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Oratoire Notre-Dame-de-la-Délivrance de Fontainebleau

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Oratoire Notre-Dame-de-la-Délivrance de Fontainebleau
Présentation
Type
Fondation
Date inconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Dédicataire
Notre-Dame de la Délivrance (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Restauration
Destruction
Localisation
Adresse
Emplacement
Coordonnées
Carte

L'oratoire Notre-Dame-de-la-Délivrance ou Notre-Dame-de-Paris, aussi dit de la Petite-Bonne-Vierge ou de la Petite-Bonne-Dame et parfois désigné comme chapelle, est une niche catholique située dans la forêt de Fontainebleau, en France.

Situation et accès

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Le monument est situé sur la route des Ligueurs, près du carrefour de Paris où sept autres routes forestières se croisent avec la route départementale 607, au centre-nord-ouest de la forêt de Fontainebleau et du territoire communal de Fontainebleau. Plus largement, il se trouve dans le département de Seine-et-Marne, en région Île-de-France.

D'après le sylvain Charles Colinet, la fondation de l'oratoire aurait été motivée par une histoire similaire à celle du cavalier d'Auberon, qui, renversé sur son cheval dans la descente de la croix d'Augas, survit à son accident grâce à un « miracle », auquel la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours rend hommage[1]. Mentionné pour la première fois dans l'ouvrage d'Antoine-Laurent Castellan sur Fontainebleau publié en 1840, le petit monument devient à la fin du siècle « l'objet d'une vénération populaire » croissante. La niche est alors régulièrement entretenue par « des mains pieuses » qui remplacent les couronnes déteriorées[1],[2]. Colinet témoigne ainsi : « Il m'est arrivé, bien des fois, de voir de braves femmes, revenant avec leurs fagots, s'arrêter simplement au pied de l'arbre consacré et faire une courte prière ; mais quelle ne fut pas ma surprise, le , de trouver, entre deux couronnes, un petit papier contenant ces mots : “Notre-Dame de Délivrance, faites que je trouve du travail” avec l'adresse et le nom du garçon boulanger qui, en passant, avait imploré Marie »[1]. Contrairement à ce qu'affirme Colinet cependant, la niche subit des vandalismes, ce qui pourrait expliquer qu'elle ait été « replacée par Dubot le  » puis « par Tholimet aîné le  » comme l'indiquent les écriteaux qui lui ont été joints, suggérant une origine plus ancienne[1],[2]. D'après un « vieux de la ville », c'est vers 1852 ou 1853 que le dénommé Dubot (un cordonnier tenant un magasin de chaussures dans la rue Grande, à droite de l'hôtel de ville) aurait accompli un vœu en remplaçant, par ses soins et à ses frais, la niche vandalisée lors de la révolution de 1848[3].

En , la niche est trouvée gisante avec quelques couronnes, une chute attribuée à des vandales[4]. Le de la même année, jour de l'Ascension, l'épouse de Charles Colinet qui continue l'œuvre des sylvains, replace le petit monument sur l'arbre, également par ses soins et à ses frais ; elle y insère l'inscription des deux prédécents replacements suivis par le sien[3].

Par ailleurs, dans la première moitié du XXe siècle, des cicérones (guides touristiques) parisiens pour Anglais inventent la légende fantaisiste suivante :

« Il y a quelques années (1919, croyons-nous), sept jeunes filles anglaises en excursion dans la forêt de Fontainebleau, surprises par un orage, se mirent à l'abri sous cet arbre. Un coup de foudre survint qui tomba sur l'arbre et tua les sept jeunes filles. C'est en leur mémoire que sont placées les couronnes. »[2]

D'autres excusionnistes (pour certains des agences Thomas Cook) pour les Anglais, passant en autocar à la fin des années 1920, mentionnent un « groupe de quatre jeunes filles anglaises ayant trouvé la mort en cet endroit dans un terrible » et, d'après L'Abeille de Fontainebleau, « frissonnent d'horreur à cet épouvantable récit »[5].

L'oratoire est brisé lors d'une tempête de neige, le . Début automne, la Société des amis de la forêt de Fontainebleau étudie un projet permettant de le « rétablir dans son intégrité, tout en l'améliorant », prévoyant une inauguration dans les derniers jours d'octobre[6]. La cérémonie d'inauguration de la niche replacée a ainsi lieu le , à 17 heures aux côtés d'une assistance nombreuse[7],[8]. Le monument renferme ainsi l'ancienne statuette et la nouvelle de remplacement offerte par la Société, avec l'abri peint à ses couleurs — vert et jaune. Plusieurs discours sont prononcés avec des prières et la cérémonie est conclue avec le chant d'un cantique à la Vierge ; cet événement-« pélerinage » marque par ailleurs la reprise des activités des Amis de la forêt de Fontainebleau durant l'Occupation[8].

Accroché en hauteur à un hêtre, le monument consiste en un « rustique abri de bois » qui abrite une petite statue de la Vierge Marie. Elle a, par le passé, été accompagnée deux deux écriteaux clouées à l'arbre : « Notre-Dame de la Délivrance, replacée par Dubot le  » et « Notre-Dame de la Délivrance, replacée par Tholimet aîné le  »[1]. En 1919, on y note des cierges en bois à côté et de multiples couronnes[2].

Références

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  1. a b c d et e Colinet 1895, no 17, , p. 7.
  2. a b c et d « Comment naissent les légendes », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 92, no 37,‎ , p. 3/4 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  3. a et b « La Petite Bonne-Dame », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 85, no 23,‎ , p. 2/4 (lire en ligne Accès libre)
  4. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 85, no 9,‎ , p. 2/4 (lire en ligne Accès libre)
  5. « Le château de Fontainebleau vu par un Anglais », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 95, no 27,‎ , p. 1/4 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  6. « Société des amis de la forêt de Fontainebleau et des secouristes forestiers », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 106, no 35,‎ , p. 2/4 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  7. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 106, no 41,‎ , p. 2/4 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  8. a et b « Notre-Dame de la Délivrance », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 106, no 42,‎ , p. 1/4 (lire en ligne Accès libre, consulté le )

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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