Michel Jan
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Michel Georges Albert Jan |
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Michel Jan est un écrivain français, né le à Brest (Finistère) et mort le 14 juillet 2024 à Meudon[1].
Militaire de carrière (Armée de l’Air) et sinisant, il s’est spécialisé dans les relations internationales et l’Extrême-Orient, avec un intérêt particulier pour les régions des marches de l’empire chinois.
Biographie
[modifier | modifier le code]Une carrière partagée entre études, réflexion, et recherches (séjours, missions, expéditions) sur le terrain (Chine, Asie centrale, Sibérie, Japon, Asie du Sud-Est, Europe)[2], complétée par de nombreuses publications.
Secrétariat Général de la Défense Nationale, section Asie/Chine, à Paris, 4 affectations (entre 1968 et 1983).
Attaché des forces armées adjoint à l’ambassade de France à Pékin (1970 à 1973), dans une Chine encore dans la révolution culturelle.
Officier de liaison puis chef de la section Air[3] à la Mission militaire française de liaison (MMFL) auprès des autorités soviétiques en Allemagne à Potsdam RDA (1975-77).
Stagiaire à l’École de Guerre et au Centre supérieur interarmes à Paris (1979-81).
Après avoir quitté l’institution militaire, il prend la direction d’un bureau de représentation de sociétés et d’une banque françaises à Pékin, de 1983 à 1987, alors que la Chine s’ouvre sous l’impulsion de Deng Xiaoping. Conseiller du commerce extérieur. Président de l’Association des représentants des sociétés françaises en Chine, groupe informel qui donnera naissance à la Chambre de Commerce et d’Industrie de France en Chine en 1992.
De retour en France en 1988, il enseigne (Histoire contemporaine de l’Extrême-orient) à Jussieu - Paris 7. Création d’une société de conseil pour les entreprises travaillant avec la Chine.
Chercheur du groupe Asie21/Futuribles, depuis 2001, principalement sur les questions chinoises, histoire et actualité, de politique intérieure et de relations internationales[4].
Publications
[modifier | modifier le code]- La vie chinoise, PUF, 1976[5], 2e édition en 1980, traduit en japonais (ISBN 2130367976)
- La Chine face au monde (direction d'un ouvrage collectif), Robert Laffont, 1982 (ISBN 9782221011904).
- Le Milieu des empires, ou le destin de l'Asie centrale (avec René Cagnat), Robert Laffont, 1979[6], 2e édition mise à jour, 1990 (ISBN 9782221069899), traduit en turc [1][7] (ISBN 9757414042)
- Le voyage en Asie centrale et au Tibet, Anthologie "Bouquins", Robert Laffont, 1992 (ISBN 9782221059128)[8].
- L'Atlas du nucléaire, civil et militaire, des origines à la prolifération[9] (avec Gérard Chaliand), Payot, 1993 (ISBN 2228887013).
- L'Atlas historique des migrations (avec G. Chaliand et J.P. Rageau), Seuil, 1994 (ISBN 2020132230).
- L'Atlas de l'Asie orientale (avec G. Chaliand et J.P. Rageau), Seuil, 1997 (ISBN 2020254883).
- Le réveil des Tartares, en Mongolie sur les traces de Guillaume de Rubrouk, Payot, 1998 (ISBN 9782228895835)[10].
- La Grande Muraille de Chine, textes (photographies de Roland et Sabrina Michaud), Imprimerie Nationale, 2000 (ISBN 274330376X), traduit en allemand, Hirmer - (ISBN 3777486809, 9783777486802, 3858238686 et 9783858238689)[11] et en anglais, Abeille Press - (ISBN 0789207362 et 9780789207364).
- - Prix Alfred-Verdaguer 2001 de l’Académie française
- La Grande Muraille de Chine, textes du précédent et compléments en annexes, Petite bibliothèque Payot, 2003 (ISBN 2228897418)[12].
- Cruelle est la terre des frontières, Payot, 2003 ; PBP, 2006 ; Seuil (collection Points), 2014 (ISBN 9782757843376)[13],[14].
- Vers un nouvel ordre du monde (avec Gérard Chaliand), Seuil, 2013 ; collection Points, mis à jour, 2014 (ISBN 978-2757846193).
- Un long printemps d'exil, (avec Olga Ilyina-Laylle), Seuil (collection Points), 2015 (ISBN 9782757852644)[15],[16].
Traduction et présentation
[modifier | modifier le code]- L'invention de l'imprimerie en Chine et sa transmission vers l'Ouest, de Thomas Francis Carter, Imprimerie Nationale Éditions/Actes Sud, 2011 (ISBN 9782742796595).
Participation à des ouvrages collectifs
[modifier | modifier le code]- L'état de la Chine, L'état du monde, 1990.
- Asie centrale, Autrement, 1992.
- Les Sibériens, Autrement, 1994.
- Tibet, un autre monde, 1993.
- CEMOTI, cahiers 16 (Istanbul-Oulan Bator) et 25 (Les Ouïghours au XXe siècle).
- Puissance et influences (1999, 2000, 2002-2003).
- La Chine à l'horizon 2020, Futuribles, 2006.
Préface ou présentation d'ouvrages
[modifier | modifier le code]- La Chine et les Chinois, de Lin Yutang, réédition Payot, 1997 (ISBN 2228890863).
- Dans les collines de Mandchourie, de Nicolas Baïkov, réédition Payot, 2000 (ISBN 2-228-89844-9).
- Aventures d'un espion japonais au Tibet, de Hisao Kimura et Scott Berry, Ed. Le serpent de mer, 2000, réédition Payot, 2005 (ISBN 2228900265).
- Des Tigres et des Hommes, récit et nouvelles de Nicolas Baïkov, Payot, 2002 (ISBN 2228895806).
- À Lhassa, l'expédition britannique de 1904-1905 au Tibet, de Perceval Landon, Ed. Le serpent de mer, 2002 (ISBN 2913490166).
- La guerre hors limites (ou l'art de la guerre asymétrique entre terrorisme et globalisation), de Qiao Liang et Wang Xiangsui[17],[18],[19], Rivages, 2003 (ISBN 978-2743615178).
- Le parti communiste chinois au pouvoir, de Jacques Guillermaz, réédition Payot, 2004 (ISBN 2228898457).
- L'art de la guerre de Sunzi et l'art de la guerre de Sun Bin, traduit par Tang Jialong, Rivages, 2004 (ISBN 2743612320).
- Dersou Ouzala, de Vladimir Arseniev, avec cartographie, réédition Payot, 2007 (ISBN 2228901776).
- Tang Taizong, de C.P. Fitzgerald, réédition Payot, 2008 (ISBN 2228902675).
Filmographie
[modifier | modifier le code]- La Grande Muraille de Chine, réalisation Nic Young (Channel 4 - Discovery Channel - 2007)[20],[21]
- Les sentinelles de la Guerre froide, réalisation Yves Jan (Arline Films - France 3 - 2009)[22],[23]
Prix
[modifier | modifier le code]- Prix Alfred-Verdaguer 2001 de l'Académie française.
- Prix du meilleur livre de géopolitique 2014.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Avis de décès
- « ANOCR »
- Expérience citée dans le film Les sentinelles de la Guerre froide (voir Filmographie)
- « Asie21 »
- « Critique de Gilbert Etienne dans la revue Tiers-Monde », sur www.persee.fr
- « Critique dans Politique étrangère », sur Persée,
- Avant propos de l’éditeur turc justifiant la traduction du « Milieu des Empires - Imparatorlukhar Besigi » : « un livre en mesure de participer à l’élaboration [du regard historique tant nécessaire pour comprendre le présent] » (1992). «À l’heure actuelle, la politique internationale est dominée par des conflits de nature nationaliste et ethnique. À la suite des bouleversements intervenus dans le bloc de l’Est, la vague nationaliste prend de l’ampleur. Des Balkans aux Républiques d’Asie Centrale en passant par le Moyen-Orient, les conflits ethniques prennent de plus en plus les allures de guerre civile. À l’aube du XXIe siècle, le Monde fait face à une vague nationaliste quelque peu « retardée ». Comme chacun le sait, le processus national qu’on a connu dans les pays développés de l’Occident du XIXe siècle, fut la conséquence de l’étatisation survenue à la suite de la fin des Empires. D’autre part, les luttes d’indépendances nationales amorcées dans les pays colonisés au XXe siècle, malgré certaines colorations socialistes n’étaient autres que des luttes d’identité nationale. Les révolutions bourgeoises et les luttes d’indépendances nationales, a posteriori, nous semblent les deux facettes ou plutôt les deux changements sociaux menant au même point, à savoir la formation nationale. L’échec est patent dans les États ex-socialiste qui avaient leur manière de gérer la question nationale puisqu’ils se trouvent aujourd’hui confrontés à l’explosion nationaliste qui survint plus tard que prévu. Les luttes ethniques d’aujourd’hui sont le résultat d’une insatisfaction du sentiment national sur lequel se sont agrégés les recherches identitaires. Il s’impose d’autre part de souligner l’importance qu’a eue le facteur religieux dans la formation de l’identité ethnique. Cela est surtout vrai pour les États balkaniques et centre-asiatiques ou l’opposition « chrétienté-islam » constitue une des variantes des conflits ethniques. Après avoir été une opposition face à l’hégémonie de la pensée occidentale, la vague islamiste, après la révolution iranienne s’est frayé un chemin dans les conflits ethniques. La question se pose de savoir quel avenir attend les peuples pris dans le triangle Occident-Islam-Nationalisme. En fin de compte, on assiste à la coexistence de deux processus, le premier est ce qu’on appelle la globalisation engendrée par la fin de la bipolarité, le second étant celui de la désintégration, fortement liée aux luttes ethniques. Ces deux processus seront les dynamiques centrales de notre XXIe siècle. Il s’impose dès lors, pour répondre à ces questions, d’avoir recours non seulement à la connaissance historique mais encore à une science historique. Les informations - quotidiennes et superficielles - apportées par le médias ne permettent aucunement de comprendre les racines du problème, encore moins de faire des prévisions sur l’avenir. il est clair qu’il nous faut des outils de connaissance de meilleure qualité. Conscients de cette nécessité, nous, EDITION YAYINCILIK, avons jugé bon de traduire le « Milieu des Empires ». La connaissance des Républiques Turques (d’Asie Centrale) devient importante tant pour le monde que pour la Turquie. Ces républiques, issues de l’ex-URSS doivent d’une part faire face aux difficultés économiques et d’autre part supporter le chaos engendré par les querelles ethniques dont elles sont le théâtre. Il est incontestable que pour comprendre le présent, il faut un bon regard historique. Le Milieu des Empires est un livre en mesure de participer à l’élaboration de ce regard historique tant nécessaire. Il est évident que les thèses et réflexions émises par les auteurs sont les fruits de leur regard subjectif. Mais cela ne met aucunement en doute le caractère scientifique de l’œuvre et sa rigueur. Nous pensons que si ce livre nous offre un fond historique capable de nous éclairer sur les bouleversements actuels auxquels nous assistons, alors il aura rempli sa mission.»
- « BnF catalogue général - Notice bibliographique », sur catalogue.bnf.fr (consulté le )
- Extrait de la préface du général Pierre Marie Gallois : « L’Atlas du nucléaire est une somme qui remplace les informations fournies par des dizaines d’ouvrages spécialisés et des milliers d’articles d’experts civils et militaires (…). Tout spécialiste reconnaîtra que jamais n’avait été décrit un tel panorama ni condensés autant d’explications et de renseignements. »
- Entretien sur France Culture « La fabrique de l'histoire »,
- (de) « Die chinesische Mauer », Die Zeit, nos 01/2001, (lire en ligne)
- « La Grande Muraille de Chine », sur Questionchine.net,
- « Cruelle est la terre des frontières », sur Questionchine.net,
- Alain Besançon - Commentaires - Printemps 2004 : Michel Jan est un ancien officier supérieur de l’armée de l’air qui est devenu un sinologue accompli. Il s’est particulièrement intéressé à cette vaste zone qui forme frontière entre l’URSS et la Chine, au monde tatar, mongol, ouïgour, mandchou. Cruelle est la terre des frontières est un livre de géographe, d’explorateur, d’écrivain aussi, parce qu’il décrit et témoigne des souffrances qui ne manque pas non plus dans ce secteur avec une sensibilité, un art proprement littéraires. Paysagiste, il sait nous faire voir des villes rarement visitées, Kharbin, Khabarovsk, les immenses marais, steppes, taïgas qui forment entre territoires russes et chinois une zone délimitée vaguement, poreuse, disputée. Quand l’armée rouge eut occupé la Mandchourie, fait prisonniers et déporté en Sibérie des centaines de milliers de soldats japonais, dont peu revinrent, le KGB mit son étude et ses soins à rechercher, arrêter et déporter les restes de l’émigration blanche qui se trouvait sur ce territoire. Kharbin, presque autant que Paris et Berlin, était devenu dans l’exil, un centre de vie et de culture russe. Michel Jan a rencontré dans le transsibérien l’un de ces malheureux qui est devenu son ami et lui a raconté son odyssée. C’est un récit à ajouter à la littérature déjà abondante du Goulag. Dix ans de camp, plus semi-liberté surveillée ad infinitum en Sibérie orientale. Cependant la Chine aussi entrait dans le communisme et les Russes qui avaient échappé au KGB, furent pris dans l’affreuse famine du « grand bond en avant » puis dans les absurdes et meurtriers tourbillons de la « révolution culturelle ». Nouvelles et cruelles aventures dont Michel Jan a recueilli le témoignage direct. Le spécialiste de géopolitique que l’auteur est aussi, voire principalement, nous donne des éléments propres à nous faire réfléchir à l’avenir de cette frontière qui sépare la Sibérie, vide, stagnante et qui se dépeuple, de la Chine en rapide essor. Le conflit, cependant, ne semble pas pour demain. Sur la Russie de Poutine, laissons la parole au vieux déporté : « Les autorités expliquent au peuple qu’il vit de mieux en mieux chaque jour … En somme rien n’a changé ! »
- « Le Prix de la société des explorateurs décerné à Michel Jan et Olga Ilyina-Laylle » (consulté le )
- « Présentation de la librairie Les cinq continents »
- « Présentation sur infoguerre.fr »
- « Lire la Guerre hors-limites »
- « Critique de Frédéric Pesme », Politique étrangère, (lire en ligne)
- « Télérama »
- « France 5 »
- « Les sentinelles de la Guerre froide - Artline films »
- « Fiche du film sur Imdb »