Aller au contenu

NGC 6240

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

NGC 6240
Image illustrative de l’article NGC 6240
La galaxie irrégulière NGC 6240.
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Ophiuchus
Ascension droite (α) 16h 52m 58,9s[1]
Déclinaison (δ) 02° 24′ 03″ [1]
Magnitude apparente (V) 12,9[2]
13,8 dans la Bande B[2]
Brillance de surface 13,71 mag/am2[2]
Dimensions apparentes (V) 2,1 × 1,0[2]
Décalage vers le rouge 0,024307 ± 0,000027[1]
Angle de position 20°[2]

Localisation dans la constellation : Ophiuchus

(Voir situation dans la constellation : Ophiuchus)
Astrométrie
Vitesse radiale 7 287 ± 8 km/s [1]
Distance 107,90 ± 7,55 Mpc (∼352 millions d'al)[1]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Galaxie irrégulière
Type de galaxie I0? pec[1],[3] E?[2] S0-a[4]
Dimensions environ 74,48 kpc (∼243 000 al)[1]
Découverte
Découvreur(s) Édouard Stephan[3]
Date [3]
Désignation(s) IC 4625
PGC 59186
UGC 10592
MCG 0-43-4
IRAS 16504+0228
CGCG 25-11
PRC D-28
VV 617[2]
Liste des galaxies irrégulières

NGC 6240 est une vaste galaxie irrégulière située dans la constellation d'Ophiuchus. Sa vitesse par rapport au fond diffus cosmologique est de 7 316 ± 8 km/s, ce qui correspond à une distance de Hubble de 107,9 ± 7,6 Mpc (∼352 millions d'al)[1]. NGC 6240 a été découverte par l'astronome français Édouard Stephan en . Cette galaxie a aussi été observée par l'astronome américain Edward Barnard vers la fin des années 1890 et elle a été inscrite à l'Index Catalogue sous la désignation IC 4625[3].

NGC 6240 par le télescope spatial Hubble. En raison de sa forme, certains la surnomment la galaxie de l'étoile de mer.

NGC 6240 présente une large raie HI et c'est une galaxie LINER, c'est-à-dire une galaxie dont le noyau présente un spectre d'émission caractérisé par de larges raies d'atomes faiblement ionisés. C'est aussi une galaxie active de type Seyfert 2 et finalement c'est une galaxie lumineuse dans l'infrarouge (LIRG)[1]. NGC 6240 serait même une galaxie ultralumineuse en infrarouge (ULIRG, de l'anglais ultraluminous infrared galaxy)[5]. Sa luminosité dans l'infrarouge lointain (de 40 à 400 µm) est égale à 5,37 × 1011  (1011,73) et sa luminosité totale dans l'infrarouge (de 8 à 1 000 µm) est de 7,08 × 1011  (1011,85)[6].

NGC 6240, phase finale de la fusion de galaxies

[modifier | modifier le code]

Les deux noyaux de NGC 6240

[modifier | modifier le code]

Plusieurs études dans divers domaines du spectre électromagnétique, soit en rayon X[5],[7], en lumière visible[8], dans le domaine du proche infrarouge[9] et également en onde radio[8] ont montré que cette galaxie possède deux noyaux, le résultat de la phase finale de la fusion de deux galaxies.

Image composite des données rayon X recueillies par le télescope spatial Chandra (en rouge, orange et jaune) et de l'image en lumière visible prise par le télescope spatial Hubble. Les deux noyaux de la galaxie sont les spots blancs très lumineux au centre de l'image.
La fusion des deux galaxies de NGC 6240 observé dans le domaine du proche infrarouge par l'instrument SINFONI[10] de Observatoire européen austral.

Trous noirs supermassifs

[modifier | modifier le code]

La découverte de deux trous noirs supermassifs a été annoncée en 2002 grâce aux observations en rayon X réalisées par le satellite Chandra. Les deux trous noirs ne sont séparés que d'une distance de 3 000 années-lumière. En raison de cette proximité, les scientifiques pensent que ces deux trous noirs tournent en spiralant l'un autour de l'autre, un processus qui aurait commencé il y a environ 30 millions d'années. On estime qu'ils finiront par fusionner en un seul trou noir supermassif dans quelques dizaines ou centaines de millions d'années[11].

En fait, une récente étude publiée en 2020 conclue même à la présence de trois trous noirs supermassifs au sein de cette galaxie[12]. Les données recueillies par le dispositif d'optique adaptative MUSE du Très Grand Télescope de l'ESO ont permis de découvrir un troisième noyau, dont deux ont des masses excédant 9 × 107 , le troisième étant moins massif et peu actif[12].

Émission infrarouge de NGC 6240

[modifier | modifier le code]

Une galaxie émettant plus de 1012  dans l'infrarouge est une galaxie ultra-lumineuse en infrarouge. Pour des valeurs supérieures à 1013 , on qualifie la galaxie d'hyper-lumineuse en infrarouge et au-delà de 1014  de galaxie extrêmement lumineuse en infrarouge.

La luminosité de NGC 6240 dans l'infrarouge est estimée à tout près 1012 [13] et elle est généralement considérée comme une galaxie ultra-lumineuse en infrarouge. Depuis leur découverte dans les années 1970, les galaxies ULIRG ont fasciné les astronomes par leur immense luminosité et les ont également frustrés par leur nature singulièrement opaque. Les observations de plusieurs de ces galaxie au cours des récentes années ont montré que ces galaxies sont le résultat d'une fusion de galaxies riches en gaz qui déclenche une intense période de formation d'étoiles[13]. La forte luminosité de ces galaxies peut provenir de ces périodes intenses de formation d'étoiles, de l'activité de leurs noyaux ou encore d'une combinaison des deux[13].

Trois supernovas ont été observées dans NGC 6240 : SN 2000bg, SN 2010gp et SN 2013dc.

Cette supernova a été découverte le par Y. Sato et W. D. Li de l'université de Californie à Berkeley dans le cadre du programme LOSS (Lick Observatory Supernova Search) de l'observatoire Lick[14]. D'une magnitude apparente de 17,4 au moment de sa découverte, elle était de type IIn[15].

Cette supernova a été découverte le par G. Pignata et al. dans le cadre du programme de recherche de supernovas CHASE (CHilean Automatic Supernova sEarch)[16]. D'une magnitude apparente de 17,5 au moment de sa découverte, elle était de type Ia[17].

Cette supernova a été découverte le par Adam Block (en) à l'Observatoire Steward de l'université de l'Arizona[18]. D'une magnitude apparente de 18,7 au moment de sa découverte, elle était de type IIP[19].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d e f g h et i (en) « Results for object NGC 6240 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
  2. a b c d e f et g « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke», NGC 6200 à 6299 », sur astrovalleyfield.ca (consulté le ).
  3. a b c et d (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 6240 » (consulté le ).
  4. (en) « NGC 6240 », HyperLeda (consulté le ).
  5. a et b S. Komossa, V. Burwitz, G. Hasinger, P. Predehl, J. S. Kaastra et Y. Ikebe, « Discovery of a Binary Active Galactic Nucleus in the Ultraluminous Infrared Galaxy NGC 6240 Using Chandra », The Astrophysical Journal, vol. 582, no 1,‎ , L15-L19 (DOI 10.1086/346145, Bibcode 2003ApJ...582L..15K, lire en ligne [PDF])
  6. D. B. Sanders, J. M. Mazzarella, D. -C. Kim, J. A. Surace et B. T. Soifer, « The IRAS Revised Bright Galaxy Sample », The Astronomical Journal, vol. 126, no 4,‎ , p. 1607-1664 (DOI 10.1086/376841, Bibcode 2003AJ....126.1607S, lire en ligne [PDF])
  7. Th. Boller, R. Keil, G. Hasinger, E. Costantini, R. Fujimoto, N. Anabuki, I. Lehmann et L. Gallo, « XMM-Newton observation of the ULIRG NGC 6240, The physical nature of the complex Fe K line emission », Astronomy & Astrophysics, vol. 411, no 2,‎ , p. 63-70 (DOI 10.1051/0004-6361:20031217, lire en ligne [PDF])
  8. a et b J. W. Fried et H. Schulz, « NGC 6240 : a unique interacting galaxy. », Astronomy and Astrophysics, vol. 118,‎ , p. 166-170 (Bibcode 1983A&A...118..166F, lire en ligne [PDF])
  9. (en) « SINFONI observations of NGC 6240 » (consulté le )
  10. (en) « SINFONI Opens with Upbeat Chords » (consulté le )
  11. (en) « NGC 6240: Black Holes Go "Mano A Mano" » (consulté le )
  12. a et b W. Kollatschny, P. M. Weilbacher, M. W. Ochmann, D. Chelouche, A. Monreal-Ibero, R. Bacon et T. Contini, « NGC 6240: A triple nucleus system in the advanced or final state of merging⋆ », Astronomy & Astrophysics, vol. 633, no A79,‎ , p. 14 pages (DOI 10.1051/0004-6361/201936540, lire en ligne [PDF])
  13. a b et c S. Puccetti, A. Comastri, F. E. Bauer et et al., « Hard X-ray emission of the luminous infrared galaxy NGC 6240 as observed by NuSTAR », Astronomy & Astrophysics, vol. 585, no A157,‎ , p. 14 pages (DOI 10.1051/0004-6361/201527189, lire en ligne [PDF])
  14. (en) Y. Sato et W. D. Li, « Supernova 2000bg in NGC 6240 », International Astronomical Union Circular, vol. 7392,‎ , p. 1 (ISSN 0081-0304, lire en ligne, consulté le )
  15. « SN 2000bg | Transient Name Server », sur www.wis-tns.org (consulté le )
  16. (en) J. Maza, M. Hamuy, R. Antezana et L. Gonzalez, « Supernova 2010gp in NGC 6240 », Central Bureau Electronic Telegrams, vol. 2388,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le )
  17. « SN 2010gp | Transient Name Server », sur www.wis-tns.org (consulté le )
  18. (en) Adam Block, L. Elenin, I. Molotov et L. Tomasella, « Supernova 2013dc in NGC 6240 = Psn J16525897+0224255 », Central Bureau Electronic Telegrams, vol. 3551,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le )
  19. « SN 2013dc | Transient Name Server », sur www.wis-tns.org (consulté le )

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]
    •  NGC 6232  •  NGC 6233  •  NGC 6234  •  NGC 6235  •  NGC 6236  •  NGC 6237  •  NGC 6238  •  NGC 6239  •  NGC 6240  •  NGC 6241  •  NGC 6242  •  NGC 6243  •  NGC 6244  •  NGC 6245  •  NGC 6246  •  NGC 6247  •  NGC 6248