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Mohamed Fadhel Ben Achour

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Mohamed Fadhel Ben Achour
Mohamed Fadhel Ben Achour à son bureau.
Fonction
Mufti de la République
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 60 ans)
TunisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
محمد الفاضل بن عاشورVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Père
Fratrie
Enfants
Autres informations
Membre de
Distinctions
Vue de la sépulture.

Mohamed Fadhel Ben Achour (arabe : محمد الفاضل بن عاشور), né le à La Marsa et mort le [1], est un théologien, écrivain, syndicaliste, universitaire et intellectuel tunisien.

Né le , dans une famille de lettrés, de magistrats et de hauts fonctionnaires de la haute bourgeoisie tunisoise, il commence à apprendre le Coran et l'arabe dès l'âge de trois ans. Il apprend également le français à l'âge de neuf ans[2]. Il fait son entrée en 1922 à la Zitouna où il est directement inscrit en deuxième année. En 1928, il obtient le premier diplôme zitounien de fin d'études secondaires, alors appelé tatwi. En 1931, il s'inscrit à la faculté des lettres d'Alger en tant qu'auditeur libre. Il gravit ensuite rapidement les différents grades des enseignants zitouniens : il réussit en 1932 le concours des enseignants de deuxième degré et, en 1935, le concours des enseignants du premier degré[2].

Figure réformatrice

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Plus tard, le cheikh Ben Achour devient directeur de la Khaldounia puis de l'Institut des recherches islamiques, annexé à la Khaldounia, et enfin membre de l'Association de la langue arabe au Caire[3]. À la même époque que Tahar Haddad, il publie une fatwa, fruit d'un ijtihad personnel[4]. Habib Bourguiba écrit à Salah Ben Youssef en à propos de Ben Achour :

« Le problème zitounien est en train d'évoluer dans une direction dangereuse. La question de Tahar Ben Achour, de Fadhel Ben Achour, de la Grande mosquée me donne des soucis […] C'est pourquoi, j'ai essayé de neutraliser, voire de conquérir Fadhel Ben Achour, en vue de priver le clan religieux de la seule tête pensante et agissante qu'il possède en Tunisie[5]. »

Mohamed Fadhel Ben Achour avec un religieux chrétien.

Successivement mufti malékite en 1953 puis cadi auprès du tribunal du Charaâ en 1956, il entre à l'indépendance dans la magistrature au nouveau poste de président puis de premier président de chambre à la Cour de cassation. En 1962, il est nommé par le président Bourguiba comme premier mufti de la République[6], poste qu'il occupe jusqu'à sa mort, alors qu'en 1961 il devient doyen de la faculté de la charia et de théologie, nouvelle dénomination de l'Université Zitouna[7]. Il est également membre de l'Académie arabe de Damas et de l'Académie de langue arabe du Caire (en)[8].

Défense du Code du statut personnel

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Il est l'un des seuls tunisiens religieux qui a défendu les dispositions du Code du statut personnel (CSP)[8] car elles constituent des interprétations éventuelles de l'islam[9]. Il définit le CSP comme étant « un impératif des temps modernes […] mais toujours conforme aux textes fondateurs de l'islam »[10].

Plaque d'une rue portant le nom de Fadhel Ben Achour à Tunis.

La Tunisie célèbre en le centenaire de Ben Achour en organisant des conférences et des séminaires pour retracer sa vie d'homme de culture et de militant de la cause nationale. Un livre de référence, intitulé Le cheikh Mohamed Fadhel Ben Achour : homme de pensée, d'action et de réforme (الشيخ محمد الفاضل ابن عاشور. رجل الفكر والعمل والإصلاح) est publié à cette occasion par Abou Zayan Essaadi aux éditions Al Houriya[11].

Son nom a été donné à plusieurs rues dans différentes villes tunisiennes. L'école préparatoire Fadhel Ben Achour a été nommée ainsi en son honneur. La Poste tunisienne a également émis une série de timbres-poste à son effigie.

Mohamed Fadhel Ben Achour est le descendant d'une famille andalouse qui s'est ensuite installée à Salé (Maroc). L'un de ses membres, M'hammed, s'installe à Tunis en 1649-1650 (1060 de l'hégire) et y fonde une famille ; la lignée s'établit comme suit : Abdelkader, Mohamed Tahar (1815-1868), Mohamed, Mohamed Tahar et Mohamed Fadhel. Elle se fait connaître par ses érudits en théologie et en lettres arabes[12].

Mohamed Fadhel a deux sœurs, Safia et Oum Hani, et trois frères, Mourtadha, Abdelmalek et Zine El Abidine. Il épouse Sabiha Djaït, la fille du cheikh Mohamed Abdelaziz Djaït, en 1938.

Le couple a six enfants dont deux garçons, Yadh et Rafâa, et quatre filles : Hela (professeur de philosophie), Raoudha, Rabaâ (universitaire) et Sana (universitaire et juriste)[12].

Décorations

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Publications

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  • (ar) الحركة الأدبية والفكرية بتونس [« Le mouvement littéraire et intellectuel en Tunisie au XIVe siècle de l'hégire (XIXe – XXe siècles) »], Le Caire, Ligue arabe,‎ .
  • (ar) أعلام الفكر الإسلامي بالمغرب العربي [« Les auteurs de la pensée islamique au Maghreb arabe »], Tunis, Librairie Ennajah,‎ .
  • (ar) التفسير ورجاله [« L'exégèse coranique et ses auteurs »], Tunis, Maison orientale des livres,‎ .
  • (ar) أركان النهضة الأدبية بتونس [« Les bases de la Renaissance littéraire en Tunisie »], Tunis, Librairie Ennajah,‎ .
  • (ar) تراجم الأعلام [« Biographies de célébrités »], Tunis, Maison tunisienne de l'édition,‎ .
  • (ar) كتاب أفعل [« Le livre de Afaal »], Tunis, Ben Abdallah,‎ .
  • (ar) المحاضرات المغربيات [« Conférences marocaines »], Tunis, Maison tunisienne de l'édition,‎ .
  • (ar) ومضات فكر [« Éclairs de pensée »], Tunis, Maison arabe du livre,‎ .
  • (ar) روح الحضارة الإسلامية [« L'esprit de la civilisation islamique »], Beyrouth, Institut supérieur des sciences islamiques,‎ .
  • (ar) محاضرات [« Conférences »], Tunis, Centre de publication universitaire,‎ .

Bibliographie

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  • (ar) Lamia Abidi, آل بن عاشور : رحلة في الفكر العالم التونسي [« Les Ben Achour : voyage dans la culture savante tunisienne »], Tunis, Perspectives,‎ .
  • (ar) Abou Zidane Saadi, الشيخ محمد الفاضل ابن عاشور رجل الفكر و العمل و الإصلاح [« Le cheikh Mohamed Fadhel Ben Achour : homme de pensée, d'action et de réforme »], Tunis, Centre de publication universitaire,‎ .
  • (ar) Ahmed Ammar Moukhtar, الشيخ محمد الفاضل ابن عاشور: حياته وأثره الفكري [« Le cheikh Mohamed Fadhel Ben Achour : sa vie et sa pensée »], Tunis, Maison tunisienne de l'édition,‎ .

Références

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  1. « Il y a 40 ans disparaîssait Cheikh Mohamed El Fadhel Ben Achour », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  2. a et b « XXXXVIIIe anniversaire du décès du Cheikh Fadhel Ben Achour (1909 – 1970) », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  3. Hatem Bourial, « La mémoire vive de Fadhel Ben Achour : un album photo pour retrouver le grand zeitounien », sur webdo.tn, (consulté le ).
  4. Ahmed Younès, « Fadhel Ben Achour, icône de la tolérance religieuse », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. Tahar Belkhodja, Les trois décennies Bourguiba : témoignage, Paris, Publisud, (lire en ligne).
  6. « Décret n°62-108 du 6 avril 1962 (1er doul kaada 1381) », Journal officiel de la République tunisienne, no 19,‎ 6-10 avril 1962, p. 390 (ISSN 0330-7921, lire en ligne).
  7. (en) « Tunisia. Celebrating Fifty Years of Women's Emancipation », sur loc.gov, (consulté le ).
  8. a b et c (ar) « Mohamed Fadhel Ben Achour », sur mawsouaa.tn (consulté le ).
  9. « Cheikh Fadhel Ben Achour, un grand penseur doublé d'un homme d'action », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  10. Ridha Kéfi, « Et Bourguiba libéra la femme », Jeune Afrique,‎ (ISSN 1950-1285, lire en ligne, consulté le ).
  11. « Cheikh El Fadhel Ben Achour : l'illustre érudit et l'esprit éclairé », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  12. a et b « Cheikh Mohamed Fadhel Ben Achour, un homme aux multiples facettes », sur espacemanager.com, (consulté le ).
  13. « Décrets et arrêtés », Journal officiel de la République tunisienne, no 26,‎ , p. 914 (ISSN 0330-7921, lire en ligne [PDF], consulté le ).

Liens externes

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