Vignoble de la côte de Nuits
La côte de Nuits est une zone étroite qui se situe dans le département de la Côte-d'Or, au nord et au sud de la ville de Nuits-Saint-Georges. Il s'agit d'une des subdivisions du vignoble de Bourgogne (avec la Basse-Bourgogne, la côte de Beaune, la côte chalonnaise et le Mâconnais). C'est une des parties les plus prestigieuses, formant la côte d'Or avec la côte de Beaune. Nettement orientée à l'est, coupée de combes abruptes, la côte de Nuits dispose ses quelque 1 500 hectares sur une longueur d'environ 20 kilomètres et une largeur qui, dépassant rarement 800 mètres, se réduit parfois à 200 ou 300 mètres[1].
Les côtes-de-nuits désignent par extension les différents vins produits le long de la Côte. Les vignobles de la côte de Nuits sont dominés par les vins rouges, issus de pinot noir, la côte de Beaune au sud produisant beaucoup plus de vins blancs. Les vins rouges de la côte de Nuits sont considérés parmi les meilleurs « pinots noirs » du monde.
Géologie
[modifier | modifier le code]La côte de Nuits a pour origine l'effondrement de la plaine de la Saône : elle en marque la limite occidentale, le long d'un réseau de failles de direction sud-sud-ouest nord-nord-est.
Cette bordure en forme de cuesta est composée de plusieurs couches datant du Mésozoïque, ancienne ère secondaire, (principalement Jurassique), tandis que la plaine est composée de sédiments de l'ère Cénozoïque (anciennes « ères » tertiaire et quaternaire). Il y a deux ondulations, l'anticlinal de Gevrey et le synclinal de Volnay, ce qui fait que les couches géologiques de la côte de Nuits s'enfoncent lentement en allant vers le sud. On a, du haut de la Côte vers le bas, successivement :
- calcaires du Bathonien moyen oolithiques blancs, dits « pierre de Comblanchien » (forme le sommet de la Côte) ;
- calcaires du Bathonien inférieur, dits « pierre de Premeaux » (la Romanée-Conti, le Richebourg et La Tâche) ;
- marnes du Bajocien supérieur à Ostrea acuminata (huîtres fossilisées) (sur lesquels poussent le fixin et le gevrey-chambertin) ;
- calcaires du Bajocien à entroques (le Chambertin, le Clos-de-Bèze et le haut du Clos-Vougeot) ;
- marnes et argiles du Toarcien (le soubassement à hauteur de Gevrey-Chambertin).
La côte a une échancrure profonde, la vallée du Meuzin à Nuits-Saint-Georges, et deux vallées sèches, la combe Lavaux à Gevrey-Chambertin et la combe de Chambolle-Musigny, chacune avec un cône de déjection. La côte de Nuits forme donc une bande plutôt régulière du nord au sud, en raison de la dureté de la pierre de Comblanchien, qui forme son sommet.
Les sols sur lesquels sont plantées les vignes sont composés d'éboulis provenant des calcaires du haut de la côte, de limons rouges déposés aux époques glaciaires, de roches provenant de l'altération des couches sous-jacentes (naturellement ou lors des défoncements) et de la terre remontée par les humains[2].
Appellations
[modifier | modifier le code]Seize communes viticoles occupent les pentes de la côte de Nuits, le long de la route des Grands Crus sur 37 kilomètres, chacune avec ses propres appellations en plus de celles propres à tout le vignoble bourguignon (bourgogne, bourgogne-grand-ordinaire, bourgogne-passe-tout-grains, bourgogne-aligoté, bourgogne-mousseux et crémant-de-bourgogne). Ce sont, du nord au sud, les communes suivantes (ne sont pas indiqués les trop nombreux premiers crus) :
- Dijon (appellation bourgogne-montrecul) ;
- Chenôve (appellations bourgogne-le-chapitre et marsannay) ;
- Marsannay-la-Côte (appellation marsannay) ;
- Couchey (appellation marsannay) ;
- Fixin (appellations côte-de-nuits-villages et fixin) ;
- Brochon (appellations côte-de-nuits-villages, fixin et gevrey-chambertin) ;
- Gevrey-Chambertin (appellations gevrey-chambertin, ruchottes-chambertin, mazis-chambertin, chambertin-clos-de-bèze, chapelle-chambertin, chambertin, charmes-chambertin, griotte-chambertin, latricières-chambertin et mazoyères-chambertin) ;
- Morey-Saint-Denis (appellations morey-saint-denis, clos-de-la-roche, clos-saint-denis, clos-des-lambrays, clos-de-tart et bonnes-mares) ;
- Chambolle-Musigny (appellations chambolle-musigny, bonnes-mares et musigny) ;
- Vougeot (appellations vougeot et clos-vougeot) ;
- Flagey-Echézeaux (appellations vosne-romanée, échezeaux et grands-échezeaux) ;
- Vosne-Romanée (appellations vosne-romanée, richebourg, romanée, romanée-conti, romanée-saint-vivant, grande-rue et la-tâche) ;
- Nuits-Saint-Georges (appellation nuits-saint-georges) ;
- Premeaux-Prissey (appellations côte-de-nuits-villages et nuits-saint-georges) ;
- Comblanchien (appellation côte-de-nuits-villages) ;
- Corgoloin (appellation côte-de-nuits-villages).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Pierre Forgeot et Pierre Poupon, Les vins de Bourgogne, Paris, Presses universitaires de France, (1re éd. 1952), 235 p. (ISBN 2-13-039190-7), p. 96.
- Jacques Fanet, Les terroirs du vin, Paris, éditions Hachette Pratique, (1re éd. 2001), 239 p. (ISBN 978-2-01-237501-7), p. 38-43.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Georges Pertuiset, La Côte de Nuits, Paris, éditions Quintette, coll. « Les vins de Bourgogne » (no 2), , 61 p. (ISBN 2-86850-067-6).
- La Côte de Nuits, Paris, éditions Benoît France, , carte 66 x 88 cm au 1/45000.
Liens externes
[modifier | modifier le code]« Vignoble de la cote de Nuits et des hautes cotes de Nuits », sur vins-bourgogne.fr.