Phare du Créac'h
Coordonnées | |
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Baigné par | |
Localisation |
Construction | |
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Mise en service | |
Électrification | |
Automatisation |
oui |
Patrimonialité | |
Gardienné |
non |
Visiteurs |
musée seulement |
Hauteur |
54,85 m |
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Hauteur focale |
70 m |
Élévation |
70 m |
Marches |
250 |
Matériau |
Lanterne |
4 lampes aux iodures métalliques de 2 000 W chacune |
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Intensité lumineuse |
500 M candela |
Optique |
4 optiques double sur 2 niveaux, focale 65 cm |
Portée |
30 milles (55,56 km) |
Feux | |
Aide sonore |
2 vibrateurs |
ARLHS | |
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Amirauté |
A1844 |
List of Lights | |
MarineTraffic | |
NGA |
Le phare du Créac'h a été construit en 1863 sur l'île d'Ouessant, une des îles du Ponant. D’une hauteur de 47 mètres, c’est le plus puissant d'Europe. Ses deux lanternes superposées émettent un signal lumineux de huit faisceaux d’une portée de 60 kilomètres environ.
Le phare fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par arrêté du [1],[2],[3],[4].
Situation
[modifier | modifier le code]C'est un phare de « grand atterrissage » qui marque l'entrée dans la Manche. Il est situé à l'ouest de l'île d'Ouessant, posé derrière les éperons rocheux. Il n’existe que deux phares situés plus à l’ouest en France métropolitaine : le phare de Nividic et le phare de la Jument, tous deux situés en mer. Le phare du Creac’h pilote à distance, ou surveille, ces deux phares ainsi que les phares du Stiff, de Kéréon et des Pierres Noires au large du Conquet.
Toponymie
[modifier | modifier le code]Son nom vient de la pointe de Créac'h, un terme courant en toponymie bretonne[5]. C’est un mot d’origine bretonne signifiant « hauteur, promontoire » (krec’h en breton moderne).
Son nom breton est Tour-tan ar C'hreac'h[6],[Note 1].
En français, on trouve les deux formes « phare du Créac'h » et « phare de Créac'h »[5].
Historique
[modifier | modifier le code]- En 1863, construction par Maîtrot de Varennes (ingénieur), Rousseau (ingénieur), Tritschler (entrepreneur).
- En 1863, allumage du premier feu sur une tour cylindrique en maçonnerie de 46,50 m de hauteur. C'est un feu à éclipses de 20 secondes en 20 secondes avec un éclat alterné avec deux éclats blancs.
- En 1867, installation d'une trompette (corne de brume) à l'extrémité de l'île d'Ouessant (un son de 2 secondes toutes les 10 secondes).
- En 1888, le feu est électrifié et devient un feu 2 éclats blancs toutes les 10 secondes. L'ancien appareil optique est démonté et remonté sur le phare du Stiff.
- En 1901, installation d'une optique double : feu à éclats 10 secondes électrifiée de focale 0,30 m[Note 2],[2].
- En 1912, on y installe un radiophare.
- En 1932, installation d'un diaphone, appareil sonore à air comprimé.
- En 1939, une nouvelle lanterne présentée à l'exposition universelle de Paris de 1937 équipe le nouveau feu qui devient alors le plus puissant du monde. C'est un feu à 2 éclats réguliers blancs 10 secondes, équipé en temps normal de 4 lampes à incandescence de 3 000 W et pour les périodes de brume de 4 lampes à arc qui faisaient passer la puissance de 5 à 500 millions de candelas, mais ne sont plus en service.
- En 1969 équipé de 4 lampes au xénon de 1 600 W.
- Depuis 1995 équipé de 4 lampes aux iodures métalliques de 2 000 W.
État actuel
[modifier | modifier le code]Tour cylindrique en maçonnerie lisse formant groupe avec divers bâtiments en forme de U. Le fût supporte une balustrade. Il est peint de bandes horizontales blanches et noires. À sa base, dans l'ancienne centrale électrique, se trouve le musée des phares et balises abritant la plus belle collection de lentilles de Fresnel d'Europe.
Il est l'un des plus puissants en Europe avec le phare du cap Saint-Vincent au Portugal.
Les bâtiments adjacents abritent le musée des phares et balises. Il est installé dans l’ancienne salle des machines de la centrale électrique du phare, désaffectée depuis 1970. Le musée retrace l’histoire des phares et de la signalisation maritime. Il a récupéré en 1988 les collections de l'ancien dépôt du Service des phares et balises du Trocadéro (avenue Albert-de-Mun à Paris), qui avaient été transférées en 1950 au dépôt de Bonneuil-sur-Marne (Val de Marne)[7].
Ouessant était toute désignée pour accueillir un tel établissement. C’est ici, en effet, que fut installée en 1889 la première optique pour feu électrique. C’est ici également que le premier phare automatique entra en service. C’est ici encore que bon nombre d’optiques et de signaux sonores furent testés et perfectionnés.
Une collection unique de fanaux, de balises, d’optiques, de bouées, permet de saisir l’évolution technologique de la signalisation maritime, de l'appareil dioptrique, ancêtre de tous les phares modernes, conçu en 1823 par Augustin Fresnel pour le phare de Cordouan, jusqu’à des appareils plus contemporains. Dans cette collection, il y a aussi des objets provenant d’épaves fouillées au large d’Ouessant. Enfin, des supports audiovisuels évoquent les conditions de vie des gardiens de phare.
Le sémaphore du Créac'h, actuellement désarmé, est installé non loin du phare. Délaissé par la marine nationale, qui y surveillait le rail d'Ouessant, il a été racheté par le département du Finistère pour devenir un lieu de résidence à une heure du continent[réf. nécessaire].
Le phare dans les arts
[modifier | modifier le code]Michel Patrix a peint une toile Le phare du Créac'h, conservée au musée d'art moderne de Rio de Janeiro.
En 2019, La Poste a émis un carnet de douze timbres à validité permanente intitulé « Repères de nos côtes » dans lequel figure le phare de Créac'h[8].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- En breton, la consonne « K » devient « C’h » par mutation consonantique après l’article défini « ar ».
- Équipement optique fourni par l'entreprise Sautter, Lemonnier et Cie, optique présentée à l'Exposition universelle de 1900 à Paris
Références
[modifier | modifier le code]- Notice no PA29000048, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no IA29000451, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no IA29001793, sur Gertrude, base du service de l’Inventaire du patrimoine de la région Bretagne.
- « Classement au titre des monuments historiques de plusieurs phares ou anciens phares du littoral », sur bretagne.pref.gouv.fr (consulté le ).
- Hervé Abalain, Noms de lieux bretons, Éditions Jean-Paul Gisserot, , p. 34
- Résultats concernant « Creac'h », sur la base KerOfis, Office public de la langue bretonne (consulté le 19 février 2014).
- Alain Gibert, « Le phare du Trocadéro, un devoir de mémoire », Société historique d'Auteuil et de Passy, 2015, consulté le 12 mai 2020.
- Carnet 12 timbres - Repères de nos côtes 2019 - Lettre Prioritaire, La Poste, consulté le .
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
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Liens externes
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- Ressources relatives à l'architecture :
- La fiche du phare du Créac'h sur le site de la DIRM NAMO (direction interrégionale de la mer Nord Atlantique-Manche Ouest)
- Notice no IA29000451, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Page du musée des phares et balises sur le site du Parc Naturel Régional d'Armorique
- Les Archives nationales conservent sous la cote CP/F/14/17513/31 24 plans du phare du Créac'h élaborés de 1863 à 1940.
- Ressources relatives à l'architecture :