Prison centrale de Saturraran
Prisión Central de Saturrarán • Saturrarango Emakumeen Kartzela
Prison centrale de Saturraran (es) Prisión Central de Saturrarán (eu) Saturrarango Emakumeen Kartzela | ||
Localisation | ||
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Pays | Espagne | |
Communauté autonome | Pays basque | |
Province | Guipuscoa | |
Localité | Mutriku | |
Quartier | Plage de Saturraran | |
Coordonnées | 43° 19′ 12″ nord, 2° 24′ 36″ ouest | |
Géolocalisation sur la carte : Espagne
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Architecture et patrimoine | ||
Construction | ||
Démolition | ||
Installations | ||
Type | Prison | |
Fonctionnement | ||
Date d'ouverture | ||
Statut actuel | Démoli ou détruit (d) | |
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La prison centrale de Saturraran est une ancienne prison pour femmes de l'Espagne franquiste (1938-1944), située sur la plage de Saturraran de Mutriku, en Guipuscoa, au Pays basque.
Entre 3 000 et 4 000 femmes y ont été emprisonnées, dont certaines avec leurs enfants.
Histoire
[modifier | modifier le code]À la fin du XIXe siècle, la plage de Saturraran devient une zone d'hôtels de luxe. En 1921, plusieurs édifices sont cédés au diocèse de Vitoria, qui les convertit en séminaire et centre balnéaire estival[1].
Pendant la guerre d'Espagne, l'armée de la République prend les lieux.
L'établissement est transformé en caserne par les requetés navarrais au printemps 1937[2]. Devant l'afflux de femmes prisonnières à la déroute de l'Armée populaire de la République dans les Asturies et la perte du Front du nord par les Républicains à l'automne 1937, les nationalistes décident d'y créer le 29 décembre 1937[3] une prison pour incarcérer les prisonnières politiques républicaines dans des conditions inhumaines, certaines femmes étant enceintes à leur arrestation[4]. Elle devient la plus grande prison pour femmes du nord de l'Espagne[5]. 156 femmes et 38 enfants (filles et garçons) y meurent[6].
Utilisée sous la dictature après l'arrivée au pouvoir de Franco en 1939[7], la prison est démolie en 1944[8].
Personnalités illustres emprisonnées
[modifier | modifier le code]- Dolores Valdés Fernandez (1882-1967), militante des droits des femmes[9];
- Urania Mella (1900-1945), femme politique espagnole,
- Josefa García Segret (1900-1986), institutrice;
- María Bruguera Pérez (1913-1992), militante féministe libertaire;
- Nieves Torres (1918-2013), la quatorzième Rose du groupe des fusillées des Trece Rosas[10];
- Ángeles Flórez Peón (1918-2024), infirmière, soldate de la guerre d'Espagne;
- Rosario Sánchez Mora (1919-2008), dite La Dynamiteuse, soldate de la guerre d'Espagne.
Mémoire historique
[modifier | modifier le code]- L'écrivaine Tomasa Cuevas a recueilli durant son travail de recherche les témoignages de plusieurs détenues, dont Rosario Sánchez Mora, Urania Mella, Josefa García Segret et Ángeles Flórez Peón[11].
- En 2011, le destin tragique de ces femmes et de leurs enfants est reconnu officiellement par le Parlement basque[12].
Références
[modifier | modifier le code]- « El "almacén de mujeres" y madres de Saturraran », sur www.publico.es, (consulté le )
- (es) Maria Laespada Lazpita, « La prisión de Saturraran en la nueva realidad femenina del régimen franquista », Facultad de Letras (UPV/EHU), (lire en ligne, consulté le )
- Euskal Herria Lehen / Pays Basque D'antan, « EUSKAL HERRIA LEHEN - PAYS BASQUE D'ANTAN: LA PRISON DE FEMMES DE SATURRARAN À MUTRIKU EN GUIPUSCOA AU PAYS BASQUE SOUS FRANCO », sur EUSKAL HERRIA LEHEN - PAYS BASQUE D'ANTAN, (consulté le )
- Ricard Vinyes, « L’univers carcéral sous le franquisme », Cultures & Conflits, no 55, , p. 39–65 (ISSN 1157-996X, DOI 10.4000/conflits.1568, lire en ligne, consulté le )
- (es) A. G, « Emotivo recuerdo en Saturraran », sur El Diario Vasco, (consulté le )
- « La prison centrale pour femmes de Saturrarán | Virtual Spanish Civil War », sur vscw.ca (consulté le )
- César Lorenzo Rubio, « Femmes et mères dans les prisons de Franco », Champ pénal/Penal field, no Vol. XI, (ISSN 1777-5272, DOI 10.4000/champpenal.8750, lire en ligne, consulté le )
- (es) ITSASO ÁLVAREZ, « Las rosas de Saturraran », sur El Correo, (consulté le )
- (es) « Castigos en la prisión Saturrarán », sur Dolores Valdés, (consulté le )
- (es) « Nieves Torres Serrano (1918-2013) - Cárcel de Ventas », (consulté le )
- Tomasa Cuevas Gutiérrez et Jorge J. Montes Salguero, Testimonios de mujeres en las cárceles franquistas, Instituto de estudios altoaragoneses, (ISBN 978-84-8127-150-8)
- (es) EFE, « El Parlamento reconoce a las mujeres y niños presos en Saturraran », sur Diario de Noticias de Álava, (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- César Lorenzo Rubio, « Femmes et mères dans les prisons de Franco », Champ pénal/Penal field, no Vol. XI, (ISSN 1777-5272, DOI 10.4000/champpenal.8750, lire en ligne, consulté le )
Liens externes
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- « La prison centrale pour femmes de Saturrarán | Virtual Spanish Civil War », sur vscw.ca (consulté le )
- Prison monument historique en Espagne
- Répression durant le franquisme
- Mémoire historique au Pays basque
- Guerre d'Espagne
- Seconde République (Espagne)
- Mémoire collective
- Mémorial de la Seconde Guerre mondiale
- Femme dans la guerre d'Espagne
- Lieu de mémoire de l'Espagne
- Mémoire historique de la guerre d'Espagne et de la dictature franquiste
- Mémorial aux victimes du franquisme
- Massacre ou atrocité de la guerre d'Espagne
- Ancienne prison pour femmes en Espagne