Musée de l'Alta Rocca
Nom local |
Musée départemental de Levie |
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Type |
Musée de France |
Visiteurs par an |
10 885 () |
Site web |
Pays |
France |
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Commune |
Levie |
Adresse |
Quartier Prato 20170 Levie, Corse-du-Sud |
Coordonnées |
Le musée de l'Alta Rocca (corse : Museu di l'Alta Rocca) est un musée d'archéologie, d'ethnologie et d'histoire situé sur la commune de Levie, en Corse-du-Sud dans la micro-région de l'Alta Rocca. Il est aussi connu sous le nom de musée de Levie. Il bénéficie du label musée de France.
Historique
[modifier | modifier le code]La conseil départemental de la Corse-du-Sud est à l'origine du projet de construction avec un budget annoncé de 16 millions de francs (soit 2,4 millions d'euros)[1]. La livraison d'un bâtiment de 1 100 m2 était prévue pour l'année , à la suite d'un concours remporté par les architectes Dominique Battesti et François Rouanet[2].
L'arrêté du lui attribue l’appellation « musée de France »[3].
Au , le musée est transféré du département à la collectivité de Corse en raison de la création d'une collectivité territoriale unique[4].
Espaces d'exposition
[modifier | modifier le code]Le musée est organisé en quatre espaces qui peuvent être ouverts au public :
- la galerie d'exposition permanente,
- la galerie d'exposition temporaire,
- l'auditorium,
- la salle de documentation.
Collections de l'exposition permanente
[modifier | modifier le code]Les fouilles archéologiques conduites dans l'Alta Rocca depuis les années , notamment par Roger Grosjean et François de Lanfranchi, constituent la majeure partie du fonds du musée. Ce sont les vestiges mis au jour dans une soixantaine de sites et au cours de près de 200 prospections qui sont exposés[5],[6], avec des objets d’art sacré et des objets du quotidien témoins des activités du monde rural et de sa transformation à partir du XVIIIe siècle.
L'exposition permanente parcourt les 10 000 ans couverts par le fonds du musée, de la période préhistorique, à partir du mésolithique, jusqu'à l'époque moderne et contemporaine.
Préhistoire
[modifier | modifier le code]La partie préhistorique du musée témoigne des premiers peuplements connus de la Corse. Sont présentés les activités de prédation, chasse comme pêche, ainsi que l'industrie lithique utilisant des matières premières locales.
Pour le mésolithique ( – ), les vestiges les plus remarquables proviennent du site d'Araguina-Sennola, proche de Bonifacio, fouillé par François de Lanfranchi et Michel-Claude Weiss. Il s'agit en premier lieu de la Dame de Bonifacio, la plus ancienne sépulture complète mise au jour en Corse[7],[8]. Pour la même période, les animaux consommés sont le prolagus, le phoque moine, divers poissons ou encore des coquillages. Aucune preuve de la consommation d'oiseau n'a pu être apportée[9]. Ces populations utilisent des ressources locales pour la fabrication d'outils. Elles sont formées par des groupes nomades qui semblent disparaître aux alentours de
La partie néolithique expose les débuts de l'élevage dans l'île puis son développement généralisé. Il s'agit de nouveaux groupes humains qui abordent l'île vers L'industrie lithique révèle des échanges avec la Sardaigne permettant d'acheminer de nouvelles matières premières, en particulier le silex et l'obsidienne. Le matériel céramique exposé est caractéristique des phases du néolithique : vases à fond rond, décor poinçonné, décor cardial.
Protohistoire
[modifier | modifier le code]L'âge du bronze ( – ) est représenté par les sites de Cucuruzzu et d’Araghju, deux casteddi ou villages fortifiés[10]. La céramique provenant de Cucuruzzu, de culture torréenne, présente des formes atypiques : plats, bols ou encore des couvercles[11]. Le mobilier en bronze inclut des haches et des armes. Cette industrie métallurgique montre une augmentation des échanges, ainsi que des distances parcourues, en raison des nouveaux besoins de matières premières. Le musée dispose, dans ses espaces extérieurs, d’une restitution d’une habitation typique de l’âge du Bronze.
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Conception de la structure
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Couverture de la structure en bois
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État final
À l'âge du fer ( – ), l'habitat évolue sur le modèle de villages plus importants et concentrés, mais sans fortification, comme à Cuciurpula[12],[13]. Le matériel archéologique semble indiquer que les communautés du sud de la Corse vivent alors dans une relative autarcie, malgré quelques échanges avec la Sardaigne. Plusieurs objets en bronze sont exposés, dont les éléments d'une ceinture. À la fin de la période de nouvelles populations d'origine grecque et étrusque, puis romaine, s'installent dans l'île.
De l'Antiquité à l'époque moderne
[modifier | modifier le code]Durant toute l'Antiquité, l'Alta Rocca est une des zones périphériques et peu fréquentée de l'île. Ce n'est qu'avec le Moyen Âge que l'on observe un nouvel essor des implantations humaines avec l'apparition de villages, d'églises et de châteaux (Capula, Roccataddata)[14]. Parallèlement, la féodalité s'y développe, et la microrégion devient même le fief des seigneurs du sud de l'île, et parmi eux le célèbre Rinucciu della Rocca. L’administration génoise succède ensuite à ce pouvoir féodal, faisant raser les forteresses des Cinarchesi. L'Alta Rocca connaît ensuite une période de troubles marquée par des incursions barbaresques[15], avant que le calme ne soit restauré à partir de .
Pièces remarquables
[modifier | modifier le code]- Dame de Bonifacio, squelette féminin du mésolithique découvert sur le site d'Araguina-Sennola.
- Fragment de la statue-menhir Aravina I.
- Christ en croix en ivoire du XVIe siècle, provenant de l'église paroissiale Saint-Nicolas et offerte par le pape Sixte Quint selon la tradition orale[16].
Expositions temporaires et manifestations culturelles
[modifier | modifier le code]- 2003 : Il était une fois Cucuruzzu : aux origines de l'archéologie en Alta Rocca
- 2005 : Ötzi : l'homme venu de la glace]]
- 2005 : Levie : un village des hommes phares
- 2006 : Et l'animal fit l'homme
- 2007 : Rahan à Levie
- 2008 : Mémoires de pierre – Pierres de mémoire
- 2011 : Aline Bologni
- 2011 : Via crucis
- 2011 : Petru Santu à Levie
- 2011 : Restauration des objets du patrimoine
- 2014 : Le Levie des années 20
- 2014 : Et l'Histoire s'écrit
- 2014 : Péché mignon
- 2021 : Paci Eterna – Tombes et outre-tombe
- 2022 : Miel et une abeille. L'apiculture corse : histoire, techniques et enjeux actuels
- 2022 : Réveiller les Dieux – Mario Sepulcre
- 2023 : L'accedi d'i nosci loca – Les oiseaux de nos contrées
- 2023 : À la découverte du patrimoine paléontologique corse
- 2023 : Ode au monde magique
- 2023 : Ochji. Malochju è petr’uchjata
- 2024 : Rencontres célestes
Galerie
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- « CORSE DU SUD Deux musées à l'Alta Rocca et Sartène », Le Moniteur, (lire en ligne, consulté le )
- « Architecte au féminin : cinq décennies de femmes architectes en Corse », sur Ordre des architectes, (consulté le )
- « Arrêté du 17 septembre 2003 attribuant l'appellation "musée de France" en application des dispositions de l'article 18-II de la loi n° 2002-5 du 4 janvier 2002. - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
- « Article 30 - LOI n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République (1) - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
- « Musée de l'Alta Rocca », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
- « Felicità visite le musée de l'Alta Rocca à Levie », sur Alta Rocca - Côte des Nacres, (consulté le )
- Robert Colonna d'Istria, « Chapitre premier. Les origines », dans Histoire de la Corse, Tallandier, coll. « Texto », , 25–39 p. (ISBN 979-10-210-3853-0, lire en ligne)
- Lanfranchi, Weiss, Duday 1973.
- Vigne 1987.
- Alexandra Padovani, « Le site archéologique de Cucuruzzu - Capula », sur Le Patrimoine de Corse | Cullettività di Corsica - Collectivité de Corse (consulté le )
- Roger Grosjean, « Le complexe torréen fortifié de Cucuruzzu (Lèvie, Corse). Première campagne de fouilles, 1963 », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 61, no 1, , p. 185–194 (DOI 10.3406/bspf.1964.3982, lire en ligne, consulté le )
- « Laboratoire Méditerranéen de Préhistoire Europe Afrique - Fouilles archéologiques à Cuciurpula », sur lampea.cnrs.fr (consulté le )
- Kewin Peche-Quilichini, Thibault Lachenal et Simon Delvaux, « Sorbollano – Cuciurpula », ADLFI. Archéologie de la France - Informations. une revue Gallia, (ISSN 2114-0502, lire en ligne, consulté le )
- Colombani, Harnéquaux, Istria 2008.
- Colombani, Harnéquaux, Istria 2008, p. 16.
- « Statue : Christ en croix », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- [Colombani, Harnéquaux, Istria 2008] Philippe Colombani, Mathieu Harnéquaux et Daniel Istria, L'Alta Rocca, 31 p. (lire en ligne). .
- [Lanfranchi, Weiss, Duday 1973] François de Lanfranchi, Michel-Claude Weiss et Henri Duday, « La sépulture prénéolithique de la couche XVIII de l'abri d'Araguina-Sennola (Bonifacio, Corse) », Bulletin de la Société des Sciences Historiques et Naturelles de la Corse, no 606, , p. 7-24 (ISSN 1154-7472). .
- [Vigne 1987] Jean-Denis Vigne, « L’exploitation des ressources alimentaires carnées en Corse du VIIe au IVe millénaire », dans Premières communautés paysannes en Méditerranée occidentale : Actes du Colloque International du CNRS (Montpellier, 26-29 avril 1983), Paris, CNRS Éditions, (ISBN 978-2-2710-7866-7, DOI 10.4000/BOOKS.EDITIONSCNRS.1021), p. 193–199. .