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Nouveaux animaux de compagnie

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Les petits rongeurs, comme les hamsters, sont devenus populaires auprès des enfants dans les années 1970.

Les nouveaux animaux de compagnie (plus généralement nommés par l'acronyme NAC) sont des animaux appartenant à des espèces autres que les animaux domestiques. L'appellation NAC recouvre de nombreuses espèces animales appartenant à des espèces domestiques comme le lapin, le furet et certaines espèces d'oiseaux mais aussi à un grand nombre d'espèces animales exotiques (rongeurs, lézards, serpents, tortues, amphibiens ...).

L'expression « nouveaux animaux de compagnie » est créée en 1984 par un vétérinaire, Michel Bellangeon, lors d'une conférence[1] donnée à l'École nationale vétérinaire de Lyon. Il avait été surpris de voir le nombre de consultations consacrées à ces « NAC »[2]. Il fondera par la suite, en 1988, le Groupe d'étude des nouveaux animaux de compagnie (GENAC).

Cette catégorie est très imprécise, car elle englobe souvent des animaux de compagnie parfois très anciens, comme la perruche à collier et le furet par exemple, et d'autres qui ne sont pas véritablement utilisées pour la compagnie, mais seulement pour l'agrément ou l'observation, voire pour des loisirs qui se rapprochent parfois de la collection. Ainsi de nombreux reptiles, poissons d’aquarium, arthropodes, etc, souvent inclus dans les NAC, ne sont pas des animaux de compagnie. De plus, de nombreuses espèces ne sont pas domestiquées, et certaines sont parfois encore directement prélevées dans la nature. La diversité des espèces est très grande et peut être comparée à la flore de jardinerie.

Commerce et réglementation

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La convention de Washington ou CITES réglemente au niveau international les activités commerciales de nombreuses espèces pouvant être considérées comme NAC. Les espèces en annexe I notamment ne peuvent faire l'objet de commerce que lorsqu'ils sont accompagnés de permis (d'exportation et d'importation notamment). Des quotas d'exportation sont également fixés pour de nombreuses espèces en annexe I ou II, par pays.

En France, en 2004 les NAC étaient présents dans environ 5 % des foyers[2]. Le commerce des animaux exotiques pour le marché des animaux de compagnie représente une part grandissante du commerce des animaux de la faune sauvage, dans sa composante légale et illégale.

La liste des espèces domestiques reconnues en France est établie par l'arrêté du 11 août 2006 fixant la liste des espèces, races ou variétés d'animaux domestiques[3]. C'est l'arrêté du 8 octobre 2018 qui fixe les règles générales de détention d'animaux d'espèces non domestiques.

La détention d'un ou plusieurs animaux non domestiques est, pour de nombreuses espèces, préalablement soumise à l'obtention d'un certificat de capacité pour l'entretien des animaux, dès le 1er individu détenu. Les élevages d'agrément bénéficient d'une tolérance pour un nombre limité d'individus, à condition qu'ils ne fassent pas partie des espèces dont la liste est précisée en annexe 1 ou 2 de l’arrêté ministériel du 10 août 2004[4]. L'article 8 de l'arrêté du du ministère de la Transition écologique et solidaire contraint tout détenteur d'animaux d'espèces non domestiques à tenir un registre d'entrée et de sortie de ces animaux[5].

La variété albinos (yeux rouges) de l'axolotl est considérée comme un animal domestique en droit français depuis 2004, mais il est aussi commercialisé sous ses formes pigmentées, ici leucistique (yeux noirs).
Une nonagénaire de La Havane, Cuba, avec son coq de compagnie

Les NAC regroupent un très grand nombre d'espèces. Ils proviennent de différentes sources, et une proportion importante est prélevée directement nature pour alimenter une demande grandissante à l'échelle mondiale pour les animaux exotiques de compagnie. On y trouve (liste non exhaustive):

Problématiques liées aux NAC

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Dangerosité

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Certains NAC sont dangereux pour l'homme, avec des risques de morsures, venimeuse ou non, et de griffures, sans compter les risques de transmission de maladie à l’homme (zoonose).

Certains NAC tels les araignées et les serpents peuvent poser des problèmes d'envenimation. D'autres comme les crocodiles et des animaux non venimeux peuvent causer également de graves blessures car leurs morsures peuvent être très septiques et délabrantes.

En France, les animaux venimeux doivent être déclarés à la DSV (Direction des Services Vétérinaires) et les propriétaires doivent être titulaires d’un certificat de capacité spécifique[7]. Parmi les NAC venimeux, les plus dangereux sont les serpents venimeux exotiques. Les accidents restent peu fréquents mais leur nombre augmente régulièrement. En France on recensait un à deux cas annuels d'envenimation dus à des serpents exotiques au début des années 1980, et 12 cas en 1999[8]. En 2000, un médecin du centre antipoison de Marseille constatait que les anti-venins permettant de traiter les patients envenimés n'étaient pas facilement disponibles en France et que le corps médical français n’était pas formé pour prendre en charge des patients envenimés par des animaux exotiques[9]. Malgré tout, il n'est pour le moment pas nécessaire de souscrire à une assurance responsabilité civile pour votre NAC.

Quand ils sont importés, ils sont susceptibles de véhiculer des pathogènes auxquels notre système immunitaire ou celui de la faune locale n'est pas préparé, de transmettre des parasites ou d'infecter d'autres espèces animales et/ou l'homme[10]. C'est ce qu'on appelle une zoonose.

Les pays prennent souvent des dispositions légales, allant jusqu'à l'euthanasie, pour éviter la propagation de ces maladies.

Quelques exemples

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Les reptiles notamment sont souvent porteurs sains de salmonelles.

Hors de son aire de répartition habituelle, le parasitage important par les tiques fait de l'écureuil de Corée (Tamias sibiricus) un vecteur potentiel de différentes viroses et bactérioses, dont Borrelia burgdorferi, ce qui contribue à répandre en Europe de l'Ouest la maladie de Lyme (Borréliose). Ainsi la détention de ces rongeurs est désormais interdite en Europe depuis 2016[6].

En 2003, le monkeypox africain est passé aux États-Unis via des rongeurs importés comme animaux de compagnie ; de là ils ont contaminé des chiens de prairie également vendus en animalerie, lesquels ont contaminé leurs propriétaires[10].

En ce qui concerne les oiseaux, l'une des zoonoses les plus redoutées en 2008 a été la grippe aviaire[11].

Marronnage et risque d'invasion

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Une colonie de Conures à tête rouge à Telegraph Hill, San-Francisco, normalement originaire de l'Équateur et du Pérou, a pu s'établir à l'état sauvage grâce à l'aide de certains habitants[12].

Les NAC peuvent parfois être lâchés ou s'évader dans la nature, et former des populations vivant partiellement ou totalement à l'état sauvage, c'est ce que l'on appelle le marronnage.

Ils peuvent parfois appartenir à des espèces susceptibles de devenir invasives et peuvent dans ce cas nuire à la faune locale.

C'est le cas par exemple de la tortue de Floride qui a été importée massivement en Europe par les animaleries à la fin du XXe siècle. Elle a été relâchée en grand nombre dans la nature, par des propriétaires incapables de s'occuper de leur petite tortue devenue grande. Elle a réussi à s'acclimater et elle est devenue invasive en France où elle prend peu à peu la place de la tortue indigène, la Cistude[13].

Autre exemple comparable avec l'introduction à la même époque, via les animaleries, de l'« écureuil de Corée » (Tamias sibiricus) qui s'est implanté en Europe et pourrait aussi être vecteur de la maladie de Lyme[14].

Les perruches à collier, relâchées par des particuliers en étant détenteurs ont aussi envahi certaines villes telle Londres (environ 50 000 perruches) Bruxelles (environ 8 000) et Paris (plus de 1 000). Les perruches à collier causent des problèmes environnementaux car elles occupent les habitats de certaines espèces indigène. Ce qui apparaît comme un exotisme se traduit en fait par une banalisation de la faune mondiale (des espèces disparaissent, les autres envahissent).

Cette situation ne concerne toutefois pas uniquement les NAC. En effet pour cette même raison, le furet, pourtant classé comme carnivore domestique, est banni préventivement de certains États d'Australie, afin de préserver la précieuse faune endémique de ces régions[15]. Le furet est également interdit de détention par les particuliers dans l'État de Californie, bien que cette interdiction semble avoir des difficultés à être appliquée dans les faits[16],[17].

Difficulté d'élevage

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Ce jeune cochon nain ou cochon vietnamien pourra atteindre 35 à 60 kg au minimum à l'âge adulte pour une taille de 35 à 55 cm au garrot, ce qui pose bien des problèmes de garde et mène à de nombreux abandons.

Assurer de bonnes conditions de vie, un bon environnement et une bonne alimentation à des animaux non domestiques, sauvages et exotiques, peut être particulièrement difficile et les propriétaires de NAC peuvent être rapidement confrontés à certaines difficultés[18].

Les vétérinaires des zones urbaines sont principalement formés et équipés (outils et médicaments) pour les chats et les chiens. Rares sont les personnes qui iront rencontrer le vétérinaire de leur quartier avant la décision de l'adoption, à titre préventif, pour se renseigner sur ses capacités de soin. Le « coup de foudre » pour un animal fait que les vétérinaires sont mis devant le fait accompli d'un animal malade dont ils ne connaissent rien. Pour les nouvelles générations de vétérinaires, le Québec et la France ont maintenant dans le cursus des écoles vétérinaires (Maisons-Alfort, Lyon, Nantes, Toulouse) des heures d'enseignement sur les NAC, pour les étudiants vétérinaires ou pour les ASV, mais c'est chose récente. En dehors de leurs cliniques privées, les vétérinaires spécialistes français se rencontrent dans certains centres hospitaliers vétérinaires ou certaines écoles vétérinaires (Lyon, Maisons-Alfort, Nantes).

La reconstitution du milieu naturel d'un NAC, permettant de satisfaire ses besoins physiologiques et comportementaux, peut s'avérer particulièrement ardue pour les espèces nécessitant de grands espaces, un hivernage, une vie nocturne, de l'eau de mer, une température, une hygrométrie ou une qualité de lumière données.

De plus, apporter l'alimentation adaptée à son NAC peut également s'avérer difficile et onéreux pour les espèces se nourrissant d'insectes variés, de petits mammifères ou de poissons vivants, de fruits ou de plantes bien spécifiques, de nectar…

Les informations données par certains vendeurs sont parfois insuffisantes et même erronées. Par exemple certains annoncent que le poids maximal d'un cochon nain ne sera que de 20 ou 30 kg alors qu'ils peuvent atteindre plus de 80 kg[19]. Des chiens de prairie, des gerbilles, des octodons ou des rats, par exemple, sont vendus seuls alors qu'ils sont sociaux et vivent en colonie, ce qui entraine des troubles du comportement tels des démangeaisons et de l'agressivité[20].

Certains achètent des reptiles ou des amphibiens sans posséder de terrarium ou de vivarium, pourtant indispensable pour recréer le biotope nécessaire au bien être de tels animaux[20], sans parler des personnes « maintenant » des poissons rouges ou des combattants dans des bocaux ou minis aquariums, ce qui est tout sauf adapté à ces espèces.

Soins et refuges

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Il existe des vétérinaires spécialisés « NAC » (la spécialisation se fait en fin d'études). Il est donc prudent de demander auparavant si un vétérinaire a l'habitude de ces animaux et, en cas de besoin, lui demander l'adresse d'un confrère.

Comme pour les chiens et chats, chaque année, de nombreux NAC sont abandonnés.

En France, il existe des refuges pour ces animaux que les SPA refusent généralement de prendre en charge. Peu nombreux, ces refuges sont généralement basés sur le principe de famille d'accueil, jusqu'à ce qu'on leur trouve une famille d’adoption. Ce sont le plus souvent des associations, qui allient refuge, protection et sensibilisation[21]. Certains parcs et zoos acceptent aussi de recueillir des NAC, comme le parc de la Tête d'Or à Lyon qui a construit un bassin où sont accueillies les Tortues de Floride dont le propriétaire souhaite se défaire, évitant ainsi de disperser cette espèce invasive dans la nature.

Notes et références

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  1. Dont le titre était : « Problèmes posés au vétérinaire par la consultation de ces Nouveaux Animaux de Compagnie », dans Scie.vet.Med.Comp. 1984, 86, no 3.
  2. a et b « NAC : du hamster à l'escargot »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ), sur lyon-webzine.com.
  3. Arrêté du fixant la liste des espèces, races ou variétés d'animaux domestiques
  4. La Faune Sauvage captive Article rédigé en collaboration avec Emmanuelle Dova, sur le site Droit de la protection de la nature en France, consulté en novembre 2011
  5. Arrêté du 8 octobre 2018 fixant les règles générales de détention d'animaux d'espèces non domestiques (lire en ligne).
  6. a et b Le règlement européen du interdit dorénavant de d'acquérir, de vendre, d'échanger et de faire se reproduire les individus de l'espèce Tamias sibiricus. Il est surtout interdit de les relâcher dans la nature afin de protéger les espèces autochtones. La loi française, par l'arrêté du , accorde toutefois des dérogations pour conserver en captivité les animaux de compagnie jusqu'à leur mort naturelle, à condition qu’ils aient été détenus légalement à la date du et déclarés en préfecture avant le  :
    Ce que dit la loi sur la détention d'écureuils chez soi, sur le site Les écureuils en France, consulté le 9 mars 2019.
  7. « Envenimation par un Crotalidé en Haute-Normandie »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
  8. Luc de Haro, Jocelyne Arditti, Jean-Marc David et Marc Valli, « Expérience du Centre Antipoison de Marseille durant l’année 1999 », revue Urgence Pratique - Novembre 2000 n° 43, (consulté le ).
  9. Dr L. de Haro - Centre Antipoison - Marseille, « Problèmes posés par les morsures de serpents exotiques en France métropolitaine », (consulté le ).
  10. a et b Serge Morand, François Moutou, Céline Richomme et al. (préf. Jacques Blondel), Faune sauvage, biodiversité et santé, quels défis ?, Versailles, Quæ, coll. « Enjeux Sciences », , 190 p. (ISBN 978-2-7592-2202-5, lire en ligne), I. Biodiversité, écologie et maladies infectieuses, chap. 2 (« Quel est l'impact des espèces introduites sur l'émergence des maladies ? »), p. 36-37, accès libre.
  11. La grippe aviaire chez l’animal sur le site du gouvernement français.
  12. « The wild parrots of Telegraph Hill », Independent Lens, pbs.org.
  13. « Espèces envahissante : La tortue de Floride »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  14. (fr) « Les écureuils introduits en France et en Europe occidentale : de la connaissance à la prévention », actes du 13e Forum des gestionnaires du 16 mars 2007 (31 p.).
  15. (en) « Ferret »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ) sur le site du gouvernement du Queensland
  16. (en) « Fish and Game Code Section 2118 », California Codes, State of California (consulté le ); the Code states, in part: "animals of the families Viverridae and Mustelidae in the order Carnivora are restricted because such animals are undesirable and a menace to native wildlife, the agricultural interests of the state, or to the public health or safety."
  17. (en) « Section 671(c)(2)(K)(5): "Family Mustelidae" », California Code Of Regulations, Title 14: Natural Resources, Division 1: "Fish And Game Commission — Department Of Fish And Game", Subdivision 3: "General Regulations", Chapter 3: "Miscellaneous",Section 671: "Importation, Transportation and Possession of Live Restricted Animals" (consulté le ) Ferrets are not among the exceptions to the classification "Those species listed because they pose a threat to native wildlife, the agriculture interests of the state or to public health or safety are termed "detrimental animals" and are designated by the letter "D".
  18. Les Nouveaux animaux de compagnie ou NAC sur fondation-droits-animal.org.
  19. Eleveur cochon nain
  20. a et b « Les NAC ne sont pas des paquets de nouilles ». Le bien-être des animaux de compagnie, Pierre Desnoyers.
  21. Exemples : Hope NAC, Au bazar des NAC ou FREE.

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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