Temps X
Temps X | ||||||||
Genre | Émission scientifique Vulgarisation scientifique Pop culture |
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Périodicité | Hebdomadaire | |||||||
Création | Igor et Grichka Bogdanoff | |||||||
Pays | France | |||||||
Langue | Français | |||||||
Nombre de saisons | 9 | |||||||
Production | ||||||||
Durée | 30, puis 60 minutes | |||||||
Production | Igor et Grichka Bogdanoff | |||||||
Société de production | TF1 | |||||||
Diffusion | ||||||||
Diffusion | TF1 | |||||||
Date de première diffusion | ||||||||
Date de dernière diffusion | ||||||||
Statut | Arrêtée | |||||||
Public conseillé | Tout public | |||||||
Chronologie | ||||||||
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Temps X est une émission de télévision française, diffusée du [1],[2] au [3] sur l’antenne de TF1.
Présentée par le duo Igor et Grichka Bogdanoff et divers chroniqueurs, l'émission avait pour objet la vulgarisation scientifique et diffusait également des séries télévisées de fantastique et de science-fiction.
C'est l'une des premières émissions de la télévision française traitant, et légitimant, le phénomène alors naissant de la pop culture issue de la culture de masse américaine au niveau mondial[4].
Principe de l'émission
[modifier | modifier le code]Temps X est créé par Jacques Mousseau, nouveau directeur des programmes pour la jeunesse[5]. L'émission mêle science, science-fiction et culture populaire, présentant des dossiers sur les thèmes classiques du genre (univers parallèle, voyage dans le temps ou interstellaire, robots et clones, etc.) et informant sur les avancées technologiques et scientifiques de l'époque par des dossiers, interviews ou reportages[6]. L'émission devient populaire au fil des années[7].
Les présentateurs, les frères Bogdanoff y sont mis en scène habillés de combinaisons futuristes (conçues par Thierry Mugler[6]) et évoluant dans un décor de vaisseau spatial (Franck Dubosc en est un des pilotes[8]). C'est le premier magazine télévisé de science-fiction en France[9].
L'équipe de l'émission, outre les frères Bogdanoff, est constituée de Frédéric Lepage pour les rubriques scientifiques, Alain Carrazé et François Jouniaux pour les rubriques sur les séries télévisées et le cinéma, Michel Asso pour la musique, Francis Rousseau pour la bande dessinée et Chantal de Farcy pour le lien avec les téléspectateurs[6].
Évolution de l'émission
[modifier | modifier le code]L'émission s'arrête un temps le [10], remplacée pendant un an par un autre magazine mensuel, 2002 l'Odyssée du futur produit par la même équipe. Puis Temps X reprend et devient hebdomadaire[11], du [12] au . Le magazine dure 60 minutes, proposant une semaine sur deux des reportages, et l'autre semaine une série de science-fiction[13] pour en réduire le coût[4].
C'est grâce à cette nouvelle formule que les téléspectateurs découvriront des séries télévisées fantastiques et de science-fiction, qui seront toutes des rediffusions, le budget de l'émission interdisant aux producteurs d'acquérir des programmes inédits[13]. Sont également proposés des centaines d'extraits de films de science-fiction.
Le Prisonnier
[modifier | modifier le code]En France, la série Le Prisonnier a été achetée par Pierre-André Boutang et diffusée dans son émission Nouveau dimanche, à partir du , sur la Deuxième chaîne de l'ORTF, mais sans les 13e, 14e et 15e épisodes. L'ultime épisode a été diffusé en France le . Sur les quatorze épisodes doublés, seuls treize épisodes ont été diffusés, ce qui était courant à l'époque[14]. Rediffusion de quelques épisodes en 1977 dans Samedi est à vous[15] sur TF1. Alain Carrazé, qui collabore à l'émission Temps X, convainc les producteurs de racheter les droits de la série.
- Rediffusion des 13 épisodes, et diffusion de l'avant-dernier (resté inédit), du [16] à [15] dans l'émission Temps X sur TF1. Puis de à [17] chaque samedi vers minuit sur TF1.
La Quatrième Dimension
[modifier | modifier le code]En 1965, les téléspectateurs français découvrent 12 épisodes de La Quatrième Dimension, de février à septembre. Certains trouvent la série géniale, d'autres considèrent que c'est « une insulte au bon sens[18] ». Il faudra patienter jusqu'au , pour redécouvrir la série en remplacement du Prisonnier[19]. Le doublage français des épisodes de 1965 ayant disparu, un nouveau doublage est réalisé. 66 épisodes sont achetés. Le succès est tel que TF1 achète une quarantaine d'épisodes supplémentaires. Temps X s'arrête, mais la chaîne achète ce qui reste des 138 épisodes de 26 minutes, en laissant de côté 18 épisodes de 50 minutes. La Une est à vous diffusera les inédits à partir de 1987[18].
Docteur Who
[modifier | modifier le code]1986 : Alain Carrazé, producteur exécutif du magazine Temps X, tente d'intéresser TF1 à l'achat de la série Doctor Who. Il convainc la chaîne de le laisser faire un documentaire sur la série.
: une équipe de tournage de Temps X visite les studios de la BBC pour tourner Who is Who, un reportage de 16 minutes sur la série, interviewant les acteurs et l'équipe pendant le tournage de l'épisode 7B The Trial of a Time Lord (ou Mindwarp) ; ainsi que des fans au magasin spécialisé Forbidden Planet à Londres.
L'accord avec la BBC était compliqué car la série n'avait aucune piste sonore internationale. Aucune piste sonore contenant seulement la musique et les bruitages, sur laquelle le dialogue peut être ajouté, n'existait (comme c'est le cas d'habitude pour toutes les séries de télévision destinées à des ventes internationales). Donc, le doublage devait être total. Pour le mixage, il fallait identifier la musique, localiser et rechercher dans les placards du BBC Radiophonic Workshop et refaire quelques nouveaux effets sonores avant de mettre un seul mot français dessus. Tout cela coûtant beaucoup plus cher qu'un doublage habituel[20].
: malgré les efforts d'Alain Carrazé, après l'avoir achetée, TF1 ne se décide pas à diffuser la série. Les épisodes doublés en français dorment dans un placard.
Lors de son voyage, un représentant de la BBC avait remis à Alain Carrazé une valise remplie de produits dérivés de la série. Ce dernier rencontre la nouvelle direction de TF1, alors privatisée, et leur montre tout le merchandising généré par Doctor Who en Grande-Bretagne. L'espoir de faire de l'argent convainc TF1 de diffuser la série. Huit novélisations traduites en français par les Éditions Garancière seront publiées, avec les photos des Bogdanoff et la phrase « Igor et Grichka Bogdanoff présentent... ». Entre-temps, Temps X disparaît. Afin d'amortir l'achat et surtout le doublage qu'il a fallu réaliser, la série doit être programmée. Elle sera finalement diffusée sous le titre Docteur Who[21], dans Dorothée dimanche, à partir du [22] à 9 heures. TF1 commence la diffusion de la série directement avec les aventures du quatrième Docteur (interprété par Tom Baker). Mais, les audiences étant trop faibles, la chaîne diffusera le reste des épisodes les samedis et dimanches à 6 h 30 du matin, jusqu'au [22]. Les 26 épisodes diffusés passeront totalement inaperçus. Deux épisodes de l'ancienne série est diffusées à partir du , lors d'une Nuit Doctor Who[23], sur France 4 qui rediffusera l'épisode La Genèse des Daleks et City of Death en VOSTF pour l'occasion[24],[25],[26].
Séries diffusées
[modifier | modifier le code]- La Quatrième Dimension
- Doctor Who (Prévue pour y être diffusé mais l'émission fût entre temps arrêté en 1987 et reconduit dans le Club Dorothée deux ans plus tard).
- Au-delà du réel
- Cosmos 1999
- Le Prisonnier
- Astrolab 22
- Galactica[27]
- UFO, alerte dans l'espace[28].
Quelques invités et sujets
[modifier | modifier le code]- 1981 : interview d'Albert Slosman, à propos de Nostradamus[29].
- 1983 : reportage dans les locaux d'Industrial Light & Magic à San Francisco au sujet du film Le Retour du Jedi (1983)[4].
- 1984 : visite des locaux de l'éditeur Marvel Comics à New York avec notamment l’interview du dessinateur John Byrne, et des interviews de Stan Lee et Jack Kirby réalisées à Los Angeles[4].
- 1984 : interview de Leonard Nimoy / M. Spock à Paris, pour la sortie de Star Trek, le film (1979), le premier film adapté de la série télévisée Star Trek[4].
- 1985 : reportage chez l'éditeur DC Comics à Los Angeles, avec notamment des interviews de Len Wein, Marv Wolfman et Frank Miller[4].
Accueil
[modifier | modifier le code]Selon le journaliste Jérôme Wybon, co-auteur avec le dessinateur Jean-Marc Lainé de l’ouvrage de référence Nos années Temps X (2015, Huginn & Muninn) : « Temps X a été la pierre angulaire de la légitimation de la pop culture en France »[4].
Il ajoute : « En plus de ces images inédites, les Bogdanoff furent les premiers à recevoir des artistes de BD comme Philippe Druillet, Jean-Claude Mézières, Bilal ou Mœbius, des gens qui n’ont alors pas vraiment droit de cité à la télé française. Pareil pour les géants des effets spéciaux, au travail desquels sont consacrés de longs sujets. Le premier portrait de Ray Harryhausen en France, c’est dans Temps X en 1980, à l’occasion du Choc des Titans — et il était alors en fin de carrière !. [...] L’émission a créé un ton nouveau et réalisé un vrai hold-up, dans un contexte de mépris toujours fort, à l’époque en France, pour toute cette culture essentiellement venue des États-Unis »[4].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Présentation de Temps X par Igor et Grichka Bogdanoff sur ina.fr
- Le temps X des Bogdanoff sur ina.fr
- « TF1 27/06/1987 15:47:25 01:29:48:00 Temps X : [émission du 27 juin 1987] », sur ina.fr
- Philippe Guedj, « Les sept temps forts de « Temps X » », sur lepoint.fr,
- Raymond Marcillac, Chronique de la Télévision, Éditions Chronique, , 408 p. (ISBN 978-2-905969-76-7 et 2-905969-76-8), p. 188.
- Anne Demoulin, « Dis papy, pourquoi tu nous saoules avec « Temps X » des frères Bogdanoff ? », sur 20 Minutes.fr,
- « Les enfants de Temps X : Plongez dans les coulisses de l'émission avec les Bogdanov », sur Première.fr, .
- Comme on peut le voir dans un extrait de l'émission Les enfants de la télé : « Les enfants de la télé - Les débuts de Franck Dubosc » [vidéo], sur france.tv, (consulté le ).
- Olivier Delcroix, « Temps X : l'étrange odyssée des frères Bogdanoff », sur lefigaro.fr, .
- Vidéo extraite de la dernière émission sur ina.fr
- [1] fiche rÔdeur no 3
- « TF1 26/04/1983 Temps X : émission du 26 avril 1983 », sur ina.fr
- Alain Carrazé, « Le Prisonnier : Historique de la diffusion en France (2) », Le Rôdeur, no 3, , p. 28
- Christophe Petit, « Le Prisonnier en France », Génération Séries, no 6, , p. 12 (ISSN 1167-136X)
- Christophe Petit, « Le Prisonnier en France », Génération Séries, no 6, , p. 13 (ISSN 1167-136X)
- Jérôme Wybon, « Livret de 16 pages sur l'impact de la série en France », Le Prisonnier - Intégrale (1967) - DVD Édition Ultime, , p. 14
- Christophe Petit, « Le Prisonnier en France », Génération Séries, no 6, , p. 14 (ISSN 1167-136X)
- Christophe Petit, « La Quatrième Dimension en France », Génération Séries, no 7, , p. 10 (ISSN 1167-136X)
- Jérôme Wybon et Jean-Marc Lainé, Nos années Temps X : Une histoire de la science-fiction à la télévision française, Paris/San Francisco, Huginn & Muninn, , 232 p. (ISBN 978-2-36480-368-8), p. 132.
- « Timescreen 17 - DOCTOR WHO IN FRANCE d'Alain Carrazé », sur broadwcast.org, (consulté le )
- Martin Winckler et Christophe Petit, Guide Totem des séries télé, Larousse (ISBN 2-03-511113-7) p. 195
- « SELLING DOCTOR WHO TO FRANCE », Gallifrance, (consulté le )
- La Nuit Doctor Who, imdb, (lire en ligne)
- Un extrait du serial La Genèse des Daleks (saison 12), avec le 4e Seigneur du Temps, et le plus populaire en son temps, Tom Baker.
- « La Nuit "Doctor Who" se dévoile tous les jours sur AlloCine... [VIDEOS] », sur AlloCiné, (consulté le )
- Doctor Who (1963) - saison 12 - épisode 11 Extrait vidéo VF, AlloCine, consulté le
- Jérôme Wybon et Jean-Marc Lainé, Nos années Temps X : Une histoire de la science-fiction à la télévision française, Paris/San Francisco, Huginn & Muninn, , 232 p. (ISBN 978-2-36480-368-8), p. 103.
- « Le 09 mai 1987 : UFO, alerte dans l'espace », sur osibo-news, (consulté le )
- « Albert Slosman à propos de Nostradamus - Temps X - 31.10.1981 - 06:44 » [vidéo], sur INA.fr (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jérôme Wybon et Jean-Marc Lainé, Nos années Temps X, Huginn & Muninn, 2015, 216 p. (ISBN 978-2364803688)
Liens externes
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