Lys Gauty
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Alice Gauthier |
Pseudonyme |
Lys Gauty |
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Chanteuse, artiste d'enregistrement |
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Discographie |
Lys Gauty discography (d) |
Lys Gauty, de son vrai nom Alice Gauthier, née le à Levallois-Perret[1] et morte à Monte-Carlo à Monaco le , est une chanteuse française.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille
[modifier | modifier le code]Alice Gauthier est née dans une famille modeste : son père est mécanicien et sa mère couturière. Après des cours de couture et de dactylographie, elle commence très jeune à travailler comme vendeuse dans un grand magasin puis chez une modiste. Avec ce que ses parents lui laissent de son salaire, elle prend des cours de chant. En effet, sa voix a été remarquée dès l'école. Dotée d'une formation classique, c'est pourtant chez Fyscher (de Nelson Fyscher) en 1924, rue d'Antin, qu'elle entame une carrière de chanteuse de music-hall avec Georges Van Parys pour pianiste. En 1925, elle chante à l'Olympia. Le Suisse Gaston Groëner, de douze ans son aîné, qui devient son mari en 1925, prend en charge la direction d'une carrière émaillée de nombreux succès et cosigne certaines de ses chansons. Il dirige le Théâtre de 10 Heures de Bruxelles et les premiers disques de Lys Gauty sortent donc en Belgique chez Gramophone en 1928.
Début
[modifier | modifier le code]En 1930, elle débute au cinéma dans le film parlant de Maurice Gleize, Jour de noces. Cette expérience d'actrice se renouvelle en 1938 lorsqu'elle tient le rôle-titre du film La goualeuse de Fernand Rivers. En 1934, elle dénonce l'antisémitisme ambiant dans sa chanson Israël, va-t-en. Cependant, son plus grand succès reste la valse Le chaland qui passe (1933), version française de la chanson italienne Parlami d'amore, Mariù, chantée par Vittorio De Sica. En 1937, avec humour elle s'auto-parodie avec Le chaland qui reste.
Succès
[modifier | modifier le code]Elle triomphe dans les cabarets (La Boîte à Matelots, 1932 ; La Folie de Lys Gauty, 1933...) et les music-halls (Bobino, 1933 ; Alhambra, 1934 ; A.B.C., 1935, 1936...).
En 1933, elle reçoit le Grand Prix du disque pour son interprétation de deux airs de L'Opéra de Quat'sous : le Chant de Barbara et la Fiancée du Pirate de Kurt Weill. En 1934, elle est élue la reine des Six Jours au Vel' d'Hiv, dont elle est l'impératrice en 1935. Elle était connue pour les longues robes blanches qu'elle portait lors de ses concerts. Elle a comme particularité d'avoir été une des premières interprètes des chansons à texte[réf. nécessaire] tout en chantant aussi des mélodies populaires. Damia, lui reprochant de ne pas être assez mélodramatique, la surnomme « la sous-préfète ». Connue et appréciée en Angleterre et aux Pays-Bas, elle fait en 1939 une tournée en Amérique du Sud et revient se réfugier en Normandie où elle a une ferme. En juillet 1941, elle regagne la capitale dans l'attente de son frère Eugène de retour de captivité. En septembre de la même année, elle fera un récital Salle Pléyel.
Après guerre
[modifier | modifier le code]En 1946, elle est de retour, à l'Alhambra, avec Un petit bouquet de violettes et En écoutant mon cœur chanter. À la Libération, on lui reproche ses interventions sur Radio Paris[2] et une tournée avec Fréhel et Raymond Souplex organisée par l'association Kraft durch Freude (La Force par la Joie) en Allemagne pendant laquelle elle chante devant les ouvriers du S.T.O et les prisonniers des Stalags en 1942[3]. Elle ne revient jamais sur le devant de la scène[pas clair]. Elle divorce en 1947. Léo Ferré devient pour un temps son pianiste. En 1950, elle joue et chante dans l'opérette Ma Goualeuse au Casino-Montparnasse. Toujours en 1950, elle dirige le Casino de Luchon et y fonde le Festival de la Voix.
Fin de carrière
[modifier | modifier le code]Elle abandonne la scène vers 1953 pour devenir directrice d'un cabaret dans la région de Nice, où elle fonde une école de chant. Plus tard, elle se reconvertit en reprenant la direction d'une agence immobilière à Monte-Carlo.
Lys Gauty est décédée à Monte-Carlo en 1994.
Par testament, elle avait exprimé la volonté d'être enterrée dans le cimetière de Saint-Gengoux-de-Scissé (Saône-et-Loire), commune du Haut-Mâconnais où elle possédait une maison dans laquelle elle habita quelques années à partir de 1972 (demeure qu'elle avait achetée en 1962 pour ses frères Albert et Eugène, qui y vécurent jusqu'à leur mort en 1971 et 1974[4]) et qu'elle ne quitta que pour s'installer à Monte-Carlo, effectuant toutefois de fréquents retours à Saint-Gengoux-de-Scissé où elle loua une maison, au hameau de Bassy, pour ne pas perdre contact avec ses amis du village[5].
Chansons
[modifier | modifier le code]- Paradis du rêve (Richepin-Fyscher)
- Haine d'amour (Sureau-Bellet)
- Vendetta (Nazelles-Desmoulins-Penso)
- La Tour Saint-Jacques
- Because I Know You're Mine
- Tu sais (Berys-Lenoir-Walter-Ervande)
- La Légende des grains de beauté (Boyer-Archambaud)
- Une femme (Blemont-Heine-Lazzari)
- Mais quand c'est toi
- Frileuse
- Déjà
- Le Chaland qui passe (1933), (C.A.Bixio-A.de Badet) chanson qui a été ajoutée à une version du film L'Atalante (Jean Vigo) renommé pour l'occasion Le Chaland qui passe.
- Valparaiso
- Une Viennoise
- Un coup de riquiqui
- J'aime tes grands yeux
- Chant de Barbara (Kurt Weill-Mauprey)
- La Fiancée du pirate (Kurt Weill-Mauprey)
- L'amour qui passe[6]
- Qui j'aime
- Caramba
- Tu m'as fait tant souffrir
- Prends-moi dans tes bras
- Ma chérie
- Coup de soleil
- Si je vous tutoie
- J'aime tes grands yeux
- Les marins de Surcouf
- Le piano mécanique
- Hot Voodoo
- J'ai tout trouvé près de toi
- Je te regarde dormir
- Bye Bye
- Départ (Goener-Tranchant)
- La Ballade du cordonnier (Tranchant)
- C'est le plaisir que j'aime
- Mon cœur est léger
- Loin de toi
- Les deux guitares
- La prière du pauvre homme
- Viens ou L'amour est un caprice
- À Paris dans chaque faubourg (Maurice Jaubert-René Clair), chanson du film Quatorze juillet de René Clair dans lequel elle apparaît.
- Le Bistrot du port
- Complainte désabusée
- Rêves d'amour
- Nostalgie
- Libre de moi
- Israël va-t-en
- Chanson de l'escadrille (Arthur Honegger-Joseph Kessel)
- La Complainte de la Seine (Kurt Weill-Maurice Magre)
- Je ne t'aime pas (Kurt Weill-Maurice Magre)
- Un soir d'hiver...tard (Celerier-Pradier)
- Le moulin qui jase (Badet-Bols)
- La Mary Salope
- L'amour tel qu'on le parle
- Dans tes bras doucement
- Chanson du cul de jatte
- L'auto du charbonnier
- Moi et l'Impératrice
- Pour toi je veux rêver
- Les larmes
- Lettre d'un bleu
- Ça sent la friture
- Chéri dis-moi je t'aime (Bos)
- La Belle Escale
- Je t'aime, c'est tout
- Mirages
- Un jour de différence, adaptation de la chanson What a Diff'rence a Day Makes
- Quel beau dimanche ! (Charles Trenet-Groener-Heim)
- Vieille Ballade
- Au revoir, bon voyage
- Obsession
- La Chanson du brave homme
- Exil
- J'attends un navire (Kurt Weill-Jacques Deval)
- Sammy de la Jamaïque (Goer-Michel Vaucaire)
- Suzon
- Le bonheur n'est plus un rêve
- Espoir (Wal-Berg/Henneve)
- Sur les bords de la Seine
- J'ai trouvé le bonheur
- Une chanson d'amour
- Certitude
- Colin maillard
- La Marie-Louise
- Manola
- Mon cœur est fait pour t'aimer
- Qu'importe si tu pars
- En souvenir des dimanches
- Sous l'enseigne lumineuse
- Souvenir de bal
- Allons nous promener
- Tes bras
- Presque rien
- Au revoir et adieu
- Croyez-moi
- Conversation tango
- Le chaland qui reste
- Sans y penser
- L'Heure du rêve
- À l'aventure
- Gentiment
- Le Bassin de la Villette (Goer-Vaucaire)
- Y'a de l'amour dans mon cœur
- Une femme, un accordéon, un caboulot
- Ce soir ou bien jamais
- J'ai juré de t'aimer toujours
- Souviens-toi de ce dimanche
- Dis-moi pourquoi ? (Kosma-Vaucaire-Groener) et Le bonheur est entré dans mon cœur tirées du film La Goualeuse de Fernand Rivers.
- La garce
- Infidèle
- La Valse au village
- Amour en mineur
- Ne voyez-vous pas?
- Tu sais pour qui je chante
- La Rosière du régiment
- La belle marinière
- Échanges (Mireille-René Dorin)
- J'écoute la pluie
- Pour vous, Michina
- On me prend pour un ange
- Les Petits Pavés
- La Chanson de Nina
- Les escargots qui vont à l'enterrement (Prévert-Kosma)
- Fumée sur le toit
- Revenir
- La Valse de toujours
- Ce jour-là
- Prière au vent du soir
- On en fait vite le tour
- Aujourd'hui, bal de nuit
- Pas grand-chose
- Crépuscule (Django Reinhardt-Francis Blanche)
- La chanson que je chante
- La Chanson de la rue
- Un soir sur le port
- Échos
- Rêver !...
- La Complainte du corsaire
- En écoutant mon cœur chanter
- Un petit bouquet de violettes
- La Chanson du bonheur
- Monde
- La plus belle chanson
- Te voyo benn
- Mon caboulot
- Au fil de la Seine
- Comme un air d'accordéon
- Moi j'aime ça
- Pays perdu
- Mon cœur pleure pour vous
- Y'a tant d'amour
- Avec sa pomme
Réception critique
[modifier | modifier le code]- J. P. - Le Figaro :
« Lys Gauty est belle et la robe de soie qui moule son élégante silhouette accuse encore la blancheur de ses épaules, la pâleur de son visage régulier, l'éclat de ses yeux...
L'artiste est sensible et sincère, et elle atteint parfois, à une véritable puissance pathétique. La voix chaude, étendue, est fort agréable... »
« Lys Gauty au talent si émouvant, vient de faire sa rentée au Cabaret Shéhérazade où elle interprète des œuvres de caractère. Sa voix prenante, sa personnalité rare et curieuse, ses gestes harmonieux et justes, sa mimique à la fois subtile et dépouillée, ont fait sensation. »
Iconographie
[modifier | modifier le code]- Portrait de Lys Gauty, studio Boris Lipnitzky, 1930
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Gianni Lucini, Luci, lucciole e canzoni sotto il cielo di Parigi - Storie di chanteuses nella Francia del primo Novecento), Novara, Segni e Parole, 2014, 160 p. (ISBN 978-88-908494-4-2)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Archives des Hauts-de-Seine, commune de Levallois-Perret, acte de naissance no 150, année 1900 (vue 40/314) (sans mention marginale de décès)
- La vie culturelle à Saint-Étienne pendant la deuxième guerre mondiale (1939-1944), Blandine Devun, ed. Université Saint-Étienne, 2005
- La vie musicale sous Vichy, Myriam Chimènes, Josette Alviset, ed. Complexe, 2001
- Décès qui entraînèrent la vente de la maison. Source : « Lys Gauty, vedette des années 30 », article paru dans Le Journal de Saône-et-Loire (rubrique Nécrologie) daté du 6 janvier 1994.
- Henri Nicolas, Le Mâconnais, collection « Les Hommes et leur province », Éditions La Taillanderie, Châtillon-sur-Chalaronne, 1998 (encart « Ils ont illustré ou aimé le canton : Lys Gauty », page 104).
- « L'amour qui passe (T. Richepin) Lys Gauty P. Chagnon, dir », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le )
Sources
[modifier | modifier le code]- Livret du CD « Lys Gauty », collection « Les voix d'or », chez Marianne Melodie.