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Roland Kuhn

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Roland Kuhn
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Biographie
Naissance
Décès
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Scherzingen (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Roland Kuhn est un psychiatre suisse né à Bienne, dans le canton de Berne, le et mort le à Scherzingen, dans le canton de Thurgovie.

Roland Kuhn naît à Bienne, dans le canton de Berne, le [1]. Il est le fils d'Ernst Kuhn, éditeur et libraire, et d'Alice Schneider[2]. Il fait des études de médecine à Berne et Paris et obtient son diplôme de médecin en 1937[1], puis il est assistant à la clinique psychiatrique universitaire de la Waldau à Berne (1937-1939)[2]. Il épouse la psychiatre Verena Gebhart[2]. Il est nommé en 1939 à l'hôpital psychiatrique de Münsterlingen, dans le canton suisse de Thurgovie, sur la rive sud du lac de Constance[1]. Il dirige l'hôpital de 1971 à 1980, puis exerce en libéral à Scherzingen, près de Münsterlingen[2].

Il obtient une habilitation universitaire en 1957[2] et enseigne à l'université de Zurich de 1957 à 1983[1]. Il est nommé professeur titulaire en 1966[2].

Il est considéré comme un pionnier de la recherche sur le test de Rorschach. Il découvre en 1957 l'effet de l'imipramine, un anti-antidépresseur variante de la chlorpromazine, sur les personnes atteintes de schizophrénie[1]. Les résultats de ses recherches sont publiés en 1957 par le Journal Suisse de Médecine[1].

Il meurt le à Scherzingen, localité de la commune de Münsterlingen dans le canton de Thurgovie[2].

Expérimentations cliniques sur des patients

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En collaboration avec des sociétés pharmaceutiques, une soixantaine de médicaments, dont certains en étaient encore au stade des essais, ont été administrés, souvent à leur insu, à de nombreux patients — au moins 3 000 personnes sont identifiées — de l'hôpital psychiatrique de Münsterlingen[3], de 1946 à 1980[4]. Selon l'historienne suisse Marietta Meier, qui a dirigé l'enquête demandée par le canton de Thurgovie et qui sert de base à l'ouvrage Testfall Münsterlingen: Klinische Versuche in der Psychiatrie, 1940-1980, 36 patients sont morts durant ces expériences[4],[5] pour lesquelles Roland Kuhn a été rémunéré par les laboratoires[3],[6].

Hommages et distinctions

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Références

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  1. a b c d e f g et h [nécrologie] Charles Cahn, « Roland Kuhn, 1912–2005 », Neuropsychopharmacology, vol. 31, no 1096,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. a b c d e f g et h Christian Müller (trad. Florence Piguet), « Roland Kuhn », dans Dictionnaire historique de la Suisse, (lire en ligne).
  3. a et b (de) Philipp Inauen & Reto Hanimann, « Viel mehr Betroffene als angenommen », Schweizer Radio und Fernsehen, 23 septembre 2019, consulté le 14 août 2022.
  4. a et b Des malades utilisés comme cobayes, zone d'ombre de l'histoire suisse, Radio télévision suisse, màj 1er octobre 2019, consulté le 14 août 2022.
  5. (de) Entretien avec M. Meier dans le TA 2016
  6. « Le gouvernement s'excuse auprès de ses cobayes », Le Matin,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Bibliographie

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  • (de) Mario König, Marietta Meier et Magaly Tornay, Testfall Munsterlingen : Klinische Versuche in der Psychiatrie – 1940-1980, Chronos Verlag, , 336 p. (ISBN 3034015453).
  • (en) « From imipramine to levoprotiline: The discovery of antidepressants », dans D. Healy, The psychopharmacologists II, Londres, Altman,

Liens externes

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