie
Genre Comédie dramatique, guerre
Durée 75 minutes
Sortie 1963

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Les Carabiniers est un film franco-italien de Jean-Luc Godard sorti en 1963.

Les Carabiniers raconte l'histoire de deux hommes pauvres appelés pour se battre à la guerre et qu'on trompe en leur promettant toutes les richesses du monde. La représentation idéaliste qu'ils se faisaient de la guerre partira en morceaux car ils reviendront toujours aussi pauvres, et passeront de bourreaux à victimes.

Résumé détaillé

[modifier | modifier le code]

Deux frères (Ulysse et Michel-Ange) reçoivent, signées par le roi de leur pays, une lettre de mobilisation qui leur accorde une liberté complète tant qu'ils seront soldats : ils auront tout ce qu'ils désirent (piscines, voitures de sport, femmes, etc., le tout aux frais de l'ennemi).

Ils quittent alors leur mère (Cléopâtre) et leur soeur (Vénus) pour devenir des carabiniers. Traversant champs de bataille et villages, ils détruisent et pillent tout leur saoul, puis relatent leurs exploits aux deux femmes en leur envoyant des cartes postales rapportant les horreurs des batailles.

En Italie, ils s'en prennent à un homme âgé ainsi qu'à une jeune femme et sa petite fille. Ils vont dans le nord de la Silésie. Ils exécutent trois otages, deux hommes et une femme croisés dans la rue. Ils sont en Egypte. C’est le troisième printemps de la guerre. Ils sont à Rostov. Ils réquisitionnent un immeuble et tuent une concierge. Ils font descendre un homme de sa Cadillac et emmènent sa compagne, une mexicaine (l'homme n'étant pas mexicain, cela inspire à Ulysse un jeu de mots : « je n’ai jamais vu un mec si con »). A Santa Cruz, Michel-Ange va au cinéma. Il est visiblement peu coutumier du grand écran : il est effrayé par l'entrée d'un train en gare, s'amuse d'un sketch où un homme lit Super Boy à son fils avant de se fâcher contre lui, et est vivement émoustillé par le troisième court-métrage, Le bain de la femme du monde, au point de marcher vers l’écran quand la femme du monde plonge nue dans la baignoire, et de déchirer l'écran en cherchant à la toucher.

Au cours d'une opération menée avec avec quelques hommes de la Légion Condor, ils déjouent une attaque de partisans et capture une révolutionnaire, une jeune femme blonde. Attachée contre un mur face aux soldats qui la mettent en joue, elle cite Lénine puis récite un poème de Maïakovski. Après l’exécution, il faut encore lui donner plusieurs coups de grâce pour parvenir à l'achever.

Un jour, Ulysse veut obtenir une Maserati sans payer, mais la lettre du roi n'a aucune valeur aux yeux du concessionnaire ; il tente alors d'extorquer de l'argent auprès 2 femmes puis d'un passant qui s'apprête à monter dans sa voiture, avant de finalement poignarder un homme et de le dépouiller.

Après tous ces périples, ils rentrent à la maison. Ulysse est borgne mais heureux avec une petite valise remplie de cartes postales qui représentent des splendeurs du monde. Pour eux, ce sont autant de titres de propriété qu'ils pourront échanger une fois les combats terminés. Mais les responsables militaires les informent qu'ils devront attendre que la guerre soit terminée pour recevoir leur solde. Un jour, le ciel explose en feux d'artifice et ils se précipitent vers la ville, croyant que c'est la fin de la guerre. Mais ils apprennent par leurs supérieurs que le roi a été renversé et que les criminels de guerre doivent être châtiés. Ils sont alors fusillés pour leurs crimes.

Fiche technique

[modifier | modifier le code]

Distribution

[modifier | modifier le code]

Autour du film

[modifier | modifier le code]

Le film est dédié à Jean Vigo.

L'acteur qui interprète le rôle de Michel-Ange sous le nom d'« Albert Juross » est Patrice Moullet, frère du cinéaste Luc Moullet, pour qui il a aussi été acteur à deux reprises.

Sur le tournage, Patrice Moullet rencontre Catherine Ribeiro, qui va devenir sa compagne pendant plusieurs années et avec qui il entame une longue collaboration dans le domaine musical[1].

Les cartons écrits apparaissant au cours du film, qui nous donnent à lire le texte des cartes postales que les carabiniers envoient du front à Vénus et Cléopâtre, sont, selon Godard, recopiés « mot à mot » de véritables lettres de soldats de la campagne d'Espagne (1803-1813) et de la bataille de Stalingrad (1942-1943), ainsi que de circulaires du chef des SS durant le Troisième Reich, Heinrich Himmler[2].

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Yann Plougastel, « La chanteuse Catherine Ribeiro est morte », sur Le Monde, .
  2. Jean-Luc Godard, « Feu sur les carabiniers », Cahiers du cinéma, no 146,‎ .