Ranguevaux
Ranguevaux | |
Le village vu depuis la côte de Moyeuvre. | |
Héraldique |
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Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Moselle |
Arrondissement | Thionville |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Val de Fensch |
Maire Mandat |
Philippe Greiner 2020-2026 |
Code postal | 57700 |
Code commune | 57562 |
Démographie | |
Gentilé | Ranguevallois |
Population municipale |
883 hab. (2021 ) |
Densité | 87 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 17′ 54″ nord, 6° 03′ 23″ est |
Altitude | Min. 205 m Max. 356 m |
Superficie | 10,17 km2 |
Type | Ceinture urbaine |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Luxembourg (partie française) (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton d'Hayange |
Législatives | Huitième circonscription |
Localisation | |
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Ranguevaux est une commune française située dans le département de la Moselle.
Ranguevaux a gardé son cadre rural d'antan contrairement à la majorité des autres localités environnantes. Jadis, elle fournissait de la main d'œuvre pour l'extraction de plusieurs carrières de pierres dites "de Jaumont" et aux lieux de fabrication de Charbon de bois. Il existe même une entrée piétonne pour accéder à la mine d'Hayange qui se ramifie jusque sous les côtes du village. Mais, depuis une centaine d'années, sa population travaille surtout dans la sidérurgie de la vallée de la Fensch.
Géographie
[modifier | modifier le code]Ranguevaux est une commune rurale qui se trouve en Moselle. Le village est traversé par le Krebsbach. Les communes voisines sont Hayange, Neufchef et Fameck.
Accès
[modifier | modifier le code]Communes limitrophes
[modifier | modifier le code]Hydrographie
[modifier | modifier le code]Réseau hydrographique
[modifier | modifier le code]La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le ruisseau le Kribsbach[Carte 1].
Gestion et qualité des eaux
[modifier | modifier le code]Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Bassin ferrifère ». Ce document de planification, dont le territoire correspond aux anciennes galeries des mines de fer, des aquifères et des bassins versants associés, d'une superficie de 2 418 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est la région Grand Est[1]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le SDAGE du Bassin Rhin-Meuse[2].
Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 835 mm, avec 12,5 jours de précipitations en janvier et 9,8 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Malancourt », sur la commune d'Amnéville à 7 km à vol d'oiseau[5], est de 10,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 884,1 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −17,9 °C, atteinte le [Note 1],[6],[7].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[8]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Ranguevaux est catégorisée ceinture urbaine, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10]. Elle est située hors unité urbaine[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Luxembourg (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[11]. Cette aire, qui regroupe 115 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[12],[13].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (77,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (77,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (77,4 %), terres arables (16,6 %), zones urbanisées (3,4 %), prairies (2,7 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
[modifier | modifier le code]- D'un nom de personne germanique Radinc/Radinco(n) + vallem[15]. Signifie "val de Ranco".
- Ranconveaux (1238), Ranconval (1275), Ranconvaul (1281), Ranconville (1328), Ranconwaulx (XVe siècle), Ranconalz (1444), Rangueval (1544), Raconval (1681), Ranguevaux (1793). Rangwall pendant l'annexion allemande.
- En lorrain roman : Ranconvau[16] ou Ranconval, en francique lorrain : Rankler et Rankel.
Histoire
[modifier | modifier le code]1238. La plus ancienne date connue sur Ranguevaux. Cette année là, le comte Heinrich von Barde l'abbaye Saint Martin de Metz fit cadeau du dixième de la dîme.[Quoi ?]
Le 13 août 1631, Louis Pierron de Bettainviller, maître des forges de Moyeuvre-Grande achète le Rouge Moulin de Ranguevaux à Charles IV, duc de Lorraine.
En 1817, Ranguevaux, village de l'ancienne province du Barrois, avait pour annexe les fermes de Longecoste, Moraux et Bellevue. À cette époque, il y avait 637 habitants répartis dans 93 maisons.
- Adalbéron de Reims, homme de lettres et de sciences, archevêque de 969 à 989, nommé par le roi Lothaire et formé et instruit par l’abbaye de Gorze. La particularité qui nous intéresse est la déclaration de « Bienheureux » à un porcher appelé « Juvin » qui fit des miracles. Juvin promenait les porcs en forêt de Serre (Argonne). Il en profitait pour prêcher par la parole et l'exemple aux autres bergers qui défrichèrent un coteau et y bâtirent un oratoire. Le comte Marc et son épouse Julie le visitèrent en son oratoire ; il prit sa houlette qu'il planta en terre pour donner comme exemple la résurrection, et le bâton reverdit. Devant cet exemple, ils se convertirent. Béatifié, mais non canonisé, un village meusien porte le nom de Saint Juvin et en son cœur se dresse la statue de Saint Juvin avec à ses pieds des animaux et un cochon. Afin de contenir le peuple du plateau lorrain du duché de Lorraine, les ducs de Lorraine furent obligés de se servir d’oracles pour faire craindre des malédictions. Ils offrirent, sous le conseil d’Aldabéron, au peuple les croyances de Saint Juvin et ses bienfaits qui se propagèrent efficacement et apparemment jusqu’à Ranconval. Donc, si en 1424 l’armoire eucharistique dédiée à Saint Juvin fut sculptée, par des tailleurs locaux, avant la construction de la première église qui date de 1454, ce fut pour les mêmes raisons. Nous pouvons imaginer la pression des autorités et des religieux pour encadrer ce peuple en les dirigeant vers des croyances plus contenues. Puis, en 1468, ce fut au tour de la construction de la croix liée à l’épidémie de peste noire du XIVe siècle. Le village fut épargné par cette terrible épidémie qui fit des centaines de milliers de morts. En effet en 1347, après six siècles d’absence, la peste fait à nouveau son apparition en Occident. Arrivée d’Italie, la maladie fait des ravages. Les personnes contaminées présentent des bubons noirâtres sous les aisselles et dans l’aine. Ils meurent en deux jours. Trois tout au plus. On court chez les prêtres pour se confesser et chez les notaires pour faire rédiger son testament. A Givry, en Bourgogne, on procède à 630 inhumations entre les seuls mois de juin et de septembre 1348 ! On cherche des boucs émissaires. On peint, sur les murs de nos églises, des danses macabres et on multiplie les processions de flagellants. On accuse alors les Juifs. On regarde mourir … L’influence provoquée sous l’image de Saint Juvin est évidente, même s’il ne perdure pas et n’est jamais relatée. Cette période correspond aux travaux de la « famille de Ranconval » sur la place de Metz, tout d’abord le Maitre d’œuvre Henry de Ranconval qui construisit la porte des Allemands et son Fils Hannes de Ranconval qui réalisa la tour de Mutte de la cathédrale de Metz. Pour des raisons évidentes de maitrise des extractions de pierres des carrières, le mécénat permit à la famille « de Ranconval » d’émerveiller et dominer ce peuple moyenâgeux. Certains historiens leur attribuent la sculpture du « Bon dieu de pitié » qui se trouve encore aux côtés de l’église Saint Barthélemy, ce qui est possible mais une forte probabilité nous dirigerait plutôt sur leur participation à la réalisation de la Croix de la Place, tant elle est différente des sculptures de l’époque, bildstock, reliefs ou retables. Le détachement de la commune de Morlange en 1496 signe bien la mentalité des villageois qui veulent rester maître de leur destin comme en 1987, lorsque le village a souhaité reprendre sa liberté par rapport à la commune de Hayange. Cette croix fut rénovée et reconstruite les 22/08/1841 et 24/02/1844 juste avant la reconstruction de l’église qui date de 1845. Nul ne sait si elle était initialement positionnée au centre du village ou si elle y fut déplacée au moment de cette reconstruction.
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[18].
En 2021, la commune comptait 883 habitants[Note 3], en évolution de +7,55 % par rapport à 2015 (Moselle : +0,52 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Économie
[modifier | modifier le code]Culture locale et patrimoine
[modifier | modifier le code]Surnoms et dénominations
[modifier | modifier le code]Ranguevaux est encore appelée le « village des sorcières » et cela provient de l'image de pauvreté de ce village qui laissait apparaître certaines légendes de figures locales qui ressemblaient à des vieilles sorcières.
Les Ranguevaloises et Ranguevalois son surnommés « les Laws » c'est-à-dire les loups. Cela vient, semble-t-il, du fait que les ouvriers passant par la forêt pour rejoindre les usines de la vallée de la Fensch se déplaçaient en groupe de jour ou de nuit pour faire les trois postes, munis de lanterne et de lampes à carbure. En sortant de l'orée du bois, on disait, en patois roman, "Les laws sortent du bou" et cela leur a donné l'héritage du surnom les Laws encore utilisé et même revendiqué aujourd'hui.
Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]Édifices civils
[modifier | modifier le code]- Site Sainte-Neige.
- Éperon barré du bois des Chênes.
- La place de la République, récemment rénovée, à l’origine un rond-point avec pour centre une croix.
- La fontaine « de la gueule du loup », fait couler l’eau de la source de Ranguevaux.
- Le ruisseau de Ranguevaux, le Krebsbach (ruisseau des écrevisses) notamment appelé le « Royo » en ancien Ranguevallois, traverse tout le village pour se jeter dans la Fensch, affluent de la Moselle.
- Croix cassée.
- Le fond champ de berger.
- La petite mine (disparue) : galerie de mine datant de 1857, site en aval du village qui servait également au garde des rails d’aiguillage des trains à wagonnets de la sidérurgie et des carrières, non loin de la ruine d’un concasseur aujourd'hui reconstruit en habitation ; deux tunnels faisaient le lien ferroviaire entre Moyeuvre-Grande et Hayange.
Édifice religieux
[modifier | modifier le code]- L'église Saint-Barthélémy de Ranguevaux dispose en son sein de pierre des carrières taillées datant du XIIe siècle, construite en 1847 : saint Nicolas XVe siècle, saint Hubert à la chasse XVe siècle, Christ de pitié XVIe siècle
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]Ranguevaux est le village d'origine des fameux tailleurs de pierre et maçons du XVe siècle : Henri de Ranconval, maître-d'œuvre de la porte des Allemands, son fils Hannes bâtit la flèche de la cathédrale de Metz 1482, Claude le Masson. Une place de Metz porte le nom de Henry-de-Ranconval.
Héraldique
[modifier | modifier le code]Pour approfondir
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes et cartes
[modifier | modifier le code]- Notes
- Les records sont établis sur la période du au .
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
- Cartes
- « Réseau hydrographique de Ranguevaux » sur Géoportail (consulté le 29 juillet 2022).
- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- « SAGE Bassin ferrifère », sur gesteau.fr (consulté le ).
- « Les SDAGE des districts Rhin et Meuse (2022-2027) », sur eau-rhin-meuse.fr (consulté le ).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Ranguevaux et Amnéville », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Malancourt », sur la commune d'Amnéville - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Station Météo-France « Malancourt », sur la commune d'Amnéville - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Ranguevaux ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Luxembourg (partie française) », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Toponymie générale de la France: Tome 2 - Ernest Nègre
- Bouteiller, Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle, rédigé en 1868.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.