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L'Histoire de la marine française en Indochine de 1939 à 1945 est généralement méconnue. Peu de gens, en effet, connaissent le nom de la bataille de Koh Chang, qui est pourtant la seule victoire navale remportée par la France au cours des deux guerres mondiales.
Au moment où le pays entre en guerre avec l'Allemagne, en 1939, la Marine française de la colonie d'outre-mer se compose de deux forces navales aux fonctions bien distinctes. La première, la Marine en Indochine (Marine Indochine), est assez limitée et se trouve sous le commandement du contre-amiral Jules Terraux (1883-1951). Elle est formée de canonnières fluviales, des navires de la mission hydrographique (essentielle dans un pays traversé par le riche réseau de cours d'eau que constitue le Mékong et son lacis inextricable de bras secondaires), d'un pétrolier, de plusieurs petits bâtiments, ainsi que de bases à terre (arsenal de Saïgon, bases navales, aéronautique navale et casernements). La seconde, modeste aussi, est constituée par les Forces navales en Extrême-Orient (FNEO). Celles-ci comprennent un seul sous-marin, deux croiseurs (dont le célèbre Lamotte-Picquet), cinq avisos (dont quatre avisos coloniaux) et plusieurs canonnières fluviales de Chine.